La timidité est une sorte de maladie psychologique de l’homme. C’est une forme d’aliénation face à soi-même, c’est une incapacité de l’être de réaliser que toutes les pressions venant de l’extérieur de lui-même vers lui-même qui l’assujettissent à cette timidité ne sont que des mécanismes servant à le doter de la qualité impuissante de son mental et de la qualité puérile de son émotivité.
La timidité est responsable pour l’élimination chez l’homme, petit à petit, de la puissante action volontaire de sa conscience créative. Dans la mesure où l’homme vit la timidité, dans la mesure où il la maintient, dans la mesure où il la raisonne, il la rend raisonnable, c’est-à-dire qu’il donne au monde autour de lui la précédence sur lui-même pour des raisons qui ne sont pas réelles mais qui demeurent pour lui une façon de mal expliquer sa souffrance personnelle face à lui-même.
Un homme qui est timide, c’est un homme qui souffre face à lui-même, c’est un homme qui n’est pas capable de goûter de lui-même, qui n’est pas capable de goûter à la pleine mesure de ce qu’il est. Et un tel homme, au cours des années, perd petit à petit confiance, perd petit à petit contenance. Et vient le jour où il est incapable de sentir qu’il est vraiment homme. Il demeure de façon permanente un être humain, c’est-à-dire une sorte de phénomène qui est le produit des pressions extérieures du monde sur lui-même. Et ceci est extrêmement malheureux parce que ceci colorera sa personnalité, ceci deviendra de plus en plus évident au monde extérieur, et le monde extérieur étant ce qu’il est, il prendra avantage de lui, et lui souffrira davantage.
Dans la vie de l’homme, il peut y avoir d’innombrables raisons pour que cet homme soit ou devienne timide. Il est normal que sur le plan matériel, tout ce qui est donné à l’homme sur le plan de l’expérience ne convienne pas parfaitement à ce dont il aurait besoin pour transposer sa réalité d’une autre façon. Mais d’un autre côté, l’homme, essentiellement un être d’esprit, il n’est pas simplement un être d’impressions intérieures crées dans sa relation avec le monde autour de lui. Et si la timidité existe chez l’être humain, c’est qu’il y a en lui un manque d’esprit, c’est-à-dire un manque de réalisation, à quelque niveau que ce soit, d’un lien puissant entre lui en tant qu’homme et lui en tant que lumière.
Et cette absence de lien, cette absence d’esprit dans l’homme est fortement responsable de la timidité, et elle représente chez l’être humain un besoin d’expérience constamment renouvelé lui permettant de réaliser graduellement que les pressions venant de l’extérieur doivent être amenées en équilibre avec son centre interne afin qu’il puisse éventuellement reprendre le contrôle des impressions créées sur son psychisme, pour finalement se libérer de ses mémoires et finalement en arriver à se sentir bien dans sa peau et à pouvoir bien exercer son rôle d’être dans une société complexe et souvent déséquilibrée.
Si l’homme est timide, c’est parce qu'il ne s’est pas réalisé pleinement. Il y a encore en lui des aspects qui n’ont pas été convertis, des aspects de l’involution qui n’ont pas été convertis en aspect évolutifs, il y a encore en lui des caches, des trésors perdus qui n’ont pas été amenés à la lumière du jour, qui n’ont été amenés à la surface de sa conscience.
Tous les êtres humains possèdent ou vivent d’un manque de réalisation de leur potentialité profonde. Mais ce sera toujours dans les mains de l’homme de se découvrir, ce sera toujours dans les mains de l’homme d’en arriver à éteindre en lui les froissements de sa conscience psychologique pour en arriver finalement à puiser dans le fond très vaste de sa conscience créative ce qui lui permettra éventuellement de faire face à sa propre musique et aussi à celle des autres. Si l’homme n’est pas capable de faire face à sa propre musique et à la musique des autres, il est évident qu’il demeurera timide toute sa vie et il en souffrira toute sa vie, parce que la timidité n’est pas quelque chose qui s’élimine facilement de la conscience puisqu’elle est fondée sur des rapports d’inégalité entre soi-même et le monde extérieur.
La timidité fait de l’homme un être esclave des forces psychiques en lui car la timidité n’est jamais l’expression foncière de l’ego, elle est toujours le résultat de la retenue d’énergie chez l’homme. Et pour que l’être en arrive à dépasser cette condition planétaire, cette condition involutive, il lui faut prendre conscience des évènements à travers lesquels il devient timide et graduellement avancer vers une prise de conscience de sa volonté sur l’évènementiel autour de lui.
Pour que l’homme élimine de sa conscience la timidité, il lui faut réaliser que la retenue d’énergie est un affront à son intelligence. Et que cet affront doit être redressé pour qu’il puisse participer créativement à sa vie de façon qui convienne parfaitement à son équilibre et à ses besoins psychiques. Tant que la timidité sera chez l’être humain le produit de la retenue d’énergie en lui, il demeurera un être diminutif, un être sans moyen, un être incapable de mettre le doigt précisément sur les événements de la vie. Et ceci créera à la longue une importante démesure qu’il devra subir face à sa conscience, face à sa réalité autant psychologique que sociale.
Il ne s’agit pas pour l’être timide de se confronter à sa mémoire et de dire que les événements passées sont responsables pour son état présent, il s’agit pour l’être de réaliser que sa timidité est l’expression d’une force en lui qui utilise sa mémoire contre lui, d’une force occulte et psychique en lui qui représente une puissance non manifestée, donc une puissance que lui, en tant qu’homme, ne peut pas utiliser parce qu’il n’est pas suffisamment conscient de la relation entre la timidité et l’aspect occulte de sa conscience. Si la conscience de l’homme est occultée par les forces en lui, il doit comprendre les mécanismes, il doit réaliser la déviation qu’il doit subir, qu’il est forcé de subir en ce qui concerne le rapport étroit entre son énergie et son ego planétaire.
L’homme doit pouvoir vivre, manifester cette énergie, il doit être capable de vivre en étroite relation avec elle, il doit être l'expression de cette énergie, de cette force. Et la timidité qui la bloque ne peut pas être interprétée simplement sur le plan psychologique puisque ses racines vont jusque dans le profond de l’être, c’est-à-dire jusque dans les couches occultes de sa conscience qui sont astralisées par une mémoire sur laquelle il n’a aucun pouvoir, aucune précédente, pour la simple raison qu’il n’a jamais osée se tester, s’affronter à l’impossible.
Pour que l’homme élimine la timidité de sa conscience, il faut qu’il affronte ce qu’il n’a jamais osé affronter, il faut qu’il dépasse ce qu’il a toujours cru être plus grand que lui, il faut qu’il prenne conscience que l’illusion de la timidité est fondamentale à sa capacité de faire surgir de lui-même la puissance créative de son mental, c’est-à-dire la capacité de lui, en tant qu’être, d’être égal à égal avec ce qui lui vient en opposition.
Mais comment voulez-vous que l’homme en arrive à être égal à égal avec ce qui lui vient en opposition s’il n’est pas capable de prendre conscience de cette timidité ? S’il n’est pas capable de prendre conscience que cette timidité est une domination sur lui, qu’elle représente l’esclavage psychologique et psychique de son être, qu’elle est inévitablement une forme subtile d’invasion de son être par des forces qui se cachent derrière le voile de la mémoire et qui interprètent sa nature psychologique, non pas par rapport à ce qu’il peut être mais par rapport à ce qu’il pense ne pas pouvoir être.
Certains utiliserons l’argument de la défavorisassions. Certains diront : Mais oui, mais tous les hommes ne sont pas favorisés par la vie au même niveau. Ceci est vrai. Mais d’un autre côté, tous les hommes sont favorisés par la même puissance d’esprit, tous les hommes sont favorisés par le même lien universel, tous les hommes sont favorisés par la même relation étroite qui doit exister inévitablement, au cours de l’évolution, entre l’ego et la conscience universelle de l’Homme nouveau.
Donc, chaque être humain qui est infirmé par la timidité, s’il prend conscience de l’illusion catégorique de cette timidité et qu’il réalise l’infirmité qu'elle lui impose, et qu’il se prend en main, en arrivera éventuellement à faire passer à travers le sombre canal de sa conscience astralisée les éclairs de feu faisant partie de la puissante créativité de son mental, et il pourra récupérer dans un temps très court ce qu’il a perdu ou ce qui lui a filé entre les doigts pendant un grand nombre d’années. Il pourra récupérer sa vie, il pourra reprendre le goût à sa nature, il pourra se sentir plein en lui-même, il pourra apprécier être complet, il pourra, finalement, s’asseoir sur la place privée de son être, et finalement contempler la réalité d’être un être complet, un être en expansion, un être en évolution, un être qui débute quelque part dans le temps de son esprit.
Mais si l’homme laisse aller la timidité à gauche, à droite, s’il ne prend pas contrôle de cette illusion profondément erronée de lui-même, il ne pourra jamais sentir en lui la force créative de son être, il ne pourra jamais sentir en lui sa personne. Il ne vivra que des morceaux, des partialités, de la démesure de sa personnalité, il ne vivra que de fragmentation, il ne pourra jamais se sentir réellement unifié, nucléaire.
Et si l’homme ne se sent pas unifié quelque part dans sa vie, s’il ne se sent pas quelque part nucléaire, s’il ne se sent pas, quelque part dans le temps, une sorte de totalité, il est évident que l’homme ne pourra jamais parfaitement, à son propre niveau, bénéficier de son intelligence, parce qu'il n’aura pas compris les lois de la séparation, de la division, de la fragmentation. Il n’aura que vécu dans les replis de sa conscience au lieu de vivre dans l’expression, dans le gonflement et l’expansion de cette belle conscience, donc il ne sera jamais heureux.
Un homme ne peut pas être timide et heureux, c’est impossible. Il ne peut pas être heureux, il ne peut pas être bien dans sa peau parce que, étant timide, il est incapable d’avoir une mesure de lui-même. Il sentira toujours la possibilité que le tapis soit tiré sous ses pieds dans un évènement ou dans un autre, donc il manquera de pouvoir percevoir la continuité de la conscience dans sa vie. Et c’est ce que crée la timidité. Elle empêche l’homme de sentir la continuité de la conscience dans sa vie. Il ne perçoit que la discontinuité psychologique de son moi dans la lutte, ou en confrontation avec des éléments extérieurs qui ne sont que des fantômes, nuisibles si vous voulez, psychologiquement, à son identité, mais qui font partie du fait matériel, psychologique, de l’existence humaine.
Pour que l’homme en arrive un jour à se sortir de sa timidité, il faudra qu’il prenne conscience que toute forme de timidité n’est que le reflet, à un niveau ou à un autre, d’une inhibition qui constitue en elle-même une programmation psychique vouée à l’extinction de sa réalité pour le bénéfice d’une fragmentation quelconque de conscience qui le mènera naturellement vers l’échec, vers la continuité de l’échec ou la discontinuité du succès.
La timidité, c’est l’astralisation de sa propre énergie. Donc c’est la diffamation de l’homme, c’est la défiguration de l’être. Et tout homme qui se veut réel, qui se veut vivre, qui se veut bien dans sa peau et qui souffre de timidité doit concevoir quelque part dans le temps, au cours de son évolution, une expérience quelconque qui fera éclater en lui-même sa timidité, cette fausse figure de lui-même, pour l’amener finalement à être capable de saisir les impressions extérieures venant vers lui par les cornes et les contrôler avec la force de sa propre mentation renouvelée par une expérience crucialement importante pour le développement total de son être.
Un homme qui est timide doit réaliser, s’il évolue, qu’il devra un jour confronter le minotaure de sa personnalité pour lui poser la question, la question qui ne peut venir que de son intelligence réelle.
Pourquoi suis-je timide ?
Et cette fois, ce sera au minotaure de répondre et non à l’homme, c’est-à-dire se sera à sa capacité interne de revenir vers la source de sa complexité psychologique pour finalement toucher du doigt la simplicité de son être qui lui révèlera pourquoi il est timide. Et ainsi, l’homme pourra prendre conscience du jeu subtil qui se joue en lui depuis des années. Il pourra finalement prendre conscience de la régression systématique que lui a imposé ce jeu alors que lui, pour toutes sortes de raisons raisonnables, ne voyait que l’impression psychologique d’une vie affectant sa capacité d’homme, alors que dans le fond, il aurait dû voir une manipulation subtile de sa mémoire à travers les pensées, à travers les émotions, pour le rendre de plus en plus vulnérable aux caprices de l’âme, c’est-à-dire aux caprices des forces subconscientes de son être.
Et l’homme ne doit pas vivre en relation avec les caprices intérieurs de sa conscience occulte. L’homme doit être capable de fracasser les crânes de la mort qui sont multiples et qui s’étendent à perte de vue dans la caverne interne de son subconscient, de son mémoriel, et faire fracasser ses crânes, faire d’eux de la poudre afin qu’il puisse utiliser cette poudre de façon magique pour faire ressortir de sa caverne finalement, le rayon de sa propre force, de sa propre lumière qui l’amènera éventuellement dans la vie, face aux évènements, à pouvoir confronter les monstres de l’existence, ces choses qui se manifestent dans la bouche ou dans les actions de l’humanité involutive sans que lui puisse subir la mauvaise odeur de ces égrégores.
Ainsi l’homme timide sera bien demain, lorsqu’il aura traversé la caverne de ses propres craintes, lorsqu’il aura confronté les monstres qui portent sur leurs têtes les crânes de ses inhibitions, inhibitions qui ne sont que des façons à l’astral en lui d’éprouver sa science profonde, d’éprouver sa conscience profonde pour mieux le dominer. Plus l’homme évoluera, plus la timidité disparaîtra de sa conscience, plus les sueurs froides s’élimineront de son front, et plus son front deviendra glacé, c’est-à-dire capable de subir, de supporter les moindres affronts que l’homme, sur le plan matériel, doit vivre en relation avec l’inconscience du monde extérieur.
Et s’il est timide, il y a trop de sueur frontale parce qu’il y a trop de crainte, parce qu’il y a trop d’impressions en lui fondées sur la mémoire de l’insuccès. Mais l’insuccès ne représente que la déformation de son énergie, ne représente que la fragmentation de son énergie. Mais rien ne dit que l’homme timide n’est pas capable, demain, de devenir un vrai guerrier, c’est-à-dire un être capable de faire face à tous les combats où son propre esprit deviendra le vainqueur subtil, créatif, de la lutte interminable entre l’astral et la lumière.
Tant que l’homme demeurera timide, il sera astralisé et astralisable. Il sera l’esclave de lui-même, mais d’un lui-même qui ne sera pas réel et dont la solidité ne sera que l’expression d’une mollesse intérieure, mollesse qu’il subira tant qu’il n’aura pas complètement éliminé de sa conscience la crainte de ne pas être à la mesure de lui-même.
Tout homme qui vit une crainte de ne pas être à la mesure de lui-même est un homme qui, à l’extérieur, peut manifester une certaine solidité mais qui, dans le fond, vit une grande mollesse, c’est-à-dire une grande incapacité de tester jusqu’à quel point il est fort, jusqu’à quel point il est grand, jusqu’à quel point il peut être réel dans la manifestation de sa conscience créative. Mais vaincre la timidité ne veut pas dire passer de l’autre côté du camp, devenir fanfaron, parce que le fanfaron, c’est celui qui est timide mais qui ne l’affiche pas. Il est moins honnête que l’autre.
Si l’homme va de l’involution à l’évolution, s’il passe du stage psychologique au stage psychique, s’il va de la fragmentation à l’intégralité, la timidité qu’il dépassera deviendra de plus en plus la manifestation d’une certitude profonde basée sur la relation étroite entre l’intelligence créative et l’ego. Il n’y aura pas, chez lui, d’expertise psychologique voulant démontrer qu’il n’est plus timide. Il n’y aura chez lui qu’une manifestation de plus en plus profonde d’une intelligence de plus en plus rigoureusement étroite dans l’esprit, intelligence qui manifestera chez l’être une sorte de composition totale où ce dernier ne sentira pas le besoin de passer de la timidité à la fanfaronnerie pour récupérer ce qu’il a perdu pendant des années où il était esclave de cette infirmité.
L’homme conscient qui aura dépassé la timidité se révélera comme un être de plus en plus sûr en lui-même et non pas sûr de lui-même. Sûr de lui-même, c’est une attitude. Sûr en lui-même, c’est la manifestation créative de l’intégralité d’un moi qui deviendra de plus en plus fondée sur la relation étroite entre l’énergie et l’ego conscientisé. Mais si l’homme passe de la timidité à une attitude psychologique d’être sûr de lui-même, nous verrons qu’il aura passé d’une extrémité à une autre extrémité du Spectrum de l’illusion psychologique de l’ego.
Mais s’il passe de la timidité à cet état mental qui révèle l’homme sûr en lui-même, nous verrons un être qui est grand, qui est bien assis sur le roc de sa conscience et qui ne cherche pas, à travers sa nouvelle force, sa nouvelle contenance, à déprécier ceux pour qui, auparavant lorsqu’il était timide, il avait un regard ou une certaine admiration.
La timidité disparaîtra de la conscience humaine à un niveau ou à un autre de sa manifestation, que lorsque l’homme aura pris conscience de son esprit. Ce n’est que lorsque l’homme est conscient de son esprit, ou conscient dans son esprit, que la timidité ne peut plus créer en lui de disproportion entre sa réalité et sa manifestation.
Mais tant que l’homme ne sera pas sorti de l’involution et qu’il ne connaîtra pas un lien étroit entre son psychisme et son ego, il vivra, à un niveau ou à un autre, une forme quelconque de timidité. S’il n’est pas timide dans un cas ou dans un genre d’expérience, il sera timide dans un autre, parce qu'il rencontrera toujours quelqu’un dans la vie, à un niveau ou à un autre, qui manifestera contre lui une plus grande force, fusse cette force inconsciente. Et c’est là que l’homme connaîtra la timidité. Ce n’est que dans l’universalisation de sa conscience que la timidité disparaîtra de façon permanente et qu’elle ne pourra se manifester dans sa conscience parce qu’il aura intégré complètement son énergie et qu’il ne vivra plus de perception relative vis-à-vis de l’être humain.
L’Homme nouveau ne vivra face à l’être humain qu’une relation d’échange, mais jamais plus ne connaîtra-t-il de relation comparative. Et quel que soit l’être humain qu’il rencontrera, il le rencontrera sur une base universelle, c’est-à-dire en fonction de sa conscience universalisée. De sorte que l’homme nouveau, quel que soit son statut social, sera toujours à l’aise en relation avec l’homme ancien, parce que la timidité ne fera plus partie de la conscience égoïque ayant été éteinte par la pénétration créative de son énergie mentale supérieurement développée et parfaitement agencée à un ego libre de toute formes d’insécurité psychologique.
Tant que l’homme connaîtra, à un niveau d’expérience ou à un autre, une forme de timidité, il sera forcé de réaliser qu’il y a en lui un manque d’intégration de son énergie, et il sera amené, par cette même énergie, à perfectionner son rapport avec elle pour qu’il puisse en temps et lieu parfaitement l’utiliser, parfaitement la manifester sans le moindre reflet égoïque.
Donc c’est dans l’évolution de l’individualisme psychologique vers l’individualisme intégral que nous découvrirons une personne libre de timidité de façon complète et totale, que nous découvrirons un être absolument sécure dans son lien universel, parfaitement capable d’intégrer instantanément son énergie et de la manifester d’une façon créative, non pas par rapport à l’autre, mais par rapport à lui-même, ce qui créera dans l’autre une perception particulière d’une nouvelle réalité que sera l’Homme nouveau.
Libre de la timidité, non empoisonné par la fanfaronnerie, l’Homme nouveau sera d’humeur égale en ce qui concerne la manifestation psychologique de son moi, et il pourra ainsi manifester dans le monde une impression de grande sérénité psychologique, de grande sérénité psychique, autrement dit de grand équilibre intérieur. Et ceci sera remarqué et remarquable parce qu'il ne se manifestera pas en lui de besoin de se rabougrir dans sa petitesse, ou de prendre une fausse expansion en se manifestant outre mesure, ou dans une démesure, sur le plan de sa personnalité voulant semer dans le monde l’impression d’être grande, faussement grande.
La timidité est une infirmité de l’ego fondée sur la mémoire de l’homme, assise sur le tremplin déséquilibré de la relation entre les forces psychiques occultes de son être et de son incapacité de les mater. L’homme doit mater les forces en lui, il doit mater les forces qui font raisonner en lui l’impression de la crainte, qui font raisonner en lui le spectre de la peur, qui créent en lui son impuissance et font de lui un petit homme.
L’homme n’est pas petit, l’être humain peut l’être, mais l’homme n’est pas petit. L’homme en lui-même est grand, l’homme en lui-même sera grand et l’être humain disparaîtra de la conscience humaine pour ne devenir qu’une mémoire perdue dans le temps de l’involution. Mais pour ce, il faudra que l’homme prenne conscience de sa réalité, qu’il exerce sur le plan matériel le pouvoir de sa volonté intelligente, et qu’il manifeste dans le monde la réalité instantanée de sa conscience.
Ceci sera dans les mains de l’ego en évolution. Ceci fera partie de la nouvelle relation entre l’homme-ego et l’homme universel. Et plus cette relation sera développée, perfectionnée, raffinée, plus nous verrons apparaître dans le monde des hommes jamais plus timides, jamais plus fanfarons et de plus en plus intégral.