2 juin 2023

C. 116 A INTÉRIORISATION DES PROBLÈMES

                                              

Il y a énormément de gens qui ont tendance à garder en eux-mêmes leurs problèmes, à se renfermer sur leurs problèmes, à ne pas vouloir discuter avec d’autres, des gens proches, de leurs problèmes. Ceci est une invitation à la permanence de la souffrance intérieure. Et les gens qui ne veulent pas discuter de leurs problèmes, en parler ouvertement, sont des gens qui manquent d’une certaine volonté, d’une certaine volonté à changer leur vie. Ils ont bien le désir de changer leur vie, mais ils n’ont pas la volonté de le faire. Et c’est l’absence de volonté de le faire qui fait qu’ils ont tendance à garder intérieurement leurs problèmes. 

Il faut voir ici la différence, très claire et très nette, entre le désir de changer sa vie, d’organiser sa vie, et le manque de volonté de le faire. Et ces gens souffrent beaucoup, et ils souffrent beaucoup pour rien parce qu’ils ne réalisent pas que des êtres autour d’eux sont prêts à les recevoir, dans la mesure où eux sont capables de faire les efforts nécessaires pour sortir de leur sac leur tocsin, leurs conceptions souvent très décousues, très déformées de la réalité. 

Et les êtres qui ont tendance à intérioriser leurs problèmes, le font parce qu’ils ne sont pas capables de combattre les poussées de l’âme. C’est comme si l’âme les tient, les retient prisonniers d’eux-mêmes, et ils n’ont pas la force, la puissance ou ils n’ont pas réalisé qu’un jour ils devront faire craquer les murs de cette prison, afin de pouvoir finalement contrôler les poussées de l’âme qui veut les garder dans un certain silence, afin d’empêcher que l’ego en arrive à une sorte de clarté, à une sorte d’émancipation. 

Les êtres qui n’ont pas tendance à parler de leurs problèmes peuvent facilement rationaliser leur silence. Et c’est justement dans la rationalité de leur silence qu’ils perdent l’intelligence, qu’ils perdent la nature même de leur intelligence pour ne vivre que des pulsions internes reliées aux poussées de l’âme. Et ces êtres, s’ils ne réalisent pas que tout ce qui est intérieur, peut être expliqué, que tout ce qui est intérieur peut être changé, altéré, amené́ à une meilleure façon, ils vivront pendant très longtemps dans les douleurs de l’esprit. Et les êtres qui sont autour d’eux, éventuellement, perdront un certain intérêt pour ces personnes parce qu’ils sentiront que ces mêmes personnes ne veulent pas réellement s’aider. 

L’homme conscient en relation avec l’homme conscient, aime parler des choses qui font partie de la dimension interne de l’homme. Mais l’homme conscient éventuellement, en arrivera à un point où il ne voudra plus perdre d’énergie, avec des êtres qui ne sont pas capables, ou qui ne veulent pas, ou qui se sentent impuissants, à déterrer de leur propre cercueil les os de leur propre souffrance. Un être seul qui ne possède pas de communication interne, autrement dit qui ne bénéficie pas de son intelligence, doit travailler avec d’autres êtres pour le perfectionnement de sa conscience. Il a besoin d’autres points de vue que les siens. Même si les siens semblent corrects, rationnels, il a besoin d’autres points de vue dégagés de sa propre perception. 

Un être qui intériorise ses problèmes manque de la volonté́ de vouloir changer les choses, parce qu’il est vampirisé, prisonnier, englobé par la poussée de l’âme, par les forces de l’âme, et son ego peut facilement rationaliser sa position. Et c’est dans la rationalisation de sa position face à lui-même, que l’ego se fait le plus grand tort, parce qu’à partir de ce moment-là, il perd de la valeur de la communication avec d’autres, il perd de l’intelligence des autres, il perd de la lumière des autres et ne fait que s’embrouiller de plus en plus dans ses propres ténèbres. 

Les gens qui intériorisent leurs énergies, qui camouflent, vivent une certaine sournoiserie, une sournoiserie qui est très particulière à eux-mêmes, une sournoiserie qui fait partie d’une sorte d’alliance tacite entre l’ego et l’âme. C’est comme s’il y a en eux quelque part, des choses qu’ils ne veulent pas amener dans le public de l’intelligence ou de la lumière, parce que pour toutes sortes de raisons, la honte, la crainte, le ci, le ça, ils ne veulent pas être indiqués trop du doigt. Ils ne veulent pas perdre trop de la face, de cette face qu’ils se sont créée pendant des années, de cette face qui, pendant des années, fut leur faux visage. 

Donc chez les êtres qui ont tendance à garder à l’intérieur d’eux-mêmes les choses, il existe une certaine hypocrisie, une certaine tendance à la cachotterie, donc il existe une certaine tendance à la méfiance, donc il existe une certaine tendance à un mouvement contraire de l’honnêteté́ vis-à-vis de soi-même, et souvent vis-à-vis des autres. 

Que nous établissions qu’il existe une certaine hypocrisie intérieure chez les êtres qui ont tendance à ne pas parler de leurs problèmes, ou à vouloir garder intérieurement leurs problèmes, est une évidence fondée sur le principe de la vanité égoïque, de la vanité égoïque. Et nous expliquons cette vanité égoïque comme étant un aspect de la personnalité insuffisamment développée, donc forçant l’ego à fonder sa réalité́ sur des ténèbres non prononcées, ou non prononçables, afin de ne pas perdre la face qu’il ne possède pas en réalité́, mais qu’il possède dans son intériorité. 

Et comme l’ego ne possède pas la face, comme l’ego ne possède pas le visage réel, étincelant, manifestant et qu’il se crée un visage autre, à ce moment-là, il est obligé pour maintenir la fausse image qu’il se crée de lui-même, le silence sur ces aspects de lui-même, qui lui causent un manque de confort, qui lui causent un manque de puissance, qui lui causent un manque de qualité́ mentale qui nécessite la communication, afin de s’exprimer dans le monde, pour que le visage de l’homme réel naisse dans le monde. 

Lorsque l’ego est complice de l’âme, cette dernière prend le pouvoir sur lui. Il lui lègue les armes, il entre dans son labyrinthe, il devient sa proie, elle devient son maître. Le meilleur ami de l’homme, c’est un autre homme, ce n’est pas son âme. Le meilleur ami de l’homme, c’est une personne qui peut aider une autre personne de se sortir de cette vase, de ce sable mouvant qui est l’âme. Mais si l’ego veut demeurer avec ses secrets, s’il veut garder ses secrets, ses tendres secrets, ou ses secrets rogneux et s’il se refuse de les amener à la surface, il continuera à s’enliser et la faute ne sera que la sienne. Si la vanité́ fait interférence avec la communication avec l’extériorisation, l’homme perdra énormément de chances de se donner une vie. 

Croyez-vous que l’homme qui parle avec une autre personne soit affligé, affecté par ce que l’autre personne va lui dire d’elle-même ? 

Non, c’est une illusion de l’ego. 

Croyez-vous qu’une personne qui met sur la table le fond de son être, se voit reniée par une autre personne qui l’écoute ? 

C’est une illusion. Et toutes ces illusions font parties du mouvement subtil de l’âme, font parties de la poussée de l’âme, font parties de son mouvement souterrain, pour garder de plus en plus l'ego prisonnier d’elle-même. L’âme est menteuse, l’âme fera vibrer l’ego, fera réfléchir l’ego sur des points qui ne sont pas réels, de sorte que l’ego qui a tendance à intérioriser ses problèmes deviendra de plus en plus un allié de l’âme et de moins en moins un allié de l’homme. Et c’est ainsi qu’avec le temps, il perdra la chance de s’extirper des tentacules de ses forces intérieures pour en arriver finalement à vivre une vie dans le coin sombre de son propre cachot. Et cette situation aura été de sa faute, parce qu’il y a toujours des gens dans le monde qui sont prêts à écouter les problèmes de ceux qui veulent réellement se sortir de leurs problèmes. 

Les êtres qui intériorisent, sont des êtres qui sont faibles. Pourquoi ? 

Parce que l’âme sape leurs forces, l’âme les endort, l’âme les drogues, les mesmérises, donc ils ne peuvent pas en arriver à développer cette puissance, cette force qui repousse, qui contrôle. Ils sont obligés de vivre pendant des années et de plus en plus de fausses mémoires, de faux sentiments, de fausses ambitions, de faux ci et de faux ça. 

Autrement dit, ces êtres sont des faussaires et ils deviennent de plus en plus des faussaires. Et l’homme qui est faussaire, éventuellement ne manifeste plus dans le monde sa lumière, donc éventuellement il n’y a plus personne dans le monde pour le recevoir, pour échanger avec lui, pour traiter avec lui. Donc il se retrouve seul, il se retrouve seul dans ses propres ténèbres, il se retrouve seul dans le cachot que lui-même s’est construit, parce qu’il est devenu au cours des années un allié de l’âme, il est devenu un allié de ses propres ténèbres, il est devenu un allié qui, au lieu de voir l’homme comme son être, a vu ou préféré́ voir l’âme comme son maître. 

Intérioriser ses problèmes est une condition fondamentalement maladive de la conscience. C’est une condition fondamentalement maladive de la conscience et l’Homme nouveau devra en arriver à se sortir de cette condition, s’il veut un jour goûter aux joies de sa propre conscience, à la joie d’être, à la joie de posséder un visage véritable, à la joie de posséder une puissance réelle. 

Si pour des raisons de vanité́ qui exclut le monde de l’homme, pour ne faire place qu’au monde ténébreux de l’âme, l’être ne vient pas à la rencontre de l’homme, il se souviendra toute sa vie que sa démarche, que son expérience, quel que soit son âge, est rattachée quelque part dans le temps à des expériences foncièrement inconscientes qui auraient pu être dépassées si l’homme avait parlé́ avec l’homme, au lieu de garder le silence et de se maintenir dans une alliance profondément sombre avec des forces en lui qui le manipulent, qui lui font voir ce qu’elles veulent, pour lui enlever le peu de lumière qu’il possède. 

Évidemment, si l’homme ne parle pas avec l’homme, il se développera en lui de l’hypocrisie, parce que les problèmes qu’il voudra cacher seront plus grands que la réalité́. Donc l’homme sera obligé de développer des attitudes, des mécanismes, des façons, des aberrations pour camoufler son vrai visage et il deviendra petit à petit hypocrite, c’est-à-dire qu’il sera obligé de faire des mouvements subtils pour empêcher que sortent du sac les ossements de son propre squelette.

L’évolution de la conscience de l’homme, demandera que ce dernier en arrive à un très grand besoin de parler. Un homme conscient, un homme de plus en plus conscient aime parler. Parler devient pour lui un plaisir. 

Pourquoi ? 

Parce qu’il découvre au fur et à mesure où sa parole devient libre, au fur et à mesure où sa parole devient réelle, qu’à travers cette parole, se dégage beaucoup de lumière, de la lumière qui jette de la clarté́ sur les contours ténébreux de ses problèmes internes. Mais si l’homme n’apprend pas à parler, si l’homme ne se donne pas de parler, autrement dit si l’homme ne fait pas vibrer en lui la volonté́ de parler de ses problèmes intérieurs, il ne pourra jamais bénéficier de cette puissance. Et c’est l’âme en lui qui sera le vainqueur, c’est elle qui lui enlèvera la parole, c’est elle qui le gardera dans le silence, et le silence c’est l’enveloppe de son propre cercueil. 

Donc l’homme doit se débarrasser de l’illusion de la vanité de son esprit. Il doit se débarrasser de la vanité qu’il éprouve face à ses problèmes, devant être exposés à l’homme. S’il est capable de faire ceci, et ceci requiert une volonté́ de vouloir changer les choses. Il pourra finalement se libérer du pouvoir de l’âme sur la parole, il pourra se libérer du pouvoir de l’âme sur son émotion qui est utilisée pour garder en lui le silence. 

C’est ainsi qu’il en arrivera éventuellement à pouvoir décortiquer à travers la parole, tout le mensonge faisant partie de son inconscience, autrement dit toutes les illusions faisant partie de son lien avec l’âme qui le retient. Si l’homme n’en arrive pas à pouvoir extérioriser sa parole, s’il n’en arrive pas à pouvoir l’utiliser comme un outil chirurgical, s’il n’en arrive pas à savoir que cet outil chirurgical ne peut faire que des opérations créatives, il demeurera une proie des forces occultes et psychiques en lui. 

Et plus il avancera en âge, plus il deviendra proie de ces forces, plus ce sera difficile pour lui de s’en libérer parce que plus la vanité́ deviendra grande dans son mental, dans son intérieur, plus il aura la capacité́ de rationaliser ses déboires, de rationaliser son état, et moins il sera capable finalement de s’extirper de cette boue qui le lie aux forces souterraines de son inconscience. Ce sera un être malheureux en surface, il pourra rire, mais dans le fond il pleurera. Et de temps à autre les larmes surgiront du fond de son être, pour laisser savoir dans le monde, qu’il y a en lui des problèmes qui n’ont pas été́ résolus par la parole, des problèmes qui n’ont pas été́ résolus par la parole, parce qu’il y avait une vanité́ dans l’esprit, des problèmes qui ne peuvent être résolus que lorsque l’homme a la volonté́ de dépasser la puissance de l’inertie créée par l’âme dans son englobement de l’ego. 

Garder dans le fond de soi-même des choses qui devraient être expliquées, demande que l’homme n’ait pas de confiance dans l’homme. Si l’homme avait confiance dans l’homme, il sortirait de son cachot, il sortirait ses secrets qui pour l’homme qui l’écoute ne sont rien d’autre que des expériences faisant parties de la vie d’un autre mais non pas de la sienne. Toute oreille qui écoute est équivalente à un médecin, toute oreille qui écoute est équivalente à un psychologue, toute oreille qui écoute est équivalente à un conseiller. L’oreille qui écoute n‘est pas un juge, l’oreille qui écoute n’est pas un tribunal, l’oreille qui écoute ne porte pas de jugement. Ces idées font parties des illusions de l’ego vaniteux et elles sont l’expression de la manipulation de l’ego à travers les forces de l’âme qui veulent demeurer maîtresses de lui. 

Un être qui ne peut pas ou qui n’apprend pas à se confier à un ami, à un mari, à une femme, est un être qui est voué à la solitude psychologique. Et la solitude psychologique est très pesante chez l’homme, parce qu’elle agit un peu par étouffement graduel, et c’est au cours des années que cet étouffement devient de plus en plus évident, que la lumière disparaît de l’homme et qu’il demeure totalement appauvri dans sa conscience. 

L’intériorisation de ses problèmes est une façon à l’homme de perdre le pouvoir sur sa vie, de perdre sa capacité́ de ranger les choses de sa vie intérieure, et c’est certainement une des plus grandes sources de la souffrance psychologique. L’homme n’est pas fait pour vivre seul, il n’est pas fait pour s’isoler, il est fait pour échanger et l’échange est essentiel à sa santé mentale, à sa santé émotionnelle. Il ne peut pas supporter toujours seul le poids de son intériorité́. Donc l’intériorisation de ses problèmes est équivalente à un ensevelissement que l’on se fait personnellement, ensevelissement qui au cours des années devient de plus en plus profond et de plus en plus inexplicable. Il est à conseiller aux gens qui sont plus jeunes, aux enfants, de parler de leurs problèmes. Il est à conseiller à ceux qui n’ont pas beaucoup d’expérience de la vie, de discuter de leur état intérieur afin de les empêcher de parcourir un sentier qui demain les mènera à la solitude psychologique. 

L’homme est suffisamment solitaire en tant qu’être, il est suffisamment seul avec sa conscience pour ne pas rempirer sa condition, pour ne pas donner à son expérience involutive plus de pouvoir, que déjà elle possède sur lui. Donc c’est à son avantage de s’extérioriser par la parole, de faire venir à la surface ses problèmes, qui dans le fond, ne représentent que la démesure de la conscience égoïque face à sa réalité́ profonde. Démesure qui un jour devra être ajustée si l’homme veut se sortir de cette solitude intérieure et commencer finalement à participer, créativement, humainement, mentalement, émotivement à la vie.

Sinon toutes ses cordes perdront de leur tension, et il ne pourra plus produire les sons qu’il voudrait bien produire, parce que son instrument musical, sa boîte interne, sera fêlée par la tristesse, la souffrance et diminué par un manque de résonance à la réalité́ des forces en lui qui l’empêchent, qui le bloquent, qui bloquent ses énergies. 

Pour que l’homme débloque ses énergies, il faut qu’il utilise la parole, parce que à travers la parole, l’échange se fait, de nouveaux points de référence se développent, de nouveaux points de vue étincellent, une nouvelle vision se crée. Si l’homme n’a pas de nouvelle vision et qu’il vit constamment dans la garde-robe de son passé, comment voulez-vous qu’il voie le soleil, comment voulez-vous qu'il vive, qu’il soit heureux ? 

Il faut bien regarder le phénomène de la vanité́ qui exerce son pouvoir sur l’ego, chez les gens qui ont tendance à intérioriser leurs problèmes. Souvent vanité́ subtile, souvent vanité́ qui ne semble pas être vanité́, souvent même vanité́ qui se cache sous le faux visage d’une fausse humilité́. 

L’Homme nouveau a avantage à regarder de très près tous les mécanismes égoïques qui font de sa conscience un enfer, au lieu de faire de sa conscience un lieu, un état d’esprit sain et constamment renouvelable. Il est évident que l’évolution de l’homme, l’évolution de sa conscience, repose sur une disconnexion de plus en plus grande d’avec le passé. De sorte que l’être qui garde à l’intérieur de lui-même des choses, qu’il ne peut pas exposer pour bénéficier d'une plus grande clarification, se lie, se mélange avec, s’enfouit dans le passé et le passé devient son ennemi mortel, parce que le passé ne peut contenir que de l’émotion dans la mémoire, que de l’émotion dans le mental. 

Le passé ne peut rien donner à l’homme de vivant, le passé ne peut donner à l’homme que de la souffrance, de la tristesse ou de la fausse joie. L’être qui intériorise ses problèmes et qui manque de la volonté́ de transformer sa vie, est coupable sur deux fronts. Il est coupable face à lui-même, et il est coupable aussi face à sa réalité́ éventuelle. Donc il est coupable face à lui-même dans ce sens qu’il est responsable de son mutisme, et il est coupable face à sa réalité́ éventuelle parce qu’il ne peut pas faire vibrer en lui les cordes nécessaires à l’émancipation de sa conscience, ce qui le gardera dans un état de vie plutôt inferieure. 

Donc l’intériorisation de nos problèmes, est une condition qui ne peut pas rendre à l’homme de service quelle que soit sa rationalisation. Et si l’homme, pour une raison ou une autre, manque suffisamment de volonté́ pour traiter de ses problèmes à la lueur de l’intelligence des autres, de ses amis, de ceux qui sont proches, de ceux qui peuvent l’aider, cette personne mérite de demeurer dans le labyrinthe créé par les forces sournoises et souterraines de l’âme. 

Cette personne mérite de ne pas être heureuse, parce qu’elle ne peut pas bénéficier de ce dont elle n’a pas la volonté́ de devenir. Une telle personne mérite éventuellement de se voir sévérée de ses amis, de se voir coupée de cette liaison, de cette fraternité́ mentale. Donc elle mérite la solitude psychologique, parce qu’il y a trop aujourd’hui dans le monde, non pas simplement sur le plan de la conscience supramentale ou sur le plan d’une instruction mondiale, mais il y a trop d’êtres dans le monde, il y a trop d’êtres dans le monde occidental civilisé, les gouvernements ont organisé́ des agences, les bureaux de médecins, les psychologues. Il y a trop d’êtres dans le monde qui sont prêts à écouter, et à aider et à intervenir dans l’explication de certains problèmes de fond chez l’être humain. 

Donc un être qui se résout au mutisme intérieur, au silence, ne peut pas bénéficier de l’amitié́ des autres de façon profonde, parce que les hommes autour de lui, les êtres autour de lui, ne sentiront pas cette confiance qui doit émaner d’une personne alourdie par des problèmes, face au monde ou en relation avec le monde. Et si les hommes autour de lui ne ressentent pas cette confiance, ils n’auront pas le goût, le plaisir, la tendance à aller de l’avant pour aider des personnes qui sont trop muettes pour devenir réellement mutantes. 

Pour que l’homme bénéficie des êtres autour de lui qui ont une grande volonté́ d’action, d’entraide et de soutien, il lui faut d’abord devenir conscient de ses illusions de vanité́, il lui faut d’abord briser la glace de sa froideur intérieure, afin de laisser transposer la chaleur humaine qui est nécessaire pour que des êtres puissent, se parler franchement, sans retenue et avec plaisir. 

Donc l’homme qui est assujetti à un mutisme intérieur, doit prendre conscience de son affliction. Mais il doit en prendre conscience de façon réelle, profonde et réaliser qu’il se libérera de ses problèmes, lorsqu’il se libérera de son mutisme, sinon l’âme et ses mouvements continueront, s’empireront, deviendront de plus en plus étouffants et viendra le jour, où l’homme n’aura plus d’oxygène, il sera asphyxié de l’intérieur. 

Sa solitude deviendra de plus en plus grande et non seulement demeurera-t-elle une solitude psychologique, mais elle deviendra peut-être aussi une solitude psychique où l’être fera finalement des liens subtils, obscurs et profonds avec des entités de l’astral. Et ce sera la fin de sa liberté́, ce sera la fin de son mouvement vers lui-même, ce sera la fin de sa conscience en tant qu’énergie porteuse d’intelligence, porteuse de vitalité́, de vie, porteuse de joie. 

Les êtres qui sont muets dans le sens intérieur du terme sont des êtres qui vivent seuls et qui ont l’impression de pouvoir vivre seuls. Et cette illusion peut être suffisamment grande pour les amener éventuellement à réellement vivre seuls sur le plan matériel, autrement dit à créer involontairement des conditions autour d’elles, où il deviendra de plus en plus difficile ou même impossible à d’autres êtres de se lier à eux, de se fixer à eux, parce que justement le mutisme intérieur empêche la communication, garde les voiles, maintient les conflits, donc ne résout rien dans la vie des relations humaines.

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