2 juin 2023

C. 104A SYMPATHIE VIBRATOIRE

  

La création de la sympathie vibratoire entre l’homme et ceux avec lesquels il entretient des relations est essentielle à la vie sociale et à la conscience humaine. L’homme a besoin de pouvoir sentir qu’il peut lui être facile d’être en harmonie avec les autres, mais une harmonie qui n’est pas le produit d’une conscience spirituelle, une harmonie qui est plutôt le produit d’une forme d’intelligence supérieurement développée de soi-même qui nous permet, en retour, de pouvoir facilement évaluer notre relation avec les hommes sans toujours perturber le champ d’énergie ou de force qui nous unit ou nous désunit selon la tension psychique qui fait partie de l’ego. 

Développer une conscience vibratoire suffisamment raffinée pour nous permettre de jouir de la sympathie vibratoire avec les autres, nécessite que l’homme conscient en arrive éventuellement à comprendre suffisamment les mécanismes de son ego pour pouvoir ne pas les subir lorsqu’il est en contact avec les autres. Ceci n’est pas facile parce que l’homme est opaque face à la connaissance, à la conscience ou à la perception de lui-même. Il ne voit pas jusqu’à quel point il projette certaines vibrations et que ces vibrations détournent le mouvement naturel de sa conscience pour amplifier très souvent la coloration de son ego à travers la personnalisation de son caractère ou de son tempérament. 

L’homme doit être extrêmement alerte s’il veut créer entre lui et les hommes une atmosphère suffisamment élevée en vibration pour pouvoir bénéficier de sa relation avec eux de façon permanente. Les hommes sont des êtres instables. La qualité émotive de leur mental les situe face à eux-mêmes toujours dans une situation d’ambiguïté. Et cette ambiguïté, chez la plupart des êtres, est suffisamment présente, cristallisée dans leur conscience, pour que les hommes souvent parlent ou agissent en fonction de certains mécanismes égoïques dont ils ne sont pas capables de prendre conscience, ou dont ils ne sont pas capables de comprendre la présence en eux. 

Et pourtant, cette conscience, elle est essentielle puisque l’homme, dans ses relations avec les hommes, a besoin d’un certain équilibre de son énergie pour pouvoir mener à bien ses relations et finalement intervenir créativement dans le processus psychosocial. Mais pour que l’être puisse bénéficier de sa conscience en relation avec les autres, il doit être éveillé à lui-même, c’est-à-dire capable de ne pas se laisser assujettir à des déformations internes de son moi. Il doit prendre conscience instantanément de l’excès vibratoire créé par son caractère ou son tempérament lorsqu’il est en relation avec les autres. Il doit prendre conscience instantanément du trouble, de la turbulence qu’il peut créer à travers la parole ou à travers l’action. 

Et cette prise de conscience sera une mesure exacte de sa sensibilité à lui-même et de sa capacité, éventuellement, d’en arriver à une constante, à une permanence dans ses relations humaines. Par contre, l’homme ne doit pas établir une sympathie vibratoire avec les hommes simplement sur la base d’une conscience spiritualisée, parce que même cette conscience possède de grandes failles. 

La conscience de l’homme doit être parfaitement intelligente et non soutenue par des voiles qui le conditionnent à une certaine sorte d’action ou de parole qui ne conviennent pas réellement à la nature de son moi ou à la nature de sa conscience universalisée. Il ne s’agit pas, pour être en harmonie vibratoire avec les autres, d’être assujetti à eux, mais il s’agit, par contre, d’être capable d’entrer en relation psychique avec soi-même pour pouvoir être capable sur-le-champ d’intervenir dans le mouvement créatif de notre énergie, dans la mesure où ce mouvement est menacé par des mécanismes égoïques, des mécanismes de mémoire, des mécanismes qui sont essentiellement fondés sur un rapport étroit entre le mémoriel, donc l’insécurité, et l’ego en manifestation créative. 

Plus l’homme est inconscient, plus il lui est difficile de sympathiser vibratoirement avec d’autres, parce qu’il a toujours besoin, sur le plan égoïque, d’établir la priorité de sa vision afin de se sentir sécure et aussi afin de sentir que sa conscience, son intelligence, est plus valable que celle des autres, ou du moins aussi valable qu’elle. 

Et pourtant, ceci est une illusion parce que l’homme, créativement parlant, consciemment parlant, n’a pas besoin de donner à sa conscience une impression quelconque de validité. C’est l’énergie créative elle-même qui le fait, c’est la parole créative et l’action créative qui sont la mesure de cette conscience. Si l’ego, pour des raisons de réflexion subjective, prend en main la charge de se donner une certaine créativité, une certaine allure, automatiquement il crée une distorsion vibratoire de son champ d’énergie et cette distorsion sera perçue par l’homme ou les hommes avec lesquels il est en relation. 

Le développement de la conscience supramentale, de la conscience interne, nécessite que l’homme en arrive éventuellement à pouvoir bénéficier d’une très grande agilité dans ses relations humaines parce qu’une telle agilité sera éventuellement la base sur laquelle se fondera une très grande amitié entre l’homme conscient et les autres, amitié qui lui permettra ainsi de favoriser l’émancipation de sa conscience créative et aussi d’amener vers lui, graduellement, une masse d’informations ou d’événements susceptibles de créer pour lui un enjeu, un potentiel créatif qui lui servira sur le plan humain et aussi sur le plan psychique et créatif. 

Évidemment, au début, il n’est pas toujours facile de pouvoir créer une sympathie vibratoire avec une personne parce que les personnalités humaines sont si différentes, parce que les expériences sont si différentes. Mais il faut regarder l’homme dans notre entourage comme un être qui déjà possède une bonne volonté. Lorsque l’homme regarde l’homme, il doit le voir comme étant un être déjà possédant une bonne volonté, donc déjà ceci lui permet de voir l’homme au-delà de ses failles caractéristiques. 

Mais si nous regardons l’homme en fonction de son expérience et de ses bévues, de ses faiblesses, il est évident qu’il sera difficile pour nous d’établir de bons rapports avec lui et de développer cette conscience créative nous permettant de bénéficier d’une sympathie vibratoire raisonnablement avancée ou développée. Ceci n’est pas facile parce que l’homme, l’ego, est foncièrement insécure, comme nous le savons. 

Mais d’un autre côté ceci est possible et doit devenir éventuellement un aspect naturel de la conscience éveillée parce que l’homme ne peut pas constamment, au cours de sa vie, être en lutte avec les hommes qu’il côtoie. Il doit en arriver, éventuellement, à pouvoir bénéficier d’une subtilité tellement avancée que même ceux qui, en général, seraient de caractère ou de nature à lutter forcément de façon compétitive pour l’approbation des autres, se verront de plus en plus capables de pénétrer leur conscience. 

Il ne s’agit pas pour l’homme de choquer ou de créer un choc dans la conscience humaine pour en arriver éventuellement à un consensus relationnel. Il suffit pour l’homme de pouvoir pénétrer la conscience de l’autre. Alors pénétrer la conscience de l’être ne veut pas dire l’influencer. Pénétrer la conscience de l’homme veut dire être capable de transmettre vers lui une vibration suffisamment neutre d’égoïcité pour que lui, en retour, puisse bénéficier de notre propre conscience et puisse enfin échanger avec nous sur une base qui convienne de plus en plus universellement. 

Lorsque la conscience de l’homme se développera, elle deviendra de plus en plus pénétrante, c’est-à-dire que le double, l’esprit, la lumière de l’homme, fera son travail dans la mesure où l’ego ne cherchera pas à interférer avec ce mouvement. Mais dès que l’ego cherchera à interférer avec cette énergie puissante, les chocs créés dans l’entourage de l’homme seront de plus en plus grands parce que l’homme aura l’impression qu’il est suffisamment avancé pour qu’on le respecte intellectuellement ou mentalement. Et ceci sera une erreur parce que l’homme n’a pas besoin de s’attendre à être respecté. 

C’est son énergie créative qui lui permettra avec le temps d’être respecté, parce que cette énergie, devenant de plus en plus pénétrante, créera de moins en moins de chocs face aux autres et en relation avec la conscience ou le système psychique des autres êtres humains. Développer une capacité d’interrelation absolument créative nécessitera que l’homme soit capable de se dégager égoïquement des reflets instantanés qui se créent dans sa conscience lorsqu’il est en relation avec l’homme. Et ces reflets sont perceptibles. Dans la mesure où l’homme sera éveillé il les verra, et dans la mesure où il aura conscience de ces reflets, il pourra graduellement les contrôler et finalement les mettre à jour pour finalement les éteindre. 

Mais si l’homme n’est pas conscient de ces reflets dans son action ou dans son comportement, il est évident qu’il prendra toutes sortes de détours pour nuire à sa propre conscience, c’est-à-dire au mouvement naturel et créatif de son énergie. Et cette nuisance fera de lui un être moins intéressant, moins plaisant pour les autres, et lui, en retour, manquera, perdra l’opportunité de bien se servir, c’est-à-dire d’être parfaitement bien reçu par les hommes. 

L’ego est un être foncièrement impatient et c’est à cause de l’impatience qu’il a de la difficulté à créer une sympathie vibratoire permanente avec ceux qui l’entourent. L’impatience de l’homme face à l’homme est caractéristique de sa nature voulant qu’il domine la situation relationnelle. Et cette illusion, elle fait partie de l’insécurité de l’ego et dans un même temps, elle fait partie de son incapacité en tant que conscience de pouvoir sur-le-champ prendre conscience de ses propres caractéristiques involutives. 

Dans la mesure où l’homme en arrivera à pouvoir être éveillé instantanément lorsqu’il devient actif créativement sur le plan de la parole ou de l’action, il verra les déformations subtiles de l’astral en lui et il pourra finalement en arriver à convertir son énergie dans un sens qui conviendra de plus en plus à lui-même et à l’autre. 

Le mouvement de l’énergie créative chez l’homme doit convenir aux deux êtres, à celui qui émet et à celui qui reçoit. Et c’est dans le processus de l’émission et de la réception parfaitement équilibré que nous découvrirons de plus en plus une sympathie vibratoire grandissante, et ceci permettra aux hommes conscients de se créer des alliances qui ne font pas partie des mécanismes subjectifs de l’ego, mais plutôt des fonctions psychiques de l’être, de l’être de plus en plus universalisé, de l’être de plus en plus capable, avec d’autres êtres, d’établir sur le plan matériel une nouvelle façon de vivre ensemble et de travailler. Mais pour que l’homme en arrive, finalement, à s’exécuter de façon créative sur le plan vibratoire, il lui faudra tester constamment l’énergie créative émise par lui afin de pouvoir se sensibiliser au phénomène de réconciliation psychique avec l’ego. 

Lorsque l’homme émet vibratoirement, il doit être capable de se réconcilier psychiquement instantanément avec son ego. S’il n’est pas capable de se réconcilier, c’est-à-dire de supporter le mouvement créatif de l’énergie au-delà des besoins involutifs et subjectifs de l’ego, il ne peut pas donner à cette vibration la caractéristique universelle qui fait partie d’elle, autrement dit il la colore, il la subjectivise et il éteint en lui le feu créatif de sa conscience qui pourrait permettre qu’il établisse avec d’autres hommes un pont, une alliance permanente et de plus en plus créative. 

L’être humain, à cause de son impatience psychologique, à cause du besoin presque incessant de s’affirmer dans la vie, a oublié la nature de sa conscience à un tel point qu’il lui est difficile aujourd’hui de revenir en arrière ou d’aller en avant, et de réaliser que la conscience est un processus évolutif, qu’elle n’est pas simplement un processus d’interaction. Et parce que nous voyons la conscience comme étant un processus d’interaction, nous avons l’impression que cette conscience doit interchoquer, interagir avec les autres. Et ceci est une illusion profonde de l’ego. 

La conscience étant un processus évolutif créatif, elle contient en elle-même tous les éléments nécessaires manifestés par la parole ou l’action créative, et n’a pas besoin d’être poussée, forcée, malmenée par l’ego, contorsionnée par l’ego, pour se manifester dans le monde. Elle possède en elle-même toute la sagesse, toute la lucidité, toute l’harmonie nécessaire afin de créer entre l’homme et les autres un pont suffisamment solide pour que les êtres puissent ensemble créer, cocréer et cohabiter dans un médium psychique qui convienne à l’un et à l’autre, c’est-à-dire à l’émetteur et au récepteur.

Mais pour que l’homme puisse bénéficier de la subtilité créative de sa conscience, il lui faut être éveillé instantanément à toute déformation psychique de son moi, et ceci il doit le faire de façon de plus en plus permanente. Il ne peut pas se permettre, pour une raison ou une autre, de laisser passer ou de se créer l’impression qu’il a raison ou qu’il doit avoir raison, ou qu’il doit émettre d’une façon plus rigoureuse. Parce que s’il émet de façon trop rigoureuse, il perd conscience de la sensibilité de l’autre, il perd conscience de la bonne volonté de l’autre.

Émettre vigoureusement veut dire, veut impliquer, que l’autre n’est pas réceptif à notre vibration. Et ceci est une illusion parce que, dans le fond, tous les hommes veulent et aiment être en harmonie les uns avec les autres. Mais lorsque nous émettons de façon catégorique, lorsque nous projetons notre ego d’une façon trop difficile, trop dure, trop opaque, il devient de plus en plus difficile aux autres de véhiculer leur bonne volonté et de manifester vers nous une relation vibratoire égale à celle que nous composons. Et c’est pour cette raison qu’il est difficile pour les hommes de bien s'entendre, de bien se comprendre, et de parfaitement balancer leur énergie lorsqu’ils sont en relation vibratoire sur le plan de la parole ou sur le plan de l’action. 

L’homme étant un être complexe, ses mouvements dans la vie sont complexes, et sa parole ou son action découlent de cette complexité. Mais plus l’homme sera conscient, plus la parole et l’action deviendront simples, donc plus la vibration de l’homme sera simple à l’égard de l’autre et plus il se développera entre les hommes une capacité créative d’intervenir instantanément dans la déformation psychique de leur moi. 

Et de ceci naîtra, sur le plan humain, une relation intégrale dans la conscience sympathique et vibratoire des hommes. Et cette conscience intégrale sera de plus en plus permanente de sorte que, avec le temps, les hommes pourront bénéficier d’une amitié qui sera devenue une alliance réelle, c’est-à-dire un fondement psychique entre deux êtres leur permettant de bien établir leur relation non pas en fonction de l’ego qui colore, mais en fonction de l’énergie qui est bien canalisée et parfaitement ajustée aux besoins psychiques des deux êtres en relation humaine. 

Si l’homme a de la difficulté dans la vie, dans le travail, c’est justement parce qu’il ne sait pas créer de sympathie vibratoire avec son environnement social. La sympathie vibratoire, c’est une science du mental, c’est une science qui fait partie du rapport étroit entre l’esprit et sa manifestation à travers l’ego. Par contre, si l’être humain, pour toutes sortes de raisons inconscientes, ne s’éveille pas à cette réalité, il se soumet aux mécanismes de l’ego, il se soumet à la déformation presque permanente de son moi. Et une telle déformation l’empêche de bénéficier, sur le plan humain, d’une relation sociale créative lui permettant à longue échéance de développer son potentiel et d’aller chercher dans le monde les conditions nécessaires à son plein épanouissement. 

Dans un sens, c’est la faute de l’homme s’il souffre socialement parlant, parce que l’homme ne peut pas s’attendre à ce que les autres fassent pour lui ce que lui devrait faire pour lui-même. Donc il est essentiel que l’homme conscient, l’homme en évolution, apprenne à générer à partir de ses centres psychiques une vibration de plus en plus créative, de plus en plus harmonisée avec son environnement social. 

Ceci ne veut pas dire que l’homme doit se plier aux exigences psychologiques de tous les egos autour de lui, mais ceci veut dire que l’homme doit être capable de pénétrer la conscience égoïque de ceux qui font partie de son environnement social. Et cette pénétration de la conscience égoïque est fondée sur le principe de la capacité de vivre notre propre énergie au-delà des mécanismes égoïques qui la colorent, la déforment, pour nous faire constater, au cours de la vie, que nous ne sommes pas capables de créer, dans notre environnement social, l’harmonie dont nous avons besoin afin de vivre en étroite relation avec ceux qui constituent cette conscience sociale. 

Pour que l’homme puisse bénéficier de sa conscience humaine créative en relation avec les autres, il lui faut être capable de diagnostiquer psychiquement, vibratoirement, sa vibration lorsqu’il émet. Ce diagnostic, qui doit être instantané, lui permettra éventuellement de s’adapter de plus en plus à un flux d’énergie capable de pénétrer la conscience des autres et d’établir avec eux une relation harmonieuse et créative. 

Mais l’homme veut maintenir l’impression qu’il a de lui-même. Il veut maintenir l’impression qu’il a d’une certaine raison d’être, ou d’action, ou de pensée, ou de parole, et c’est là qu’il fait son erreur parce que l’ego ne peut pas retenir l’énergie, elle doit couler à travers lui, elle doit être canalisée parfaitement. Il n’a pas à essayer de la conditionner. Il n’a pas à essayer de lui donner une forme. C’est ainsi qu’il en arrivera à se libérer de son insécurité qui est responsable de la déformation de sa vibration. 

C’est l’insécurité qui cause chez l’homme la fossilisation ou l’arthrite, si vous voulez, de son psychisme. Et lorsque l’homme est devenu trop rigide dans le mouvement de son énergie, naturellement il crée des chocs, et ceux qui les reçoivent lui en redonnent en retour et nous finissons par une lutte serrée entre deux ego qui ne veulent pas laisser place ni à l’un ni à l’autre. 

C’est ainsi que l’homme perd contenance, qu’il perd une vision objective de l’autre et qu’avec le temps il perd ses amis, il perd ses emplois, il perd la chaleur de ses relations humaines au lieu de s’enrichir dans son travail, s’enrichir dans ses amis et s’enrichir dans les multiples relations qui peuvent naître d’une conscience créative sur le plan vibratoire de la sympathie. Certains diront qu’il y a des gens qui leur sont naturellement antipathiques. Il est évident que tous les hommes ne sont pas à notre mesure, que tous les hommes n’ont pas la sensibilité dont nous avons besoin pour pouvoir facilement échanger avec eux, pour pouvoir leur permettre de vivre en étroite relation avec nous-mêmes. 

Mais, par contre, tous les hommes ont une bonne volonté, et bien qu’ils soient tous dans une certaine inconscience, c’est à celui qui est conscient de dépasser cette inconscience afin de faire intervenir dans la relation humaine, dans le processus relationnel, une conscience vibrante, un champ d’énergie vibrant qui aura la puissance d’intervenir chez l’autre ego pour faciliter les rapports humains et créer entre deux ou trois êtres, ou plusieurs êtres, un consensus vibratoire que nous appelons la sympathie vibratoire. Dire que tel homme ou telle personne ne nous est pas sympathique, c’est rationaliser notre incapacité de le pénétrer. C’est affirmer que nous sommes incapables d’être créatif vibratoirement. Et ceci n’est pas bon, ceci n’est pas vital, ceci est anti-homme, anti-soi-même, anti-vie et nous cause naturellement des problèmes. 

Si l’être antipathique est votre patron, il est évident que vous aurez des problèmes et il se créera au cours de votre relation une situation de plus en plus intense, de sorte qu'éventuellement, au lieu de bénéficier de la permanence de votre travail, vous en arriverez éventuellement à sentir le besoin de vous en départir. Beaucoup de personnes perdent leur emploi à cause de cette situation, donc se rendent la vie plus difficile, perdent de l’expérience ou se trouvent forcés à changer d’emploi, ce qui les amène naturellement dans une autre ligne d’expérience. 

Il y a des moments dans la vie où ceci doit être fait, mais il y a aussi des moments dans la vie où une perte d’emploi trop fréquente représente une incapacité égoïque de bien s’adapter au milieu social. Donc, ceci veut dire qu’il existe chez l’homme une incapacité, à l’intérieur de sa conscience déformée, de créer une vibration ou un champ de force émanant de lui-même capable d’exciter créativement les autres egos et ainsi pénétrer leur conscience afin d’établir avec eux une relation étroite et harmonieuse. 

L’homme, dans son inconscience, est beaucoup plus rempli de lui-même qu’il ne l’aperçoit ou qu’il ne le réalise. Il peut être suffisamment rempli de lui-même pour se couper complètement de lui-même et des autres. Et lorsque l’homme est trop rempli de lui-même, naturellement il perd toute objectivité et il perd toute capacité de développer créativement sa conscience et de former une expression créative, sympathique et vibratoire de son énergie. Il lui devient de plus en plus difficile de s’éteindre pour faire naître en lui la flamme de sa conscience, de son intelligence, il devient de plus en plus difficile pour lui de se rendre anonyme, il devient de plus en plus difficile de constater que l’autre a quelque chose d’intéressant malgré les failles de sa personnalité, malgré ce que vous appelez ses défauts. 

Mais si l’homme n’en arrive pas à dépasser la polarité des défauts, il n’en arrivera jamais à contempler la conscience qui vibre derrière l’écran de l’ego. C’est ainsi qu’il lui sera difficile de créer un médium vibratoire, un éther vibratoire, une atmosphère vibratoire suffisamment sympathique pour que les défauts et les qualités s’estompent et laissent transpercer la valeur réellement créative de l’être en évolution ou la valeur intuitive de l’homme inconscient et involutif.

Il est évident que plus l’homme se conscientise, plus il passe de l’intuition à la créativité. Mais tous les hommes ont au moins un certain niveau d’intuition. Et c’est sur le plan de l’intuition que les hommes doivent s’apprécier, se regarder, se percevoir, car l’intuition, sur le plan évolutif, est tout de même une forme d’intelligence supérieure, bien qu’elle soit colorée. 

Et lorsque l’homme est devenu conscient et qu’il est créatif par la parole ou le comportement, l’intuition des autres est de plus en plus perçue, de plus en plus réalisée et mise en valeur, de sorte que les autres, pour la première fois dans leur expérience, peuvent rencontrer un être qui est capable de les entendre, de les écouter et de les faire valoir à leurs propres yeux. Et lorsqu’un ego est capable de faire valoir, aux yeux d’un autre ego, la conscience ou la valeur psychologique ou psychique de ce dernier, il est évident que les deux pourront facilement échanger, pourront facilement voir d’un même œil, pourront facilement développer un consensus. 

Et si ce consensus ou cette perception existe à l’intérieur de certaines structures sociales telles que le travail, il est évident que l’employé et l’employeur, ou l’employeur et l’employé, seront des êtres de plus en plus harmonisés et capables de travailler ensemble pour le bénéfice de l’entreprise, et aussi pour leur propre bénéfice personnel. Sur le plan de la vie humaine d’aujourd’hui, le travail, l’entreprise, sont des éléments essentiels dans la vie humaine. L’Homme ne peut plus se permettre de constamment perdre l’opportunité de progresser et de perfectionner sa vie à l’intérieur du travail afin que ce travail, éventuellement, en arrive à passer du stade karmique du travail au stade créatif de l’œuvre. 

Mais si l’homme n’en arrive pas à dépasser les conditions psychologiques de son ego dans le lieu du travail, comment voulez-vous qu’il en arrive, éventuellement, à pouvoir générer en lui une énergie suffisamment puissante pour passer du travail à l’œuvre ? 

Œuvrer veut dire être capable de s’entretenir de soi-même à partir d’une conscience créative. Mais ceci demande une transformation, une transmutation de l’ego, une transmutation du moi, ceci demande une certaine flexibilité, une certaine absence d’ambiguïté dans les rapports entre l’homme et les autres. Plus l’homme se conscientisera, plus il sera capable d’intervenir créativement dans la manifestation psychique de son moi, plus il lui sera possible de voir instantanément le choc qu’il crée chez les autres, et plus il sera facile pour lui éventuellement d’arrêter, de neutraliser ce choc et de ne faire passer que la vibration créative afin de pénétrer l’autre et se rendre à ses yeux un être créatif, intéressant, différent.

L’ego de l’homme inconscient a tendance à vouloir forcer la vibration qui passe à travers lui. Et en voulant la forcer, il interrompt le rythme naturel et créatif de son propre esprit. L’ego n’a pas à manipuler la vibration qui passe à travers lui. Elle doit passer seule, par elle-même, librement. Mais s’il se met à la manipuler, il fait un peu comme le pâtissier qui manipule trop la pâte. Éventuellement, elle devient dure au lieu de garder son élasticité. 

L’énergie créative qui passe à travers l’homme est émise à partir des plans supérieurs de sa conscience. Elle est émise de façon parfaite et elle doit demeurer, lorsqu’elle est canalisée et qu’elle se manifeste à travers le mental, aussi parfaite. Mais pour ceci, il faut que l’ego prenne conscience du besoin, de la nécessité, de ne pas entrer en confrontation avec elle, de ne pas chercher à lui donner une certaine qualité, de ne pas chercher à lui donner une certaine valeur. Qu’il la laisse se manifester, cette vibration. Qu’il la laisse se placer par elle-même. Qu’il la laisse jouir de sa propre liberté et lui, en retour, jouira d’une plus grande liberté créative, d’une plus grande capacité d’intervenir créativement dans le processus relationnel afin d’interpénétrer avec l’autre et s’assurer ainsi une alliance naturelle, solide et permanente avec les hommes. 

Un des grands problèmes de l’ego, c’est qu’il a peur de ne pas être compris. Et ceci est une illusion car sa peur de ne pas être compris, elle est fondée justement sur son incapacité créative de canaliser son énergie parfaitement. Un homme qui canalise son énergie parfaitement sera compris. S’il n’est pas compris aujourd’hui, il sera compris demain, parce que les hommes qui le reçoivent, les hommes qui sont les récepteurs de cette émission sont d’une façon ou d’une autre, quelque part en eux-mêmes, intelligents de la nature de la réalité. Bien qu’ils ne puissent pas eux-mêmes pour le moment la manifester, ils en sont intelligents. Ce qui est intelligent est intelligent. 

Et l’homme qui reçoit une vibration intelligente, même si au début, il la met de côté, avec le temps il la réalisera car l’homme ne peut pas se tourner contre lui-même. Il ne peut pas nier à long terme ce qu’il sait intérieurement. Au début, oui, parce que l’ego, naturellement, cherche toujours à se donner une certaine position, un certain statut face à l’autre, mais avec le temps l’homme en arrivera à réaliser ce qu’il sait et, à partir de ce moment, il lui sera de plus en plus facile d’intervenir créativement dans ses relations humaines. 

Ceux qui nous sont vibratoirement antipathiques représentent probablement les éléments les meilleurs afin que nous puissions tester jusqu’à quel point nous sommes capables d’interpénétrer avec l’homme. Ce sont les gens difficiles qui sont la meilleure mesure de ce que nous pouvons faire sur le plan de la relation. Ce sont ces êtres qui nous offrent la plus grande résistance, donc ce sont ces êtres qui représentent pour nous le meilleur test, le plus grand test, de notre éveil. 

Si l’Homme nouveau en arrive à pénétrer la conscience de l’homme inconscient, de l’homme antipathique, ou même de l’homme conscient antipathique, il en arrivera éventuellement à avoir testé tout le Spectrum de ses vibrations. Il en arrivera à pouvoir évaluer instantanément sa capacité de pénétrer les autres. Il pourra, au cours de son évolution, bénéficier d’une plus grande marge de crédit face à l’homme et, ainsi, il lui sera de plus en plus facile de donner à sa vie les éléments essentiels à la construction, au développement et à la perfection. 

Mais si l’homme se refuse, pour une raison ou une autre, d’entrer en relation vibratoire sympathique avec ceux qui lui sont naturellement antipathiques, il défait sa propre cause. Il perd de vue quelque chose d’intéressant, de créatif derrière ces personnages, et un jour il s’apercevra qu’effectivement, s’il évolue, ces personnages avaient quelque chose à offrir que lui ne voulait pas, ou que lui ne voyait pas, parce qu’il ne possédait pas la maturité émotive nécessaire pour mettre de côté son ego et entrer en relation vibratoire avec des êtres qui, pour des raisons astrologiques et temporaires, représentent souvent l’opposé de ce que nous sommes. 

Mais c’est souvent l’opposé de ce que nous sommes qui nous permet de nous mieux voir, de nous mieux réaliser. L’homme a besoin d’un peu d’opposition pour se mesurer, pour prendre conscience de lui-même, pour s’éveiller à ses propres faiblesses. Sinon, nous devenons totalement aveugles et nous sommes cernés par nous-mêmes. L’expérience démontre très bien que plus l’homme est capable de se neutraliser devant l’opposition, plus il est capable de vivre l’opposition de façon dégagée, plus il développe une maturité mentale et plus, au cours de son évolution, même involutive, il bénéficie de son expérience. 

Dans le cas de l’homme conscient, la situation est semblable bien qu’elle bénéficie déjà d’un élément de plus : celui de connaître et de comprendre les lois de l’invisible à travers l’homme, les lois du psychisme, les lois de la pensée, les lois de la parole. L’Homme nouveau est dans un avantage certain face à l’homme involutif en ce qui concerne l’évolution de ses rapports avec les hommes, bien que dans un autre sens, dans un autre aspect, il lui soit plus difficile de maintenir une telle relation de façon plus permanente là où il percevra une plus grande inconscience. 

Nous sommes quelque peu fascinés par notre propre conscience, par notre propre raison, et ceci est dû au fait que nous n’avons pas compris réellement la nature de notre intelligence. Si nous comprenions la nature de notre intelligence, nous pourrions très facilement mettre de côté les mécanismes égoïques qui cherche à donner à notre conscience ou à notre intelligence quelque peu créative le poids de sa propre projection. 

Plus l’homme évoluera, plus il deviendra limpide, plus il deviendra translucide, moins il se préoccupera de son intelligence, de l’expression de son intelligence, et plus il sera rempli d’elle, plus il lui sera facile de la manifester, et plus il lui sera facile ainsi de créer des rapports avec les hommes qui conviennent parfaitement à une telle intelligence au-delà des limitations psychologiques de l’ego, au-delà de l’insécurité de l’être, au-delà de l’impuissance de l’homme de créer sur le plan matériel des liens universels avec les autres. 

Il est évident que l’homme n’a pas à côtoyer tous les hommes. L’homme n’a pas à bénéficier à long terme de tous les hommes. Mais il est aussi réel que l’homme doit pouvoir côtoyer tous les hommes et bénéficier à très court terme de leur valeur fondamentale, de leur valeur humaine, bien que cette valeur, souvent, pour lui, soit minimale à comparer avec ce dont il a besoin pour sentir et vibrer à un haut niveau de conscience. 

Donc la création de la sympathie vibratoire, le développement entre les hommes d’un rapport de plus en plus étroit et de plus en plus perfectionné, viendra lorsque l’ego aura finalement réalisé, constaté de façon objective, qu’il n’a rien à perdre dans sa relation humaine sur le plan de la parole ou de l’action tant qu’il n’aura pas perdu l’illusion de pouvoir perdre sur le plan de la parole ou de l’action.

Dans la mesure où l’homme n’a pas, ou ne vit pas, ou ne connaît pas cette illusion, il ne perd rien, il crée. Et dans la mesure où l’homme a peur de perdre quelque chose, dans la mesure où il a l’inquiétude ou le désir, si vous voulez, d’être reconnu pour sa raison, déjà il perd parce que les autres ne lui accorderont que ce que lui peut créer en eux de favorable. S’il n’est pas capable de créer en eux quelque chose de favorable et de plein, ces derniers ne pourront pas répondre car ils n’auront pas été en résonance vibratoire avec sa propre conscience. Mais s’il est capable de vivre en relation avec les hommes de façon créative, il verra que les hommes sont très généreux, il verra que les hommes aiment, il verra que les hommes sont bien avec des hommes qui sont capables de leur donner la valeur de ce qu’eux croient qu’ils sont, et même plus. 

Mais ceci demandera chez l’homme de pouvoir s’effacer derrière le tableau qu’il se crée de lui-même. Et ceci ne sera pas facile parce que s’effacer veut dire, dans le fond, disparaître. Disparaître veut dire, dans le fond, mourir un peu sur le plan de l’ego afin de naître sur le plan de l’intelligence.

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