2 juin 2023

C. 102B CHOIX

 Pourquoi l’homme vit-il l’impression de ne pas avoir de choix ? Pourquoi subit-il une vie à l'intérieur de laquelle il souffre cette impression pendant des années, des années, voire des générations ? 

Parce que l’homme n'a pas suffisamment conscience qu'il est le centre d'une puissance interne non manifestée, il n'a pas conscience qu'il est le centre interne d'un pouvoir non manifesté. Il n'a simplement conscience que d'une faculté, plus ou moins développée, de lui-même. Et à cause de ceci, l’homme peut vivre toute une vie avec l'illusion qu'il n'a pas de choix, et cette illusion est renforcée par toutes sortes d'événements, de mécanismes dans sa vie, à travers sa conscience, qui renforcent cette illusion sans fin et qui forcent l'individu à connaître une existence piteuse, une existence qui n'est pas à la hauteur de sa réalité, qui ne touche pas du doigt le début de sa réelle destinée. 

Si l’homme vit l’illusion de ne pas avoir de choix, c’est qu’il est lié à des forces psychiques en lui qui sont responsables pour une certaine perte d'énergie, pour une certaine perte de forces créatives dont il est techniquement responsable. Et nous disons techniquement responsable parce qu'il existe aujourd'hui, sur le plan matériel, suffisamment de sciences de l’homme pour que ce dernier réalise la nature invertie de sa conscience.

Nous savons aujourd'hui que l’homme vit une conscience invertie, qu’il ne vit pas une conscience par rapport à lui-même mais qu'il vit une conscience par rapport au monde ou par rapport à des forces occultes en lui. Et c’est justement pour cette raison que l’homme a l'impression de ne pas avoir de choix. Mais cette terrible illusion fait partie de l'inconscience involutive, elle fait partie de la mort dans l’homme, elle fait partie de la vie terne de l’homme, elle fait partie de la mascarade des forces à travers son mental. Mais c'est à l’homme de regarder, c’est à l’homme de ne pas trembler, c'est à l’homme de transmuter ce qui, en lui, est infirme ou infirmé par ses perceptions, pour finalement en arriver à prendre conscience qu'il est effectivement le centre réel de sa propre puissance.

L'homme ne peut pas mettre dans les mains de la vie planétaire, ou dans les mains des forces psychiques en lui, sa destinée. Cette illusion involutive fut à la source de toutes les souffrances de l'humanité, elle fut à la source de la perte de la conscience de l’homme, de la perte de sa volonté, de la diminution constante et graduelle de son intelligence créative, de la perversion totale de son être, de la dépersonnalisation de sa réalité. L'homme est un être. Ceci veut dire que l’homme est un tout, ceci veut dire que l’homme est ou doit être étrangement près de lui-même. 

Mais près de lui-même, ça veut dire quoi ? 

Ça veut dire loin de tout ce qui le fait souffrir. Être près de soi-même, c'est être loin de tout ce qui nous fait souffrir. L'Homme n'est pas un masochiste, mais si l’homme veut souffrir pour Dieu, ou si l’homme veut souffrir pour des valeurs quelconques qui ne sont pas près de lui, ceci fait partie de ses propres illusions, ceci fait partie de sa propre expérience. Mais l’homme nouveau ira au-delà de ses illusions, l’homme nouveau ira au-delà de la programmation psychologique ou psychique de son moi, il renversera l'échelle des valeurs de vie qui ont constitué, par le passé, la somme abominable des souffrances de l'humanité. 

L'homme n'est pas sur la Terre pour souffrir, il est sur la Terre pour évoluer. Que la souffrance fasse partie de cette évolution, c'est un fait accepté dans la perspective de l'involution, pendant cette période où l’homme ne savait pas, pendant cette période où l’homme ne pouvait pas savoir parce que l’homme n'avait pas déclaré qu'il savait. Mais à partir du moment, au cours de l’involution, où l’homme, l’individu, identique à sa réalité, pourra déclarer qu'il sait et fonder cette déclaration sur une conscience parfaitement éveillée de sa propre réalité universelle, il n’y aura plus de place, dans la vie de l’homme, pour la souffrance, donc il n'y aura plus de place dans la vie de l’homme pour l'expression banale qu’il n'a pas de choix. 

L’homme lui-même est un choix. L'homme lui-même est le meilleur des choix, donc l’homme lui-même devra un jour créer tous ses choix. Il devra un jour en arriver à protéger parfaitement tous les aspects de sa vie, de sa conscience. Il devra un jour être capable, à cause de sa puissance interne, de faire face à tout ce qui cherche à nuire à l'harmonie et à l'équilibre parfait de sa conscience. Ceci fait partie de l'évolution, ceci fait partie de la progression de l’homme vers l’unité de sa personne afin de l’amener à une qualité de vie qui coïncide parfaitement avec ce que tous les Hommes, à l’intérieur d’eux-mêmes, espèrent un jour réaliser, c'est-à-dire la joie de vivre, la paix dans la vie. 

Si l’homme regarde ces aspects de la vie qui l’amènent à croire qu'il n'a pas de choix, il verra que ce qui sous-tend cette impression, quelque part en lui-même, c'est une faille dans son mental, c'est une illusion dans son mental qui naturellement créera une diminution dans sa volonté. Vous direz : 

Mais comment pouvons-nous percevoir une faille dans le mental, si nous sommes aveugles ?

Et je vous répondrai: la faille, dans le mental de l’homme, fait partie de la mentalité de l’homme. Lorsque l’homme changera sa mentalité, sa faille disparaîtra. Et sa mentalité changera dans la mesure où il aura réalisé jusqu'à quel point, dans la vie, il est demeuré passif face à son bien-être, passif face à sa joie de vivre, passif face à sa paix. 

Si l’homme veut laisser couler entre ses doigts sa paix, son bien-être, sa joie de vivre, nul ne peut le lui reprocher. Mais de l'autre côté, si l’homme veut réellement, dans la vie, s’appointer maître de sa propre destinée, personne non plus ne peut le lui reprocher. Mais si on le lui reproche et que, pour des raisons de mémoire et que, pour des raisons involutives, il devient passif face à lui-même, ceci fait partie de la faille dans son mental. Déjà l’homme institue, sur le plan matériel, l'instruction de la vie pour l’homme. 

Donc, si déjà il existe sur la Terre une science de l’homme pour l’homme, une science de l’homme pour la vie de l’homme, une science de la vie pour le mental de l’homme, une science de l’énergie pour la compréhension de l'esprit de l’homme, une science de l'esprit pour la compréhension de l'intelligence de l’homme.

À quoi sert cette science, une fois descendue, si l’homme ne s'en sert pas, si l’homme ne la réalise pas ? 

Elle servira à ceux qui ont la capacité de s’en servir. On ne peut pas amener le cheval à boire mais on peut l’amener à la rivière. Donc tous les hommes qui vivent l’illusion de ne pas avoir de choix sont des hommes qui ont besoin, un jour ou l'autre, de sentir suffisamment de pression dans la mesure où ils deviendront conscients de l’irréalité de leurs consciences. Ce sont des hommes qui auront besoin, un jour, de reconnaître par la force des choses que s'ils ne contrôlent pas la vie, c'est la vie qui les contrôlera.

S'ils ne sont pas capables d'extraire d’eux-mêmes ce dont ils ont besoin dans la vie, ils seront obligés de vivre de pauvres vies. La pauvreté est anti-Homme, la pauvreté à tous les niveaux, autant sur le plan matériel que sur le plan émotif, que sur le plan mental, la pauvreté est anti-Homme. Donc l’homme qui est pauvre, à un niveau ou à un autre, n'a pas reconnu en lui la nécessité de transmuter ses aberrations, de transmuter ses illusions et de dépasser son impuissance congénitale. 

Ne pas avoir de choix n'a plus de sens pour l’homme nouveau. Pourquoi ? 

Parce que l’Homme nouveau commence à comprendre et à réaliser que la vie est un système à l'intérieur duquel l’être humain planétaire, involutif, est manipulé, assimilé. Donc si la vie est un système à l'intérieur duquel l’homme est assimilé et manipulé, cette vie n’est pas réelle, elle est existentielle. Ne pas avoir de choix à l’intérieur de sa vie est une illusion, donc c’est à l’homme d’aller au-delà de cette fraternisation avec le mensonge face à lui-même pour extraire de la conscience, de sa conscience, du fond de lui-même, les énergies nécessaires pour se donner une vie de son propre choix. 

S’il rationalise, pour une raison ou une autre, tel choix ou tel choix qui va à l’encontre de son bien-être, ceci fait partie de son expérience, personne ne peut rien pour lui car personne ne peut rien pour l’homme. Ce n'est que l’homme lui-même qui peut pour lui-même faire tout ce dont il a besoin afin de sortir de la survie émotive, mentale et matérielle de la vie et entrer dans la vie réelle libre et librement.

Ne pas avoir de choix est une forme de pensée qui fait de l’homme un être un peu au-dessus du règne animal. Ne pas avoir de choix est une condition de la vie perçue philosophiquement par l’homme pour lui donner l’impression que la vie est ainsi. Et ce n'est pas réel. La vie n'est pas ainsi. La vie, elle est construite d’une certaine façon parce que la conscience de l’homme est faite d'une certaine manière. La vie n'est pas garante de l’homme, c’est l’homme qui doit être garant de sa propre vie. Et lorsque l’homme aura compris ceci, il aura compris finalement que la nature de sa conscience est indépendante de la façon dont est vécue la vie par les Hommes de la Terre, et que sa vie, la réalité de sa vie, ne dépend que de lui-même. 

Il est facile pour l’homme d'invoquer, de rationaliser toutes sortes de raisons pour lesquelles il n'a pas de choix. Mais l’homme ne doit pas perdre de vue qu’avec le temps, il peut diriger toute l'énergie de sa vie dans une direction qui éventuellement le mènera vers le delta qui fait la connexion entre le fleuve et l’océan. 

L'homme doit réaliser, quelque part au cours de son expérience, au cours de son évolution, que ne pas avoir de choix est équivalent à fermer la boutique, que ne pas avoir de choix est équivalent à être dominé, autant par le pouvoir temporel, que par le pouvoir spirituel, que par le pouvoir psychique ou occulte, que ne pas avoir de choix est un mensonge que l'on se conte soi-même parce que nous sommes nous-mêmes faibles, affaiblis, sans volonté, sans intelligence, autrement dit des êtres perdus, des êtres du quatrième âge, des fantômes humains. 

L’homme a peur de penser pour lui-même parce qu'il a peur d'être seul, il a peur d'être rejeté, mais cette peur d'être rejeté c'est le bluff collectif contre sa personnalité, contre sa personne, contre son être. L'homme est un être d'esprit, l’homme n'est pas simplement une composition psychologique à la mesure d’une conscience collective, il est un être autonome, il est un être intégral en potentiel, il est un être capable de survivre au-delà des limitations imposées par la mort ancestrale de la conscience collective. 

Il est évident que l’Homme nouveau, que le nouveau modèle d'évolution, découvrira que l’homme, que l’être, a un choix, que l’homme a tous les choix, que l’homme a tellement de choix que, quelle que soit sa condition de vie sur le plan matériel, il peut sortir d'une condition pour entrer dans une autre selon sa capacité de voir où se situe son bien-être, sa paix, son équilibre. 

Mais tant que la conscience de l’homme ne se sera pas suffisamment transformée, il sera difficile à l'ego de prendre conscience qu'il est plus grand que ce qu'il est. Il sera difficile à réaliser qu'il existe en tout homme un petit homme, et que c'est le petit homme qui domine l’homme. Avec l'évolution, ce sera l’homme intégral qui détruira le petit homme et qui créera ses choix, qui établira ses choix et qui ne vivra plus dans l'illusion, imprimée sur la conscience mentale du petit homme, qu’il n'a pas de choix.

Cette réalisation sera pour l’être humain une très grande réalisation, parce que de tout temps l’homme a joué du coude avec la société, de tout temps l’homme s'est accolé à la conscience sociale afin d’aller chercher la chaleur humaine, collective, qui a fait de lui un être sans volonté, sans intelligence réelle et créative, sans personne, sans identité. 

Et plus le monde avance, plus la civilisation se développe, plus cette tendance s'accentue, et plus l’homme perd son identité, plus il s'éloigne de sa réalité et plus il verra demain qu'il n'a pas de choix. Et ceux qui connaîtront cette situation où l’homme n'a pas de choix se verront rapidement dépérir parce que la société, le corps social, les forces ambiantes astralisées de l’involution saperont toutes ses énergies au profit d’une entité fantomatique qu'on appelle la conscience collective. 

L'homme n'a pas de choix dans la mesure où il est mesmérisé par des formes pensées qui contrôlent son énergie. Il n'a pas de choix dans la mesure où il est hypnotisé par des parties de lui-même qu'il devra éventuellement transformer, transmuter, pour que cesse cette domination sur sa vie. Donc pour que l’homme en arrive un jour à reconnaître qu’il a le choix, il lui faudra devenir extrêmement intelligent, extrêmement lucide, c'est-à-dire au-dessus de toute la bouffonnerie psychologique de son ego. 

Il existe dans tout être humain une porte, quelque menue soit-elle, sur une volonté intégrale. Mais la clé qui ouvre cette porte, elle est enfouie dans les attitudes mentales de l’homme, et c’est pour cette raison que l’homme vit toujours de l’impression de ne pas avoir de choix dans la vie. Ce sont ces attitudes qui le sclérosent, ce sont ces attitudes qui l’infirment et qui l’amènent à rationaliser de toutes les façons possibles et imaginables pour ne pas oser pénétrer dans cette porte. Et l’homme se plaint, il se plaint de sa vie. Qu’il se plaigne des lois involutives de la vie, c'est une chose, mais à partir du moment où il existe dans le monde une science du mental de l’homme, il ne peut plus plaindre l'involution, il ne peut que se plaindre lui-même parce que, déjà, des Hommes ont traversé cette porte, l’ont rendue publique à l’humanité et ont démontré à l’homme qu'effectivement, il a le choix. 

Plus l’homme brisera les chaînes de son involution, plus il réalisera qu’il a de choix dans la vie, plus il réalisera que le choix est l'expression de sa capacité de transcender ses chaînes et d’élever sa conscience au-delà de ce qui lui est imposé psychologiquement dans le mental par des formes-pensées qui continuent à demeurer le produit de sa mémoire. 

Avoir du choix, sur le plan absolu, relève de la conscience de l’homme. Avoir du choix est un fait absolu qui fait partie de la conscience de l’homme. Il est évident qu’au fur et à mesure où la conscience de l’homme s'élèvera, se développera, le choix de l’homme grandira sur le plan matériel et la vie deviendra de plus en plus vaste, parce que l’homme dépassera les barrières psychologiques et psychiques de son moi pour en arriver, un jour, à établir un terminal d’énergie sur le plan matériel qui lui donnera accès à toutes les dimensions voulues d'expériences pour le bénéfice de sa fusion. 

Mais si l’homme qui se conscientise n'apprend pas à reconnaître à un niveau ou à une échelle inférieure qu’il a le choix, comment voulez-vous qu'il reconnaisse qu'il a le choix à une échelle supérieure de son évolution ? 

L'expérience quotidienne de l’homme est un champ de force à l'intérieur duquel il doit se débattre, lutter, pour arracher à la vie les conditions qu'elle lui a imposée par programmation. C'est au fur et à mesure où il prendra de l'expérience dans la manipulation de ses énergies et dans l'extraction de sa conscience de plus en plus sensible des forces qui font partie de lui-même, qu'il pourra réaliser jusqu'à quel point il a de choix dans la vie, et qu’il pourra aussi mesurer précisément ce qu'il peut faire, et qu’il pourra prendre conscience jusqu'à quel point il peut aller pour transposer dans une autre réalité sa condition humaine. 

Avoir le choix veut dire se libérer karmiquement des forces psychiques imposées par l'involution. Avoir du choix, ou le choix, veut dire se séparer des lois d’attribution de la mémoire qui contribuent à l'empoisonnement de la vie et au maintien sur le plan matériel de la domination des forces astrales contre l’homme. Avoir du choix veut dire être capable, dans la vie du mortel, de transmuter les conditions imposées par l'incarnation et de se donner en tant qu’être noble, en tant qu'être conscient, la capacité d'auto-diriger sa propre destinée. Avoir le choix veut dire aussi ne jamais sentir qu'on est forcé de vivre quoi que ce soit, mais qu’on vit quoi que ce soit en fonction et par rapport à ce que l'on veut, en fonction et par rapport à sa propre intelligence, en fonction et par rapport à sa propre volonté.  

La relation entre l'intelligence et la volonté, vis-à-vis du choix, est une relation étroite qui ne doit pas être perdue de vue, parce que le choix, ou plutôt l'absence de choix, dans la vie de l’homme est proportionnelle à l'absence de cette même volonté et de cette même intelligence. Au cours de l'évolution, l’homme nouveau découvrira la puissance de sa volonté, l'intégralité de son intelligence, et naturellement il en résultera une vision de son choix, une capacité de créer des choix au lieu de subir des conditions de vie qui font de lui un être inférieur, un être secondaire, un être humain au lieu d'un homme. 

Pour que l'être involutif en arrive à reconnaître, un jour, qu’il a le choix dans toutes les catégories de son expérience, il lui faudra prendre conscience qu’il est un être dont le seul point de référence absolu est la conscience de lui-même fondée sur la volonté et l’intelligence, deux principes catégoriquement unis à sa conscience universelle et faisant le pont avec sa conscience humaine. 

Pour que l’homme en arrive à pouvoir exercer le droit d'être à la mesure où il veut dans la vie, il faut qu'il ait suffisamment de force pour supporter le temps nécessaire à la déréglementation de sa programmation psychique. Et ceci fait partie de l'ascendance de l’homme au-delà des impositions astrologiques imposées par les forces cosmiques sur sa personne humaine. 

Plus l’homme évoluera, plus il se libérera, plus il connaîtra la lutte contre ce qui est systématiquement opposé à sa liberté, et plus il en arrivera éventuellement à se donner le mode de vie qui convient à sa nature, sa sensibilité, et à sa créativité. Mais il lui faudra être lucide, c'est-à-dire capable de regarder la vie en face et la disséquer comme il se doit afin de lui redonner un nouveau visage, un visage à la mesure de ce que lui a besoin afin de vivre sainement. 

La vie sera un combat pour l’homme tant qu’il n’aura pas compris le jeu de la vie. Tant qu'il n'aura pas compris que la vie involutive est un processus d’astralisation de son mental, elle sera pour lui une mine d’expériences, mais elle devra aussi devenir une mine diamantaire à l'intérieur de laquelle il pourra se plonger pour y retrouver les éléments nécessaires à la conduite d'une vie véritable, à la conduite d'une vie qui ne s'impose plus à lui, mais que, lui, impose à sa condition. 

L'être qui ne comprend pas qu'il a le choix ne peut pas comprendre qu'il peut les créer, les conditions de sa vie. Et il est obligé de vivre en sursis, il est obligé de vivre par rapport à, et une telle vie ne fait pas partie de la réalité humaine, elle ne fait pas partie de l'évolution de l’homme, elle fait partie de l'involution, de l’irréalité, de la mort, même si à l'intérieur d'une telle vie il peut y avoir, de temps à autre, des moments de bonheur. 

Lorsque l’homme nouveau aura réalisé que le choix doit être créé par lui, il aura compris jusqu'à quel point il a vécu des années sous l'empire de la domination, et aussi jusqu’à quel point il fut aveuglé par lui-même. Ce n'est qu'au cours de l'évolution qu'il comprendra que la relation entre la vie et lui-même est une relation basée sur le principe de la priorité, et cette priorité elle doit être la sienne et non celle de la vie. 

Les hommes de l’involution ont mystifié la vie, ils ont poétisé sur la vie, ils ont fait de la philosophie sur la vie, ils l'ont même occultifié, la vie, et c’est pour cette raison d'ailleurs que la vie est devenue plus puissante qu’eux, parce qu'ils ont fait de la vie la maîtresse de la condition de l’homme, alors que l’homme nouveau fera de la vie sa servante, alors que l’homme nouveau fera de la vie le médium à travers lequel lui-même, en tant qu’être intégré, pourra s'épanouir au lieu de s'évanouir. 

Pour que l’homme en arrive à vivre à la hauteur de sa condition nouvelle, il lui faudra lutter pour comprendre les mécanismes de la vie. Ceci est normal parce que la vie est un trucage, la vie est un mensonge, la vie est une programmation. Lorsqu'il aura suffisamment déconditionné son existence et qu’il se sera donné graduellement de devenir de plus en plus le maître de sa condition, il pourra, à ce moment-là, comprendre que ce que les hommes devaient, au cours de l'involution, savoir, c’était que l’homme est un maître de la vie, et non pas un serviteur de la vie. 

Et il y a des millions de façons, pour l’homme, d'être serviteur de la vie. Il y a des millions de façons, pour l’homme, d'avoir ou de vivre dans l’impression, dans l'illusion qu'il vit. Mais il n'y a qu'une façon pour l’homme réellement de vivre, c'est d'en arriver à la mater. Et lorsque l’homme pourra mater la vie, il le saura parce que lorsque l'on dompte un lion, on est maître d'une force, on est maître d'une puissance. 

L’Homme nouveau découvrira profondément en lui-même qu’il a le choix. Mais pour en arriver à cette étape, à ce stage de sa vie, il aura eu à lutter énormément contre toutes les formes d’illusions possibles cherchant à le cerner, cherchant à l'englober, cherchant à lui faire rationaliser telle ou telle condition de son existence. S’il est suffisamment lucide, suffisamment fort, suffisamment intégré, il verra à travers ces jeux et il découvrira qu’effectivement, le choix dans la vie ne peut naître que de lui-même. 

Il ne faut pas confondre le choix avec les décisions. Un choix est toujours absolu alors qu'une décision peut être relative. Le choix demande que l’homme passe d’une étape de vie à une autre alors qu'une décision est simplement le tremplin pour le passage d'une expérience à une autre, qui peut être bonne ou qui peut être mauvaise, alors qu’un choix, lorsque nous le créons, dans le sens de la conscience nouvelle de l’homme, sera toujours pour lui l'expression d'une nouvelle vie, d’une nouvelle dimension de vie. 

C'est pourquoi l’homme nouveau créera des choix. Et les choix feront partie de la créativité de son mental, les choix feront partie de la réorganisation systématique de son mode de vie antérieur pour en arriver à perfectionner constamment ce mode de vie, ce qui l’amènera éventuellement à une vie douce, simple, parfaite, harmonieuse, à l'intérieur de laquelle il sentira sa propre force, sa propre capacité de toujours être devant l'événementiel et jamais plus après. 

L'Homme nouveau ne pourra plus subir la vie parce qu'il y aura en lui tellement de puissance créative que la vie deviendra un jeu d’enfant, un jeu simple, un jeu complètement libre de la complexité d'antan. L’Homme nouveau ne pourra plus connaître la complexité de la vie. Ce sera pour lui un phénomène passé, ce sera pour lui une ancienne mémoire. Tout pour lui dans l'avenir sera simple, facile, parce qu'il n'approchera plus la vie de la façon dont il le fit par le passé. Il vivra la vie à la pointe de sa volonté et contre le tableau de son intelligence créative. Il ne pourra plus se permettre de la subir parce qu'il souffrirait trop. Donc il sera obligé de constamment de la mater et il deviendra un dompteur de lions, il deviendra le dompteur de la vie et la vie se pliera à ses genoux parce que l’homme sera grand et la vie sa servante. 

Donc réaliser que l’homme a le choix, que l’homme doit créer ses choix, n’est pas seulement une invitation à une forme philosophique et optimiste de la vie, mais l’invitation à une lutte contre la vie ancestrale de l’homme, contre la vie involutive et ses mécanismes, contre ses pièges, contre toute la déformation psychologique de la mémoire humaine affectant le conscient et l'inconscient de l’homme, l’amenant à vivre sur le plan de la personnalité au lieu de la personne, éliminant de lui toute identité pour le plonger dans le marasme de l’inconscience, du sommeil, de la mort. 

Découvrir que la vie doit être matée, non pas simplement est-ce un aspect intéressant de l'évolution, mais ça fait partie intégralement de la science de la vie, du pouvoir de l’homme sur la vie et de la domination des forces psychiques et occultes dans la conscience humaine qui, par le passé, lui servirent d'expérience et qui, demain, seront un affront à son intelligence et à sa volonté. 

L’Homme nouveau tirera profit de toutes les embûches, de toutes les limitations, de tout le conditionnement qui lui fut imposé pendant la période involutive de sa vie. Et il sortira vainqueur de sa prison, il sortira vainqueur de sa souffrance. Il comprendra, un jour, qu’il n'y a pas de limite dans l’homme, que c'est l’homme lui-même qui se les impose parce qu'il n'a pas reconnu qu'il est Homme. Il a simplement perçu, depuis longtemps, qu’il était un être humain, alors qu’un être humain ne représente que l'aspect involutif d'une totalité en évolution et que l’homme représente l'aspect évolutif d’une infinité en manifestation. 

Mais savoir une chose et la reconnaître en tant que connaissance sont deux aspects différents de la conscience. Savoir une chose est toujours intégral. Connaître une chose parce qu'elle fait partie d'une certaine connaissance, est relativement bien ou relativement mal. 

L'homme doit savoir qu'il a un choix. Il doit en arriver à le savoir et il en arrivera à le savoir lorsqu'il aura plongé profondément ses mains dans le trou de la vie où se faufilent les vipères, c'est-à-dire les mensonges de toutes sortes qui conditionnent sa personnalité, qui aveuglent son regard, et qui lui donnent une chance, toujours une dernière chance, de rationaliser l'inévitable, la mort. 

 

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