2 juin 2023

C. 132B REFOULEMENT

  

L’être qui vit intérieurement ses souffrances, l’être qui vit intérieurement son cirque, qui vit intérieurement ses illusions, ses fantasmes, l’être qui souffre avec lui-même et qui ne s’amène pas à parler de lui-même avec d’autres, est un être qui est manipulé par l’âme, dominé par elle et loin de son esprit. 

Un homme ne peut pas résoudre par lui-même ses propres problèmes. Un homme doit travailler avec d’autres pour en arriver à avoir un éclaircissement sur des facettes de ses problèmes qu’il ne voit pas par lui-même. L’âme ne permettra jamais à l’homme de voir ce qu’il ne peut pas voir, seul l’esprit ou l’esprit d’un autre peut le faire. Mais l’homme n’est pas suffisamment conscient aujourd’hui de son esprit.

Donc, comme il ne peut pas résoudre par lui-même ses propres problèmes parce qu’il n’est pas suffisamment en communication avec son propre esprit, il doit être capable d’utiliser l’esprit des autres qui peuvent servir ou qui peut servir de lumière temporaire pour la compréhension de sa situation, pour la compréhension de sa vision qui est colorée par l’âme et maintenue sous le joug de l’illusion par une force en lui qui est plus grande que la volonté de l’ego. 

Il y a des gens qui intériorisent leur conscience, qui ne veulent pas que l’on voie leurs problèmes, qui ne veulent pas que l’on sache leurs problèmes. Ces gens vivent une très grande illusion, ces gens vivent une forme de vanité, ces gens vivent une forme d’inconscience qui peut, à court ou à long terme, les amener à un état déficitaire parce que l’homme a besoin des autres pour éclaircir sa propre situation puisque les autres sont objectifs à lui, en dehors de sa condition, ils peuvent plus facilement voir ou donner des solutions à ses problèmes. 

Un être qui s’intériorise et dont l’intériorisation fait partie de son caractère, est un être qui devient de plus en plus, sans s’en rendre compte, astralisé dans le mental, c’est-à-dire possédé par les forces de l’âme. Et l’homme ne doit pas être possédé par les forces de l’âme. Il doit être capable de surgir au-delà d’elles, de réinventer le moi, c’est-à-dire de reconnaître en lui-même les faiblesses de ses illusions. 

Une intériorisation qui fait partie des habitudes, de la culture ou du conditionnement, est une condition psychologique qui ne peut que s’aggraver au cours de la vie, parce que l’intériorisation ne peut jamais donner à l’homme de solution à ses problèmes. Par contre l’extériorisation, la communication, le dévoilement de soi à des amis, à des gens proches ou à des êtres étrangers mais intelligents, perceptifs, peut nous amener à reconnaître en soi, des illusions que par soi-même, nous aurions été obligés de vivre et de supporter pendant des années. 

La vie est courte, l’homme ne peut pas indéfiniment, pendant de nombreuses années, vivre, supporter des illusions qui, si elles étaient comprises, comprises parfaitement dans le cadre de l’actualisation d’une volonté, d’une intelligence certaine, seraient instantanément détruites afin que l’ego, le moi soit renouvelé, revitalisé et que l’homme reprenne conscience, reprenne conscience, reprenne ses forces intérieures qui ont été ou qui furent diminuées par un silence trop prolongé. 

L’homme qui ne s’ouvre pas à l’homme par hypocrisie, par vanité, par sournoiserie, par insécurité n’est pas digne de l’homme. Il est digne des forces occultes de sa conscience, il est digne des permissions que se donne l’âme dans la manipulation de son mental, il est même digne, dans les cas extrêmes, des entités qui œuvrent dans les courants subtils du subconscient et qui travaillent contre l’homme. L’homme qui ne sait pas s’ouvrir à l’homme, pour une raison ou une autre, doit découvrir cette raison, il doit prendre conscience de cette raison, sinon, à court ou à long terme, il ne pourra jamais bénéficier de la lumière de l’homme, du savoir de l’homme, de la sensibilité de l’homme, de l’amitié de l’homme et de son intelligence.

Il sera donc forcé de vivre dans la prison de son être, dans le trou noir de sa conscience. Il sera forcé de vivre à l’extérieur de sa réalité. L’homme doit communiquer, l’homme doit parler, les hommes sont là entre eux pour s’aider. Il y a des hommes, des êtres sur la Terre qui ont suffisamment de sensibilité, de conscience, d’intelligence pour venir en aide à l’homme, pour le sortir de son silence intérieur. 

Ces êtres n’ont pas besoin de faire partie d’une évolution de conscience future. Ces êtres font souvent partie des milieux sociaux à l’intérieur desquels nous évoluons. Il y a des prêtres, il y a des psychologues, il y a des conseillers, des amis, il y a des êtres de toutes sortes et de tout acabit qui peuvent venir en aide à l’homme et le faire sortir de sa coquille. 

Un homme ne peut pas vivre indéfiniment dans sa coquille, parce que l’homme n’a pas été créé pour vivre à l’intérieur des murs astraux de sa conscience involutive, mais à la surface mentale de son esprit. Il y a de ces êtres qui trouvent tellement difficile de communiquer leur intériorité à d’autres, qu’ils se créent sans s’en rendre compte, des conditions ou des formes de pensée, leur donnant l’impression que les autres ne peuvent pas les comprendre. Lorsqu’une personne est rendue à ce stage de son intériorisation, elle est rendue très loin dans l’emprisonnement psychique de son ego. 

Ceci graphiquement parlant, équivaudrait à une personne par exemple qui descendrait les marches de ces châteaux en Europe, de ces châteaux qui ont déjà au cours des années, vu des expériences étranges, terrifiantes, pénibles, expériences cachées dans le fond de ces châteaux, que l’homme graduellement, en s’intériorisant, découvre qu'en perdant la trace graduellement qui lui permettrait de remonter à la surface pour sortir de ce château qui est hanté par des mémoires que seul un esprit en puissance peut neutraliser. 

L’intériorisation de l’être est une façon très dangereuse de vivre et aussi une condition très malsaine de penser. Un homme qui s’intériorise et qui ne se laisse pas la chance de communiquer avec d’autres, qui refuse la main qu’on lui tend et qui rationalise son intériorisation, est un homme qui a peu de chance de survivre à l’astralisation de sa conscience, à moins de prendre un jour ou l’autre, dans le cadre d’une expérience ou d’une situation qui l’ébranle profondément, une décision fondamentale visant à l’arracher de ces couloirs sombres de l’être, pour l’amener de plus en plus vers des conditions d’expression ou de communication avec d’autres qui pourraient résulter finalement en une sorte de cure de ce mal profond qu'est ou que représente l’intériorisation. 

Lorsque l’homme intériorise son expérience et qu’il ne peut plus la faire ressortir à la surface, c’est qu’il est dominé profondément par les forces de l’âme, c’est qu’il est profondément affecté par ces mêmes forces et qu’il risque de subir à court ou à long terme certains échecs créés par les forces occultes de sa conscience, créés peut-être même par des entités qui utilisent ces conditions, qui recherchent ces conditions, pour empirer le mal de l’homme et mieux le posséder, mieux le dominer. 

L’homme doit avoir recours à l’esprit de l’autre, il doit avoir recours à la moindre lumière. L’intériorisation paralyse à long terme la parole et empêche l’homme, par sa parole, de pouvoir se réveiller, se soulever par ses propres moyens. Sa parole devient ineffective, impuissante, elle n’éclaire plus, elle ne fait que balbutier des formes qui souvent rempironnent la situation et font de l’individu un être impuissant face et par rapport à lui-même. 

L’intériorisation, dans sa forme extrême, est une maladie de l’âme, est un retour vers l’âme, est un retour vers la mort astrale de l’ego et non un avancement vers la vie mentale de l’être. L’homme doit exprimer ses souffrances, il doit pouvoir parler avec d’autres hommes qui ont l’oreille, qui ont l’écoute. Il doit avoir suffisamment d’ouverture d’esprit pour ne pas se croire au-delà de ce que d’autres peuvent lui donner comme aide. 

L’intériorisation est une forme de mysticisme psychologique, une forme de perversion de l’ego, une forme de narcissisme à l’envers. Elle est dangereuse parce qu’elle fait croire à l’ego, au moi, que personne autour de lui ne peut le comprendre. Il est évident que si l’homme s’intériorise, s’il descend les marches de ce château intérieur et qu’il marche depuis très longtemps dans les couloirs sombres de sa propre demeure, il est évident qu’éventuellement il aura l’impression que personne ne peut l’aider parce que ses cris, selon ses perceptions, ne peuvent pas être entendus à la porte du château. 

Mais c’est une illusion, et c’est une illusion qui est très grave parce que lorsque l’homme crie des profondeurs de son être il y a toujours autour de lui une oreille, il y a toujours quelqu’un dans le monde qui puisse l’aider à revenir, à reprendre le terrain perdu, à retrouver la trace qui l’éloigne du minotaure et qui le rapproche de la porte où le soleil brille, c’est-à-dire où l’intelligence, finalement, prend l’avantage de l’ignorance.

L’intériorisation est directement reliée à la crainte. Les êtres qui s’intériorisent vivent de la crainte et c’est la crainte qui devient l’outil utilisé par l’âme pour faire descendre l’être de plus en plus dans le fond de lui-même. C’est la crainte qui garde l’être dans les bas-fonds de son propre château, c’est la crainte qui fait en sorte que l’être se sente incapable ou ne réalise pas que d’autres peuvent l’aider. Parce que la crainte n’est pas simplement une condition de l’esprit qui véhicule de la peur, mais la crainte est une forme d’énergie qui retient l’esprit, qui retient l’intelligence, qui neutralise la lumière. 

C’est une énergie la crainte et cette énergie fait partie des forces qui manipulent l’homme, une énergie qui fait partie des structures psychiques de l’âme et qui crée de la confusion dans l’ego, et qui perpétue l’illusion que les autres autour de soi ne sont pas capables de nous comprendre parce que notre condition est trop personnelle. Il n’y a pas de condition humaine qui soit trop personnelle à l’homme.

C’est une illusion de l’ego, c’est une de ses vanités, c’est une forme d’orgueil. Il n’y a pas de condition humaine intérieure qui vaille la peine d’être gardée en secret par soi. Et ceux qui vivent cette condition ou qui vivent leur intériorité de cette façon, paient ou paieront le prix de leur aliénation. 

Si l’homme ne cherche pas à parler ou à communiquer avec l’homme, qui dans le fond, sur le plan de l’esprit, est son frère. 

Comment voulez-vous que l’ego, piégé par l’âme, la mémoire, nourri par la crainte, puisse en arriver par lui-même à se sortir de ses couloirs profonds du château intérieur, lorsqu’au fur et à mesure où il avance, il perd les traces de son mouvement ? 

L’esprit de l’homme est trop occulte, l’esprit de l’homme est trop mystérieux. Il fonctionne selon des lois qui ne font pas partie de la conscience humaine, donc l’homme doit se donner, de se protéger contre les aspects occultes de son esprit. Et ces aspects sont directement reliés à la manipulation de l’âme, ces aspects font partie des forces subconscientes de l’être. Et si l’ego, ou la partie mentale et intelligente de l’homme, se refuse d’être aidé de l’extérieur.

Comment voulez-vous qu’un tel être en arrive un jour à bénéficier de sa propre sortie, de bénéficier de la sortie de ses propres catacombes, de bénéficier d’une personnalité qui passe à la personne et qui devient de plus en plus inutile à la réalisation de la conscience du moi ? 

Intérioriser sa conscience interne, intérioriser ses faiblesses, ses craintes, intérioriser son ignorance de soi, est une condition qui fait partie de l’aliénation de l’homme, est une condition qui fait partie des illusions de l’ego, est une condition qui est le résultat du vampirisme de l’âme sur l’ego. Le fond réel de l’homme, ce n’est pas son âme, c’est son esprit. 

Donc lorsque l’homme prétend vivre dans le fond de lui-même, lorsqu’il prétend vivre dans ses couloirs de l’âme et qu’il prétend que d’autres ne peuvent pas le comprendre, parce qu’il est trop loin dans son irréalité, il est dans une situation précaire, il est même dans une situation à long terme qui peut être dangereuse.

Les forces de sa conscience astralisée lui feront croire toutes sortes de choses, lui feront voir sa propre vie intérieure à leur façon. L’ego perdra toute référence universelle face à la constitution naturelle et créative de son moi. Que l’homme ait vécu des chocs ou des conditions de vie dans son passé qui l’ont amené petit à petit à l’intériorisation, c’est une chose. Mais que l’homme conscient, surtout l’homme conscient qui connaît les lois du mental, qui connaît les lois astrales de la conscience et qui perpétue sa manie de vivre dans les couloirs sombres de sa conscience, c’est une autre chose. 

Un homme qui par ignorance, ne connaît pas les lois de l’esprit, ne connaît pas les lois de l’âme, on peut le comprendre. Mais un homme qui déjà connaît les lois de l’esprit, les lois de l’âme, les lois de l’être et qui perpétue ce mouvement insensé de vivre seul ses peurs, ses dilemmes, ses problèmes, un tel homme ne peut être que blâmé pour son attitude. 

Il est difficile de sympathiser avec une personne qui se refuse d’être aidée. On peut facilement sympathiser avec une personne qui cherche de l’aide, mais sympathiser avec un être qui refuse d’être aidé, qui refuse de regarder d’une autre façon sa situation intérieure, c’est très difficile. Non pas que c’est impossible, mais c’est très difficile, parce que plus l’homme est conscient, plus l’homme connaît les jeux astraux de la conscience, moins il veut perdre d’énergie avec des êtres qui n’ont pas la volonté de se sortir de leur cul-de-sac. 

Un être qui veut se sortir d’une situation trouvera amplement d’aide autour de lui pour l’en sortir. Mais un être qui refuse de s’en sortir ou qui perpétue son ignorance, qui perpétue son hypocrisie, qui perpétue les contradictions internes de son moi, éventuellement ne trouvera plus de personnes autour de lui pour l’aider, parce que ces personnes ne voudront plus perdre d’énergie avec un être qui se refuse de sortir de sa prison. 

Donc, ils diront : « Eh bien, reste dans ta prison, crève dans ta prison, puisque chaque être est libre de vivre ou de mourir. » On peut amener le cheval à la rivière, mais on ne peut pas le forcer à boire. On peut tendre la main à un être qui intériorise sa souffrance, mais on ne peut pas le forcer à boire. On ne peut pas le forcer à se sortir de sa situation s’il rationalise par toutes sortes de moyens, s’il se laisse englober par toutes sortes de façons, s’il se laisse victimisé par l’âme qui cherche à le dominer, qui cherche à le garder le plus longtemps possible dans la souffrance astrale de l’ego. 

Il y a des gens qui se refusent l’aide extérieure, non pas parce qu’ils ne reconnaissent pas l’intelligence de l’être, mais parce qu’ils se refusent d’être dictés, comment se sortir de leur situation, parce qu’ils ont l’impression qu’à court ou à long terme, la situation changera. Ceci fait aussi partie des voiles de l’âme, ceci fait partie de la domination de la mémoire sur l’ego. 

La psychologie de la conscience supramentale mettra à jour les différents visages de l’homme et elle permettra de reconnaître que la psychologie occulte de l’ego, est beaucoup plus complexe, subtile, que ne le laisse croire la psychologie classique, et que les forces en action sont beaucoup plus intelligentes que ne peut le croire un ego entraîné à penser de façon rationnelle. 

L’homme est un être complexe, multidimensionnel. Les plans de vie se rejoignent en lui, des mondes parallèles coexistent en lui et l’ego ne représente que la finalité de cet exercice, alors que l’esprit représente la source et que l’âme représente la partie intermédiaire. 

Lorsque l’homme intériorise son énergie, il perd contact avec l’esprit et se rapproche des forces occultes de l’âme, il s’éloigne de l’homme et elles pervertissent graduellement sa condition et la rendent de plus en plus difficile, de moins en moins accessible. Et éventuellement vient le temps, au cours de la vie, où il est rendu tellement loin dans le souterrain de son propre château que seuls des êtres possédant une très grande vision, sont capables de voir à travers les chambres, les corridors et les murs de ce château, pour aller chercher l’âme en peine, pour la faire revivre et la ramener au soleil. 

Ceux qui se refusent de se dévoiler à l’homme qui leur tend la main souffrent tous, à un degré ou à un autre, d’une certaine vanité dans le mental. Et la vanité dans le mental est suffisante pour empêcher que l’esprit éclaire, la vanité dans le mental est suffisante pour empoisonner la relation entre l’ego et l’esprit et permettre que se continue la trame de l’âme qui sous-tend la conscience de l’ego. L’intériorisation est un corridor qui mène vers l’aliénation mentale. C’est un mouvement graduel vers l’abolition de la lumière chez l’homme, c’est un mouvement qui, ultimement, confronte les aspects ténébreux de l’être avec l’ego empoisonné.

L’homme qui poursuit cette route ne peut pas être heureux. Il ne peut pas être heureux parce que plus il s’enfonce dans le château hanté de sa propre inconscience, il ne fait que découvrir des formes qui ne constituent pas en elles-mêmes de l’harmonie, mais qui ne font que miroiter de la dysharmonie. Et vient le temps où la vie est totalement désharmonisée, totalement chaotique, totalement incapable de représenter une façon créative de l’intelligence. 

Les êtres qui s’intériorisent et qui ne réalisent pas le besoin de s’extérioriser ou qui ne réalisent pas la nécessité de s’extérioriser en commençant à communiquer avec les êtres autour d’eux, sont des êtres très seuls, des êtres malheureux et des êtres qui devront un jour, de par eux-mêmes, réaliser, que l’homme ne peut pas vivre seul dans son château, qu’il doit sortir de temps à autre pour voir ce qu'il se passe à l’extérieur, afin de changer graduellement son intérieur, les murs, les marches, les caves, les cavernes, afin de leur donner de la lumière, de les exposer à un modernisme, c’est-à-dire à un esprit plus présent. 

Pour que l’homme se sorte de son intériorisation, il faut qu’il fasse acte d’une grande volonté. Il faut qu’il tende le bras à l’autre, il faut qu’il cherche autour de lui les individus qui peuvent l’aider, avec lesquels il peut parler, communiquer, avec lesquels il peut révéler les tableaux sombres qui couvrent les murs de son château intérieur. S’il s’oppose à ce mouvement nécessaire de l’esprit, s’il se braque dans une position fixe et inébranlable, il y a peu de choses que les êtres autour de lui peuvent faire. 

Par contre, s’il commence lentement à s’habituer, à se fraternité entre lui et l’homme, il verra qu’il y a plus d’intelligence dans l’homme qu’il ne s’aperçoit ou qu’il ne peut préconiser. L’intelligence qui peut être utilisée à convertir son château intérieur en une demeure moderne, éclairée, assise dans un pré, plutôt que figée dans un passé qui n’a plus de valeur. L’évolution de la conscience demande que l’homme communique, que l’homme utilise la parole, que sa parole devienne sa source d’intelligence et de lumière. 

L’intériorisation va contre ce mouvement naturel de l’évolution. Elle retarde l’évolution, elle empêche l’évolution, elle fait partie des habitudes de l’involution de l’homme et le garde dans un temps où les hommes étaient incapables de se suffire à eux-mêmes, parce qu’ils étaient incapables de communiquer parfaitement avec les autres. L’ego ce piège dans l’intériorisation, il s’évite de voir les choses en face, il s’empêche de reconnaître l’exactitude de l’intelligence des autres, il perpétue son propre mensonge. Et lorsque l’homme perpétue son propre mensonge parce qu’il se refuse de communiquer avec l’homme, il y a très peu de choses que l’homme puisse faire pour lui. 

L’évolution de la conscience sur la Terre est directement le produit de la défaite de l’âme, de la domination de l’âme. Donc cette évolution demande que de l’esprit entre dans l’homme, que de l’esprit s’échange entre les hommes, que de l’intelligence soit invitée pour empêcher que l’être s’intériorise, marque sa réalité, au profit d’une rationalisation qui fait partie des jeux de l’ego endormi par la mémoire, asphyxié par l’âme et éloigné de son propre esprit. 

L’être qui s’intériorise cultive son caractère au lieu de développer sa volonté. Et plus il cultive son caractère, plus ce caractère devient fossilisé, plus il devient une marque évidente de son incompétence psychique, plus il devient une mesure de l’homme et moins il représente la nature réelle de l’individu. 

S’intérioriser équivaut à se mettre à mort, équivaut à se suicider psychiquement, et très souvent ce phénomène mène au suicide réel. Nous voyons très bien, chez les êtres qui souffrent de maladies mentales, que le processus d’intériorisation fait partie naturelle de leur incompétence psychique et est directement reliée à la décadence de leur volonté. 

Vient un point où ils se créent un théâtre intérieur, où ils placent comme ils le veulent, à leur guise, des acteurs. Donc ils se créent un monde qu’ils en arrivent à croire, parce que l’intériorisation est le mouvement naturel de l’âme qui mène l’ego au mensonge de lui-même. 

S’intérioriser, c’est petit à petit se conter des blagues, c’est petit à petit vivre un mensonge, c’est petit à petit agrandir le mensonge, c’est petit à petit ne pas pouvoir ou vouloir reconnaître le réel. Donc il est très important pour l’homme de constater ceci dans la mesure où, si ça lui applique, si ça fait partie de son expérience qu’il s’en sorte, qu’il en prenne conscience, qu’il ne laisse pas aller au cours des années cette intériorisation, qu’il ne laisse pas se confondre au cours des années des aspects internes de sa conscience qui ne représentent aucunement une facette de sa réalité. 

Les êtres qui ont tendance à s’intérioriser ont besoin de savoir que l’homme est un ami, que des hommes en particulier sont de grands amis et qu’il existe autour d’eux des êtres qui peuvent les aider dans la mesure où eux ont la volonté de les chercher, de les écouter, de regarder ce qu’ils disent et d’appliquer ce qu’ils disent à leur problème. Si l’homme qui s’intériorise ne fait pas ceci, viendra le point au cours de sa vie où la lumière de l’esprit sera trop affaiblie, et où la force souterraine de l’âme prendra de plus en plus d’ampleur. 

L’intériorisation est un manque d’esprit, un manque réel, un manque sérieux et un manque qui peut s’aggraver avec le temps. C’est une pénurie de lumière, c’est une aggravation constante, perpétuelle et graduelle du mal de l’homme, c’est-à-dire l’inconscience qui gruge, les mémoires qui rongent, l’âme qui domine et, éminemment, les entités qui possèdent. 

Ceux qui s’intériorisent pour des raisons passées, ceux qui ont vécu des chocs, des expériences pénibles dans le passé et qui s’intériorisent par rapport à ces expériences, doivent comprendre que ces expériences sont déjà passées, elles existent dans les sous plans de la conscience et elles ne deviennent effectives que dans la mesure où l’ego leur donne de l’espace, dans la mesure où l’ego leur donne de la puissance. 

Et c’est à travers les reflets perçus par l’ego, les pensées colorées qu’il vit, que ces forces prennent sur lui de la puissance. Par contre, si l’ego réalise ceci, s’il réalise que déjà le passé fait partie du passé, que le passé en lui-même est essentiellement mort et qu’il ne doit pas avoir d’emprise, et qu’il n’a pas besoin d’avoir d’emprise sur le présent, ces êtres peuvent se sortir de ces conditions. Mais si pour des raisons de toutes sortes, ils perpétuent leur propre mythe, ils se desserviront à court ou à long terme. 

Un homme ne peut pas, pour aucune raison du passé, flamber son avenir et empêcher son présent. Un homme qui connaît les lois de l’esprit, de l’âme, de la mémoire, à qui ont été expliqués les mouvements subtils, des impressions astrales, n’a aucune raison de laisser au passé une mainmise sur son présent. 

Donc pour renverser cette situation, il a besoin d’une volonté, d’une volonté affirmative, d’une volonté qui veut à tout prix se sortir du corridor qui depuis longtemps fut sa demeure, afin qu’il puisse aujourd’hui et demain vivre sur un plateau un peu plus exalté de la conscience. 

Le passé, c’est le passé. Il y a des hommes sur la Terre qui ont vécu des passés horribles et qui ont réussi à se retrancher complètement de ce passé. Et chaque être humain qui a le moindrement de conscience, et de volonté, d’intelligence peut fracturer le miroir du passé et exprimer sa lumière dans un présent qui convient à la conscience et à la maturité d’un ego, qui a dépassé le seuil de sa conscience astrale, ou de sa conscience astralisée, pour entrer dans la porte de sa conscience mentale.

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