2 juin 2023

C. 130A RELATION ENTRE LA NATURE ET L’HOMME

  

Il faudrait parler un peu de la relation entre la nature et l’homme Jusqu'où l’homme doit-il être en contact avec la nature ? Quelle est la fonction de la nature dans sa vie et combien l’homme peut-il bénéficier d'un contact étroit avec elle ? Pourquoi la nature est-elle importante ? 

Nous vivons dans une civilisation qui devient de plus en plus une civilisation de ciment, d’asphalte, de constructions métalliques et nous ne réalisons pas que le corps de l’homme, autant le corps matériel que les corps subtils, sont des corps qui ont besoin d’aération. L’homme, effectivement, surtout aujourd’hui, a besoin de plus en plus d'aération et la nature devient pour lui de plus en plus importante dans sa vie. Mais il ne faut pas approcher la nature à partir d’une attitude trop excitée, trop conditionnée par les modes qui deviennent de plus en plus populaires en ce qui concerne le retour à la nature. 

La nature est un champ d’énergie sur plusieurs plans et ce champ d’énergie permet à l’homme de pouvoir rebalancer ses forces vitales. Elle lui permet aussi, cette nature, de rebalancer son système astral ainsi que son système mental.

Et si l’homme vit trop loin, trop longtemps de la nature, il perd contact avec une énergie vitale qui peut le reposer, le remettre en équilibre et lui redonner un goût de vivre qui ne fait pas partie de toutes ces attentions dirigées vers la construction d'une société ou d'une conscience sociale qui ne fait que lui apporter des bienfaits matériels. 

Le contact entre l’homme et la nature est un contact extrêmement important, mais il doit être développé, ce contact, il doit être ramené par un homme dont la conscience est suffisamment grande, suffisamment équilibrée pour qu'il réalise que ce contact ne doit pas être fondé sur une trop grande attitude. 

Aujourd’hui, effectivement, les gens retournent ou ont une tendance à retourner à la nature, mais le retour à cette nature est un retour qui est dicté par des attitudes sociales, par des mouvements, par des modes, par des courants de pensée dans la société et autant ces gens peuvent bénéficier de la nature, autant aussi ils peuvent perdre l’avantage réel qu’ils pourraient avoir vis-à-vis de ce très grand éventail d'énergie qui fait partie de la structure interne de notre monde matériel. 

Pour que l’homme vive en contact avec la nature d’une façon équilibrée, il faut qu'il soit suffisamment conscient, surtout aujourd’hui, pour ne pas tomber dans la mode. Il faut que l’homme puisse aller chercher dans la nature les ressources qui sont cachées et qu’il se donne de bénéficier de ses ressources en relation avec son énergie, en relation avec le mouvement rythmique de sa vie interne, dictée par son évolution et dictée par sa capacité de comprendre son lien étroit avec cette nature. 

Plus l’homme se conscientisera naturellement, plus il deviendra sensible à la nature parce qu'une des grandes choses qu'offre à l’homme, la nature, c'est la paix, l'absence de la cacophonie, l'absence des cris, autrement dit l’absence de tout ce ruissellement de sons qui crée dans l’homme une sorte d'excitation au niveau de son système nerveux et qui lui empêche de vivre une sorte de tranquillité sur le plan de l'émotion, sur le plan de la mentalité. 

La nature, elle est profondément reliée avec l’homme et l’homme ne réalise pas jusqu'à quel point, bien qu'il sache qu'elle est effectivement très liée à lui. Et lorsque je dis que l’homme ne réalise pas jusqu'à quel point cette nature est profondément reliée à lui, je veux dire que l’homme ne comprend pas réellement les mécanismes qui lient la nature à sa conscience humaine.

Mécanismes qui se découvrent et s'ajustent au fur et mesure où sa conscience devient plus grande, où son besoin de calme et de solitude se fait plus remarquer et à partir du moment, dans sa vie, où il a réellement besoin non pas d’une solitude sociale, mais d'une solitude personnelle, de l'environnement personnel. 

Et il est très opportun de dire qu’au fur et à mesure où l’homme se conscientise, son système nerveux change, ses besoins psychiques, psychologiques prennent une autre forme et il s'aperçoit à un certain moment, qu’il a effectivement besoin de ce grand repos que peut lui offrir la nature à l'intérieur d’un environnement que seul lui peut se donner selon ses besoins, selon sa vision des choses et selon sa capacité de se les donner. 

Même si nous vivons dans une société extrêmement mécanisée, extrêmement artificielle, il y a dans cette société des choses qui nous sont nécessaires. Par contre, il y a aussi la nature où nous devons nous retremper de temps à autre, où nous devons faire l’effort intelligent, pour récupérer les forces vitales dont elle est imprégnée afin de pouvoir nous donner à la longue une sorte d'équilibre sur tous les plans de notre être, nous permettant ainsi d'allonger notre vie, de bien balancer notre vie et de retrouver à l'intérieur de cette nouvelle façon de vivre, un équilibre qui coïncide parfaitement avec notre conscience, c’est-à-dire avec les aspects intérieurs et personnels de notre être. 

L’homme moderne qui se conscientise a besoin, à un certain moment de sa vie, de pouvoir se donner un petit espace, de se créer un petit espace quelque part dans la nature. Cet espace n’a pas besoin d'être très riche. Il a besoin d'être simple. Il a besoin d'être réellement personnel et le plus libre possible des sons ou des indicateurs d’une civilisation moderne. Il n'y a pas de raison pourquoi un homme aujourd'hui qui travaille ne puisse pas se donner quelque chose, ne puisse pas en arriver à se localiser, de temps à autre, dans un petit coin de la province où il peut, seul, commencer à goûter de sa relation avec la nature. 

Nous avons dans notre pays énormément de possibilités, autant sur le plan financier que sur le plan de l'espace. Nous avons beaucoup de choses, nous avons beaucoup d'opportunités et l’homme qui se conscientise en Amérique a toutes les chances au monde de se donner ce petit espace où il peut vivre, respirer, relaxer, se reposer entre ces périodes où il doit retourner à la civilisation pour gagner son pain. Et ceci n'est pas une attitude, ceci est un besoin. Et ce besoin devient de plus en plus grand au fur et à mesure que l’homme réalise jusqu'à quel point sa sensibilité est affectée par le monde extérieur. 

Souvent, nous ne réalisons pas que nous avons besoin de telle chose ou de telle chose parce que nous ne l'avons jamais vécu. Il y a des gens qui ne réalisent pas qu'ils ont besoin de temps à autre de voyager parce qu'ils n'ont jamais voyagé. Il y a des gens qui ne savent pas qu'est-ce que c’est de pouvoir vivre quelque part dans un espace restreint, calme, parce qu’ils ont toujours vécu dans des espaces congestionnés, énervés, excités. Et c'est lorsque l’homme a commencé à goûter de ces bonnes choses qu'il commence à réaliser le besoin de continuer cette action et de se donner de plus en plus de vivre une vie qui est à la mesure de ses besoins internes. 

Le contact avec la nature est un contact essentiel. Jusqu'où l’on peut aller dans ce contact avec la nature dépend de chaque individu, mais il y a une règle très juste en ce qui concerne tous les individus, ce contact doit être un contact de plus en plus naturalisé, c'est-à-dire qu'il doit faire partie de notre vie d'une façon de plus en plus naturelle au fur et à mesure que nous avançons. 

Si ce contact représente pour l’homme simplement une attitude, simplement une mode, simplement une expertise, il ne possède pas la valeur réelle qu’il pourrait posséder, dont nous pourrions bénéficier, parce que justement les forces en nous qui circulent n'ont pas le temps de s'ajuster à cette nouvelle condition de vie.

 Il faut effectivement que le contact avec la nature soit un contact qui soit aussi intégré à notre vie que peut l’être notre contact avec la civilisation extérieure. Si nous développons des attitudes dans notre relation avec la nature, ces attitudes ne nous donnent pas ce dont nous avons besoin, elles nous permettent simplement de transposer une façon de vivre à la ville en une façon de vivre à la campagne. 

Et lorsque je dis que le contact avec la nature est un contact qui doit être intégré, qui doit être naturel, je veux dire que l’homme qui va vers la nature doit apprendre à réaliser que la nature est un lieu en relation duquel il doit travailler, bâtir, construire, faire quelque chose. Il faut que l’homme travaille dans l'environnement naturel. Il ne s'agit pas simplement d'avoir un camp ou une petite cabane dans les montagnes. 

Il s'agit de pouvoir avoir une petite cabane, si vous voulez, dans les montagnes, mais de travailler la petite cabane dans les montagnes comme nous travaillons notre appartement dans la grande ville afin que l'énergie qui est imprégnée dans la nature, dans la roche, dans la fleur, dans le gazon, dans les airs, dans les arbres, afin que cette énergie puisse se mélanger à celle du corps matériel et donner à ce corps matériel une nouvelle vibration sur le plan de l’éther de la Terre. 

Le but d’être en contact avec la nature est beaucoup plus qu’un but simplement psychologique. C'est un but qui est, dans le fond, un but tellurique. Il faut que l'énergie de la nature qui est coupée dans la ville, revienne et se mélange avec l’énergie de l’homme.  Avec ces deux courants, que ces deux forces puissent harmonieusement vibrer l’une à l’autre, donnant ainsi à l’une et à l’autre une plus grande qualité, une plus grande nature, donc un plus grand bien. 

Autant l’homme peut bénéficier de la nature, autant la nature peut bénéficier de l’homme Mais puisque nous parlons de l’homme, que nous devons nous occuper de l’homme, regardons la relation entre la nature et l’homme et voyons jusqu'à quel point l’homme devient le premier bénéficiaire de ce contact avec cette grande nature. 

Lorsque nous disons que l’homme dans son contact avec la nature doit mélanger ses énergies avec elle, qu'il doit travailler en relation avec elle, nous voulons dire qu'il faut que l’homme, lorsqu’il est en contact avec la nature, se sente ou sente qu’il fait partie de l’environnement total, dans ce sens que l’homme peut se servir de cette nature, de cet espace qui n'est pas dit civilisé et donner à cet espace une qualité qui correspond à sa mentalité. 

Par exemple, un homme qui s’achèterait une petite cabane à la campagne se verrait obligé, lentement, d'améliorer sa petite maison, améliorer son environnement et donner, selon sa créativité, selon ses moyens, à cet environnement, une qualité personnelle afin qu’il en arrive un jour, après quelques années, à sentir qu’il est chez lui dans cet environnement, qu’il est beaucoup plus chez lui dans cet environnement qu’il ne l’est dans la grande cité où il doit travailler. 

Parce que l’homme a besoin de posséder un chez lui. Dans la ville, l’homme ne possède pas un chez lui. Il possède une demeure, il possède un domicile, mais il n'est pas chez lui. Et c'est très important pour l’être humain d’être chez lui, parce que l’être humain doit posséder une parcelle de la Terre. Il doit posséder une parcelle de terre, il doit avoir accès d'une façon légale, d'une façon réelle à une partie de terre qui est sienne, à laquelle il tient et envers laquelle il peut donner beaucoup d'énergie afin de l'améliorer, afin de lui donner la qualité qui convient à sa personnalité propre.

C’est dans ce sens que nous parlons du lien entre l’homme et la nature, du retour de l’homme à la nature ou du contact de l’homme avec la nature. Il faut que l’homme se sente dans la nature chez lui. S’il ne se sent pas chez lui, s’il ne fait que louer un espace, s'il ne fait que vivre temporairement dans un espace, il n'est pas en contact avec la nature. 

La nature est en contact avec lui, mais lui n'est pas en contact avec elle parce qu’il ne possède pas ce petit territoire dans la nature qui est sien, territoire à l’intérieur duquel il peut travailler, territoire à l'intérieur duquel il peut un peu créer une micro-manifestation de ce qui est civilisateur, autrement dit créer quelque chose qui améliore, qui engendre, qui harmonise sa relation avec cet espace naturel. 

Et lorsque l’homme s'intéresse à la nature, qu'il commence à retourner à la nature, il doit prendre en considération, il doit réaliser d’une façon sérieuse que ce retour à la nature demande que le terrain, l’espace si vous voulez qui est le sien ou qu’il décide d’acheter, que ce terrain soit suffisamment grand pour qu'il puisse réellement vivre et goûter de la solitude de cette territorialité. 

Il ne faut pas qu'il y ait à côté de lui cinquante millions personnes. Il faut qu'il y ait suffisamment de tranquillité, que les terres soient suffisamment libres, qu'il n'y ait pas trop de densité de population, qu'il sente effectivement le calme. Et le calme rendu à un certain point peut devenir très, très subtil parce que la sensibilité de l’individu devient plus grande. 

Si le chien du voisin aboie tous les soirs, ce n'est plus le calme. L’homme aura les nerfs aiguisés. Il ne sera pas à l’aise et même rendu à un certain niveau de sensibilité, il deviendra nettement fâché de la situation. Donc si l’homme en arrive un jour à retourner à la nature, prendre conscience de la nature et apprécier son lien avec elle, qu’il prenne conscience du besoin de prendre possession d’un terrain qui est suffisamment grand, pour que lui se sente réellement chez lui, qu'il prenne conscience d’un terrain qui est suffisamment privé, suffisamment retiré, pour que finalement ce terrain lui donne l’impression nette et claire qu'il est chez lui. 

Et dans ce sens, l’homme retournera à la nature. Il goûtera de la nature. Ce qu’il découvrira, ce qu’il sentira le besoin de faire, tout ceci viendra avec le temps. Mais la grande condition est que l’homme soit chez lui, qu’il se sente chez lui et que ce territoire devienne le sien, réellement le sien, afin qu'effectivement, lorsqu’il se plongera dans cette sorte de solitude ou dans cet environnement qui lui sera personnel, il pourra enfin goûter de quelque chose dans la vie qui lui est personnel. 

Et s'il y a une chose dans la vie qui réellement est personnelle à l’homme, c’est un petit morceau de terre. S’il y a une chose dans la vie qui, réellement, appartient à l’individu, c'est une pointe de terre, une petite maison sur cette terre, une petite maison qui peut être très simple dans son origine, qu’il peut lentement, graduellement, au cours des années, travailler à améliorer. Le point n’est pas là, le point est que l'individu possède au moins une petite parcelle de terre où il peut y avoir une petite maison qui, avec le temps, devient de plus en plus ajustée à ses besoins, à son esthétique, à sa sensibilité. 

Posséder un peu de terre sur cette planète est un acte d'enrichissement. Posséder un peu de terre sur cette planète est un acte de sécurité. Posséder un peu de terre sur cette planète est un acte qui permet à l’homme de s’affranchir de tout le mouvement complexe de la conscience sociale. 

Donc l’homme qui se conscientise, qui va de plus en plus vers le centre de lui-même, sentira un jour le besoin, effectivement, de posséder un peu d’espace qui lui est sien, sur lequel il peut faire ce qu’il veut et envers lequel il peut bénéficier d’énergie, de vitalité, parce que la nature est beaucoup plus présente dans ces espaces éloignés que dans les villes qui sont devenues pour nous des centres d'exploitation de la conscience humaine où la vitalité de l’homme est constamment assujettie à un phénomène d’aspiration laissant l’homme, l’individu, de plus en plus démuni de forces vitales, ce qui le rend malade, ce qui le rend agressif, ce qui le rend nerveux, etc.

Donc le retour de la nature ou le retour à la nature, dans le sens dont nous l’expliquons, est un retour simple, un retour qui n’est pas attitudinal, un retour qui est normal, un retour qui fait partie du résultat de l’effort de l’homme de se donner dans le temps une petite parcelle de terre avec une petite maison dessus. 

Et ce retour, il est sain, il est bon, il est naturel et il donnera à l’individu qui en réalisera le bénéfice, le besoin, quelque chose en retour qui n'a pas de prix et qui possède une valeur de plus en plus grandissante, une valeur qui s'accroît au cours des années, de sorte que viendra peut-être le jour où l’homme, ayant cessé d'avoir besoin de vivre dans la ville, pourra finalement vivre chez lui dans une demeure, dans un environnement, dans un espace qui est effectivement le sien, qui est totalement personnel et qui est rempli de sa vibration. 

Un tel retour à la nature n'a pas de prix. Quel que soit le prix matériel de la chose, ce retour n'a pas de prix en lui-même parce que ce retour fait partie de la vie. Il fait partie de l’harmonie entre l’homme et la planète, il fait partie de l’harmonie entre l’homme et des activités sur ce terrain, dans cet espace qui coïncide finalement avec son bien-être, avec son plaisir de vie, avec sa joie de vivre. 

Nous avons des bénéfices lorsque que nous vivons dans une société, dans une civilisation, dans une grande cité. Nous avons effectivement des bénéfices, mais ces bénéfices deviennent de plus en plus décroissants au fur et à mesure où nous avançons en âge parce que nous nous apercevons après X années que nous ne possédons plus rien ou que ce que nous possédons est tellement contaminé par ce qui est autour de nous qu’effectivement, ce que nous avons accumulé pendant des années ne vaut plus la chandelle que nous croyons qu'il valait.

C’est dans ce sens que l’homme doit réellement penser son avenir matériel, qu’il doit réellement penser son avenir de vie, qu’il doit réaliser qu’un jour, dans dix ans, quinze ans, vingt ans, il aura besoin de se reposer parce que rendu à ce stage, avec l’évolution de la conscience, avec la transformation interne de son être, il n'aura plus l’illusion ou les illusions qui aujourd’hui supportent son mouvement erratique dans une société qui est de plus en plus elle-même mécanisée. 

L’homme aura besoin demain de vivre dans un environnement calme. Il se sera donné, s’il est intelligent, les conditions nécessaires à pouvoir le faire d'une façon qui, dans ce temps-là, coïncidera de plus en plus avec son bien-être. La vie, c'est quelque chose qui doit être planifié à l’avance mais qui doit être vécu dans le présent. 

Vivre dans le présent, c'est une chose, vivre de jour en jour, c'est une chose, vivre d’instant en instant, c’est une chose et l’homme doit vivre dans le présent, mais ce n'est pas parce que l’homme vit dans le présent qu'il doit mettre de côté son avenir. C'est justement en vivant parfaitement dans le présent qu’il construit son avenir. C'est justement en vivant parfaitement dans le présent qu’il est capable demain de s’acheminer de plus en plus vers une qualité de vie qui coïncide avec l’application intelligente, graduée dans le présent de tous les jours, dans le présent de toute l'année, dans le présent de toutes les semaines. 

L’homme conscient doit se préparer à demain. Il doit réaliser que demain, la vie ne sera pas aussi facile qu'aujourd'hui. Donc il doit se préserver, se protéger contre la débandade qui se passe dans les grandes cités. Il doit, lentement, sans attitude, protéger son avenir. 

Il doit lentement, graduellement, sans attitude, se donner quelque chose qu'il construit lentement, peut-être en fin de semaine, peut-être une fois par mois, peut-être plus souvent, pour qu’un jour il puisse en arriver finalement à pouvoir se retirer et à vivre dans ce temps-là en contact avec la nature, en contact avec un environnement que lui aura de mieux en mieux aménagé au cours des années et finalement, pouvoir bénéficier d'une vie tranquille, d’un esprit tranquille. 

Donc le contact et le retour avec la nature coïncide avec le besoin de l’homme de vivre de plus en plus dans un esprit calme et tranquille. Si l’homme a à aller à la ville pour travailler, c’est bien, mais au moins, il a un endroit pour retourner où il est chez lui, réellement et véritablement chez lui. 

Il y a un temps pour retourner à la nature. Il ne faut pas, comme je disais, développer d'attitude. Il ne faut pas partir en peur. Il y a un temps, mais l’homme doit sentir ce temps, il doit percevoir ce temps et s’il commence à regarder cet aspect de vie, s’il commence à prendre conscience de ce besoin, viendra l’événement, viendra le temps où il sentira le besoin de se donner ce dont il a besoin afin de pouvoir vivre en relation avec la nature pour se donner une vie plus tard plus aisée, plus agréable, et plus sensible et plus adéquate. 

Mais il faut que l’homme regarde ce point de vue aujourd'hui. Il faut que l’homme puisse fixer quelque part en lui-même ce besoin dans le temps, sans s'énerver, sans faire de mouvement qui ne serait pas utile, sans faire de mouvement qui lui causerait une perte. Il y a un temps et si l’homme apprend à travailler avec le temps, il apprendra à trouver l'espace qui lui convient, la petite maison qui lui convient et un jour, il sera bien d'avoir travaillé dans cette direction, il se sentira réellement sécure dans ce sens qu’il se sentira réellement chez lui. 

Et lorsque nous parlons de sécurité, nous parlons de ce sentiment que possède un Homme lorsqu'il est sur sa Terre, lorsqu’il est dans sa maison. Il y a trop de gens qui pensent à l'évolution d’un terme tel que celui-ci en fonction des évènements futurs. Il ne s'agit pas pour l’homme conscient de s'acheter une petite parcelle de terre ou de se construire une petite maison ou de s'acheter une petite maison parce qu’il y aura des évènements futurs qui seront troublants pour l’humanité. Il s'agit pour l’homme de s’acheter une petite partie de terre, une petite maison pour son bien-être personnel, pour son bien-être de vie. 

Si vous achetez du terrain en fonction de l'avenir de l’humanité, si vous achetez une maison en fonction de l’avenir de l’humanité, vous allez faire de vous un être qui fanatise ce besoin. Et si vous fanatisez ce besoin, effectivement, vous redeviendrez des hippies, vous redeviendrez des êtres qui vivent sur la crainte de l’avenir, vous redeviendrez des êtres qui ne sont pas capables de comprendre que l'avenir, il est déjà écrit et que selon votre vibration, votre sensibilité, votre conscience, cet avenir vous protège. 

Donc il s'agit pour l’homme qui commence à regarder dans cette direction de penser pour aujourd’hui et non pour l’avenir de l’humanité ou en fonction de l'avenir de l’humanité. Il s’agit qu'il pense pour son besoin, qu'il pense pour sa paix, qu’il pense pour sa sécurité, qu’il pense pour le bénéfice qu’il peut retirer d’un contact étroit avec une nature à l’intérieur de laquelle un petit espace lui est réservé et sur lequel une petite maison de plus en plus améliorée fait partie de son activité créative alors qu’il est loin de la ville, alors qu’il n'est pas impliqué dans un travail effectivement intellectuel où qui recueille une grande dépense d'énergie mentale. 

Le corps humain, c’est un corps qui est parfait, qui a de très grandes capacités de récupération. Lorsque nous sommes jeunes, que nous sommes obligés de travailler pendant un certain nombre d'années pour nous donner certaines choses. Le corps humain, très souvent, prend ou doit payer un prix, de même que le plan mental, que le plan émotionnel. 

Mais lorsque l’homme, dans une certaine tranche de vie, réalise qu’il doit éventuellement se préparer à une retraite calme, à une vie paisible, ainsi de suite, à ce moment-là, il peut considérer que le retour naturel à un espace vital qui lui appartient le forcera naturellement à reconstruire son corps matériel, rebalancer son émotivité, rebalancer sa mentalité et donner à son psychisme un équilibre de plus en plus harmonieux, de plus en plus naturel. 

Donc le retour avec la nature est très important, non pas simplement du point de vue philosophique, mais aussi du point de vue vital. Et si l’homme fait ceci, si l’homme conscient fait ceci, il verra que dans quelques années, cette décision lui aura permis effectivement de vivre en fonction de certains évènements qui lui permettront, à ce stage, de vivre mieux, de relaxer mieux et de se reposer mieux afin de pouvoir bénéficier de plus en plus de l'échange de l’énergie entre lui-même et son environnement naturel. 

Mais il doit le penser aujourd'hui. N'attendez pas dans dix ans, n'attendez pas dans quinze ans, commencez lentement à vous préparer mentalement à cette décision afin que demain, au cours des années qui viennent, vous puissiez, selon les événements, selon votre mouvement dans la vie, réaliser que ah, effectivement, il y a une possibilité pour vous de vous donner quelque part dans sa province ou ailleurs en dehors du pays, un petit terrain, un petit espace qui convient à votre besoin, qui convient à votre personnalité, qui convient à votre famille, qui convient à votre être entier. 

Si vous attendez trop longtemps, vous perdrez du temps dans ce sens que vous perdrez des opportunités. Vous perdrez aussi des moyens matériels qui pourraient ou qui auraient pu aller vers cette construction. Moyens matériels qui, nous le savons très bien, se dissipent très facilement à l'intérieur d'une société ou d'une civilisation ou d’une cité qui, chaque jour, nous demande de dépenser, de dépenser et dépenser. Que nous dépensions, c'est normal, l'argent est fait pour être dépensé. Mais que nous puissions aussi nous mettre de côté quelque argent pour enfin bénéficier de quelque chose de valable, ceci, il ne faut pas l’oublier. 

Ceux qui ont la crainte de s’acheter un petit terrain ou de s’acheter ou de se construire une petite maison, ils vivent des craintes qui sont totalement illusoires parce que s’acheter un petit terrain ou se construire une petite maison, au cours de dix, quinze, vingt ans, ce n'est pas un monstre de problème. Au contraire, ça devient de plus en plus facile au fur et à mesure qu’on s'habitue et qu'on réalise le bien-être qu’on retire d’une telle activité. 

Il faut que les gens réalisent, même s'ils n'en ont jamais eu l'expérience, qu’un tel mouvement dans la vie de l’homme coïncide avec le bien-être. Et si vous regardez les gens qui, dans la société, ont un peu plus d'abondance que les autres, vous verrez que ces gens, naturellement, vont dans cette direction. Mais ils vont dans cette direction à partir d'une attitude sociologique qui est attitudinale.  

Donc ils ne bénéficient pas parfaitement de cette relation avec un espace qui est le leur. Une telle envergure d'expérience devient plutôt un statut social. Ces gens possèdent un camp dans le Nord ou ils possèdent un camp dans le sud, où ils possèdent quelque chose, quelque part, dans le monde mais ce n'est pas une possession qui est vitalement reliée à leur activité. 

C’est une possession qui est plutôt psychologiquement le produit de l’invasion du corps de désir, d’une mauvaise administration de leur imagination créative et un tel mouvement, bien qu'il ne soit pas mauvais, ne leur donne pas et ne peut pas leur donner le bénéfice réel que peut donner une telle action à un homme qui est intelligent créativement et conscient du besoin de retourner à une nature qui est équilibrée et qui fait partie de son équilibre.

Ce mouvement est important parce qu’il revient au phénomène de l’indépendance. L’homme aujourd’hui, l’homme moderne, n’est plus indépendant dans la société. Il y a trop de liens avec la conscience sociale, il y a trop de responsabilités. L’homme a besoin de vivre un peu d’indépendance vis-à-vis de la conscience sociale. 

Et qu’est-ce que veut dire indépendance ? 

Indépendance veut dire posséder un espace vital qui est le sien, qui est régi par lui, qui est sous son contrôle et je dirai même sous sa domination. Ceci donne à l’homme de l’indépendance, c’est-à-dire que ceci donne à l’homme une capacité de vivre sur un coin de terre qui fait partie de la planète, mais un coin de terre qui lui appartient.  

Autrement dit, l’homme a finalement le sentiment que quelque chose sur cette Terre immense lui appartient et l’homme doit posséder quelque chose, parce que si l’homme ne possède rien dans la vie, c’est qu’il n’a pas réussi à conquérir un peu l'espace matériel de la vie et ceci fait partie de la vie. 

Tous les hommes doivent posséder quelque chose et ceux qui ne veulent pas posséder des choses sont prisonniers d’une illusion profondément spirituelle. C’est naturel que l’homme possède quelque chose. C’est naturel surtout que l’homme possède un peu de terre puisque la terre est effectivement l’élément, la chose la plus près de l’homme puisqu’elle peut lui donner de la vie, elle peut lui donner de la nourriture, elle peut lui donner le calme, elle peut lui donner une certitude d’être chez lui, c’est-à-dire de contrôler un certain environnement. Et pour le psychisme humain, c'est très important. 

C'est pourquoi d'ailleurs, si vous regardez l'histoire, les nations se sont battues pour du territoire, les hommes se sont déchirés pour un coin de terre. 

Pourquoi ? 

Parce que la terre fait partie de la conscience de l’homme, la terre fait partie du besoin de l’homme de s'identifier avec un droit à un peu d’espace planétaire. 

Et si l’homme ne comprend pas ceci, c’est qu’il n'est pas suffisamment conscient, parce que tout homme conscient devra un jour réaliser le besoin de posséder un peu de cette Terre qui appartient à tous les hommes, mais qui doit être fragmentée, divisée d'une façon intelligente afin que tous les hommes aient un peu d’appartenance à leur planète. Et ceci est très bon pour l'esprit, ceci est très bon pour l'émotion, la mentalité. Et ceci, effectivement, est très bon pour la physicalité puisque l’homme, à l'intérieur d'un tel espace, peut se sentir chez lui et faire des choses qu'il ne peut pas faire dans une ville, faire des choses qui lui sont impossibles dans une ville. 

Et c'est là que l’homme vit l’échange étroit avec la nature. Il ne s'agit pas de se casser la tête dans la relation entre l’homme et la nature. La nature, elle est là. L’homme, il est là. Ce que l’homme a besoin de se créer, c'est un environnement suffisamment près de lui, suffisamment personnel pour que naturellement, le mouvement de l’énergie entre la nature et lui se fasse au fur et à mesure que l’homme découvre la nature, au fur et à mesure que l’homme réalise jusqu'à quel point cette nature peut s’imprégner de lui comme lui peut s’imprégner d’elle. 

De sorte que l’homme réalisera, au cours des années, que cette nouvelle prise de conscience en ce qui concerne la possession d'un lopin de terre fait partie du mouvement naturel de l’homme vers la reconquête de son espace vital qu’il a perdu lorsqu'il a commencé à vivre dans une société emmurée, asphaltée, cimentée et dirigée vers la verticale où il se sent de plus en plus comme un oiseau pris dans une cage. 

Donc il ne s'agit pas de critiquer le social, il ne s’agit pas de critiquer la société. Il y a des activités qui doivent être faites en société. Il y a des choses qui doivent être, qui ne peuvent être montées que dans une cité et il y a des choses qui ne peuvent être vécues que dans une cité. Donc la cité, elle a sa place dans la vie de l’homme Mais l'espace vital, territorial, a aussi sa place dans la vie de l’homme Il ne s'agit pas de développer des attitudes moralo-éthiques que nous avons connues pendant la période hippie. 

Il s'agit de ne rien perdre, il s'agit de tout comprendre, il s'agit de bénéficier à la fois de la ville et à la fois de la campagne, il s'agit de pouvoir avoir un pied à la ville quand c’est le temps et un pied à la campagne quand c’est le temps jusqu’au jour où, selon la situation de l’homme, il pourra avoir de temps à autre deux pieds dans la ville et de temps à autre deux pieds dans la campagne. Et s’il est encore plus chanceux, il aura simplement deux pieds dans la campagne et jamais plus il ne mettra les pieds à la ville. Et ceci n'est pas nécessairement un besoin. L’homme aura toujours besoin de travailler à un certain niveau et il faut respecter les sphères où le travail peut lui être de plus en plus bénéfique. 

Il ne s'agit pas pour l’homme de vivre simplement à la campagne et de vivre de racines. Cette période de l’humanité, elle est finie. Il s'agit pour l’homme de retourner à la campagne, de retourner à la terre afin de pouvoir bénéficier d’un calme que la ville ne peut pas lui donner. Et lorsque l’homme aura appris, réalisé, fait ce mouvement, il verra qu'effectivement, il y a dans ce retour un bénéfice qui est vital, un bénéfice qui est naturel et un bénéfice qui peut lui donner la force de retourner à la ville, un bénéfice qui peut lui donner le courage de travailler dans la ville sachant toujours qu'il peut retourner chez lui, parce que lorsque l’homme possède un peu de terre, il est chez lui comme nulle part dans le monde. 

Donc nous ne parlons pas légèrement de ce retour à la campagne, nous en parlons d'une façon intelligente, nous en parlons d'une façon créative, naturelle, sans attitude, sans excitation. Il y a un temps pour chaque chose mais nous devons sentir, réaliser, savoir que ce temps fait partie de la vie de l’homme. 

Et ceux qui, se conscientisant de plus en plus, auront finalement mis la main à la pâte, se seront finalement donnés ce petit coin de terre calme, privilégié, pourront enfin bénéficier d'une vie nouvelle, d’une vie autre, d’une vie différente qui changera leur attitude, qui altérera leur comportement et qui les amènera graduellement, même, à vouloir réorganiser peut-être leur vie de travail, parce que plus l’homme se conscientise, plus il devient créatif et plus cette créativité s’ajuste selon sa conscience, donc plus elle s’ajuste selon les évènements qui sont en relation avec cette conscience. 

Vous ne savez pas ce que vous pouvez demain créativement faire afin de pouvoir vivre parce que vous n’avez pas encore fait les mouvements qui demain vous permettraient de faire des choses qui aujourd’hui vous semblent impossibles. Il n’y a rien d’impossible dans la vie de l’homme et tout ce que l’homme conçoit, tout ce que l’homme projette comme étant bon pour lui, comme étant vital pour lui, il doit avoir suffisamment de volonté et d’intelligence pour finalement se donner ce dont il a toujours rêvé. 

Mais rêver à quelque chose veut dire quoi ? 

Ça veut dire sentir le besoin de quelque chose qui semble loin, qui semble souvent inatteignable et ceci est une illusion, parce que même si l’homme rêve de quelque chose, le fait qu’il en rêve fait déjà partie de ses possibilités. Donc c’est à lui d’agir, de trouver ou de découvrir la volonté et l’intelligence nécessaires pour amener à terme ses rêves, afin que ses rêves deviennent des réalités et que lui, finalement, commence à vivre.

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