Il serait bon à ce stade de parler des failles temporaires que nous pouvons retrouver à l'intérieur de l'évolution d’un mental qui va vers l'individualisation et la découverte de l'identité. Il faut d'abord reconnaître que l'évolution du mental supérieur de l’homme, de sa conscience, est fondé sur le principe d'adaptation psychologique à une vibration qui naît dans un éther mental extrêmement raréfié, un éther mental où l’ego a très peu d'emprise à travers la forme pour justifier la qualité de son action.
Autrement dit, plus le mental individualisé de l’homme prend de l'ampleur, moins l’ego ne possède de point de référence psychologique personnelle pour donner à son intelligence un appui, un jugement, une valeur ou une mesure. Ce que nous voulons dire c'est que plus l’homme avance dans la conscience supramentale, plus il détruit derrière lui les pistes qui, généralement, dans son expérience antérieure, avaient servi à lui donner une mesure du point où il en était rendu, dans la mesure de la valeur de son action créative.
L’ego qui développe un mental identique à lui-même, l’ego qui développe un mental individualisé, s'aperçoit de plus en plus qu'il devient de plus en plus difficile pour lui de pouvoir mesurer la justesse de son intelligence. Dans le même temps, il devient de plus en plus facile pour lui de mesurer la justesse de cette même intelligence.
Pourquoi le dilemme ?
Pourquoi ces deux aspects à la fois dans une même conscience ?
Pour la simple raison que l’ego, dans le mouvement créatif de l'intelligence lucide et pure de sa conscience nouvelle, ne peut plus se servir de sa mémoire, ni de sa psychologie, ni de sa personnalité, ni des attributs de lui-même, pour mesurer son intelligence. Et à la fois, dans un même temps, il doit fonder la valeur de son intelligence sur le vide que crée l’explosion en lui de l'énergie créative à travers la surface mentale d’une conscience totalement épurée de subjectivité.
Donc l’ego qui va vers une conscience de plus en plus individualisée en arrive éventuellement à ne plus pouvoir donner à son action ou à son intelligence un appui psychologiquement fondé sur une coordination quelconque de son rationalisme mental, intellectuel et psychologique. Autrement dit, plus l’ego devient lucide, moins il peut fonder sa lucidité sur le rapport de valeurs qui l’instruisent d'une conscience quelconque, et plus il est obligé de se lancer dans le vide absolu de sa conscience, ceci afin de pouvoir mettre à l'épreuve dans le monde de son action l'expression de cette même conscience.
L’ego qui possède un mental individualisé ne peut plus se justifier, il ne peut qu’exercer créativement son droit d'être. Ne pouvant plus se justifier, il ne peut plus subordonner à sa nouvelle conscience ou donner à sa nouvelle conscience des intentions, même si ses intentions sont de très haut niveau de moralité. En effet, la conscience créative ne fonde pas son mécanisme ou son processus de vitalisation à travers l’homme sur les bases fondamentales de la psychologie humaine, mais sur des bases créatives qui font partie du devenir de son action, donc du devenir de l’homme, donc du devenir de la société.
Si l’homme nouveau de demain, qui possédera une conscience supramentale dans toute l’ampleur de sa définition, vit une action créative en fonction du vide absolu qu'il doit connaître dans sa conscience universelle, il deviendra impossible à l’homme, à l’être humain, à l’homme nouveau et conscientisé de juger d'une façon ou d'une autre une action qui vient vers lui et qui est l'expression d'une conscience humaine conscientisée qui va dans une direction parallèle à la sienne. C'est à ce point que la conversion de l'énergie entre deux êtres humains qui se conscientisent et qui sont en voie de développer un mental individualisé, pourra permettre éventuellement un échange total et parfait entre deux hommes, sans que des conditions psychologiques d’un ordre ou d’un autre, viennent faire interférence dans la juxtaposition de leur relation ou dans l'harmonie ou la désharmonie apparentes de leur échange.
Ce nouvel état de choses, qui fera partie de la situation d'un homme conscient vis-à-vis d’un autre, permettra éventuellement d'uniformiser sur le plan humain l'énergie. Cela donnera à cette énergie la liberté dont elle a besoin, qui lui est nécessaire, afin de pouvoir engendrer dans la vie de l’homme, entre les hommes, les différentes conditions qui lui sont nécessaires afin de créer sur la planète un ordre qui convient à une conscience universalisée et non plus un ordre qui convient à l'ego, ego encore lié invisiblement à des lignes de force en lui qui constituent les paramètres de sa personnalité.
Pour que le mental individualisé de l’homme nouveau puisse s’exercer dans une liberté totale, il faudra, avec le temps, que les hommes en arrivent à vivre d'une façon mentale, façon qui ne convient aucunement à la qualité psychologique de l'action mais qui convient parfaitement à la nature et à l'essence même de la dynamique créative de leur nouvelle intelligence. Ceci ne sera pas facile parce que les hommes possèdent, en dehors de la fusion, un certain niveau de programmation. Ce niveau de programmation fait partie de la qualité ancestrale de leur esprit, qui fait partie des différentes évolutions sur le plan de l’âme et coïncide dans notre temps avec des conditions d'énergie dont se sert le double ou l'esprit de l’homme pour convertir les espèces supérieures de sa lumière et les intégrer éventuellement dans les plans inférieurs de l’homme où cette lumière doit devenir active, intégrée et créative.
Le développement du mental individualisé est certainement l’aspect le plus subtil, le plus difficile et le plus rébarbatif de la conscience humaine parce qu'il fait partie d'une expérience nouvelle où l’ego éventuellement perd le choix, pour ne développer que la puissance générative de son intelligence en dehors des limitations psychologiques faisant partie de sa personnalité. Ceci a pour but de désintoxiquer l’ego, de lui laver les aspects qui donnent à sa personnalité l'investiture dont elle a besoin pour posséder une certaine mesure d’elle-même et ainsi donner à l'ego une certaine qualité de son propre esprit.
Mais ce n'est pas à l’ego de donner ou de se donner la qualité de son propre esprit. C’est à l'énergie de son esprit de donner à l'ego la mesure de sa relation avec lui. Ainsi, ce dernier pourra éventuellement posséder une intelligence totalement lucide, c'est-à-dire une intelligence suffisamment perfectionnée pour pouvoir facilement voir la trame psychologique qui se cache souvent derrière des actions que nous considérons comme étant le produit d'une conscience créative.
L’ego est une manifestation sur le plan humain d'une constante. Cette constante c'est l'esprit de l’homme. Mais il est aussi la manifestation d’une particularité. Cette particularité est directement reliée à la personnalité de l’homme. Et la distance entre la constante de l'esprit et la particularité de la personnalité fait en sorte que l’homme est plus ou moins avancé dans l'expérience de ce que nous pouvons appeler le mental individualisé, c'est-à-dire le mental sans faille, la conscience pure, le pouvoir créatif de l'esprit à travers l’ego.
Ce n'est pas avec facilité que l’homme pourra passer d'un plan où la personnalité conscientisée se rapproche de la mesure énergétique de son esprit, pour en arriver éventuellement à un plan où cette même personnalité disparaît dans la lumière de l'esprit pour ne réapparaître que transformée en tant que créativité personnelle de l'esprit, ou du double à travers l’ego. Si nous posons la question.
Où commence l’ego et où commence l'esprit ? Où cesse l’ego et où commence l'esprit ? Où cesse l’esprit et où commence l’ego?
Il y a une réponse et la réponse est la même pour les trois aspects de la question. L’ego et l'esprit doivent être unifiés dans un rapport parfait, c'est-à-dire dans la manifestation ultimement perfectionnée d’une intelligence qui ne relève plus de la personnalité et qui n'est plus, non plus, le produit autoritaire de l'esprit. Autrement dit, entre la personnalité de l’Homme nouveau et l’esprit de l’homme, il doit y avoir un pont de créé afin que l’homme ne sente plus la puissante intervention de l'esprit et aussi afin que l'esprit ne sente plus l'impossibilité de l’homme. Ce pont, nous pouvons lui donner un nom et le nom que nous lui donnerons est celui-ci : une conscience majorée.
Ce que nous voulons dire par une conscience majorée, c'est une conscience qui n'est plus alourdie par la personnalité, ni non plus alourdie par l'esprit. Autrement dit, c'est une conscience réellement libre, libre de la fourberie de l'esprit qui utilise toutes les cordes possibles et imaginables de l’homme pour transmuter ses énergies et libre de la personnalité qui se donne facilement l'autorité d’être intelligente.
Donc une conscience majorée est réellement la représentation d'un équilibre entre l'aspect cosmique universel de l’homme et l’aspect planétaire de ce dernier. Elle représente, en fait, une investiture dont la fonction est de donner à l’homme, sur le plan matériel, la mesure exacte de ce qu’il est sur le plan de l'esprit et en même temps, de donner à l'esprit la mesure exacte de ce que l’homme, sur le plan matériel, peut absorber de lui, ceci afin que ce dernier ne soit plus esclave de sa puissance ou de ses intentions.
À partir du moment où l’homme possède une conscience majorée, il est capable, avec une très grande suffisance, de ne plus s’interroger vis-à-vis de l’esprit et ne plus douter vis-à-vis de sa personnalité. Donc il est réellement situé dans une situation ou une position favorable entre l’invisible et le matériel. Il n'est plus assujetti à l'invisible parce que sa spiritualité ne fait plus obstacle à son intelligence. Il n'est plus non plus alourdi par sa personnalité, parce que son intelligence constamment renouvelée, constamment épurée, lui permet de voir la juste position qu'elle doit occuper dans le rendement de l'esprit vis-à-vis de l’ego et dans la réaction de l’ego vis-à-vis de l’énergie de son esprit. À partir de ce moment-là, l’homme commence à être libre, non pas dans sa personnalité, non pas dans son esprit, mais dans le mouvement.
Être libre dans le mouvement, c'est l'expression la plus extraordinaire de l’Homme nouveau parce qu'il coïncide, cet homme, avec l'apex ou le summum de ce que nous pouvons appeler sur le plan matériel la conscience créative. Il n'est plus alors redevable, ni à l'esprit ni à la personnalité. Il est simplement le produit d'une synthèse d'un fluide créatif qui part de très haut et de très loin et qui se concentre dans une manifestation planétaire dense que nous appelons l’ego.
Pour que l’homme en arrive à vivre le mouvement, il faut qu'il puisse donner à l'énergie de son esprit la chance d'exécuter ce mouvement pendant que lui-même, en tant qu’ego, se rendant dans la matière, puisse bénéficier de ce mouvement. Autrement dit, il faut que l’homme puisse bénéficier du mouvement d'une façon instantanée dans la vie s'il veut connaître ce que nous appelons la conscience majorée ou s'il veut vivre une vie à l'intérieur de ce grand équilibre qui est le repos de l'esprit et l'absence d'anxiété de la part de la personnalité.
Le mouvement n'est pas simplement une conception mentale du déplacement de l'énergie. Il représente aussi l'actualisation dans la matière de cette énergie en fonction d'un principe de vie qui représente dans la matière, l'intelligence, la volonté et l'amour. Donc le mouvement est l'expression en lumière de ce que nous appelons la trinité de l’homme. Il est l'expression, dans la vie de l’homme, de l'équilibre des trois principes qui constituent les espaces de manœuvre auxquels il a droit afin de rencontrer dans sa vie matérielle les conditions nécessaires à une vie qui est exclue totalement du phénomène de la survie planétaire.
À partir du moment, dans la vie de l’homme, où il vit une conscience majorée, à partir du moment où il n'est plus invité psychologiquement à la contestation, où il ne souffre plus de la contestation, où il ne peut plus contester, où il est libre de la confusion que crée la contestation, il commence à pénétrer le tunnel de sa conscience pour en arriver éventuellement à un raccord parfait entre lui-même et son double. Cela lui donnera la capacité, un jour, d'entrer en contact avec des intelligences parallèles qui ne souffrent pas de la dualité et qui ne sont pas concernées par l’impuissance de l’homme.
L’évolution du mental individualisé va beaucoup plus loin que nous pouvons aujourd'hui l'imaginer. L'évolution du mental individualisé amène l’homme, demain, à pouvoir constater de fait une relation entre lui, en tant qu’être conscient, et d'autres intelligences conscientes mais appartenant à des systèmes de vies différentes. Donc le besoin pour l’être humain, l’Homme nouveau, de développer une conscience majorée qui est l'expression parfaite d’un mental individualisé, ne représente pas pour l’homme simplement un état d’esprit sur la Terre. Il représente l‘avenir, la porte qui l’amènera éventuellement à pénétrer dans les lieux secrets de la conscience de la Terre.
Donc l'évolution du mental individualisé va beaucoup plus loin que les simples constatations d’aujourd’hui, que les simples apports qu'il peut nous apporter aujourd'hui. Il est la clé qui permettra un jour à l’homme d'entrer sans obstacle dans des lieux qui font partie de la nouvelle génération, de la nouvelle civilisation, de la nouvelle conscience humaine.
Si aujourd’hui, à l’intérieur de nos actions, dans nos vies de tous les jours, nous ne sommes pas capables de développer une conscience majorée, c'est-à-dire une conscience qui est au-dessus de la contestation, nous ne pouvons pas bénéficier parfaitement de la dynamique vibratoire de l'énergie, énergie qui soutient le mental individualisé et qui lui donne l'apparence ou la réalité d'une intelligence réellement lucide, d'une intelligence de plus en plus perfectionnée, autrement dit d’un pouvoir créatif à toute épreuve.
Le but du mental individualisé, ce n'est pas simplement de donner à l’homme l’impression qu'il est conscient, ou l'impression qu'il est intelligent, ou l'impression qu'il devient de plus en plus créatif, le but du mental individualisé est de confondre, dans la vie mentale psychique de l’homme, la dualité qui vient de l'observation psychologique de ses sens, de la dualité qui vient de la consternation rigoureusement rattachée aux mouvements subtils de ses émotions.
L'évolution du mental individualisé ne représente pas pour l’homme simplement un état d'esprit qui lui permet de fraterniser avec des hommes qui ont une évolution parallèle. L'évolution du mental individualisé est une clé personnelle pour l’homme en tant qu'individu, clé qu’il peut garder ou clé qu’il peut perdre, selon sa capacité d'aller plus loin dans la conscientisation de son mental, l'élévation du vibratoire de son mental, pour qu’un jour il puisse bénéficier d'une conscience majorée qui se situe totalement en dehors des limitations contestataires, limitations qui sont le produit de l’impression que nous avons, nous, en tant qu'homme, d'avoir l'intelligence de la mesure des valeurs auxquelles nous faisons face dans une vie de plus en plus subtile et de plus en plus difficile à cerner dans sa totalité, dans son intention, et dans son mouvement.
Le mouvement de l'esprit à travers l’homme n'est pas le mouvement de l’homme à travers l'esprit. Le mouvement de l'esprit à travers l’homme est un mouvement qui se constitue par lui-même, pour lui- même et envers lui-même. Tandis que le mouvement de l’homme vers l'esprit est un mouvement qui se constitue de par l’homme, pour l’homme et envers l’homme, et ceci, même si l’homme ne le voit pas, même si l’homme a l'impression que son mouvement vers l'esprit est un mouvement qui est gratuit est un mouvement qui est de plus en plus libre de la contestation, de la limitation, de la psychologie, de la valorisation subjective.
Il viendra le jour où l’homme, regardant derrière lui, verra très bien qu’effectivement, le mouvement de l'énergie de l'esprit vers lui ne pouvait être consumé que lorsque le mouvement de lui vers l'esprit fut parfaitement élevé au-delà de la contestation.
Contester veut dire beaucoup de choses, mais dans le fond, contester veut dire une chose. Il veut dire : donner au mouvement de l'énergie de l'esprit la valeur de l'impression que l’homme veut bien donner au mouvement de l’homme vers l'esprit. Autrement dit, dans la contestation, ou dans le temps où elle existe, l’homme a toujours un peu dans sa conscience un mouvement de lui vers l'esprit alors que ce devrait être l’opposé. L'homme devrait muer par le mouvement de l'esprit vers lui, mouvement lui permettant naturellement de posséder une conscience majorée, c'est-à-dire un mental individualisé mais parfait, et non pas simplement un mental individualisé à l'intérieur duquel il y a une faille que nous ne voyons pas parce que nous n'avons pas encore subi suffisamment la descente de l’énergie de l’esprit à travers l’ego.
Lorsque les hommes conscients, qui aujourd'hui possèdent de plus en plus un mental individualisé, posséderont une conscience majorée ou un mental majoré, ces hommes ne pourront plus, entre eux, vivre la contestation. En effet, le mouvement de l’énergie de l'esprit ne servira plus à perfectionner leur intelligence mais simplement à rendre dans le monde l'expression générative de cette énergie. Autrement dit, l’aspect initiatique de leur conversion dans la conscience aura cessé. Ces hommes ne vivront plus ou ne subiront plus les blocages d'énergie qui sont créés par la très grande sensibilité qui vient avec le mental individualisé mais qui n’a pas encore été majorée en conscience. Ceci viendra avec le temps, ceci viendra avec les années et ceci représentera finalement la vraie conscience supramentale de l’homme nouveau.
Une conscience majorée est une conscience à l'intérieur de laquelle l’homme ne peut plus questionner, douter de la lucidité de son intelligence, mais en même temps, ne plus avoir, ou souffrir, ou être piégé par l’impression d'une même lucidité. Cette condition est tellement subtile, tellement rigoureuse, tellement perfectionnée qu'un homme possédant une conscience majorée au-delà d’un mental individualisé ne peut plus, avec un homme possédant une telle conscience, vivre d'ambiguïté dans ses rapports humains. Il ne peut plus vivre un blocage d’énergie dans ses rapports de travail ou de vie puisque l’homme lui-même et l'autre face à lui ne font plus partie de la conscience planétaire. Ils font partie d’une conscience parallèle qui un jour s'ouvrira dans une condition de vie leur permettant d'examiner avec très grande facilité les contours extérieurs de l'espace-temps matériel qui convient aujourd’hui à une conscience planétaire.
La majoration de la conscience humaine veut dire l'élévation en vibration du centre mental supérieur de l’homme, élévation en vibration qui ne peut être faite que lorsque l'énergie de l’homme a suffisamment vibré pour éclater et laisser enfin descendre l’énergie de son esprit ou de son double. Lorsque l'énergie de l’homme a suffisamment vibré pour éclater, il se produit dans le mental de l’homme une transformation de son savoir. Son savoir n'est plus celui qu’il possédait auparavant, il n'est plus le savoir élevé qui auparavant lui donnait l’impression de l'intelligence. Il est un autre savoir qui n'est plus fondé sur le rapport étroit entre l’ego et l'esprit, mais qui est simplement fondé sur l'équilibre parfait entre l’ego et l'esprit.
Ceci est très important parce que l'équilibre entre l’ego et l’esprit est la nouvelle nature de l’homme. Cet équilibre représente ce que l’homme a toujours idéalement voulu et désiré dans la vie, c’est-à-dire la capacité d'être libre à la fois en esprit et en intelligence, et à la fois dans la synthèse des deux dans le mouvement de l’un vers l’autre. Pour que l’homme soit parfaitement libre en esprit et en intelligence, il faut que son intelligence ait laissé place à son esprit et que son esprit ait accordé à son intelligence suffisamment d’espace pour que ce dernier se sente absolument libre, sur le plan humain, de vivre une action qui coïncide avec l'élimination totale de la contestation.
Donc pour qu'un être humain ne sente jamais dans sa vie l’effleurement de la contestation, pour qu'il ne souffre jamais de la contestation, pour qu'il ne soit jamais emprisonné dans la contestation, il lui faut posséder une conscience majorée, conscience qui éteint ce qui est contestataire pour ne faire passer que le fluide de l'énergie d'où l’homme prend conscience de la beauté et de la grandeur de l'esprit et où il prend aussi conscience de la puissance mentale de son intelligence créative à travers l’ego.
Donc l’Homme nouveau qui possédera un mental individualisé pourra être comparé, si vous voulez, à un équilibriste qui marche sur un fil. Il n’est ni à gauche, ni à droite, c'est-à-dire qu’il n'est ni dans l'esprit esclave, ni dans l'intelligence impressionné. Il est sur un fil, c'est-à-dire qu'il est le produit de l'équilibre des deux. Donc il ne peut plus exister pour lui dans sa vie de contestation qui est dans le fond une forme de déséquilibre entre l'esprit et l'intelligence grandissante de l’homme. Lorsqu'il n'y a plus de déséquilibre entre l'esprit et l'intelligence grandissante de l’homme, l’homme vit une vie parfaitement équilibrée dans le mental, il est très bien situé entre les deux aspects de sa réalité : l'une, conforme aux lois du mental humain, et l'autre conforme aux lois de l'énergie de l’homme.
Et lorsque le mental humain avec tout son bagage est capable d'absorber l'énergie et ne plus subir de contre-choc sur le plan émotionnel qui pourrait créer dans l’homme un certain déséquilibre, ce dernier possède une conscience majorée, un mental individualisé mais sans faille, c'est-à-dire sans possibilité d’erreur dans l'avenir ou dans le présent. Et tant que l’homme ne peut pas vivre une vie qui soit sans possibilité d'erreur dans l'avenir ou dans le présent, il va certainement, à cause de sa grandeur, vers une conscience lui permettant de bénéficier de ce que nous appelons un mental individualisé.
Mais il n'a pas fini le mouvement de la définition du rapport entre son esprit et son intelligence. Autrement dit, son intelligence doit réaliser certaines choses et son esprit doit se fixer, s'ajuster à son intelligence, ceci donnant ainsi un produit neuf, un produit qui est l’ultime rendement du mental individualisé et qui est en fait la qualité suprême, supérieure et indéfinie de l’homme nouveau de la sixième race-racine.
Donc tant qu'il y a dans le mental humain de l'espace pour la vérification de ce que nous appelons la valeur de notre intelligence ou la mesure de notre intelligence, il y a naturellement une question de doute vis-à-vis du temps qui est devant nous. Autrement dit, un mental individualisé qui n'a pas encore atteint le stade de la majoration de la conscience possède en lui une mesure de temps qui l’insécurise. Ceci, parce que son mental individualisé se sert de la contestation, subit l'effet de la contestation parce que l’équilibre entre l’énergie de l'esprit et le mental de plus en plus raffiné n'est pas encore arrivé à un point de parfaite définition.
Donc lorsque l’homme et tant que l’homme souffre dans son mental du temps, tant que l’homme doit attendre dans la vie, tant qu'il y a du temps dans la vie de l’homme, il va encore vers la majoration de conscience car c'est dans la majoration de conscience que le temps n'existe plus. C'est dans la majoration de conscience que l'équilibre entre l'esprit et l’intelligence est parfait.
C'est dans la majoration de conscience que l’homme n’est plus ce qu'il était auparavant, c'est à dire que les liens invisibles entre son passé, sa mémoire, sa culture, ses affinités animiques sont totalement brisés pour laisser libre cours à un nouveau type d'homme, un type d’homme parfaitement universel, un type d'homme qui peut facilement s'appuyer sur sa résistance mentale et la puissance de son esprit pour résoudre, s’il le veut, tous les conflits possibles et imaginables, c'est-à-dire tous les effets de la contestation qui puissent exister à l'intérieur d'une sphère de conscience expérimentale telle que celle que nous connaissons sur le plan humain.
Donc il ne s'agit pas pour nous de nous alourdir la vie avec un concept qui semble être nouveau. Il s'agit pour nous de simplement voir, à travers ce concept, une mesure plus perfectionnée du rendement que doit avoir le mental individualisé, ceci afin que nous puissions réellement comprendre et saisir que la valeur limitative de toute action créative sur le plan humain n'est pas à la mesure du mouvement de l’ego ou de l'intelligence de l’homme vers son esprit, ni du mouvement de l'esprit vers l’homme, mais de l'équilibre entre les deux.
Et tant que nous n'aurons pas saisi cette réalité, nous croirons à tort que le mouvement de notre intelligence vers l'esprit, ou encore pire, le mouvement de l'esprit vers notre intelligence, représente l'action parfaite.
Il y a deux mouvements dans l’homme. Celui du mouvement de l'intelligence vers l'esprit, c'est-à-dire la prise de conscience personnelle de son énergie. Et le mouvement de l'énergie de l’esprit vers l’ego vers le mental de l’homme, qui représente l'exécution de l'énergie. Entre ces deux mouvements, il y a l’équilibre qui représente la conscience majorée, c'est-à-dire la paix parfaite dans le mental humain quelle que soit la contestation où les aspects contestataires qui relèvent du manque d’équilibre dans la vie mentale de l’homme sur la Terre.
Celui qui a vu et qui a connu la contestation et qui plus tard vit la majoration de conscience ne veut plus retourner dans le passé. Il ne veut plus entremêler sa vie mentale avec des aspects contestataires parce qu'il sait très bien que toute contestation mène inévitablement à la perfection des rapports humains ou à la rupture de ceux-ci, selon que les hommes font partie d'une nouvelle évolution ou qu'ils font partie de l'involution. Par contre s'ils font partie de la nouvelle évolution, le temps éliminera les contestations parce que le mouvement de l'énergie dans l’homme se sera équilibré.