Beaucoup seront offusqués au cours de l’évolution et de la transformation du corps mental de ce que nous pouvons appeler la perte de la mémoire. Ils ne comprendront pas pourquoi cette ressource naturelle semblera graduellement diminuer. Ils ne verront pas de raison pourquoi la perte de la mémoire est nécessaire à la transmutation du corps mental. Les hommes s’inquiéteront surtout vis-à-vis leur travail.
Et pourtant, la perte de la mémoire fait partie de la transmutation du mental de l’homme parce que ce dernier fonde sa conscience, son intelligence, sur le mécanisme de la mémoire alors que l’intelligence doit être fondée sur la fusion de l’énergie avec le mental supérieur de l’homme. Comme la mémoire doit être créative chez l’être humain et non pas servir simplement de mécanisme de réflexion pour l’ego inconscient, il est normal que l’homme en évolution subisse une transformation de sa capacité d’utiliser sa mémoire à volonté.
Mais la raison pour laquelle l’homme s’inquiétera de la perte de la mémoire, c’est à cause de son émotivité, c’est à cause de l’inquiétude égoïque face à la charge qui sera devant lui. La perte de la mémoire sera toujours en fonction de la nature du travail qui doit être fait chez tel ou tel individu. Certains la perdront plus, d’autres moins, mais dans tous les cas, elle sera une illusion à long terme parce que l’homme sera amené par son énergie à évoluer dans une direction qu’aujourd’hui il ne comprend pas, mais qui demain deviendra évidente pour lui.
La mémoire de l’homme est un soutien psychologique pour l’ego. Elle est une rassurance, elle est une mesure de sa capacité intellectuelle, mais cette mesure ne peut pas indéfiniment interférer avec une plus grande mesure de sa conscience créative. Et lorsque l’énergie deviendra plus forte, plus grande, elle aura tendance à s’intégrer avec l’homme parce que dans le fond, la fusion est une intégration, c’est une utilisation de l’aspect cosmique et de l’aspect matériel de l’homme.
Donc l’ego sentira une perte de mémoire, c’est-à-dire une perte de contrôle sur le matériel psychologique qu’il a accumulé au cours des années, matériel qui lui a servi sur le plan égoïque inférieur mais qui, aussi, peut le retarder, le bloquer sur le plan du mental supérieur, et c’est dans cette mesure que l’homme perdra de la mémoire. Il ne perdra pas de la mémoire pour rien. Il perdra de la mémoire dans la mesure où il doit en perdre afin de ne pas retarder l’évolution de son mental. Avec le temps, l’homme s’habituera à cette perte de mémoire et il verra effectivement qu’il n’y a pas de perte de mémoire, mais qu’il y a simplement un ajustement de sa relation égoïque avec le matériel psychologique de la mémoire.
Auparavant, lorsqu’il était inconscient, il pouvait se remémorer, autrement dit, il pouvait utiliser les facultés de son mental inférieur à volonté. À partir du moment où il évolue, que son mental se transforme, qu’il change de vibration, l’homme n’a plus besoin de la mémoire de la même façon qu’il l’avait auparavant parce qu’il doit commencer à vivre sa vie par rapport à son énergie, par rapport au rythme de son énergie, au lieu de vivre sa vie par rapport à un référentiel qui est subjectif, égoïque et qui ne fait pas partie de l’aspect créatif de son mental.
C’est dans ce sens que l’homme perdra de la mémoire, c’est dans ce sens qu’il ne se sentira pas aussi efficace mémoriellement qu’auparavant, mais par contre il découvrira qu’il est beaucoup plus efficace créativement. Et lorsque le passage d’un état à une autre aura été accompli, autrement dit lorsque l’ego se sera habitué à sa nouvelle condition, il ne souffrira plus de la perte de la mémoire et déjà sa vie sera différente. Déjà, son attitude dans le travail aura été recomposée et l’homme ne souffrira plus de la perte de cette mémoire qu’il a toujours utilisée pour se fortifier en tant qu’intelligence rationnelle.
La mémoire qu’utilise l’ego est un peu comme un écran qu’il crée entre lui-même et sa partie supérieure, et cet écran devient pour lui l’ensemble de toutes ses connaissances, et il a tendance à fonder sa réalité psychique créative sur cet ensemble de connaissances, et ceci est une illusion involutive. C’est un peu comme si, pour expliquer la mémoire, nous allons regarder un film ; donc ce que nous voyons au cinéma, c’est la mémoire, mais la réalité créative derrière l’écran, ce sont les cameramen, ce sont les acteurs, ce sont les êtres qui sont sur le stage qui représentent le réel du film. Le film lui-même n’est pas réel. Ce qui est réel, ce sont les actions qui ont mené à sa construction.
Donc, pour l’homme, la mémoire, c’est l’écran ou ce qu’il voit sur l’écran, alors que la conscience créative, c’est le mouvement dynamique de tous ces êtres qui ont créé, construit la pellicule. L’homme, naturellement, est tellement habitué à regarder le cinéma, le film, qu’aussitôt que l’image commence à s’oblitérer un peu sur l’écran, il perd contenance et il ne réalise pas que si l’image disparaît un peu, c’est afin de permettre qu’il puisse réaliser un peu plus la dynamique des forces créatives derrière l’écran, afin de mieux comprendre la vie et afin de pouvoir en utiliser tous les aspects au lieu de n’en utiliser que certains qui conviennent à son ego.
Si l’homme ne vivait pas un changement sur le plan de la mémoire, il ne pourrait pas prendre conscience de son intelligence créative, parce que la mémoire, bien qu’elle soit très utile à l’homme sur le plan du mental inférieur, peut le bloquer sur le plan du mental supérieur parce qu’il y a des choses, des connaissances, du savoir qui ne font pas partie de l’ego et qui doivent être canalisés vers l’homme pour son évolution. Et comme l’ego travaille toujours en fonction de ce qu’il a appris, il est tellement habitué à la mémoire que celle-ci doit être un peu ébranlée afin qu’il puisse sentir d’autres forces en lui émanant d’un autre centre d’énergie auquel il devient de plus en plus graduellement habitué et, éventuellement, il se sent capable de passer de l’absence mécanique de la mémoire pour finalement vibrer à une mémoire qui est créative.
Si nous disons que l’homme en évolution perd de la mémoire, ce qui perd de la mémoire, ce sont les aspects du mémoriel qui ne sont pas essentiels. L’homme ne perd pas l’essentiel du mémoriel, mais il perd les attitudes qu’il a en tant qu’ego vers le mémoriel. Si pour l’ego le mémoriel est extrêmement important parce qu’il lui donne l’impression d’être intelligence, il lui donne certaines sécurités psychologiques, il est évident que le contact entre la lumière de l’homme et le mental supérieur créera un choc, donc créera une diminution du mémoriel.
Et ceci servira à l’homme parce que cela lui apprendra à demeurer sécure sur le plan de l’ego en même temps qu’il perd la mémoire. Et si l’homme est capable de demeurer sécure en même temps qu’il perd de la mémoire ou qu’il semble perdre de la mémoire, à ce moment-là, il y aura une plus grande pénétration en lui de cette énergie créative et, éventuellement, l’énergie créative de l’homme englobera complètement même la mémoire mécanique qu’il possédait auparavant, parce que dans le fond l’homme ne perd pas de mémoire, elle est simplement retenue par les forces créatives en lui pour lui apprendre à fonder sa sécurité non pas sur les mécanismes subjectifs de l’ego mais sur la puissance créative de son être cosmique.
La mémoire ne peut pas être une mesure de l’intelligence de l’homme, elle est une mesure de sa faculté intellectuelle. Et si cette faculté intellectuelle brouille le champ d’action entre lui et son origine, il est évident que la lumière fera éclater un peu, fera trembler un peu cette mémoire chez l’homme pour lui faire reconnaître qu’il est beaucoup plus qu’une accumulation d’impressions au cours de sa vie enregistrées dans une petite boite noire.
L’homme est un être créatif, l’évolution fera de l’homme un être créatif. Créatif veut dire un être capable d’amener des plus hautes sphères de la vie, du savoir, des sciences qui ne font pas partie de l’expérience humaine. Si l’homme doit un jour amener vers la Terre des sciences qui ne font pas partie du rationnel humain sensoriallisé, il lui faut être libéré des mécanismes psychologiques qui ont tendance à établir une liaison étroite entre les sens et le mémoriel, ou l’expérience et le mémoriel.
Donc pour que l’homme entre dans le savoir, pour qu’il entre dans les lois de la vie, pour qu’il connaisse les lois de la vie à tous les niveaux, pour qu’il connaisse les aspects invisibles de la réalité et qu’il puisse les appliquer au plan matériel, il faut qu’il puisse s’habituer à vivre d’une sorte d’intelligence qui n’est pas basée sur le mémoriel mécanique de ses sens. Par exemple, si un homme veut guérir et utiliser tel ou tel remède, il lui faudra passer du plan le plus élevé de sa conscience et amener cette information sur le plan matériel, information qui sera probablement totalement différente de ce que nous avons comme information médicale, en général, qui est utilisée mémoriellement par l’homme.
Donc la perte de la mémoire fait partie de la transmutation du mental. Les hommes la vivront à un niveau ou à un autre, ce sera plus évident chez les uns que chez les autres, personne ne vit cette perte de mémoire ou cette diminution de mémoire de la même façon. Mais ce qu’il est nécessaire de comprendre, c’est que l’ego doit s’habituer à ne pas paniquer face à cette perte de mémoire parce qu’éventuellement, et lorsque je dis éventuellement, après trois ans, deux, trois ans, quatre ans, l’ego s’habitue et, éventuellement, il ne sent plus qu’il a perdu la mémoire ou qu’il perd la mémoire. Il sait qu’il n’a pas la même mémoire qu’auparavant, mais d’un autre côté, il sait qu’il a un potentiel créatif qui remplace cette perte de mémoire et il se sent très bien ainsi, il n’en souffre pas.
La perte de la mémoire fait partie de l’ouverture des centres, c’est le choc de l’énergie dans l’homme. C’est presque normal que l’homme perde un peu de mémoire lorsque ses centres s’ouvrent, parce qu’il ne possède plus la même résonance mentale : c’est comme s’il y avait une réorganisation de son psychisme. Mais il est tellement habitué à un certain ordre dans son mémoriel qu’aussitôt que cet ordre est troublé un peu par la descente d’une nouvelle vibration, il a l’impression de perdre sa mémoire et il devient totalement décontenancé, certains plus que d’autres, naturellement. Mais ceci n’est qu’une situation temporaire, et à long terme elle n’a aucun effet sur le comportement humain parce que le travail de la descente de l’énergie chez l’homme fait partie de son évolution.
Donc tout est pris en considération, son avenir comme son présent. D’ailleurs, plus l’homme a de mémoire, moins il a de conscience créative, parce que justement, la mémoire semble ou lui donne l’impression d’une certaine intelligence, d’une certaine capacité de comprendre, d’établir des relations entre les choses, les faits, les événements. Donc il faut quelque part que l’homme perde un peu de l’excès de mémoire qui n’est pas essentiel à sa conscience, qui n’est pas essentiel à sa vie et qui empêche le contact psychique avec des ondes de conscience plus élevées qui pourront demain lui donner un état de conscience supérieur. Donc l’homme doit perdre quelque chose pour gagner autre chose, c’est normal, c’est naturel, ça se fait ainsi sur tous les plans de la création lorsqu’il y a évolution, transmutation.
Donc, ici, je répondais à une lettre qu’on m’avait envoyée et je vais répondre à une autre lettre, d’une façon courte.
On me demande comment procéder pour connaître les attitudes physiques et intellectuelles de chacun de nos enfants. Ce dont les enfants ont le plus besoin lorsqu’ils viennent au monde, c’est d’être aimés de façon intelligente. Et ceci veut dire corrigés dans l’aspect astral de leur conscience. Aimer un enfant, c’est le corriger dans son astralité. Et si les parents apprennent à corriger l’astralité de leurs enfants, les enfants grandiront naturellement, c’est-à-dire que leurs propensions naturelles, physiques et intellectuelles se développeront à leur propre rythme, et les enfants pourront manifester leurs aptitudes dans le temps qui convient à leur propre progression.
Et étant donné que ces enfants auront des parents conscients, c’est-à-dire des parents qui comprennent les lois de la vie à leur propre niveau, ils pourront comprendre et s’identifier à l’évolution de leurs enfants. Par exemple, concernant la question intellectuelle, comment reconnaître les aptitudes intellectuelles de nos enfants, il est évident qu’un enfant qui grandit se manifeste d’une façon ou d’une autre. Il se manifeste à l’école, il se manifeste à la maison, et les parents sensibles, conscients, peuvent percevoir les tendances de ces enfants.
Et lorsqu’ils s’aperçoivent ou qu’ils perçoivent une tendance quelconque, eh bien cette tendance fait partie de l’enfant et c’est à eux d’aider à son développement. Même chose dans le domaine physique, là où l’enfant a des tendances, si ces tendances sont réelles, si elles font partie de lui et qu’elles ne sont pas astralisées, les parents peuvent les reconnaître et leur donner un appui afin que l’enfant découvre de plus en plus des aspects de lui-même à travers ses aptitudes naturelles qui font partie de son expérience à venir. Mais le problème dans l’éducation ou dans la reconnaissance des aptitudes chez les enfants, c’est que souvent les parents ne peuvent même pas reconnaître leurs propres aptitudes. Et s’ils ne peuvent pas reconnaître leurs aptitudes.
Comment voulez-vous qu’ils reconnaissent les aptitudes des petits ?
Il faut être sensible à soi-même, à sa propre intelligence pour pouvoir être sensible à l’intelligence des autres. L’éducation des enfants, pour des parents conscients, sera beaucoup plus facile parce que, déjà, les parents conscients auront une plus grande maîtrise sur leur propre être. Donc ils pourront plus facilement voir le mouvement de leurs enfants, l’attitude de leurs enfants et les aider dans ces directions, dans la mesure où ils auront bien élevé leurs enfants. Mais bien élever son enfant ou ses enfants veut dire avoir désastraliser graduellement les enfants, les avoir rendus de plus en plus libres des influences extérieures, parce que ce sont les influences extérieures qui souvent brouillent la direction, les aptitudes physiques et intellectuelles de nos enfants.
Donc, si à la maison ou au retour de l’école les parents sont très, très conscients de l’aspect astral de leurs enfants, s’ils sont très conscients de la dénaturalisation qu’ils vivent souvent en contact avec un extérieur collectif et ramènent constamment les enfants d’une façon intelligente à leur réalité, ils verront que ces enfants ont des aptitudes physiques et intellectuelles qui se manifestent selon leur propre tempérament, et ce n’est qu’aux parents d’aller dans la direction de ces aptitudes. Il n’y aura aucun effort à faire, tout se fera d’une façon simple.
Mais si ces mêmes parents ne sont pas capables de reconnaître leur propre réalité, voir, être sensibles à leur propre réalité, ils ne pourront pas voir la réalité de leurs enfants parce que, pour reconnaître la réalité chez un enfant, il faut l’avoir déjà perçue, sentie, chez soi-même. Donc, si les parents sont réels, sensibles, les enfants grandiront de plus en plus réels et de plus en plus sensibles, et les traits, les aptitudes physiques et intellectuelles se manifesteront, et les parents les verront, et les enfants les sentiront, et les deux ensembles travailleront au développement de ces aptitudes.
Souvent les enfants n’ont pas les mêmes tendances, souvent ils sont diamétralement opposés. C’est normal, mais ce n’est pas parce que les enfants sont différents, que les parents ne puissent pas découvrir dans chacun d’eux les tendances naturelles au développement de leur propension. Certains enfants ont un certain rythme, d’autres enfants ont un autre rythme. Certains semblent intelligents, d’autres moins intelligents. Il ne faut pas mêler les cartes.
Chaque être à son rythme et le rythme de chaque enfant doit être respecté. Mais si un enfant est plus rapide apparemment dans son développement que l’autre, ou si son développement fait plus plaisir aux parents qu’un autre, il faut que cette différence soit diminuée parce que, même chez l’enfant plus lent, il y a d’autres qualités, et ces qualités doivent mise en évidence afin qu’il ne se crée pas dans la famille de disproportion dans l’énergie véhiculée vers un enfant contre un autre.
L’enfant qui est plus intelligent, plus adulte, si vous voulez, doit être enseigné d’aimer son frère ou sa sœur qui est plus lent, plus lente. Il doit être enseigné de ne pas le rivaliser dans le sens de ne pas lui faire la lecture, de ne pas le choquer sur le plan égoïque, mais de trouver en lui les qualités plaisantes de sa nature qui font une balance entre les deux enfants.
Autrement dit, deux enfants qui ne sont pas dans un même rythme ou qui vont dans différentes directions doivent être amenés à se raccorder, parce que, décidément, quelque part dans la vie de famille de l’enfant, il y a des plans où ils puissent, où ils peuvent en commun bénéficier d’une expérience intéressante. Et lorsqu’ils vont chacun dans leurs activités, chacun prend son rythme, et lorsqu’ils reviennent ensemble, ils vivent ensemble une dynamique de relation qui n’est possible et intelligente que si les parents ont appris aux enfants à se respecter mutuellement.
Le respect entre les enfants d’une même famille, ce n’est pas toujours la chose la plus courante, et pourtant c’est la chose la plus importante, parce que des enfants qui se côtoient dans une même famille et qui n’apprennent pas le respect sont amenés d’une façon ou d’une autre, quelque part dans le temps, à se diviser, à se séparer. L’un ira dans une direction et l’autre ira dans l’autre et ils ne bénéficieront pas d’un terrain commun, d’une terre commune qui est l’esprit de famille, qui est l’alliance du sang.
Il est évident que pour procéder à l’harmonisation et au développement des facultés chez les êtres, chez les enfants, il faut aussi que les parents soient des êtres harmonisés, des parents qui s’aiment, des parents qui sont suffisamment conscients pour comprendre les jeux de l’astral, pour comprendre que l’astral a toujours tendance à les diviser, à créer le désordre. Une fois que les parents ont saisi ceci et qu’ils ont contrôlé cette situation, leur unité devient très forte devant les enfants, et les conseils qu’ils peuvent lui donner seront facilement assimilables par les enfants.
Les enfants ne vont pas écouter les parents qui se cassent la gueule, ils vont aller chacun dans leur direction, dans leur petit coin. Mais si des enfants ont des parents qui réellement vivent une vie de famille réelle, qui s’intéressent à eux sur le plan physique, sur le plan intellectuel, sur le plan émotionnel, ils bénéficieront de la sensibilité parentale, et tout ceci se fera sans effort, tout ceci se fera sans grande recherche intellectuelle et pédagogique.
Mais il faut d’abord que les parents soient réellement unis, il faut que les enfants sentent cette union. Mais le plus grand problème d’identification des qualités chez les parents, en ce qui concerne leurs enfants, qualités physiques, intellectuelles, ainsi de suite, artistiques, c’est que les parents, souvent, manquent de sensibilité ou eux-mêmes ne sont pas suffisamment avertis de certaines qualités qui puissent exister chez leurs enfants. Mais au moins, s’ils ont la sensibilité et l’amour de leurs enfants, ils leur ouvriront le chemin, ils les aideront à développer ces propensions.
Éduquer un enfant sera toujours difficile dans la mesure où nous aurons la crainte de les désastraliser. À partir du moment où les parents auront compris ceci, à partir du moment où ils auront cessé de craindre l’astral à travers leurs enfants, surtout lorsque les enfants grandissent, il y aura entre les parents et les enfants un nouvel échange d’énergie, une énergie échangée beaucoup plus facilement, et les enfants écouteront alors que les parents observeront, et il y aura échange entre les deux, et les deux vivront cette vie de famille dans le cadre des aptitudes physiques, intellectuelles, émotives, en évolution d’une façon sereine.
Il ne faut pas que les parents s’inquiètent trop de l’aspect social sur l’évolution des aptitudes de leurs enfants. Si les enfants sont sains parce que les parents sont sains, les aptitudes se développeront naturellement, parce que quelque part dans le temps, il y aura échange, il y aura dialogue, il y aura perception. Et de cet échange naîtra une conversion de l’énergie créative en énergie mentale servant aux enfants et aussi servant aux parents, de sorte que les deux grandiront dans l’éducation des petits : les enfants partageront ce que les parents peuvent leur apporter et les parents bénéficieront, auront le plaisir d’être unifiés à l’évolution de leurs propres enfants.
Parce que plus le temps va, avec les problèmes de la société contemporaine, plus les parents se sentent aliénés face à l’éducation de leurs enfants, surtout à partir d’un certain âge. Mais l’aliénation des enfants face aux parents, c’est quelque chose qui commence à partir du moment où les parents perdent le contrôle psychique sur leurs enfants. Il est évident que si les parents ne réussissent pas à désastraliser constamment les enfants - parce que désastraliser un enfant veut dire l’éduquer bien, l’éduquer créativement quelque part dans le temps, surtout lorsque ces enfants seront amenés à vivre dans des environnements scolaires qui souvent sont douteux à cause de toutes sortes de raisons, et bien ils perdront ce lien avec les enfants.
Les parents n’ont pas besoin de contrôler ou d’avoir le contrôle sur leurs enfants, mais ils doivent avoir un lien avec eux. Parce qu’un lien, c’est vital, alors qu’un contrôle, c’est simplement une forme quelconque de domination ou d’autorité que les enfants, quelque part, feront sauter, parce qu’aujourd’hui, les enfants sont beaucoup plus près de leur réalité que nous l’étions dans le temps. Donc, ce dont les enfants ont besoin, c’est de ce lien avec les parents, lien inaliénable, lien tellement puissant que les influences extérieures voulant briser ce lien, à quelque niveau que ce soit, seront toujours incapables de le faire.
Et ceci sera la protection des enfants contre le mal social ou la décadence sociale, et en même temps, demeurera l’inévitable progression psychique, vibratoire entre eux et leurs parents qui leur auront donné naissance, de sorte que la rupture entre les enfants et leurs parents sur le plan psychique ne se fera plus, et les deux ensemble deviendront de plus en plus près, de plus en plus des amis, de plus en plus des êtres qui peuvent facilement s’entraider à tous les niveaux de l’expérience nécessaire.
Auparavant, les parents avaient l’autorité, une autorité ferme dans l’éducation des enfants. Et ceci a créé de très grands blocages chez les enfants au cours de leur évolution. Nous faisons partie de cette ancienne génération. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation totalement opposée où le pendule est allé à l’extrémité. Les parents n’ont plus rien à dire dans la vie des enfants, rendus à un certain point. Et un jour, le pendule devra revenir au centre, c’est-à-dire que les parents conscients devront comprendre que le plus grand problème de l’éducation, c’est le fait que ce qui est astral dans l’enfant doit être ajusté.
Un enfant vient au monde avec des qualités et des défauts. Autrement dit, il vient au monde avec un caractère, et ce caractère doit être raffiné. Et plus il est raffiné, plus les qualités ressortent, plus les défauts disparaissent et éventuellement l’enfant en arrive à un état de maturité où il n’y a plus de qualités, plus de défauts, mais simplement une intelligence créative. Donc la synthèse a été faite, l’enfant est parfaitement bien dans sa peau, il est parfaitement bien balancé sur tous les plans, et qu’il aille dans une direction ou dans une autre, la direction conviendra parfaitement à son énergie.
Mais là où les parents ont aujourd’hui une très grande difficulté dans l’éducation, surtout dans nos temps modernes, c’est de désastraliser les enfants. Et ceci ne peut pas se faire à la dernière heure, ceci doit se faire quand les enfants sont jeunes, petits, pour graduellement, au cours des années, en arriver à créer un climat de juste appréciation entre les parents et les enfants, un climat d’intelligence. Il faut que les enfants sachent que leurs parents sont intelligents, non pas simplement qu’ils représentent une autorité, mais qu’ils sont intelligents d’une façon autoritaire, sinon, il y a blocage d’énergie chez les enfants.
Et c’est pourquoi il est difficile pour ces derniers de découvrir leurs aptitudes physiques, intellectuelles, artistiques, parce qu’entre eux et les parents, souvent, c’est la guerre. Et ajoutez à ceci les influences extérieures, vous finissez avec des enfants à l’âge de 17,18,19 qui ne sont pas heureux, qui se cherchent encore. Un enfant ne devrait pas se chercher, un enfant devrait être amené graduellement au cours de la vie à se découvrir. Mais pour qu’il se découvre, il faut que les parents soient suffisamment au courant des lois du mental, de l’émotion, des lois de la vie, pour pouvoir donner à leurs enfants, graduellement, une prise de conscience d’eux-mêmes.
C’est ça de l’éducation. C’est donner aux enfants une capacité de prendre conscience d’eux-mêmes. Et pour ceci, il faut que les parents soient déjà suffisamment conscientisés, c’est-à-dire suffisamment intelligents, sinon, ils n’auront recours qu’aux lois de la pédagogie, aux théories de la pédagogie ; et ces théories, ce sont des théories qui font un bien dans un sens général, mais qui ne font pas un bien dans un sens profond et individuel de l’enfant.
Chaque être humain est différent, il n’y a pas un être construit comme l’autre. Chaque être humain est une plante qui possède son propre parfum et les parents doivent avoir le nez suffisamment sensible pour sentir le parfum de leurs enfants, sinon à quoi bon faire des enfants.
Pourquoi faire des enfants ?
Faire des enfants, c’est une responsabilité qui commence à partir du moment où ils sont jeunes, bébés, et graduellement, on les amène par le truchement de notre sensibilité, par le truchement de notre surveillance intérieure, à ce qu’ils puissent par eux-mêmes se définir et toujours maintenir le lien avec les parents, mais un lien réel et non pas un lien qui est basé sur les mœurs de la race, sur les habitudes de la nation, où l’on se rencontre une fois par année, à Noël, ou de temps en temps lorsque quelqu’un dans la famille meurt.
Un parent conscient a suffisamment de contact intérieur pour savoir, pour connaître au moins un peu la direction de son enfant : il peut aller intérieurement et avoir de l’information et graduellement regarder si cette information colle au tempérament de l’enfant, et suivre avec intelligence cette route qui lui est dictée, mais toujours en surveillant que cette route soit réelle et qu’elle lui soit informée à partir d’un centre de lui-même qui est réel.
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