L'évolution de l’homme vers une conscience supérieure nécessite, effectivement, qu'il en arrive un jour à pouvoir maîtriser son émotivité.
Mais qu'est-ce que veut dire la maîtrise de l'émotivité ? Est-ce que ça implique vivre sans émotion ? Est-ce que ça implique ne pas avoir d'émotion ? Ou est-ce que ça implique encore de contrôler son émotivité dans un sens qui nous rappelle un peu l’aspect mécanique du robot
Il est évident que la maîtrise de notre émotivité, en tant qu'être conscient, va beaucoup plus loin que ça. L'émotion est une énergie, chez l’homme, qui balance son corps animal, qui balance son énergie astrale, et qui lui permet de vivre, sur le plan humain, en fonction d'une loi naturelle, c'est-à-dire d'une loi qui fait en sorte que l’homme peut, ou est, capable de bénéficier d’une nature inférieure, comme il peut bénéficier d’une nature supérieure.
Il ne s'agit pas, dans la question de la maîtrise de l'émotivité, de vivre comme un robot, il ne s'agit pas pour l’homme d'être dénué d'émotivité, il s'agit pour l’homme d'être capable de réaliser, à l’instant même où il vit une certaine émotivité qui prend le contrôle sur son intelligence, de pouvoir mettre un frein à l’abus, à l'exercice de cette émotivité qui prend le contrôle de sa conscience, qui lui enlève de la clairvoyance et qui l'empêche d'être mûr dans son action intelligente.
Ce n'est certes pas l'émotivité chez l'être humain qui est mauvaise, c'est la façon dont l’homme se sert de son émotion dans la vie, qui doit être ajustée afin que cette même émotion, au lieu de le desservir, le serve, lui rende la vie plus agréable, lui rende la vie plus aisée, et lui permette de se sentir humain.
Mais la maîtrise de l'émotivité chez l’homme se fait de plus en plus grande au fur et à mesure qu'il développe un centre de conscience mentale plus élevée, c'est-à-dire à partir du moment où il peut, dans la vie, réconcilier l'inévitable avec le réel, c'est-à-dire à partir de ce moment où il est capable de voir que certaines choses, certains événements, dans sa vie, produisent des conditions qui doivent être ajustées en fonction d’une intelligence supérieure, pour que lui, éventuellement, puisse vivre une vie beaucoup plus équilibrée.
C'est à partir de ce moment-là, que l’homme est capable de réellement maîtriser son émotivité, c'est-à-dire d’ajuster cette dose d'énergie en lui qui, si elle n'était pas perçue à partir d'un plan supérieur de conscience, pourrait faire dans sa vie des ravages énormes et empêcher que ce même homme puisse vivre une vie humaine normale, stable et agréable.
Le problème de l'émotivité de l’homme est toujours un problème qui est lié à un certain déraisonnement dans sa conscience, c'est-à-dire à une façon de voir les choses qui ne coïncide pas avec sa réalité, mais qui coïncide plutôt avec son corps de désir. Et c'est là que l’homme se voit piégé par l'émotivité, c'est là qu'il voit qu'il y a un lien entre l’émotivité et la partie animale de sa conscience, c'est-à-dire cette partie qui le fait souffrir, qui l’assujettit et qui l'empêche d'être lui-même, c'est-à-dire libre.
Le grand problème de l'émotivité, c'est la liberté qu'elle enlève à l’homme. Si l’émotivité donne quelque chose à l’homme, elle est bonne, mais si l'émotivité enlève quelque chose à l’homme, elle est négative, elle n'est plus bonne, elle est désaxée. Et à partir de ce moment-là, l’homme doit commencer à la maîtriser, c'est-à-dire à la canaliser d'une façon créative, à la canaliser d'une façon qui puisse lui apporter, avec le temps, un certain équilibre nouveau qui constitue la marque foncière d’une conscience nouvelle.
Mais pour l’homme, maîtriser son émotivité ce n'est pas facile, parce que l’homme aime son émotivité. Son émotivité fait partie de la coloration de sa personnalité, elle donne à sa personnalité une certaine fonction, une certaine couleur, une certaine qualité qui permet à l'individu de s'identifier avec une facette de lui-même qui, en fait, est fausse, facette qui n'est pas réelle et qui constitue une sorte d'abomination contre l’homme.
Il est évident que, pour que l’homme apprenne à maîtriser son émotivité, il faut qu’il apprenne à se connaître lui-même. C'est justement à cause de son émotivité qu’il ne se connaît pas lui-même. Mais pour se connaître soi-même, il faut lentement, graduellement, apprendre à réaliser qu'il y a une connexion entre notre émotivité et notre action, et que cette connexion, souvent, donne à notre action une qualité qui n'est pas réelle, de sorte que notre action, au lieu d’être progressivement créative, progressivement équilibrée, nous entraîne à des conditions de vie qui, au lieu de s'améliorer, se détériorent, et nous rendent éventuellement esclaves d’un passé qui n'a plus de sens.
La maîtrise de l'émotivité n'est pas un art, elle fait partie de la conscientisation de l’homme, elle fait partie de la capacité, chez l'être, chez l'être humain, de prendre en main une certaine quantité d'énergie qui assujettit sa conscience, afin qu'il puisse élever cette conscience et se donner éventuellement un point d'appui dans la vie qui est directement proportionnel à sa capacité d'être, dans la vie, intelligent. Être, dans la vie, intelligent ne veut pas vivre sans émotivité. Être, dans la vie, intelligent, veut dire écarter de la vie ces aspects émotifs qui nous empêchent de progresser, qui nous empêchent de nous donner ce dont nous avons besoin, qui nous empêchent d'être esclave d’une condition qui souvent ou très souvent, est reliée au passé.
Si nous regardons le phénomène de l'émotivité, nous voyons que, dans l'émotivité, il y a beaucoup de passé. Dans l'émotivité, il y a beaucoup de liens avec des situations antérieures qui, aujourd'hui, nous ont tellement emprisonné, que le moindre changement à l'intérieur de cette situation provoque en nous une décharge de cette énergie émotive, provoque en nous un malaise, une incapacité qui nous rend totalement impuissants, impuissants à changer notre vie, impuissants à donner, à notre vie, l’allure dont nous savons qu'elle a besoin, mais dont ne sommes pas capables de rendre, parce nous avons perdu la puissance nécessaire à rendre cette vie ce qu'elle doit être, c'est-à-dire réelle.
Il ne s'agit pas pour l'individu de contrôler son émotivité dans un sens psychologique, il s'agit pour l’homme de prendre conscience de son émotivité négative lorsqu'elle se présente et de pouvoir mettre un frein à son activité détériorante, à partir du moment où il sent, en lui, une perte de contrôle de sa situation, de sa vie; perte de contrôle créée par l'émotivité, par la surabondance de l'émotivité et naturellement, proportionnellement, par un manque d'intelligence.
L’intelligence de l’homme est un facteur créatif dans sa vie, tandis que l'émotivité est un facteur d'expansion ou de contraction selon le cas. Si l’émotivité est expansive elle est bonne, si l'émotivité est rétractive, contractive, elle n'est pas bonne, parce qu’elle empêche l’homme d'être lui-même, elle empêche l’homme d’être à la mesure de sa potentialité créative.
La maîtrise de l'émotivité nécessite que l’homme conscient réalise que la distribution de cette énergie dans ses corps psychiques, dans ses corps invisibles, comporte une très grande dose d'affectation qui affecte, qui diminue, qui colore le mental, l'émotion, le vital et évidemment le corps matériel. C'est à l'avantage de l’homme de maîtriser son émotivité dans un sens créatif, c'est-à-dire de transformer cette énergie en énergie supérieure, afin qu'il puisse dégager, de tout ce mouvement inférieur d'énergie, un mouvement supérieur d’où peut grandir une conscience, de l'intelligence, de la vision, de la clairvoyance, de la stabilité et de l'équilibre.
Nous devons considérer que notre passé est un passé qui a été construit idéologiquement, à cause de notre rapport étroit avec la société, avec une conscience psycho-sociale. De sorte que nous sommes aujourd'hui des êtres qui ne vivons pas de notre propre énergie, mais qui vivons d'une condition énergétique en nous, établie sur la fondation de la mémoire, et qui se nourrit d’émotivité constamment afin de réajuster tous les mouvements de la mémoire, tous les événements qui suscitent en nous de la mémoire. Et ceci peut être extrêmement fatigant, extrêmement douloureux au cours des années.
Et c’est pourquoi, un jour, l’homme qui se conscientise, l’homme qui devient de plus en plus intelligent créativement, l’homme qui entre dans son identité, doit prendre contrôle de cette énergie d'une façon créative, afin de se donner, sur le plan humain, une constante de vie, c'est-à-dire une capacité de vivre, de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois, d'année en année, dans une condition de plus en plus progressive, de plus en plus élevante, de plus en plus continue, de plus en plus constante, afin qu'il puisse reposer son mental, son émotion, sa vitalité, sa physicalité, ce qui l’amènera, éventuellement, à vieillir beaucoup plus lentement et à entrer naturellement plus tard dans une vieillesse naturelle, glorieuse, une vieillesse où la sénilité ne prendra pas le contrôle de la partie terminale de son existence.
Lorsque nous parlons du contrôle ou de la maîtrise de l'émotivité, nous parlons de la maîtrise de cette énergie qui affaiblit l’homme et non pas de cette énergie qui le rend plus fort. C'est la partie de l’homme, c'est la partie de la conscience de l’homme qui l'affaiblit qui doit être maîtrisée. L'énergie émotive est une sorte de force en nous qui n'est pas utilisée à son maximum. C'est une force, c'est une énergie en nous qui ne nous donne pas la valeur de notre réalité, et c’est pourquoi cette énergie dite émotive, dite négative, doit être maîtrisée, c'est-à-dire amenée sous une sorte de contrôle qui naît de la centricité mentale de l’homme.
Il y a dans notre vie des événements de toutes sortes qui peuvent nous arriver, il y a dans notre vie des conditions qui sont susceptibles de nous affecter émotivement, mais l’homme conscient, l’homme qui réalise la nature du réel, apprend, petit à petit, à contrôler l'émotivité qui est le produit de la surcharge de ces conditions sur notre corps émotionnel.
L'homme qui se conscientise apprend à réaliser, de plus en plus, qu'il y a, entre sa vie matérielle et sa vie psychique, des événements qui doivent être rendus, qui doivent être concrétisés afin qu'il y ait évolution sur le plan mental, sur le plan émotionnel, vital et matériel. Si l’homme réalise ceci d’une façon concrète, il perd moins de temps, il perd moins d'énergie avec l'émotivité qui se produit lorsque ces événements se font sentir dans sa vie. Et graduellement, il en arrive à maîtriser cette énergie, il en arrive à la comprendre, il en arrive à ne plus en souffrir de la même façon qu'il en souffrait auparavant.
Donc, à partir de ce moment-là, l’homme commence à contrôler son énergie, son émotivité. Ce n'est pas un contrôle psychologique, c'est un état d'esprit qui lui permet de maintenir l'équilibre de son canot alors qu'il descend les rapides de la vie. Que nous regardions l'énergie créative du mental supérieur sous n'importe quel angle, nous ne verrons toujours que son aspect inférieur, son aspect planétaire, expérientiel. L'énergie émotive est toujours une qualité inférieure de conscience.
Il n'y a jamais, dans l'énergie émotive, dans l'émotivité que nous devrons un jour maîtriser, un aspect créatif parce que, justement, cette énergie ne fait pas partie de la conscience supérieure de l’homme, elle fait partie de la conscience inférieure, animale, planétaire, de l'être humain. Et si l’homme n'arrive pas, un jour, à maîtriser cette énergie, il ne peut jamais bénéficier d'une conscience supérieure, c'est-à-dire d'une conscience qui est capable de s'élever au-dessus de la valeur nominale des événements, afin de vivre ces événements d'une façon totalement vibratoire, au lieu de les vivre d'une façon psychologique.
L’homme qui se conscientise verra qu’au fur et à mesure où se fait en lui, ou où s'établit en lui, la conscientisation, il y a une évolution dans son émotivité. Autant la conscience mentale supérieure de l’homme évolue, autant la conscience émotive de l’homme évolue. Et il s'aperçoit, au cours des années, que l'émotivité qu'il vivait auparavant ne se vit plus, qu'elle n'atteint même plus son centre d'activité naturelle, parce que justement le centre mental est plus développé, le centre mental est capable de temporiser cette énergie, il est capable autrement dit de la maîtriser, il est capable de la mater et il est capable de lui donner libre cours, selon le besoin.
D’un autre côté, la maîtrise de l'émotivité ne veut pas dire l'endurcissement de l’homme. C'est une très grave erreur de penser ainsi. La maîtrise de l'émotivité veut dire le contrôle vibratoire de cette énergie lorsque l’homme fait face à un événement qui risque de le faire souffrir pour rien ou à outrance. Il n'y a pas dans la maîtrise de l'émotivité de karaté ou d’art martial, dans le sens psychologique du terme. La maîtrise de l'émotivité veut dire la capacité chez l'être humain d’introduire, dans sa conscience, un élément d'intelligence instantanée qui neutralise une émotivité qui autrement prendrait le contrôle sur sa conscience.
Pour que l’homme apprenne à maîtriser son émotivité d’une façon créative, il faut déjà qu'il soit créatif. S'il n'est pas créatif, c’est-à-dire s'il n'est pas conscient d'un centre supérieur dans son mental, il est évident que la maîtrise de l'émotivité deviendra simplement un jeu de l’ego, deviendra un endurcissement des artères de sa conscience, et on verra que cet homme, au cours des années, au cours de son évolution, deviendra de plus en plus dur, de plus en plus difficile, de plus en plus brutal même. Et ceci est mauvais parce qu’il aura simplement changé la polarité de cette énergie.
Maîtriser son énergie veut dire en arriver à un équilibre parfait entre le plexus solaire et le plan mental, en arriver à un équilibre parfait entre l'intelligence et la partie inférieure de l’homme. Il ne s'agit pas d'extraire de l’homme cette énergie qui fait partie de sa conscience, il s'agit de mettre de l'ordre dans cette partie de l’homme qui, à cause de son inconscience, risque de mettre du désordre dans son esprit si elle est laissée trop libre et si elle est toujours rattachée au passé, et qu'elle n'est pas guidée dans son évolution, dans sa canalisation, dans son expression.
La maîtrise de l'émotivité demande chez l’homme une très grande vigilance lorsque certains événements se produisent dans sa vie. L'homme doit être vigilant, c'est-à-dire qu'il doit être très conscient que les événements qui se produisent dans sa vie sont là en fonction de l'ajustement de ses corps subtils. Les événements qui se produisent dans la vie de l’homme ne se produisent pas pour rien. Il y a toujours dans l'événementiel une raison, une raison que l’homme éventuellement en arrive à comprendre, à découvrir, à saisir, à savoir d'une façon parfaite selon l'évolution de son corps mental, selon la diminution de l'activité de l'émotivité sur son corps mental, selon sa capacité créative d'interpréter l'événementiel en fonction de sa nature réelle.
Mais pour ça, il faut que l’homme soit vigilant, c'est-à-dire qu'il soit capable d'interpréter instantanément la valeur d'un événement, de ne pas laisser cet événement bousculer, ou être bousculé par une trop grande décharge d'énergie émotive afin ne pas perdre le contrôle sur sa vie mentale et afin, aussi, de maintenir un équilibre entre sa vie mentale et sa vie émotive alors que cet événement est là et sert à l'amener à un niveau d'expérience, de conscience, d’intelligence et de volonté plus grandes et plus subtiles.
Mais si l’homme n'a pas cette vigilance, il perd contact avec la valeur de l'événementiel, donc il refoule cette énergie et obstrue son passage, en utilisant une énergie d’ordre inférieur, l’énergie émotive. Et tout ceci ne sert qu'à le retarder dans son évolution, c'est-à-dire à l'empêcher d'être plus grand, plus conscient, plus présent, plus humain.
L'énergie émotive est toujours un smoke screen (écran de fumée) dans la vie de l’homme, c'est toujours un écran brumeux qui cache la valeur réelle de l'événementiel, et qui empêche l’homme de prendre conscience, c'est-à-dire de prendre avantage, d’une situation pour son propre agrandissement. Il n'y a aucune émotion négative qui possède une valeur quelconque, il n'y a aucune émotivité retardataire qui puisse aider l’homme, même si l’homme a l'impression que le fait de se plonger dans une telle émotivité le soulage, lui donne de la paix à travers la peine, ou lui permet de bénéficier, dans un certain sens, d'une souffrance qui souvent peut être doucereuse.
L’être humain qui se conscientise, l’homme qui découvre de plus en plus son identité, est obligé, forcé, avec son évolution, de regarder en face la nature de son émotivité et de pouvoir graduellement non pas se retrancher de l'émotivité qu’il vit, mais d'en voir la valeur réelle, la valeur subjective, la valeur psychologique, la valeur psychique, la valeur émotive, la valeur illusoire. Si l’homme voit dans son émotivité une valeur réelle, cette émotivité elle est bonne. S'il voit dans son émotivité une valeur psychique, c'est-à-dire une valeur qui lui permet de prendre conscience d'un certain plan beaucoup plus subtil de sa conscience, il y a aussi à l'intérieur de cette émotivité une qualité progressivement créative.
Mais si l’émotivité est purement d'ordre psychologique, si elle est purement d'ordre émotionnel, à ce moment-là l’homme ne peut pas bénéficier de cette énergie, parce que cette énergie ne lui appartient pas, elle fait simplement partie de sa mémoire, elle fait simplement partie de ces aspects de lui-même qui sont inférieurs à son intelligence libre, à son intelligence réelle, à son intelligence supramentale, c'est-à-dire à cette conscience en lui qui peut éclore, à partir du moment où il a compris que l'émotivité ne peut pas servir l’homme inférieur, mais qu'elle ne peut servir que l’homme supérieur, lorsque ce dernier a compris que l'événementiel qui la crée doit être résolu, compris, en fonction d'une évolution de conscience, et non pas compris en fonction d'une détérioration d'une même conscience.
Si l’homme est capable de vivre de l'émotivité, il est capable de vivre de la transmutation de cette énergie, il est capable de vivre et de supporter la transmutation de cette énergie afin d'en arriver un jour à ne plus subir les aspects, mécaniques, planétaires, de l'événementiel, pour en arriver à connaître une vie beaucoup plus libre, beaucoup plus balancée, beaucoup plus équilibrée, beaucoup plus maintenue dans un ordre qui convient à l'équilibre entre son mental et sa nature inférieure.
Mais si l’homme prend la fausse direction du contrôle de l'émotivité dans un sens psychologique, il se verra graduellement amené à une déformation de sa personnalité, il perdra sa chaleur humaine, il perdra la valeur créative de ce transfert d'énergie et il se coupera, il se limitera dans ses relations humaines, il deviendra aigre. Vivre de l'émotivité négative veut toujours dire ne pas comprendre parfaitement la vie. Vivre de l'émotivité négative veut toujours dire ne pas être capable de supporter parfaitement la vie. Vivre de l'émotivité négative veut dire ne pas avoir une compréhension parfaite et totale de soi-même.
Si l’homme veut maîtriser l'énergie émotive, il doit apprendre à comprendre la relation entre l'événement et sa vie, il doit apprendre à comprendre la valeur de l'événement dans sa vie. Et il y a toujours une valeur cachée à un événement dans une vie humaine, c'est à l’homme lui-même de le comprendre, de le saisir.
Et à partir du moment où l’homme commence à comprendre la valeur profonde cachée réelle de l'événement dans sa vie, il est capable de commencer à maîtriser l'émotivité, parce qu'il est capable de voir qu'à travers cet événement, il y a un indicateur qui l'amène plus loin dans son évolution et qui lui permet de transmuter une énergie qui, auparavant, aurait servi à le garder dans une souffrance planétaire, existentielle, au-dessus de laquelle il n'y a pas d'ouverture, au-dessus de laquelle il n'y a pas de corridor qui mène l’homme vers la grande et intégrale identité de lui-même.
D’ailleurs, nous pouvons facilement dire que l'émotivité négative est justement la souffrance de l’homme. L’homme souffre dans la vie à cause de l'émotivité négative. Si cette dernière n'existait pas dans la vie de l’homme, il n'y aurait pas de souffrance, c’est-à-dire qu'il n'y aurait pas de cette souffrance qui fait que l’homme se sent prisonnier de la vie, il n'y aurait pas de cette souffrance qui fait que l’homme a l'impression d'être surplombé par quelque chose plus grand que lui.
Autrement dit il n'y aurait pas, dans la vie de l’homme, quel que soit l’événementiel, de diminution dans sa puissance de vie, l’homme se sentirait constamment grandir, grandir, devenir plus fort, devenir plus fort et par conséquent devenir de plus en plus intelligent, parce qu'il ne peut pas y avoir dans la vie de l’homme d'agrandissement, sur le plan de la volonté, sans qu'il n'y ait d'agrandissement sur le plan de l'intelligence, puisque les deux vont ensemble.
Mais tant que l’homme n'a pas compris réellement et parfaitement la nature de l'émotivité négative et qu'il n'a pas saisi que l'événementiel est directement rattaché avec ce phénomène, il ne peut pas comprendre pourquoi il vit de l'émotion. Et d'ailleurs, c'est la situation de beaucoup d'êtres humains, ils vivent de l'émotivité vis-à-vis d’un événement et ils ne comprennent pas pourquoi ils vivent de l'émotivité. Tout ce qu'ils savent, c'est qu'ils enregistrent, en eux, une certaine dose de cette énergie. Et comme ils ne la comprennent pas, son effet s'accumule et peut venir, un jour où l’homme, pour toutes sortes de raisons, détachées ou bien cousues ensemble, vit une émotivité qu'il ne peut pas comprendre, donc qu’il ne peut plus contrôler. Souvent nous retrouvons des gens sur notre parcours qui nous disent.
Comment se fait-il que je vis telle émotion vis-à-vis de telle situation ? Et je dis : Pourquoi vivez-vous cette émotion ? Et on me répond : Je ne sais pas
Lorsqu'une personne ne sait pas pourquoi elle vit telle émotion ou telle émotivité négative vis-à-vis de telle situation, c'est que déjà, elle a perdu contrôle de son esprit, contrôle sur son esprit, autrement dit contrôle sur son intelligence. Son intelligence n'est plus réelle, son intelligence est purement psychologique, purement mémorielle, purement subjective, et il y a une interrelation parfaite entre cette intelligence subjective et l'émotivité subjective planétaire de l'expérience.
Donc il est évident qu'à partir de ce moment-là l’individu vit une vie qui est très pauvre en ressuscitation, c’est-à-dire une vie qui ne peut plus se dépasser elle-même, qui ne peut plus engendrer de volonté créative, d'intelligence créative, autrement dit de cette énergie qui naît de ces principes cosmiques de l’homme, seule énergie qui puisse donner à l’homme une parfaite conscience, donc une parfaite liberté.
Nous avons de la difficulté, à cause de notre aveuglement, de vivre des actions qui sont libres d'émotivité négative. Nous avons de la difficulté à créer des actions qui sont le produit d’une intelligence ferme, d'une volonté ferme et créative. Il y a toujours dans nos actions un peu d'émotivité, il y a toujours dans nos actions un peu de cette énergie qui colore notre action et qui sous-tend l'action mécanique de notre personnalité, action qui n'a aucune relation avec notre identité réelle.
C'est pourquoi, il devient très, très important, pour l’homme conscient, de maîtriser cette énergie et de l’amener petit à petit à se transformer et à devenir plutôt un support qu'une dépendance, parce que tant que l’homme dépend de cette énergie pour vivre, il ne peut pas vivre, il ne fait que survivre.
Mais lorsque l’homme en arrive à contrôler ou à maîtriser suffisamment cette énergie d'une façon créative, il en arrive à vivre, c'est-à-dire à se donner des points de référence dans la vie qui conviennent parfaitement à son identité, qui se distancient de plus en plus de sa fausse personnalité, et qui l’amènent créativement à se joindre au rang de ceux, qui sont encore très, très peu nombreux sur cette planète, qui ont une conscience dite créative, conscience supérieure, conscience qui va de plus en plus dans la direction de l'évolution future de l'humanité ou de l’homme, conscience qui fait partie de la nouvelle évolution et qui s'intègre parfaitement aux lois de la vie.
Mais qui d’autre que l’homme peut établir, sur le plan matériel, les lois de la vie ? Qui d’autre que lui-même ?
Pour que l’homme puisse établir, sur le plan matériel, les lois de la vie, c'est-à-dire vivre en fonction d'un équilibre parfait dans ses corps subtils, il faut qu'il comprenne les lois de l'émotivité, il faut qu'il comprenne les lois subtiles de l'émotivité et qu'il réalise qu'à l'intérieur de tout émotivité, il y a une part de personnalité et une part d’inconscience. Nous parlons naturellement d'émotivité négative.
Mais qu'est-ce que de l'émotivité négative ?
De l'émotivité négative c'est de l'émotivité qui n'est pas réelle. C'est de l'émotivité qui a besoin d'être vécue afin de balancer, chez l’homme, un manque quelconque de volonté et d'intelligence. De l'émotivité négative, c'est de l'émotivité qui ne peut pas être utile à l’homme, c’est de l'émotivité, ou une énergie, qui ne peut pas être utilisée par l’homme pour son agrandissement. Donc il n'y a, dans cette émotivité, aucune germination possible d'une volonté et d'une intelligence créative.
C'est pourquoi l’homme doit apprendre à la maîtriser, parce que cette émotivité se répand en lui comme une mauvaise herbe. Et comme l'humanité crée constamment de l'émotivité négative et que l’être humain vit et fait partie de l'humanité, il est très facile, pour ce dernier, de voir une relation constante entre son énergie émotive négative et l'énergie émotive négative de l'humanité. De sorte que, éventuellement, il se fait un lien entre la conscience de l’homme et la conscience sociale, et ce dernier n'en arrive jamais à vivre d’une conscience purement individualisée, purement intégrale, purement identique à lui-même.
C'est pourquoi l’homme n'est pas capable de bénéficier créativement de sa conscience. Il n'est pas capable de se sentir un, il n'est pas capable de se sentir parfaitement équilibré. Il se sent toujours deux, il se sent toujours trois, ils se sent toujours plus qu'un à la fois. Et lorsque l’homme n'est pas capable de sentir l’unité de sa conscience, il n'est pas capable, naturellement, de bénéficier de sa conscience.
Et c'est à partir de ce moment-là que l'événementiel, qui continue son roulement éternel dans la vie de l’homme, créé en lui des chocs, crée en lui des situations que l’homme ne peut plus dépasser, et éventuellement, l’homme se retrouve appauvri à un tel point qu'il n'est plus capable de sentir en lui la vie, c'est-à-dire la force de sa vie, c'est-à-dire la force de sa conscience mentale supérieure, axée sur la volonté, axée sur l'intelligence et profondément harmonisée dans un amour concret qui convient à une intelligence réelle et à une volonté réelle.
Lorsque nous parlons d’énergie négative, nous ne parlons pas simplement de cette sorte d'énergie que nous identifions souvent avec les larmes de la jeune fille ou du jeune homme qui, pour une raison ou une autre, souffre d'amour, nous ne parlons pas de l'énergie émotive négative poétique, nous parlons de cette source d'énergie qui existe dans tous les hommes, même dans ces hommes qui, en apparence, en surface, ne démontrent pas d'émotivité négative.
L'émotivité négative est une énergie qui repose, en fait, sur un aspect de la conscience qui, très souvent, n'est pas amenable à une constatation expérientielle extérieure. Il y a, dans tous les hommes, cette énergie dite négative qui doit être maîtrisée, qui fait partie de la conscience inférieure de l’homme. Regardez, par exemple, le mouvement nazi en Allemagne. Il est évident que les nazis, les SS, à l'extérieur, ne manifestaient pas d'émotions négatives, parce que cette énergie avait été transformée, illusoirement, en une sorte de volonté, de force. Mais dans le fond, ces êtres, ces SS, ces hommes abominables, représentaient une sorte d'émotivité négative où la conscience individuelle de l’homme. Je parle de la conscience qui devrait ou aurait dû avoir une sorte d'identité, avait été remplacée par une conscience collective qui renflouait, chez les individus, chez ces êtres, une énergie émotive négative puissante qui devenait, au cours des années, utilisée à la destruction d'une humanité.
Donc le phénomène de l'énergie négative, dont nous parlons, représente, pour l’homme conscient, la destruction, chez lui, de ces forces inférieures en lui, de ces forces planétaires qui font partie de sa conscience animale, qui ont tendance à contrôler ou à prendre le contrôle de son intelligence, c'est-à-dire à lui enlever l'identité nécessaire dont il a besoin pour être un homme réel. C'est dans ce sens que nous parlons de la maîtrise de l'émotivité. La vaste gamme de l'émotivité vécue chez tous les êtres humains ne peut pas être, dans un seul cours, expliquée.
Mais il y a des principes de fond, des principes universels, qui existent, visant à reconstituer pour l’être humain une condition possible d'évolution fondée sur sa capacité, en tant qu’individu, en tant qu’être intelligent, en tant qu'être volontaire, de dépasser l’agissement de ces forces, agissement mécanique de ces forces, agissement souterrain de ces forces, qui nuisent à l'évolution de son intelligence réelle, au développement de sa volonté réelle, et qui naturellement l'empêchent de vivre, de connaître, de reconnaître en eux-mêmes une identité profonde, non pas basée sur une déformation d'émotion, mais fondée sur la construction inévitablement difficile d’une structure psychique inviolable par l'émotion négative.
Il existe chez l'être humain une tension constante entre son intelligence réelle et l’activité souterraine ou exprimée de son émotion négative, et cette tension fait partie de la descente dans l’homme, progressivement, d'une énergie créative de plus en plus puissante. Cette tension fait partie, chez l’être humain, d‘une conversion d'énergie inférieure en énergie supérieure. Mais tant que l'être humain n'est pas conscient de ces lois, de cette réalité, il vise à utiliser l'énergie négative en fonction de sa personnalité, au lieu d'utiliser l'énergie négative ou l'énergie subjective de son émotion en fonction d'un dépassement de sa condition humaine présente, condition humaine qui est fondée sur une matrice psychologique qui n'a de valeur qu'en fonction de cette émotion, mais qui n'a aucune valeur en fonction de sa conscience pure.
Si l’homme doit en arriver à maîtriser son émotivité pour dépasser l’effet que crée cette énergie sur sa conscience, c'est qu'il est obligé pour prendre conscience de lui-même, de se dévêtir de la coloration que crée dans son mental inférieur et dans son émotivité ou, en général, dans sa conscience humaine planétaire, des forces qui ne font pas partie de lui, mais qui font partie de l'impression créée en lui, depuis sa naissance, par les forces idéologiques de la conscience sociale.
Il est inévitablement vrai que la conscience humaine d'aujourd'hui est conditionnée par la conscience sociale extérieure à l’homme. Autrement dit, il est inévitablement vrai et vérifiable que l'être humain est un être qui est idéologisé dans sa conscience. Donc si sa conscience est idéologisée, c'est qu'il y a une partie de sa conscience qui ne lui appartient pas.
Et lorsque cette conscience, qui ne lui appartient pas, se manifeste, elle devient manifestement émotivement négative. Et c'est à partir de ce moment-là que l’homme en évolution doit prendre le contrôle sur cette énergie afin de la rapatrier, afin de la transformer pour que, lui, bénéficie d’une conscience beaucoup plus vaste, beaucoup moins idéologisée, donc beaucoup moins sujette à la souffrance qui est toujours le produit de l'action de l'idéologie contre la conscience humaine personnelle.
Si l’homme trouve si difficile de traiter avec l'émotivité, de la maîtriser d'une façon parfaite, c'est qu’il n'est pas capable de voir que cette émotivité fait aussi partie de son intelligence, de son intelligence inférieure. Et son intelligence inférieure utilise cette énergie pour donner à l'ego, pour donner à la personnalité, l'impression quelconque d'une expérience quelconque.
Ce n'est pas la conscience supérieure de l’homme qui utilise l’émotivité négative, c'est l'intelligence inférieure de l'être humain qui utilise cette énergie pour garder l’être humain dans une conscience inférieure, c'est-à-dire une conscience qui n'est pas réelle et qui force ce même être à continuer, d'année en année, à souffrir de sa condition existentielle, à ne jamais pouvoir sortir de cette condition idéologisée pour en arriver un jour à être parfaitement libre, c'est-à-dire parfaitement bien dans sa peau.
Jamais l’homme ne réussira à bénéficier de sa conscience en se servant de l’appui que créent les impressions idéologiques dans sa conscience inférieure, en utilisant l'énergie émotive inférieure pour galvaniser sa conscience. Jamais l'être humain ne pourra utiliser une forme inférieure d'énergie pour se donner une conscience supérieure.
C'est pourquoi la maîtrise de l'énergie, la maîtrise de l'émotivité est absolument nécessaire lorsque l’homme est obligé de passer d'un niveau de conscience à un autre, parce que cette maîtrise le force à reconstituer son moi, c'est-à-dire à redonner à son moi un face-lift, (ravalement ex. remonter le visage) un face-lift qui constitue un travail personnel sur le faux visage qu'il avait connu, qu'il avait emprunté pendant des années et qui était devenu la manifestation extérieure de sa personnalité.