Bien que la pensée soit pour l’être humain un point de référence personnel vis-à-vis de sa conscience, l’homme conscient, l’homme en évolution, qui a déjà pris connaissance du monde des lois de la pensée, peut s’interroger sur l’origine de la pensée et développer, à partir de cette étude, une conscience très avancée de la nature du mental.
D’où vient la pensée ?
Nous l’avons déjà dit, la pensée vient du plan mental supérieur de l’homme. Donc elle est issue à partir du contact qui existe entre le double et l’ego. Mais en-deçà de cette conclusion définitive, il est bon de faire une étude particulière sur le monde mental, sur le monde de la pensée, afin de comprendre les subtilités du monde mental et bénéficier égoïquement de la relation qui existe entre la pensée et l’ego.
La pensée en elle-même n’a d’origine, chez l’homme, qu’en fonction d’un besoin de créer dans sa conscience un mouvement dynamique et créatif. Naturellement, la pensée chez l’être humain n’est pas suffisamment développée sur le plan universel pour permettre à l’homme, universellement, d’en bénéficier dans sa qualité créative.
Par contre, chez l’être humain en évolution, chez l’homme dont le centre mental a déjà été élevé, c’est-à-dire ajusté à une constante de plus en plus créative, nous découvrons qu’avec le temps, avec l’évolution, avec la transmutation de l’être, la pensée et son origine deviennent de plus en plus représentatives de la qualité de la conscience de l’homme. Autrement dit, plus l’homme évolue, plus sa conscience se transforme par rapport à la pensée et plus la pensée transforme sa conscience.
Mais l’ego a de la difficulté à se laisser transpercer par l’énergie créative du mental, donc il a de la difficulté à laisser passer dans le mental des pensées qui puissent lui servir, il a tendance à se servir des pensées. Et la différence entre ces deux modes de perception est fondamentale. L’ego doit en arriver à se laisser percer par des pensées afin de pouvoir s’habituer à la rigueur créative de la pensée universelle. Pour ce, il doit apprendre à vivre ses pensées sans s’y attacher émotivement. Il doit apprendre à les vivre, à les filtrer de façon à ce qu’elles deviennent une avec lui et non pas simplement de façon à ce qu’elles deviennent pour lui une façon d’étudier le monde.
Si l’ego se sert de ses pensées, autrement dit s’il apprend graduellement à pénétrer le monde mental de façon créative, c’est-à-dire sans réflexion, il réalisera que le monde de la pensée est parfaitement ajusté à l’équilibre vibratoire de ses centres, donc qu’il est parfaitement ajusté au développement potentiel de sa créativité.
Se laissant pénétrer par la pensée, s’habituant à pouvoir la vivre et la manifester de façon créative, l’homme peut en arriver avec le temps à découvrir, dans le mode créatif du mental, des pensées qui sont d’elles-mêmes suffisamment créatives pour le libérer complètement à long terme de la survie, c’est-à-dire de la difficile activité terrestre de vivre dans une civilisation qui ne convient pas parfaitement à son intelligence supérieure.
Pour que l’homme découvre dans le monde mental la destinée créative de sa pensée, pour qu’il découvre dans la pensée l’enlignement créatif de sa conscience, il doit s’habituer à pénétrer le monde mental sans s’y attacher. S’il s’habitue à pénétrer le monde mental sans s’y attacher, il découvrira que ce monde, ce plan de vie qui fait partie de sa conscience, est ultimement enligné à la destinée ou avec la destinée de sa propre conscience et que ce monde constitue pour lui, en tant qu’individu, le plus grand bien, le plus grand bien-être et inévitablement le représentant en potentiel d’une très grande paix d’esprit.
Mais l’ego est difficilement pénétrable par la conscience créative parce qu’il est habitué, en tant que penseur, à développer la pensée selon une dynamique qui convient naturellement et parfaitement à sa conscience involutive, c’est-à-dire qui convient à une conscience insécurisée par le passé, donc insécure face à l’avenir. Nous pouvons très bien réaliser philosophiquement que la pensée vient d’un autre plan, qu’elle vient du double, mais il nous est difficile de comprendre que son origine est à la fois le produit de sa nature et aussi le produit de sa finalité.
Autrement dit, la pensée en elle-même est totale si elle est créative. Elle est totale dans son point d’origine et elle est totale aussi dans sa manifestation, dans son mouvement, de sorte que c’est elle naturellement qui crée le lien, l’unité entre l’ego et l’origine cosmique de la conscience humaine. Pour que l’homme apprécie l’origine de sa pensée, pour qu’il puisse en venir à terme avec elle, c’est-à-dire pour qu’il puisse en arriver à vivre de l’unité de sa conscience, il lui faut apprendre à reconnaître dans le monde mental que toute forme de pensée constitue un test à l’émotivité naturelle de sa conscience planétaire.
À partir du moment où l’homme réalise que toute forme-pensée constitue ce test de la conscience planétaire, il passe du plan mental inférieur de la pensée au plan supérieur et mental de la pensée. Donc il en arrive finalement à bénéficier de l’énergie créative de la pensée et ne se soucie plus des formes qu’elle utilise pour ajuster l’ego émotivement et mentalement. C’est à partir de ce moment que l’homme peut commencer à mettre le doigt sur une capacité infinie et créative de la pensée qui lui donne accès à un état d’esprit où la sérénité, le calme et la sécurité totale coexistent.
Mais pour qu’il puisse prendre conscience de ceci, pour qu’il puisse réaliser ces trois états d’être qui, dans le fond, forment une unité totale d’expérience mentale, il faut que l’homme prenne conscience que la pensée en elle-même ne sert qu’à exciter la partie mentale inférieure de son ego, c’est-à-dire son émotion et son intellect. À partir du moment où il a réalisé ceci et réellement compris ceci, il peut disposer de la forme mentale de la pensée et ne vivre que de l’énergie créative.
Quelle est la différence entre les deux ?
Eh bien, la forme mentale de la pensée est son aspect psychologique alors que son aspect créatif, vibratoire, représente le mouvement direct de l’énergie entre le double et l’ego sans le support nécessaire de la forme. Lorsque l’homme a besoin d’être créatif, il le devient instantanément dans la mesure où il n’a plus à se fier à la forme de la pensée pour sécuriser émotivement l’ego. Ceci est un tour de force chez l’homme parce qu’il constitue un dérèglement total de sa conscience psychologique, c’est-à-dire que c’est une façon à l’être de cesser d’être existentiel pour devenir créatif, donc c’est une façon à l’être de devenir totalement transparent, c’est-à-dire capable de supporter le mouvement subtil de l’énergie sans s’attacher à la forme.
Que la forme serve à l’ego pour l’orientation psychologique de son moi, c’est une chose. Mais que la forme devienne pour l’ego un aspect directionnel de sa conscience, ceci peut être dangereux parce que l’énergie créative travaille toujours sur les centres de l’homme et elle cherche constamment à perfectionner l’émotion dans le mental afin de créer le canal qui éventuellement lui servira de moyen, de médium de transport entre le plan supérieur du mental et l’ego.
Donc, dans la genèse de la pensée, il existe deux voies : il existe la voie universelle dirigée par le double en fonction de ce qu’il sait de la vie de l’homme, et il existe aussi la voix réceptive, planétaire, particulière à la conscience égoïque, qui permet à l’ego de s’enligner un peu sur l’évolution naturelle de sa conscience planétaire. Dans les deux cas, il doit se faire avec le temps une fusion, une unité, c’est-à-dire une alliance qui caractérise le mouvement universel de l’énergie sans qu’il ait besoin, pour se manifester subjectivement, de la correspondance de l’ego.
Pour que l’énergie créative du mental devienne réellement fluide et limpide chez l’homme, l’ego doit apprendre à se retirer du besoin de la forme, du besoin du soutien de la forme en ce qui concerne le mouvement créatif de sa conscience. C’est ici que le tour de force devient un aspect irrévocablement transformationnel et que l’ego, avec le temps, en arrive à réaliser qu’effectivement la pensée en elle-même est à la fois un soutien et une force, et qu’elle n’a pas besoin d’être égoïquement manipulée, c’est-à-dire assise sur le plan égocentrique de la conscience mentale inférieure pour avoir une valeur quelconque.
L’involution a donné à la pensée de l’homme une caractéristique involutive planétaire, c’est-à-dire a donné à cette énergie une qualité personnelle, une qualité réflective, donc une qualité subjective. L’évolution donnera à l’homme une qualité nouvelle à la pensée, c’est-à-dire qu’elle deviendra de plus en plus simplement un aspect créatif et non plus une réflexion créative.
La différence entre un aspect créatif et la réflexion créative est très importante parce que l’aspect créatif de la pensée est ultimement lié avec la dynamique ou à la dynamique créative et cosmique de l’énergie qui sous-tend le lien entre l’homme et le double. Alors que la qualité créative de la pensée est une façon mentale à l’homme de percevoir cet aspect à travers la forme.
Et dès que l’homme se crée un intérêt quelconque pour la forme de la pensée, il perd contact ultimement avec le mouvement créatif, universel de l’énergie, donc il perd contact avec l’intelligence créative du moi, donc il perd contact avec le double, c’est-à-dire qu’il se divise, il se fragmente en tant qu’ego et poursuit sa vie mentale sur un plan qui est inférieur à ce qu’il pourrait connaître.
Il est de toute évidence à l’homme ou chez l’homme nouveau que l’intégration du mental, c’est-à-dire le développement cosmique de l’énergie créative en relation avec la conscience égoïque, doit faire partie d’une évolution graduelle, c’est-à-dire d’une évolution à laquelle l’ego appartiendra, dans la mesure où il sera capable de disparaître sur le plan psychologique de la forme pour réapparaître sur le plan créatif de l’énergie.
La forme est encore très puissante dans la conscience de l’homme. Elle constitue encore un point de repère pour l’ego. Elle est encore une façon à l’ego de mesurer, elle est encore une façon à l’ego de prendre conscience occultement de la nature de son mental. Mais viendra le temps au cours de l’évolution où cette forme, c’est-à-dire ce besoin égoïque de mesurer la valeur réflective de sa pensée, sera transformée en une autre perception créative de l’énergie, libérant l’ego du fardeau de penser et lui permettant finalement de bénéficier d’une alliance créative entre le double et lui-même, c’est-à-dire d’une façon créative d’interpréter instantanément dans l’action ou la parole ce que l’énergie en elle-même, au-delà de la forme, constitue pour lui de créatif.
D’où vient la pensée ?
La pensée vient de plusieurs plans. Elle vient de plusieurs plans parce que l’homme est une mesure de plusieurs plans, c’est-à-dire que la pensée en elle-même constitue pour l’homme les différents paliers de sa conscience. Mais ultimement, elle vient d’un plan universel, c’est-à-dire elle vient d’un monde où la mentalité, c’est-à-dire l’esprit, est de connivence avec l’ego sans que l’ego s’en rende compte. Mais l’ego doit se rendre compte de la connivence entre lui-même et l’esprit, c’est-à-dire que l’ego doit en arriver à pouvoir facilement interpréter le mouvement de l’esprit à travers la forme-pensée afin de se libérer de la réflexion de la forme et de ne laisser en lui-même que la vibration.
À partir du moment où l’homme ne vivra que de la vibration de la forme, il bénéficiera de l’énergie, et la totalité de ses centres sera maintenue en équilibre à cause de l’universalité créative de cette même énergie. Mais pour que l’homme comprenne de façon précise le rôle de la pensée dans son mental, il doit apprendre à corriger la tendance naturelle à intervenir dans le processus psychologique de sa mentation, c’est-à-dire qu’il doit apprendre à observer la pensée sans être impliqué. Il doit apprendre à voir la pensée passer dans le mental de sa conscience sans être impliqué et pour ce, il doit le faire d’une façon créative, c’est-à-dire d’une façon qui ne nécessite pas chez lui un arrêt, c’est-à-dire une forme quelconque de méditation, mais simplement une prise de conscience.
Si l’homme commence à méditer sur le monde mental, il n’arrêtera plus, parce que le monde mental en lui-même est infini et la qualité psychologique du moi invoque naturellement des aspects astraux du mental, c’est-à-dire que la qualité naturelle du moi fait participer l’homme à des reflets de conscience astrale dont il doit être libre s’il veut participer créativement à une pensée qui ne s’éteint pas, c’est-à-dire à une pensée qui n’a pas besoin de s’arrêter pour être en arrêt, c’est-à-dire pour être sans impact sur l’ego.
L’ego devrait être capable de vivre une pensée d’une façon tellement libérée qu’il n’aurait pas besoin de forcer sur lui-même une méthode méditative pour arrêter le phénomène de la pensée. Et tant que l’homme n’en sera pas arrivé à cette constatation, tant qu’il sera obligé d’utiliser des méthodes pour vivre sa pensée d’une façon plus dégagée, il sera obligé de maintenir sur le plan astral un contact quelconque avec des plans qui constituent en fin de compte une diminution de son autorité créative.
L’homme a besoin de la totale autorité créative de son mental, c’est-à-dire qu’il a besoin d’être capable de passer ou de dépasser la forme pour entrer en harmonie vibratoire avec l’énergie dans son origine. S’il se donne ou s’établit en lui une tendance à vouloir endormir l’ego pour éveiller la conscience, c’est-à-dire s’il a tendance à vivre une forme quelconque de méditation pour arrêter le courant de la pensée, il construira entre lui-même et le plan astral un pont subtil qui aura tendance à spiritualiser son être et à enlever à son être la volonté nécessaire qui fait partie du mouvement créatif de l’énergie.
Un des problèmes de la méditation est celui-ci, c’est que la méditation, bien qu’elle ait la capacité de créer chez l’ego une sorte de calme, elle ne peut pas entraîner en lui une conversion instantanée de l’énergie dans une forme créative dans le monde parce qu’elle a tendance à retirer l’homme du monde. Et l’homme ne doit pas être retiré du monde, l’homme doit être dans le monde, l’homme fait partie du monde et sa conscience créative doit être utilisée, canalisée à travers l’ego pour la transformation du monde et de ses formes.
Si nous regardons l’évolution de la pensée créative, nous voyons que, dans son origine ultimement cosmique, elle contient tous les aspects et toutes les probabilités à la mesure de ce que l’homme peut lui-même supporter d’une telle créativité. Donc l’homme, dans la mesure où il est en contact créatif avec l’énergie de son mental, n’a pas besoin à long terme de s’interroger sur la qualité, le mouvement, le mode d’expression de sa pensée créative puisqu’en elle-même, elle est parfaite.
C’est à partir du moment où elle est reçue chez l’homme et réfléchie à un niveau ou à un autre, ou qu’elle est arrêtée pour la création d’un certain calme, que l’homme perd la capacité d’en absorber l’énergie, c’est-à-dire qu’il perd la capacité de vibrer dans le mental à une fréquence qui constitue chez l’être conscient nouveau une très grande échelle de conscience en comparaison avec l’homme spirituel de l’involution.
La pensée en elle-même étant une fréquence vibratoire de l’énergie, l’homme n’a plus besoin, demain, de la vivre sur le plan pulsatif. Il n’a qu’à la vivre sur le plan vibratoire. Autrement dit, il n’a plus besoin de la pensée en tant que système de réflexion pour sa conscience. Il n’a besoin que de l’énergie pour créer, à travers l’action et la parole, les images ou les forces nécessaires à la conversion du monde à la mesure créative de sa conscience. Ceci est un changement radical dans la façon de l’homme d’utiliser sa pensée et aussi dans la façon que l’homme doit utiliser son mental.
Au cours de l’involution, l’homme a utilisé son mental par rapport à un système de réflexion qui mesurait la capacité égoïque de son intellect à réaliser les différents niveaux de profondeur de la réalité. Ceci fut un échec parce que l’homme n’est pas en mesure psychologiquement d’évaluer la réalité. Mais il est en mesure créativement d’établir les différents paramètres de la réalité, des plus particuliers aux plus absolus, dans la mesure où il est capable de vivre la pensée sans que celle-ci soit conditionnée par la réflexion, autrement dit sans que celle-ci ait besoin du support psychologique de l’ego pour entrer dans la conscience de l’être.
Si l’homme est capable de supporter le mouvement créatif de la pensée, c’est-à-dire sa dynamique verbalisée ou sa dynamique actualisée, il n’a plus besoin de réfléchir sur les conséquences de son mental. Il n’a qu’à actualiser son mental et voir que ce mental créatif uni ultimement à la source représente, en fin de compte, un degré quelconque de fusion avec son origine.
Et c’est dans la mesure où l’homme connaîtra ou réalisera cette fusion qu’il sera capable d’installer sur le plan planétaire une vibration suffisamment puissante pour demeurer une vibration suffisamment puissante pour continuer à vibrer, une vibration suffisamment universelle pour permettre à des Hommes demain de continuer à parachever leur évolution et d’éliminer de leur conscience les différentes forces qui ont constitué pendant l’involution le tableau égoïque d’une conscience où la pensée servait à l’ego.
La pensée n’a pas besoin de servir à l’ego, une fois qu’elle est fusionnée dans son essence, parce qu’en elle-même, elle est le produit créatif de la conscience égoïque. Ce que nous voulons dire c’est que plus l’homme avancera dans l’évolution, moins la pensée servira égoïquement à l’homme et plus elle servira universellement à l’humanité.
Plus elle sert à l’humanité, moins l’ego est impliqué, plus il y a transparence, donc moins la pensée est utilisée par l’ego en tant que forme et plus elle est utilisée en tant qu’énergie à travers la parole et l’action. Ceci amènera éventuellement l’ego à penser de moins en moins, c’est-à-dire à vivre plutôt d’une forme de communication mentale qui lui permettra de reconnaître les intentions créatives du double à son égard, c’est-à-dire à pouvoir avec le temps bénéficier d’un contact ultimement cosmique entre le plan planétaire et le plan éthérique où l’ego se situe, à travers le mental de l’homme qui a eu accès finalement à une conscience unifiée par la fusion.
Il n’est pas encore évident à l’homme que la pensée est en elle-même un brouillage de ses ondes mentales. L’homme devrait pouvoir et pourra avec l’évolution vivre dans un mental totalement serein où la pensée n’existera plus, c’est-à-dire où la pensée ne sera plus réfléchissante. À partir du moment où la pensée chez l’être humain ne sera plus réfléchissante, ce dernier vivra une vie mentale extrêmement créative, c’est-à-dire une vie mentale extrêmement sereine, extrêmement libre de toute forme de réflexion.
C’est à partir de ce moment que l’on pourra dire que l’homme est parfaitement bien dans sa peau ou que l’homme est parfaitement heureux sur le plan matériel, parce que jamais de nuages viendront ombrager son ciel. Mais pour que les nuages disparaissent du ciel mental de l’homme, il faut que lui puisse réaliser de façon concrète que derrière les nuages, il y a toujours le soleil. Autrement dit que derrière une forme quelconque de réflexion, il y a toujours de l’intelligence. Donc il y a toujours une forme d’illusion dans un nuage ou dans la pensée. Et cette forme d’illusion constitue certainement pour l’homme involutif une caractéristique de sa souffrance psychologique.
Une pensée qui en elle-même est totalement non réflective devient instantanément une forme de communication avec le double. Donc elle devient instantanément une forme d’information à partir des plans universels, qui s’étend ou qui descend jusqu’au plan le plus bas, celui de l’homme. Mais tant que l’homme vit un nuage ou des nuages dans le ciel de son mental, il n’est pas capable de parfaitement réaliser la communication parce qu’il n’est pas capable parfaitement d’absorber l’énergie pure. Il ne doit ou il ne peut l’absorber qu’à travers une forme parce qu’il possède encore trop d’émotions pour pouvoir se livrer totalement nu à son propre soleil.
Mais l’homme apprendra à se livrer à son propre soleil avec le temps car il disposera de plus en plus de science concernant le trucage subtil des nuages, c’est-à-dire de ses pensées réfléchies et aussi il comprendra de plus en plus la fonction du soleil, c’est-à-dire la fonction créative de son moi supérieur, le double, qui constitue en lui-même non pas nécessairement la totalité de la conscience de l’homme, mais l’aspect cosmique de sa conscience qui, lié à l’aspect planétaire, constitue le surhomme, c’est-à-dire l’homme nouveau de demain.
La pensée doit être toujours et constamment surveillée dans ses mouvements subjectifs, car pour l’évolution créative du mental, elle doit être utilisée pour réfléchir dans la conscience de l’homme la moindre, la moindre des réflexions subjectives. Elle est utilisée par le double pour créer dans l’homme l’ultime illusion, celle qui l’amène à croire ou à penser que c’est lui qui pense les moindres des pensées. Et si la pensée n’était pas utilisée ainsi, il serait impossible à l’homme de prendre conscience du double parce que ce dernier serait voilé derrière tout un monde astral de la pensée, c’est-à-dire derrière toute une coloration subjective du monde mental de l’homme.
Donc le double se sert de la moindre possibilité de pénétrer dans le mental humain à travers la réflexion, et l’homme doit être conscient de ceci. Il doit voir à travers la pensée, le jeu de cette pensée s’il veut en arriver à pouvoir concrétiser son alliance avec le double, c’est-à-dire bénéficier du mouvement créatif de son mental sans avoir à subir la moindre interférence de la forme sur son ego, autrement dit sans avoir à souffrir la moindre émotion dans son mental.
Si l’homme était réellement conscient et qu’il vivait une émotion dans le mental à cause de la réflexion d’une pensée, il prendrait conscience instantanément du jeu que joue le double à travers l’ego et il pourrait facilement prendre conscience qu’il a finalement atteint un certain degré de lucidité.
Mais l’homme n’est pas suffisamment conscient pour réaliser ceci parce qu’il est encore au stade du discernement où il doit prendre conscience plutôt de ses actions dans le monde que de la façon dont manipule la pensée, le double, qui constitue l’origine de son moi créatif. C’est pour cette raison, dans un sens, que l’homme doit mettre beaucoup d’ordre dans son monde matériel s’il veut commencer à goûter des subtiles manifestations du double à travers le monde mental de sa pensée.
L’homme doit réellement réagir et corriger les abus de sa conscience planétaire. Il doit réellement profiter de plus en plus de sa conscience créative pour en arriver finalement à pouvoir, instantanément et de façon de plus en plus rapide, bénéficier de la fusion de son mental. C’est la fusion du mental de l’homme qui permettra à ce dernier de sortir de la survie psychologique de l’ego et d’entreprendre finalement un mouvement créatif dans le monde qui constitue la potentialité créative de son énergie mentale.
Mais s’il ne réalise pas en tant qu’ego que le double est constamment au travail et que lui aussi, dans le monde de la matière, doit être constamment au travail, il ne pourra pas bénéficier de cette alliance, de ce lien créatif entre la partie cosmique de son être et la partie planétaire. Donc, pour que l’homme en arrive finalement à transformer réellement et profondément son mental, il doit corriger les abus de son mental dans la matière, c’est-à-dire qu’il doit corriger les mouvements subtils de son émotion dans son mental.
Ainsi il pourra bénéficier de la clairvoyance et de la clairaudience du double, c’est-à-dire du lien mental perfectionné avec l’origine de sa pensée et cesser, dans le monde de la matière, de se préoccuper à tous les jours, à toutes les semaines et à tous les mois, de l’état de choses, de l’état de vie, qui constitue une forme quelconque d’existence.
L’homme doit être libre et il sera libre. Mais pour devenir libre, il doit commencer à autoriser dans la vie ce qu’il sait dans le mental, c’est-à-dire qu’il doit transposer dans la vie ce qu’il sait dans le mental. Mais pour ce, il doit apprendre à convertir le mental en une force créative instantanée qui ne recule devant rien, c’est-à-dire qui essaie constamment de voir à travers les nuages subjectifs de la conscience réflective. Autrement dit, l’homme ne doit pas se mentir. S’il se ment, automatiquement il retarde l’évolution de sa conscience, la fusion de son mental et il retarde aussi le temps dans sa vie où il pourra sortir de la survie. Pour certains hommes, voir où ou quand ils se mentent, c’est très difficile.
Pourquoi ?
Parce que le mensonge fait déjà partie d’une forme quelconque créative du mental inférieur. Mais dès qu’il y a souffrance au bout du mensonge, l’homme doit prendre conscience de l’avertissement. Il doit réaliser que dans la vie, dans le fond, si la pensée est totalement créative, si le mouvement de l’énergie à travers le mental, donc à travers la parole et l’action, constitue pour lui la parfaite manifestation de sa conscience, il ne peut y avoir de souffrance.
Donc c’est réellement à travers la moindre des souffrances que l’homme peut mesurer jusqu’à quel point le double est obligé de travailler afin de perfectionner son lien, son alliance avec l’ego. Si l’homme ne réalise pas ceci, il ne se sert pas de sa conscience, donc il ne se sert pas de la souffrance conscientisée. Et un homme qui ne se sert pas de la souffrance conscientisée demeure naturellement au même stade d’évolution et il ne peut plus progresser, parce qu’il n’y a plus en lui suffisamment d’intelligence pour bénéficier du manque d’intelligence qui existe sur la Terre afin de convertir l’état inférieur en un état supérieur.
C’est ainsi que toute forme psychique, toute tension psychique plutôt chez l’être humain doit être utilisée à la conversion de son énergie, à l’élimination de l’inertie de sa volonté et à la propulsion de son mental dans une direction qui convient parfaitement à son bien-être. Donc si l’homme vit ou constate dans sa vie une forme quelconque de tension psychique, il doit réaliser que cette tension psychique, elle est le produit de l’actualisation dans sa vie d’une forme quelconque d’intelligence qui n’est pas parfaitement équilibrée, c’est-à-dire qui n’est pas parfaitement en fusion d’énergie avec le double.
Ainsi, l’ego n’est pas parfaitement libre, donc il est obligé avec le temps de travailler à le devenir. La tension psychique qui existe dans la vie de tous les jours, vis-à-vis ou par rapport à quoi que ce soit, doit être éliminée chez l’homme. Elle doit être d’abord étudiée, vue, perçue, regardée et avec le temps, parfaitement neutralisée. Cette forme de tension psychique représente simplement un avertissement vibratoire du double à travers la conscience de l’ego lui disant qu’il doit ajuster ceci ou ajuster cela pour en arriver à être libre, c’est-à-dire pour en arriver à être capable de supporter la présence du double dans un état d’esprit parfaitement mentalisé.
Si l’homme ne fait pas ceci, il est sujet à la conscience subjective de l’ego, donc il est sujet à l’émotion dans le mental, il est sujet au conditionnement des événements, il est sujet à la perte de sa liberté créative sur la Terre, donc il est obligé de vivre encore un certain apprentissage. Ainsi, la tension psychique dont l’homme conscient prend conscience à partir du moment où le centre mental est ouvert, ce qui est déjà pour lui un très grand cadeau de vie, c’est-à-dire une très grande capacité nouvelle de perfectionner sa vie.
Cette tension psychique doit être utilisée par l’homme d’une façon créative. Elle doit être utilisée dans ce sens qu’il ne doit pas se laisser d’aucune façon intimider par le fait qu’elle existe. Il doit l’utiliser de façon créative, il doit être capable de s’assurer qu’avec le temps elle disparaîtra de sa vie, et dans ce processus, il aura atteint un nouveau niveau de maturité, il aura atteint un nouveau niveau de lucidité, il sera passé du discernement à la lucidité, donc il sera devenu de plus en plus intelligent.
Pour l’homme conscient, devenir de plus en plus intelligent, c’est en arriver graduellement, au cours de l’évolution, à éliminer de plus en plus les tensions psychiques qui constituent une forme quelconque de mesure ou une forme paramétrique qui l’instruit d’une certaine défaillance dans la totalité créative de son être. Une tension psychique représente toujours un investissement psychologique de l’ego dans la vie qu’il ne comprend pas parfaitement. Lorsque la tension psychique disparaît de la conscience de l’homme, il devient libre, donc sa façon de vivre change, sa conscience s’altère, sa volonté est devenue grandissante et il est parvenu finalement à bénéficier de plus de soleil et de moins d’ombrage, de moins de nuages.
Ce n’est pas naturel que l’homme sur la Terre, l’homme conscient, l’Homme nouveau, vive entre le soleil et les nuages, autrement dit qu’il vive d’un peu de soleil et de beaucoup de nuages. Il doit en arriver à éliminer tous les nuages pour finalement ne baigner que dans le soleil, c’est-à-dire sa propre lumière, sa propre intelligence. Mais pour ce, il doit utiliser la tension psychique qui existe et s’en servir comme règle de mesure de ce qui ne tourne pas encore parfaitement rond. Et il verra qu’au cours des mois, des années, que sa vie s’améliore, que sa vie devient de plus en plus sous son contrôle, que sa vie devient de plus en plus plaisante, qu’elle est moins une survie, qu’elle est plus une vie et qu’en fin de compte, elle représente ultimement ce qu’il a toujours voulu. La paix constante, la paix permanente, la paix grandissante et la paix aussi créative, c’est-à-dire une paix qui lui permet d’utiliser la mobilité dans le monde afin de façonner encore, pour le bien-être de son corps astral, des impressions qui constituent, tant qu’il est sur le plan matériel, une source de nourriture, une source de plaisir et une source de vitalité.
Lié naturellement à la tension psychique, il y a le monde mental inférieur. L’homme reconnaîtra que ses pensées sont directement reliées à la tension psychique. Ce sont ses pensées inférieures qui créent cette tension psychique. Donc c’est à lui de poursuivre et de corriger, d’éliminer les tensions psychiques afin de neutraliser et de mettre un arrêt aux pensées qui créent en lui de la réflexion parce qu’elles soulèvent un certain courant d’émotivité dans le mental.
La liaison entre les tensions psychiques et le monde mental inférieur de l’homme constitue pour lui une source de souffrance. Donc c’est à lui d’éliminer cette source de souffrance et il a la capacité, la science, aujourd’hui pour le faire. Il a la capacité aujourd’hui de parfaitement et de totalement renverser la polarité de son mental, c’est-à-dire de donner à son mental une puissance créative et d’éliminer dans son mental toute intrusion de l’émotivité que crée la pensée subjective utilisée par le double pour forcer l’ego à perfectionner son être, c’est-à-dire sa conscience, en utilisant la tension psychique comme levier de transformation.
Si l’ego ne réalise pas ceci, il baignera constamment dans la tension psychique. Il vivra constamment des pensées qui ne seront pas à la mesure de sa conscience et il trouvera la vie de plus en plus lourde. Et naturellement, étant de plus en plus conscient des lois de l’énergie, il deviendra de plus en plus électrifié, de plus en plus tendu, de plus en plus incapable de supporter la vie au lieu que ce soit le mouvement contraire.
Alors que les hommes trouvent de plus en plus difficile le support de la vie, l’homme conscient, l’homme nouveau devrait trouver la vie de plus en plus agréable. Mais pour ce, il faut que l’homme apprenne les lois de la conscience mentale. Il faut qu’il apprenne la réalité qui s’exerce derrière le mouvement subjectif et coloré de ses pensées qui entraînent la tension psychique, que lui doit utiliser pour la transmutation de son mental et l’élimination, finalement, des nuages dans sa vie.
Ce n’est pas naturel que l’homme conscient, quelle que soit la condition mondiale, quelle que soit la condition planétaire, qu’il ne soit pas capable de se trouver un trou dans le monde et parfaitement actualiser sa conscience créative.
L’homme n’a pas besoin, lorsqu’il est conscient, de beaucoup de choses, mais il a besoin de tout ce dont il dispose à la mesure de sa conscience. Et ce dont il dispose à la mesure de sa conscience fait partie du secret de sa créativité. Il doit découvrir à l’intérieur de ce secret ce dont il dispose qui est la mesure de sa conscience. Donc, éventuellement, l’ego bénéficiera de ce que la conscience de l’homme dispose, c’est-à-dire de ce que la conscience créative de l’homme sait face à ce dont l’ego a besoin.
Et c’est ainsi que l’homme se créera une vie formidable, une vie naturelle, une vie pleine, une vie qui ne sera plus une survie, mais simplement un mouvement créatif de son moi fixé dans la lumière et universalisé dans une conscience totalement renouvelée.
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