Regardons maintenant l'incapacité, l'antithèse de l'ambition.
Combien d'hommes sentent l’incapacité de faire de leur vie quelque chose ? Combien d'hommes sentent l’incapacité de se rendre à un point quelconque dans la vie, un point qui serait pour eux, manifestement, un appointement de leurs qualités, un appointement de leur valeur ? Est-ce que c'est parce qu'ils n'ont pas d'ambition ? Nullement. Est-ce que c'est parce qu’ils sont paresseux ?
Nullement. Il y a simplement en eux, une incapacité de rompre avec l'inertie de leur conscience. Chez l’homme conscient, chez l’homme en évolution, le phénomène de l'incapacité est aussi troublant que chez l’homme inconscient, avec cette différence que le premier peut, selon les cas, deviner intérieurement que quelque part, dans le temps, dans l’avenir, il se fera en lui, il se créera en lui, une explosion, un mouvement, une dynamique ; tandis que l’homme inconscient, lui, ne peut pas voir cette dynamique, cette explosion, il n'est obligé que d'espérer que quelque part dans le temps, avec la volonté des dieux, il pourra gagner le mini loto qui le lancera dans une dynamique qui mettra fin à cette incapacité.
Mais parlons de l’homme qui se conscientise, de l’homme nouveau en évolution, en transmutation. Il y a une relation étroite entre le phénomène de transmutation et le phénomène d'incapacité temporaire. Il y a une relation étroite entre la transmutation profonde de la conscience de l’homme et l'évidence d'une incapacité créative sur le plan matériel. Ceci, nous sommes obligés de l’admettre, ceci nous sommes obligés d'y faire face, et ceci dépend de chaque homme en évolution future.
Pourquoi ?
Parce que doit se placer en lui, dans sa conscience, une force, un champ de force mentale, capable éventuellement de se manifester dans le monde. Donc l’homme conscient, l’homme nouveau, est obligé ou sera obligé, dans certains cas, de vivre la réintégration de sa conscience, c'est-à-dire qu’il sera obligé de vivre la séparation avec la conscience invertie de l'involution, afin de pouvoir un jour vivre la conscience réelle de l'évolution. Et c’est justement à cause de ceci que, pendant un certain temps, certains mois, voire certaines années, que l’homme conscient, l’homme nouveau, sera obligé de sentir le poids terrible de l'incapacité et goûter de la saveur amère qu'elle crée dans son mental.
Mais il y a des remèdes à ceci, et les remèdes coexistent avec sa transformation. Autrement dit, nous disons que chez l’homme qui se conscientise qui vit de l'incapacité, il y a aussi une illusion en lui qui se sert d'une priorité créative que lui, en tant qu’ego spiritualisé, s’est donné, ou que lui, en tant qu’ego occultifié, s’est donné, et les forces en lui se servent de cette priorité et, à cause de cette priorité, bloquent son énergie.
Nous expliquons, si l’homme conscient a l'impression ou le désir de devenir créatif à partir de l'énergie de sa conscience supramentale, il mettra de côté les outils mécaniques qui font partie de sa conscience involutive, qui font partie du territoire psychologique de son ego, et il misera à long terme, il misera sur une énergie qui ne viendra que très loin dans le temps, et pendant tout ce temps, il perdra contact avec la réalité psychologique de son ego, avec les outils caractéristiques de son involution qu'il pourrait utiliser temporairement jusqu'à ce que ce jour vienne où il puisse devenir créatif.
Donc le phénomène de l'incapacité créative chez l’homme conscient, phénomène qui devient extrêmement onéreux, surtout s'il est de plus en plus sensible à ses aspects intérieurs qui sont en train de se manifester mais qui n’éclatent jamais dans le grand jour de sa conscience, il faudra que cet homme apprenne à s'occuper, à vivre, à devenir actif, même d'une façon mécanique, temporairement. Sinon il risque de souffrir pendant très longtemps d'incapacité et de passer sa vie sur le dos du gouvernement, passer sa vie à vivre de l'assurance chômage pour des raisons occultes, pour des raisons d’incapacité occulte qui, dans le fond, n'ont rien à voir avec sa vie involutive, sa vie normale de tous les jours.
Il y aura toujours dans la vie de l’homme en évolution des conditions d'activité, des conditions de travail, des conditions de mouvement à la mesure de sa capacité présente, mais non pas à la mesure de sa capacité future. Mais si cet homme veut vivre dans le présent de sa capacité future, il est évident qu'il sentira une incapacité, il est évident qu'il ne pourra pas amener à sa bouche le pain nécessaire à la survie matérielle, il est évident qu’il souffrira de plus en plus, parce que cette incapacité deviendra de plus en plus grande, parce que son illusion maintiendra sur lui le pouvoir de l’inertie.
Il est extrêmement remarquable de voir que des êtres sensibles, des êtres spirituels, des êtres évolués, des êtres en voie d'évolution s’occupent plus de leur évolution intérieure qu’ils ne s'occupent de se mettre un chapeau matériel sur la tête contre le froid. C’est remarquable de voir que les hommes sensibilisés à une étape de conscience nouvelle perdent conscience des petits besoins de tous les jours qui, à cause de leur sensibilité, rendent leurs vies plus difficiles lorsqu’ils les manquent. Et ceci est une illusion !
L'homme conscient, l’homme en évolution, l’homme en voie d'apprendre les mystères de la conscience humaine, doit se protéger contre l'aliénation que peut créer en lui une trop grande persévérance dans une forme occulte de compréhension de sa conscience humaine, cosmique. L'homme doit avoir les pieds sur la Terre, les pieds bien enracinés dans le sol, il doit continuer à travailler jusqu'au jour où sa condition créative changera et lui permettra d’œuvrer, de travailler d'une façon libre.
Donc si l’homme vit de l'incapacité, ce n'est pas parce qu’il est bloqué intérieurement, c'est parce qu’il se crée lui-même des blocs intérieurs à cause de certaines illusions directement reliées avec une vision plus avancée des choses que l’homme de l'involution. De sorte que cet Homme nouveau, que cet homme évolué ou soi-disant évolué, au lieu de bénéficier d'un plus grand avantage, se voit rétrécir le champ d'action sur le plan matériel au bénéfice d'autres êtres humains, plus inconscients que lui qui ont la facilité de rendre leur énergie dans une action qui convient à leurs besoins inconscients.
Mais cet homme conscient n’est pas capable même de se donner accès à des besoins qui, pour l’homme inconscient, font partie naturelle de sa vie quotidienne. Ceci est impensable, ceci est totalement ridicule, totalement stupide. L'Homme nouveau ne peut pas invoquer le privilège de la conscience supramentale au profit d'une incapacité technique de vivre matériellement. L'Homme nouveau doit vivre matériellement comme l’homme ancien. L'Homme nouveau doit disposer matériellement des choses qui font partie de la vie de l’homme ancien. Donc, son incapacité, il doit lui-même y mettre un frein et il le fera à la mesure de la dissolution en lui de cette illusion qui semble lui faire croire qu'il est côté plus haut que le reste de l’humanité.
Si l’homme qui se conscientise vit ou subit l'incapacité, qu’il s'occupe de traiter avec elle d'une façon frontale, qu'il regarde en lui-même ce qui lui crée cette incapacité, qu'il le regarde d'une façon objective, d'une façon présente, d'une façon réelle, d'une façon parfaitement honnête et qu'il commence à partir de ce point à s'évaluer, qu’il commence à partir de ce point à réaliser que son infatuation avec lui-même est probablement la cause de son incapacité, qu’il commence à comprendre que l'opinion qu'il a de lui-même est probablement responsable pour son incapacité, qu’il commence à prendre conscience du fait que la mesure qu’il se donne ou qu’il voudrait se donner n'est pas en fonction de sa volonté mais en fonction de son corps de désir qui, pour une raison ou une autre, n'est pas alimenté par une décharge d'énergie, parce que d'autres mécanismes en lui bloquent ce passage. Et la découverte de ces blocages fait partie de sa découverte personnelle.
Il n'y a pas de raison pour qu’un homme intelligent, sensible, perceptif, surtout perceptif occultement, intérieurement, soit assujetti à l’incapacité dans le travail ou à l’incapacité dans une manifestation quelconque de sa volonté. S'il y a incapacité dans l’homme, c’est qu'il y a manque de volonté, il y a manque d'intelligence, il y a manque de réalité. Il y a en lui, quelque part, des mécanismes qu’il soutient à cause de leurs vertus émotives, à cause de leurs vertus psychologiques, égoïques, à cause de certaines vertus qui, probablement, sont directement reliées à une forme ou autre de crainte ou d'insécurité.
L'incapacité sera toujours chez l’homme un mythe, et ce sera toujours un mythe qu’il entretient et qu’il rationnalise pour toutes sortes de raisons valables. Mais les raisons valables qu’il donne à son incapacité sont des raisons qui sont valables à ses yeux, c'est-à-dire à son aveuglement. Ce sont des raisons qu'il peut très bien rationaliser et amener à la table d'une façon logique, mais sa logique ne fait pas partie de sa conscience créative, elle fait partie de ses craintes, elle fait partie de ses troubles intérieurs, elle fait partie de ses blocages d'énergie qui constituent la totale condition de sa personnalité.
Très souvent l’homme fera une analyse de sa situation, et il verra que dans sa situation les éléments sont totalement insuffisants pour lui permettre de se donner un statut de travail ou d'activité quelconque qui vaille la peine. Mais l’homme, d’un autre côté, doit ajuster sa vision ou la mesure de son action en fonction de ce qu'il peut faire.
Par exemple, un homme peut très bien vouloir avoir son propre commerce, vibrer à l'idée de son propre commerce et, dans un même temps, ne pas posséder un sou ou aucune forme de crédit pour se le prévaloir. Donc il doit regarder cette perception, il doit regarder cette partie du projet, cette partie du puzzle, et prendre conscience de l'inefficacité psychologique de son ego vis-à-vis de la projection dans le temps de sa créativité. Ce n'est pas le commerce ou le désir d'avoir un commerce qui est un problème, c'est le temps.
Donc l’homme doit prendre conscience qu’effectivement, aujourd'hui, il est sans le sou ou qu'il ne possède aucune forme de recommandation bancaire. Donc s'il veut avoir un commerce, c’est à lui, dès aujourd'hui, de commencer à travailler, à se mettre des sous de côté, à se bâtir un crédit pour que demain, dans trois ans, quatre ans, il puisse s’avancer vers un gérant de banque et projeter son commerce à une petite échelle qui deviendra de plus en plus grande avec le temps.
Ce n'est pas l'échelle du commerce qui compte, c'est le mouvement dans cette direction. Ce n'est pas non plus le commerce tout de suite qui compte, c'est le mouvement dans cette direction, c'est-à-dire un travail qui n'est pas nécessairement connecté avec lui, mais qui lui permet d'engendrer l’énergie nécessaire pour que demain ce commerce puisse devenir de plus en plus une réalité.
Donc un homme qui est dans l'incapacité doit se donner deux ou trois ans ; deux ou trois ans, c'est suffisant pour pouvoir mettre sur pied suffisamment d'énergie qui, demain, lui permettra de commencer, à une petite échelle, à manifester son intention. Mais ce n'est pas ce qui se passe, les gens sont dans l'incapacité, et à moins que le loto-Québec ne vienne les secourir, ou que la belle-mère ne vienne, par le décès, les renverser, ils demeurent là, fixés, gelés dans le ciment des impossibilités présentes, manquant d'intelligence suffisante pour commencer lentement à se créer un petit roulement qui, demain, dans deux ou trois ans, deviendra suffisant pour leur donner une chance à la roulette de la vie.
J’ai, par expérience, un ami, et je me sers de l'exemple à nouveau pour expliquer le bien-fondé de ce que j'avance ; j'ai par expérience un ami qui a vécu l'incapacité depuis des années de se fixer dans un travail à son goût, et un jour je lui dis : selon ton tempérament, selon ton caractère, selon ta nature, tu devrais commencer à te trouver un travail où tu es libre, un travail où tu peux travailler quand tu veux, comme tu veux.
Donc je lui ai dit : va te chercher une carte te permettant de faire du taxi. Ce même bonhomme a pris sept ans, sept années de sa vie pour en arriver à faire du taxi. Au bout des sept ans, les conditions de sa vie étant telles, la qualité mentale de son énergie étant telle, la qualité émotive de son mental étant telle, il a été forcé par la vie à faire du taxi, sinon il aurait crevé de faim. S’il avait commencé il y a sept ans à faire du taxi, il serait aujourd'hui déjà fixé, alors qu'aujourd'hui il doit commencer son cycle et trouver, découvrir deux, trois ans après, une nouvelle situation qui confirme ses désirs profonds de faire autre chose que du taxi.
Donc il y a chez l’homme, quelque part en lui, des mécanismes psychologiques qui l’affrontent et qu'il n'est pas capable de contrôler, et qui le forcent à se maintenir dans une situation où il vit l’incapacité. Ce n'est pas la vie ou la conscience derrière l’ego qui est le problème de l’homme, c'est la conscience psychologique de l’ego, c'est la crainte de l’ego, ce sont les demi-mesures de l’ego, c'est la timidité de l’ego. Et justement, ce bonhomme s'était empêché de faire du taxi il y a sept ans parce qu'il était timide vis-à-vis du public, il n'avait pas la sécurité psychologique, il n'avait pas la maturité. Avec le taxi, il a appris à perdre la timidité, il a appris à perdre l'insécurité psychologique, donc demain il sera prêt, sans timidité, sans insécurité psychologique, à vivre un autre niveau d'énergie qui l’amènera à faire quelque chose qui sera plus convenable à ce qu’il veut. Mais avant, il devait faire ceci.
Autrement dit, l’homme ne peut pas brûler les étapes. Il y a des étapes et nous devons vivre les étapes. Que nous soyons inconscients, nous vivons des étapes, et que nous soyons conscients, nous devons vivre des étapes. Tous les hommes vivent des étapes, et la compréhension de ce phénomène est essentielle pour l’homme conscient, parce que, aidé d'une conscience plus grande, aidé d’une conscience qui lui permet de communiquer avec les plans internes de son intelligence, il peut plus facilement supporter le temps à l'intérieur duquel ces étapes se développent, s’ajustent, pour l'amener éventuellement à un stage où il peut manifestement être ce qu'il veut être sur le plan matériel.
Mais nous devons comprendre le phénomène des étapes. Il ne s'agit pas par-là de dire que nous devons attendre pour toujours qu'il se passe quelque chose. Au contraire, nous devons agir maintenant, à une échelle quelconque, afin de prendre soin de notre corps matériel. Un homme qui travaille à un petit travail est beaucoup plus heureux qu’un homme qui ne travaille pas du tout. Il y a beaucoup moins de dépression chez les hommes qui travaillent à de petits travaux que chez les hommes qui ne travaillent pas du tout.
Pourquoi ?
Parce que lorsque l’homme travaille, son énergie se canalise. Il entre en contact avec des contingents qui l’amènent à perfectionner son rendement psychologique, qui l'amènent à développer une autre vibration, qui l'amènent à développer une autre capacité de réagir à l'événementiel. Donc lorsque l’homme travaille, il aiguise, il aiguise la pointe de son épée qui, demain, lui permettra de trancher le voile de son existence pour aller plus loin, au-delà de ce voile. Mais si l’homme ne travaille pas, il ne se produit rien dans sa vie qui vaille la peine d'être testé sur le plan vibratoire afin que lui sur le plan psychique puisse développer de nouvelles contenances.
L'homme en voie d'évolution peut très, très facilement dire qu’il a le cerveau gelé et que ce phénomène le rend incapable d’agir, mais ceci n’est pas réel. Si l’homme a le cerveau gelé, il doit le dégeler.
Qui va le dégeler pour lui ?
C'est lui qui doit le dégeler. Si le cerveau est gelé, c'est parce qu'il y a une manipulation psychique, intérieurement, qui l’empêche de canaliser son énergie, donc il a besoin de fracasser la glace, il a besoin de fracasser la glace qui gèle son cerveau. Il a besoin de faire un mouvement dans la vie, volontaire, absolu, dans une direction qui l’amènera ensuite à voir qu’effectivement le cerveau se dégèle lorsque l’homme prend sa place dans la vie de tous les jours.
Il y a une très grande vertu à vouloir à tout prix prendre sa place dans la vie de la communauté, dans la vie sociale, tant que l’homme n'est pas arrivé à un point où il est capable de créer sa propre place. Donc s'il n'est pas capable de créer sa propre place, il doit prendre sa place, c'est-à-dire qu’il doit faire tout l'effort nécessaire, l'effort volontaire et réel nécessaire pour fracturer, briser, cette énergie en lui qui est concentrée et qui gèle son cerveau et qui lui donne l’impression totale de l'incapacité, de l’impuissance.
Si l’homme souffre d'incapacité, c'est parce qu'il n'a pas appris, qu’il n'a pas compris qu'il doit d'abord créer une faille, une brisure dans les chaînes qui dominent son énergie. Et la meilleure façon pour lui de créer cette brisure est de frapper dans le temps. Autrement dit, de créer un mouvement dans le monde, un mouvement qui l'amènera à pouvoir canaliser son énergie, bien que ce mouvement soit pour aujourd'hui et non nécessairement pour demain, mais il doit se créer un mouvement en lui. Ainsi il découvrira graduellement une sorte d'autosuffisance, une autosuffisance capable de l'amener à prendre demain d'autres décisions, capable demain de changer de direction.
L'homme en évolution, l’homme qui s'achemine vers une conscience supramentale pour des raisons qui font partie de sa spiritualité, pour des raisons qui font partie de son manque d'expérience de la conscience occulte, pour des raisons qui font partie d'une incapacité directement reliée à un manque de volonté, sans s’en rendre compte s'empêche de mettre la main sur sa propre vie. Il se laisse dans un sens subtil manipuler par cette énergie en lui qui n'est pas suffisamment placée pour devenir créative. Il a le désir de sentir les vibrations, de sentir l’énergie, il veut sentir.
Mais sentir quoi ?
Il ne s'agit pas pour l’homme simplement de sentir qu’il se passe quelque chose en lui, il s'agit pour l’homme d'abord de travailler et sentir ensuite s’il y a le temps. Il y aura toujours du temps dans la vie de l’homme pour sentir ces vibrations, pour sentir cette énergie, pour percevoir qu'il se passe en lui quelque chose qu'il a toujours voulu qu’il se passe. Mais ce que l’homme conscient doit comprendre et réaliser, c'est qu'il a besoin de vivre, il a besoin de manger, il a besoin d’un toit, il a besoin de vêtements, il a besoin de prendre soin de sa famille, il a besoin d'être normal. La conscientisation dénormalise, anormalise, supranormalise. L’homme en deviendra malade de cette supra normalisation, il voudra voir le jour où il sera normal, comme il l‘était auparavant, mais conscient.
L’homme conscient vit une sorte d’infatuation avec son nouvel état de conscience : il est un peu comme l’enfant émerveillé d'avoir trouvé qu'effectivement il y a une clé à la porte de la vie, soit, mais avant que l’homme puisse ouvrir parfaitement et se mouvoir parfaitement à l'intérieur des corridors au-delà de cette porte, il a besoin de certaines choses essentielles. Et ces choses essentielles, l’homme les a cherchées depuis des millénaires, et ce n'est pas parce qu’aujourd’hui l’homme va vers une conscience supramentale qu’il doit oublier qu’il a besoin de vivre, qu’il a besoin de certaines choses élémentaires faisant partie de la conscience matérielle de l’homme normal, de l’homme de tous les jours.
Lorsque l’homme aura compris ceci, il ne vivra plus l'incapacité. Il ne se fera plus berner, cerner, contrôler, par sa conscience nouvelle qui n'est pas ajustée. C’est lui qui doit ajuster sa conscience, c’est lui qui doit prendre le contrôle de sa conscience. La conscience ce n'est pas quelque chose qui se passe dans le temps selon le désir de l’homme. La conscience c’est quelque chose qui se fixe dans la vie de l’homme lorsqu’il a compris qu'il ne peut plus continuer d'une façon impertinente à vivre sous le joug de la puissance de cette conscience cosmique en lui.
Il doit retrouver le pouvoir, il doit prendre le pouvoir, il doit dispiritualiser son mental, il doit désoccultifier sa conscience, il doit faire descendre, dans la matière, son esprit. Autrement dit, il doit devenir plein de cette force qui vient de lui, mais qui ne coulera en lui d'une façon, naturelle, harmonieuse, rythmique, créative, que lorsque lui, en tant qu’ego, aura mis main à sa propre pâte, c'est-à-dire à sa propre vie, au lieu de simplement regarder comme un visionnaire intérieur cette autre dimension de lui-même qui doit, un jour, être arrachée à l'invisible pour être finalement introduite dans la matière.
L’incapacité est une forme d’aberration psychologique de l’ego. Quelque part dans le moi, quelque part dans la conscience subjective de l’homme, il y a manifestement des aspects inférieurs de lui qui doivent être domptés, qui doivent être renversés, qui doivent être amenés à la surface de sa conscience : ce sont ces aspects qui créent l'incapacité.
Que l’homme nouveau ne blâme pas les forces créatives de sa conscience ! Que l’homme nouveau regarde son impuissance, égoïque, humaine, émotive, mentale, autrement dit psychologique ! C’est cette impuissance qui est responsable de son incapacité mécanique de se donner dans la vie ce dont il a besoin pour vivre d'une façon normale. Viendra ensuite la grande capacité créative de la conscience supramentale, elle viendra dans son temps. Que l’homme vive aujourd'hui de ce qu'il est, de ce qu'il a, et qu’il mette de côté les illusions subtiles de son désir spirituel voulant qu'il se manifeste créativement dans un monde qui n'est pas prêt à le recevoir à la hauteur ou à l’échelle de son devenir.
L'homme inconscient qui se conscientise doit apprendre les règles du jeu. Et les règles du jeu sont très simples, il doit s'occuper de lui au-delà de tout ce qui est occulte en lui. S’il ne fait pas ceci, il sentira l'incapacité. Il sentira effectivement en lui des forces qui l’empêchent, il sentira effectivement en lui des mécanismes qu’il ne peut pas amener sous son contrôle. Il sera gardé dans cette illusion, et cette illusion durera tout le temps nécessaire, jusqu'au jour où finalement, pour une raison ou une autre, ou en relation avec un événement ou un autre, il aura compris le message que c'est mieux d’être taxi driver ou chauffeur de taxi aujourd’hui que d'attendre dans sept ans pour l’être, quelle connerie. Et cet homme est un grand ami, un de mes meilleurs amis, mais quel con.
Éliminer l’incapacité n'a rien à voir avec l’ambition. Éliminer l’incapacité veut dire simplement éliminer les blocages en nous qui nous empêchent, en tant qu'hommes, de vivre des vies normales. L'ambition est une autre chose. L'homme conscient ne peut pas goûter, vivre ou vibrer à l'ambition, mais d'un autre côté il ne peut pas non plus s’assujettir à l'incapacité. Donc il doit découvrir en lui les mécanismes qui causent cette incapacité. Il doit regarder de près et il doit aussi répondre aux événements dans la vie, autour de lui, qui viennent et qui tendent la main pour qu'il puisse sortir de son incapacité. Il ne doit pas refuser un travail si on lui offre un travail. Il doit s'exercer, il doit caster (aller comme sur des roulettes), il doit voir s’il peut le remplir ou non.
D'ailleurs il n'y a pas de cette chose, de cet homme, qui ne peut pas remplir un travail, parce que lorsqu'un homme ne peut pas remplir un travail, c’est qu'il y a en lui quelque chose qui bloque. Il y a en lui de l'illusion qui va contre le travail. L'homme est suffisamment intelligent, suffisamment plastique, pour absorber toutes les formes de travail, pour comprendre toutes les formes de travail.
Il n'y a rien de sorcier dans un job, quel que soit le job. Mais il y a dans l’homme un grand sorcier, il y a dans l’homme un sorcier tellement subtil que l’ego ne le voit pas et que l'ego croit dans le fond que ce même sorcier qui est en lui, fait partie de sa conscience créative, c’est une illusion.
Ce sorcier c’est l’ego lui-même, c'est l'aspect intérieur de son émotion et de son mental inférieur. Ce sorcier ne fait pas partie de la conscience créative de l’homme, il fait partie de cette dimensionnalité de l’homme qui est faible, qui est diminutive, qui est petite, parce que l’homme n'a jamais osé revendiquer ses droits par peur de manquer son coup, par peur de ne pas être à la hauteur, par peur de ne pas être capable, par peur de ne pas être suffisamment intelligent. Par peur, tout est par peur, l’homme vit par peur. Qu'il meurt par peur, qu’il meurt de peur, et ensuite on viendra à moi et on me dira : mais qu'est-ce que je devrais faire ? Vous croyez que moi je vous dirai ce que vous devriez faire ? C'est à vous de découvrir ce que vous pouvez faire, c'est à vous de découvrir ce que vous pouvez faire, pas ce que vous devriez faire.
Commencez par faire quelque chose et ensuite vous verrez ce que vous pouvez faire d'autre, et ainsi de suite et ainsi de suite. Et à travers l'expérience, vous vivrez tellement d'expériences, tellement de transformations, tellement de reprises de conscience, qu'un jour se fera en vous l'explosion nécessaire pour que vous deveniez créatifs supramentalement parlant, comme tant de vous cherchent à le devenir aujourd'hui à partir d'un ego qui tend la main vers une lumière qui, dans le fond, est acide à l’homme, parce qu'elle est tellement parfaite devant l’imperfection de l’homme qu’elle ne veut pas donner à l’homme la moindre perception d’elle-même, parce qu'elle sait que lui renverserait tout ce qu'elle peut parfaitement lui offrir.
L'homme doit être amené à justifier sa capacité d'intégrer son énergie. L'homme doit être amené au cours de l'expérience à justifier sa capacité d’être réceptif à cette énergie. Cette énergie ne viendra jamais à l’homme d'une façon gratuite, ce n’est pas vrai. Cette énergie viendra à l’homme avec sa capacité intégrale en tant qu’homme de débâtir ce qui a été bâti autour de lui, c'est-à-dire l’insécurité qui l'a amené à vivre l’incapacité. Alors seulement passera cette énergie, alors seulement l’homme pourra bénéficier, si vous voulez, d'une conscience créative qui œuvre librement dans le monde et qui fait ce qu'elle veut, où elle veut, là où elle veut.
Mais l’homme, avant, devra comprendre les illusions psychologiques de son ego, surtout les illusions occultes, ésotériques, spirituelles qui font de lui un être qui doit vivre des miettes de la société, au lieu de vivre, au moins au début, d’un travail humble mais sobre qui lui apportera de l'expérience et qui l'amènera graduellement à pouvoir retentir d’une façon plus créative, dans le milieu social.
L'homme doit prendre conscience de sa force. Il doit prendre conscience de sa capacité. Il doit réaliser que là où il frappe dans le monde, il y a éventuellement une réponse. Mais il faut qu'il frappe. Et s’il ne frappe pas, à ce moment-là, il vivra l’incapacité très longtemps. Et il n'y aura personne autour de lui qui vaille la peine pour lui indiquer la direction, parce que ceux qui valent la peine n’ont pas de temps à perdre avec les infirmes. Et nous parlons de ceux qui souffrent d’infirmité psychologique, nous ne parlons pas d’infirmité physique, d'ailleurs ceux qui ont de l'infirmité physique sont ceux qui sont les moins incapacités sur le plan mental.
Ce sont ceux qui ont l’infirmité psychologique qui doivent comprendre que leur infirmité est directement reliée à la constitution de leur ego, à la nature de leur moi, et ils doivent regarder cette nature de près. Et ils ne doivent pas attendre, comme des sots, que la lumière descende en eux et fasse de ces personnes des dieux, fasse de ces personnes des maîtres, fasse de ces personnes des êtres extraordinaires. L'homme doit se rendre extraordinaire, l’homme doit se rendre à sa propre évidence, il doit se rendre au point de rencontre avec sa propre lumière.
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