2 juin 2023

C. 118A LA MÉFIANCE

 

La méfiance est un trait de caractère qui vaut la peine d'être étudié car elle engendre chez l’être humain une attitude mentale face au monde, face aux individus, qui crée à la longue une incapacité de pouvoir se servir de sa sensibilité interne, de sa voyance intérieure. Un être qui est méfiant se coupe du monde extérieur, et par ce geste diminue ses possibilités d’entregents, c’est-à-dire qu’il diminue ses possibilités de venir en interrelation avec le monde. Et de cette diminution, il se crée, au cours des années, de moins en moins de capacité de bénéficier des opportunités de vie qui peuvent venir vers lui alors qu'il est dans un mouvement d’échange avec le monde extérieur. 

Se méfier de l’homme parce que l’homme aujourd'hui manque beaucoup d'honnêteté, c'est normal. C’est-à-dire être sur ses gardes, c'est normal, mais se méfier dans ce sens que nous développons une attitude malsaine face aux êtres autour de soi ne peut faire de nous que des perdants. L'homme ne peut pas, dans la vie, partir du principe que les êtres autour de lui ne sont pas honnêtes. 

Ceci ne veut pas dire que les êtres nécessairement le sont, parce qu’il y a beaucoup d'inconscience dans le monde, mais si un être humain manifeste une ouverture de conscience vers l'autre, s’il manifeste des vibrations réellement créatives vers une autre personne et qu'en même temps, il se garde toujours une marge de manœuvre, c’est-à-dire un espace libre où il peut se retirer au cas où la malhonnêteté serait évidente, à ce moment-là l’être se donne de pouvoir bénéficier de l’échange entre lui et le monde extérieur. 

Un homme ne peut pas vivre seul dans la vie. Un homme ne peut pas non plus, dans la vie, prescrire aux autres la façon de traiter de telle ou de telle chose. Mais un homme conscient doit être capable de percevoir chez les êtres une certaine honnêteté, c’est-à-dire une certaine capacité de transiger avec lui de façon créative. 

Un être qui serait conscient et qui rencontrerait une personne dite malhonnête pourrait facilement renverser la polarité, pourrait facilement ramener la personne malhonnête vers lui, parce que toute personne qui est malhonnête, souvent l’est parce que déjà elle a été maltraitée dans la vie. C'est une sorte de cercle vicieux que personne ne peut briser. Il y a beaucoup de gens qui sont devenus malhonnêtes parce qu’eux-mêmes ont été traités de façon malhonnête. Mais si l’homme est conscient et qu’il comprend les lois de l'énergie, et qu’il vit en fonction de ces lois créatives par rapport au monde extérieur, il se débarrassera de cette méfiance et automatiquement engendrera chez les êtres de la confiance. 

Un être qui n'a pas de méfiance, mais qui est conscient, engendre chez les autres une certaine conscience, une certaine ouverture d'esprit, une certaine relation qui peut bénéficier aux deux parce que la créativité de la conscience chez l’être nouveau lui permet de travailler avec de nouveaux éléments dans les relations entre les hommes, de sorte que la confiance facilement s’établit et la méfiance disparaît. 

Il y a des hommes, des êtres, qui sont tellement méfiants par rapport à l'extérieur qu’ils se créent graduellement, au cours des années, une sorte de barricade. Éventuellement, ils ne peuvent plus voir chez les autres, dans le monde, de valeur créative, ils ne font que ressentir des valeurs subjectives. Et ceci est une erreur, ceci est une illusion parce que l’homme, dans le fond, préfère travailler en relation harmonieuse avec des hommes que de travailler sur une base de méfiance, comme nous le découvrons aujourd'hui dans la société moderne.

Mais il faut que quelqu'un, dans le temps, fasse le premier pas, c’est-à-dire qu'il faut que quelqu'un s'ouvre au monde mais toujours avec l’intelligence créative suffisamment développée pour voir à travers les jeux, et ainsi se protéger lorsque les choses ne vont pas comme elles devraient. Même si un être est conscient, il doit se protéger, parce qu’on ne sait jamais qui dans le monde nous rencontrons, on ne sait jamais pourquoi dans le monde un être réagit de telle ou de telle façon. 

Et à partir du moment où l’homme conscient se protège lui-même mais qu'il s’ouvre en même temps au monde, il commence à bénéficier d'une plus grande relation, d’une plus grande capacité d’échange et évidemment, à long terme, d'une plus grande capacité de bénéficier de ce que d'autres personnes dans la vie peuvent lui apporter ou lui ouvrir de portes. 

Il est évident que l’homme doit toujours se protéger. Autant il doit se protéger des forces occultes en lui-même, il doit se protéger aussi de l’homme à l’extérieur. Mais si l’homme vit sa vie simplement sur une base de méfiance, il développera des mécanismes subconscients, il développera une sorte de réflexologie qui fera de lui un être apte à s’emprisonner de plus en plus et à se séparer du monde extérieur, de sorte que sa vie à long terme, au lieu de s’enrichir, deviendra de plus en plus appauvrie. 

L'homme a besoin des hommes pour trafiquer l’information, la connaissance. Il a besoin des hommes pour échanger sur la nature des événements, sur les possibilités de vie, afin que les hommes ensemble puissent construire. S’il est méfiant des hommes autour de lui, il est évident qu'il se barrera la route, qu’il se créera des obstacles personnels et qu'il ne pourra pas engager avec eux un certain dialogue qui puisse mener sur une ouverture, sur des possibilités. 

Être méfiant est un trait de caractère qui représente une déformation profonde de la personnalité. La personne ne peut pas être méfiante, elle est intelligente, elle regarde, elle voit, mais la personnalité est méfiante, elle ne voit pas, donc elle s'assure de ne pas tomber dans un piège qui peut être très facilement le produit son imagination comme elle peut être très facilement aussi le produit d’une réalité. Mais lorsque l’homme se conscientisera, lorsqu’il entrera dans la conscience de ses moyens, cette tendance à la méfiance disparaîtra de sa conscience parce qu’il deviendra de plus en plus sécure intérieurement. 

Là où il y a de la méfiance, il y a de l’insécurité. Même si nous rationalisons la méfiance et que nous disons que nous devons être méfiants parce que les gens sont ci, les gens sont ça, il y a toujours en soi de l'insécurité qui est à la base de cette attitude et de cette déformation. Les vieilles générations sont plus méfiantes que les jeunes parce que les vieilles générations ont extrêmement souffert de leurs pairs, elles ont beaucoup souffert de situations qu'elles n'ont pu contrôler, qu’elles n’ont pu voir. 

Mais l’Homme nouveau, l’homme qui passe d'une involution à une évolution, l’homme qui prend de plus en plus conscience, c'est-à-dire qui développe une plus grande voyance, une plus grande sensibilité envers l’être, n'a pas de raison d'être méfiant. Qu'il se protège, c'est une chose et l’homme ne se protégera jamais trop dans la vie, mais se protéger ne veut pas dire être méfiant. Se protéger veut dire être intelligent des forces en soi qui nous poussent dans telle ou telle direction ou qui nous amènent dans telle ou telle direction. Se protéger est très intelligent et nécessaire. Et plus l’homme avancera dans la vie, plus il sera apte à se protéger. C'est pourquoi il sera de plus en plus capable de voir au-delà des conditions actuelles. Mais ceci ne veut pas dire qu'il sera méfiant. 

Être méfiant est un débalancement de la conscience, une incapacité chez l’ego d'être libre dans son intelligence. L’homme qui est méfiant est forcé de vivre d’une énergie émotive et de colorer son mental à un tel point que, s'il ne fait pas un contrôle de cette situation, il en viendra un jour à passer de la méfiance à la paranoïa, autrement dit à cette maladie mentale avancée de l’homme qui n'est plus capable de voir l'équilibre entre lui et le monde. 

Donc la méfiance c'est très mauvais. C'est une chose ou une attitude que nous devons regarder de près, que nous devons nous habituer à éliminer de notre expérience psychologique afin de pouvoir développer de nouveaux outils pour nous éclairer dans la vie et nous faire avancer en relation avec les hommes. Les êtres qui souffrent de méfiance sont des êtres qui manquent trop d'intelligence pour voir dans les autres êtres, de l'intelligence. 

Autrement dit un être qui serait capable de voir dans un autre être une intelligence réelle ou un certain niveau de conscience réelle, manifestée à travers des formes plus ou moins subjectives, serait capable de percevoir chez l’autre de l’intelligence, donc sa méfiance ne serait plus nécessaire. 

Tous les hommes veulent vivre en relation harmonieuse avec les hommes. Ceci fait partie de la nature humaine, ceci fait partie de l'esprit dans l’homme. Il y a naturellement des obstacles à cette évolution de vie, à cette évolution de relation, mais ce ne sera pas la méfiance qui va aider l’homme à progresser dans ses relations, parce que la méfiance est effectivement un aspect négatif de la conscience. Et comme elle est négative, elle ne peut pas bénéficier d'une lumière suffisamment grande pour qu'elle neutralise cette attitude qui, chez certaines personnes, est extrêmement avancée. 

Il y a des gens qui sont tellement méfiants des autres qu’ils sont quasiment paralysés dans leurs relations avec le monde. Et ce n'est pas surprenant que ces êtres, souvent, vivent des vies très isolées, parce que la méfiance mènera demain à l'isolation. Un être qui est méfiant va réduire son terrain d'action, son terrain de jeu et, avec le temps, il ne vivra que sur une petite plate-bande, sa vie sera mince, sa vie sera isolante. 

Les êtres qui sont méfiants peuvent très difficilement manifester la vibration de l'amour. Et lorsque l’homme ne peut pas facilement manifester cette vibration de l’amour, les hommes autour de lui le ressentent, et naturellement, s’ils le ressentent, ils ne partageront pas avec lui une assise de relation, ils ne partageront pas avec lui un bien-être, ils ne partageront pas avec lui une facilité d’échange, et cet homme vivra de plus en plus une forme quelconque d'isolation. 

Pour briser la méfiance, il faut pouvoir aimer, mais aimer d'une façon ouverte de soi vers le monde et non pas simplement aimer d'une façon fermée, de soi vers soi. Il y a des gens naturellement qui sont méfiants et qui aiment leurs proches, qui aiment les êtres très près d'eux parce que ces êtres ne les menacent pas. Mais ceci est un amour partagé, c'est un amour conditionné, c'est un amour qui fait leur affaire. Mais ils ne sont pas capables d'aimer l'extérieur, d’aimer l’extérieur dans ce sens de pouvoir librement échanger avec l'extérieur, parce que l’échange libre avec l'extérieur est une forme d'amour. 

Un être qui est méfiant ne peut pas mesurer ou prendre mesure de sa voyance intérieure, c'est-à-dire de son intelligence interne parce que son attitude bloque le mouvement naturel de sa vision créative envers le monde. Donc l’être qui est méfiant, non seulement se coupe-t-il du monde extérieur, mais aussi il se coupe de lui-même, et c'est ici que la méfiance est dangereuse, non pas simplement parce qu'elle empêche l’homme d'établir des liens créatifs ou valables avec d'autres hommes, mais parce qu’elle le force, lui, à développer une carapace à travers laquelle sa lumière ne passera plus éventuellement. 

La méfiance aussi mènera les êtres à vivre une certaine solitude, à vivre une certaine forme de vie qui ne va pas dans le sens créatif de leur conscience, mais qui est le résultat ou l’expression de la fermeture de leur relation avec le monde. La méfiance effectivement appauvrira l’homme, appauvrira sa vie, assèchera le terrain où il devrait naturellement pouvoir facilement planter des graines afin que poussent dans son expérience les fleurs de toutes possibilités. Donc cet homme diminuera ses possibilités et il sera obligé, avec le temps, de s'assurer de plus en plus d'être lui-même capable de se donner une suffisance parce que ses relations avec le monde ne pourront plus lui permettre de se créer une suffisance de vie puisqu’il aura coupé les ponts entre lui et les hommes à cause de sa méfiance. 

L'homme n'est pas une île en elle-même, l’homme est un être qui doit travailler, vivre, échanger avec d’autres êtres et ça fait partie de sa conscience de pouvoir le faire d’une façon de plus en plus créative, c'est-à-dire d'une façon qui n'a pas tendance à le forcer à infirmer ses possibilités, mais plutôt qui a tendance à ouvrir ses possibilités sur le monde en même temps que le monde puisse ouvrir ses possibilités vers lui. 

Un être qui est méfiant endurcira la qualité de ses relations, il deviendra de plus en plus dur, de plus en plus difficile d'échanger avec lui, de trafiquer avec lui, de troquer avec lui. Et cet endurcissement des veines de l’échange réduira ses possibilités. Dans toute relation humaine, il y a un partage. 

Un homme n'a pas toute la vérité, l'autre homme n'a pas toute la vérité, donc entre deux hommes il doit se passer suffisamment d'énergie pour que les deux êtres puissent voir que derrière leur vérité et derrière la vérité de l’autre, il y a une synthèse qui puisse se faire et qui puisse bénéficier aux deux hommes. À ce moment-là, la méfiance n’existe plus et les deux êtres peuvent facilement travailler ensemble et se donner, sur le plan matériel, accès à des possibilités intéressantes reliées à leur conscience créative. 

Mais si l’homme qui est méfiant ne s'ouvre pas au monde, il s'apercevra avec le temps que le monde naturellement se fermera à lui parce que le monde est beaucoup plus indépendant d'esprit que lui ne peut se l'imaginer. Donc éventuellement il vivra de plus en plus seul, sa vie deviendra de plus en plus ralentie et il ne pourra pas bénéficier de cette grande mobilité qui existe entre les hommes qui sont capables de vivre d’une certaine confiance mutuelle sans pour cela perdre le contrôle de leurs propres exigences. 

Être méfiant, c’est un peu une petite maladie de l'esprit. Dans la mesure où ce n'est pas trop avancé, la maladie, c’est un peu une petite maladie de l'esprit. C'est une façon à l'esprit de ne pas répondre à l'esprit de l'autre, donc c'est une façon à sa propre lumière de ne pas éclairer le monde, c'est une façon à sa propre lumière de ne pas pouvoir dépasser les limites psychologiques d’un ego qui a été formé, conditionné, par des expériences passées, mais d'où il a été incapable de se libérer ou de se sortir parce qu’il n'avait pas suffisamment en lui accès à de la lumière qui pouvait faire éclater son insécurité de base. 

Il ne s'agit pas pour l’homme de se lancer dans la gueule du loup dans ses transactions avec le monde. Il s'agit pour l’homme de voir jusqu’à quel point, dans ses transactions, il y a des possibilités créatives qui puissent servir les deux côtés. Mais si l’homme est méfiant, il se méfiera des gens autour de lui et sa méfiance éventuellement éteindra en lui la moindre source de lumière. Et sa vie deviendra de plus en plus sombre, de moins en moins éclairée et de plus en plus triste. 

L’être qui est méfiant s’endurcit lui-même. Avec les années il devient de plus en plus dur, et avec les années, il devient tellement dur qu'il devient difficile. Donc à ce moment-là, il n'y a plus de possibilité pour lui parce qu’il est rendu à un point de cristallisation où seulement un très grand choc pourrait changer sa nature. Et ce choc ne pourra pas venir simplement de la vie, le choc devra être d'une nature suffisamment créative pour que l’être puisse commencer à voir les erreurs de sa vie au cours des années. 

Défaire ce qui a été construit, ou mal construit par la méfiance, peut être très difficile. C'est pourquoi des gens qui sont méfiants, un peu, doivent prendre le contrôle sur cette attitude le plus tôt possible afin de ne pas souffrir de cette attitude qui, au cours des années, sera pire et éventuellement sclérose sa conscience. 

La méfiance est un trait de l’âme, elle ne fait pas partie de l'esprit. Et c’est un trait de l'âme qui est puissant parce qu’il a la capacité de rendre la vie de l’homme difficile et tout ce qui fait partie de l'âme rend la vie de l’homme difficile. C'est une façon à l’âme d'exprimer son mécontentement avec la vie, c'est une façon de l’âme d'exprimer son mécontentement avec les relations humaines. 

Et lorsque l'âme de l’homme manifeste ainsi sa réaction à la vie sur le plan matériel, il est difficile à l'ego de pouvoir l'en empêcher. Il a besoin alors d'esprit, c'est-à-dire de lumière, d'intelligence, d'ouverture, de liberté dans le mental, pour réellement faire craquer la noix et libérer de cette noix l’essence de sa conscience un peu plus libérée des forces anciennes de la mémoire qui se sont constituées au cours de l’involution, peut-être une très grande forteresse à l'intérieur même de l'inconscient humain. 

Donc la méfiance est extrêmement maladive, ou elle est maladive dans son extrême, et elle ne peut pas être, à aucun niveau, rationalisée et on ne peut pas lui donner, pour aucune raison, d'être une qualité. Chez les enfants qui grandissent, par exemple, il faut pour nous en tant que parents, les amener petit à petit à s'ouvrir vers l’homme, à s'ouvrir vers le monde mais toujours en leur enseignant de se protéger. 

Si l’homme n'est pas enseigné de se protéger dans le monde, il est évident qu'il se fera jouer de très vilains tours, et naturellement il deviendra par résultat, méfiant. Mais si l’homme est enseigné de se protéger intelligemment dans le monde, mais de constamment se garder ouvert vers le monde, il ne développera pas la méfiance et s'apercevra qu'il y a beaucoup plus de personnes dans le monde qui veulent trafiquer ou échanger avec lui sur une base d'ouverture, sur une base de liberté créative.

Et c’est là que l’homme pourra facilement se découvrir des amitiés, des liens, des collègues avec lesquels il pourra travailler de façon ouverte, de façon intelligente, et ainsi s'assurer une continuité dans les relations humaines qui, à long terme, lui apporteront une plus grande abondance, une plus grande possibilité d'échange, une plus grande possibilité d'expression. 

Perdre la méfiance, dans un sens, et dans la mesure où nous nous protégeons, c'est s'enrichir. Développer la méfiance, c’est s’appauvrir. La méfiance ne peut pas constituer pour l’homme une sécurité. L’être qui est méfiant et qui croit se protéger contre les hommes vit une très grande illusion parce qu’il se barricade et lorsque nous nous barricadons, les vivres ne passent pas et vient un temps où les vivres ne passent plus. 

Donc se méfier équivaut à créer un blocus entre nous et les hommes et à s'assujettir un jour ou l’autre à une privation des provisions. Par contre l’homme doit se protéger fermement dans la vie afin de ne pas vivre d'expérience négative, afin de ne pas vivre d'expérience point final. Plus il apprendra à se protéger d’une façon créative, autrement dit plus il sera intelligent dans ses relations humaines, moins il aura besoin de méfiance, plus il sera capable de se structurer des relations en fonction d’un bien-être pour lui et pour les autres. 

À ce moment-là, le jugement qui interviendra dans les transactions humaines sera un jugement bien accepté par les deux parties, et l’homme pourra ensuite faire de bonnes affaires. 

L’être méfiant trouvera difficile de se faire de bons amis parce que pour avoir de bons amis, il faut aimer, il faut pouvoir échanger, il faut pouvoir donner. Et sans ami dans la vie, cette dernière devient plus difficile, nous sommes obligés de traiter plus souvent avec des étrangers. Alors qu’un homme qui ne connaît pas la méfiance, un homme qui est ouvert, un homme qui dans un même temps se protège avec intelligence, peut se faire beaucoup d'amis. 

Et lorsqu'il traite dans la vie, au lieu de traiter avec des étrangers, il traite avec des amis. Et ainsi ses relations humaines grandissent de façon convenante à sa sensibilité, à son intelligence, et le partage de la vie devient plus facile, plus intéressant, les ouvertures, les possibilités deviennent plus grandes. 

Un homme qui n'a pas d'amis est un homme qui déjà souffre de méfiance. Et cette souffrance peut l’amener éventuellement à voir sa vie se renfermer autour de lui comme un cercle, un cercle qui va de plus en plus vers le centre, un cercle qui va de plus en plus vers l’étreinte, la contrainte de l’être. Être méfiant est essentiellement anti-vie, anti-échanges, anti-lumière. Il est difficile de regarder dans cette attitude profondément et d’y voir quelque chose de réellement valable, il est difficile d'y voir un aspect qui vaut la peine d'être retenu. 

L'homme doit échanger la méfiance pour la protection intelligente de soi. Si on se protège intelligemment soi-même dans nos relations avec le monde, nous ne sommes plus méfiants, nous ne sommes que des êtres qui nous empêchons de souffrir de l'inconscience des hommes. Mais ce n'est pas parce que nous nous protégeons contre leur inconscience ou leur action inconsciente que nous sommes méfiants. 

Les hommes ne sont pas parfaits, les hommes ont de la bonne volonté, mais aussi les hommes ont des réactions subjectives et c'est contre ces réactions subjectives et aussi c'est contre des événements futurs que personne ne connaît que nous nous protégeons. Il y a des relations humaines qui s'établissent dans un temps sur une base fraternelle et qui, des années ou des mois après, deviennent vinaigre.

Pourquoi ? 

Parce que les êtres ne se sont pas protégés intelligemment. Donc l'être qui est méfiant doit prendre conscience de cette attitude, il doit prendre conscience de cette déformation de l’âme à travers l’ego, il doit prendre conscience que la méfiance ne peut pas le servir, qu'elle le desservira à long terme, et il doit changer d’outil de travail dans ses relations humaines : il doit passer de la méfiance à la protection personnelle intelligente. 

Donc deux êtres qui entreraient dans une action contractuelle, si ces deux êtres se protègent mutuellement de façon intelligente, ils se protègeront contre des événements futurs qui leur auraient nuit dans leur relation, mais ils ne se protégeront pas nécessairement contre eux-mêmes. Autrement dit, si un être A se protège intelligemment dans une transaction contre un être B, ce n'est pas contre l’être lui-même qu’il se protège, il se protège contre des événements ultérieurs qui pourraient envenimer leurs relations. 

Mais si l’être est méfiant, à ce moment-là il s'empêche de s'ouvrir à celui avec lequel il doit échanger, et c’est là qu'il perd, et c’est là que les deux, dans le fond, perdent parce qu’il n'y a plus entre eux d'ouverture d'esprit, donc il n'y a plus de possibilités sur le plan vibratoire d'aimer, non pas aimer dans le sens amoureux du terme, mais d’aimer dans le sens de laisser l'esprit de l’un se mélanger à l'esprit de l'autre, l'esprit de l’un échanger avec l'esprit de l’autre, c'est ça l'amour. 

Mais avant que l’homme puisse se méfier des hommes, il doit se méfier de lui-même, il doit se méfier des forces astrales en lui parce que le mal de l’homme commence à partir de sa propre astralisation. C'est facile de voir la malhonnêteté chez les autres, mais nous ne sommes pas capables de voir l’imperfection de nous-mêmes. 

Donc l’homme qui pourra contrôler les aspects astraux de sa propre conscience n'aura aucun problème à pouvoir contrôler sa relation avec les hommes, donc il n'aura plus besoin d'être méfiant, qui est une facette astrale de sa conscience pour se protéger contre les autres. Il se sera protégé contre lui-même, il se sera protégé en lui-même, et à ce moment-là l’homme n’aura plus de besoin de se protéger contre les autres de façon subjective, c'est-à-dire avec de la méfiance. 

Donc la méfiance commence en soi. Lorsqu’un être se méfie du monde, c’est qu’il n'a pas confiance en lui-même, c'est-à-dire qu'il n'a pas accès à sa propre lumière et qu’il est obligé de vivre une lutte intérieure avec des forces inférieures de sa conscience. L'élimination de la méfiance commence en soi, le mensonge commence en soi, la malhonnêteté commence en soi.

L'être qui est méfiant vit certaines caractéristiques qu'il projette sur monde alors qu'il devrait regarder en lui-même et voir qu'il est astralisé quelque part, et que cette astralisation bloque sa propre lumière, sa propre intelligence, et que s'il était libre, il ne souffrirait pas de méfiance, il ne verrait pas dans les autres des choses qui font partie de lui-même, des aspects autrement dit de sa propre conscience, projetés. Donc être méfiant demande une introspection, un regard sur soi et une prise de conscience que nous sommes manipulés quelque part afin de rendre notre relation avec le monde plus difficile. 

Dans la méfiance, il n'y a aucune intelligence, il n'y a que de l’ego, il n'y a que de la subjectivité, il n'y a aucune lumière. Et l’homme ne peut pas vivre, l’homme conscient, l’homme nouveau, ne peut pas vivre sans lumière, sinon il n'est pas un homme nouveau, il ne peut pas devenir réel, donc il ne peut pas bénéficier sur le plan matériel et, surtout dans ses relations avec les hommes, de ces grands échanges d’énergie créative qui font la grande joie de l’homme qui a su dépasser l'astralisation de sa conscience. 

Il n'y a absolument rien dans la méfiance qui puisse être donné un statut valable d'expérience. Il n'y absolument rien qui puisse être édifié ou édifiable. La méfiance est anti-homme, est anti-lumière, elle doit être remplacée par une forme d’intelligence qui nous permet de nous protéger contre les mœurs appauvries de la civilisation mais qui, d’un autre côté, nous permet de réaliser qu’il y a beaucoup d'hommes dans le monde qui ont de l'esprit, qui veulent vivre des relations humaines ouvertes, généreuses et sincères. 

Mais c'est à nous individuellement de leur donner la chance, l’opportunité de découvrir qu’effectivement, ils ne sont pas seuls à vouloir vivre dans une sorte d'harmonie, dans une sorte d'échange libre, dans une sorte de façon créative de traiter ensemble les aspects matériaux de la vie planétaire. 

 

 

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