1 juin 2023

C. 81B CHOIX RÉEL VS CHOIX À TOUT PRIX

 

Le choix créatif d'une conscience supérieure de l'homme ne peut pas être conditionné, ne peut pas être conditionnable par les mécanismes de la personnalité ou de la mémoire qui constituent l’infrastructure inconsciente de l'homme existentiel. Ce choix n'appartient pas au passé, il ne peut pas appartenir à quoique ce soit du passé, il fait partie de l'avenir de l’homme, il est neuf, il est créatif, il est sans conditions.

Il est évident que l’homme, tel qu’il est aujourd'hui, ne possède pas toutes ses facultés, c'est-à-dire qu'il ne s'est pas encore parfaitement constitué en une réalité humaine, c'est pourquoi le choix créatif représente pour lui un avenir, une action dans l'avenir. Cependant, même si l'homme n'est pas ou ne possède pas toutes ses facultés, il est tout de même un être qui possède à la fois un centre d'énergie intelligent en même temps qu'il possède un centre d'énergie contaminée par l’astralité de sa personnalité.

Si l'homme veut se créer un choix dans la vie, il est obligé de partir ou de commencer quelque part, et ce quelque part réside dans cette partie de lui qui est essentielle, cette partie de lui qui sait mais qui n’est pas encore capable. Si du moins l'homme peut réaliser ceci, qu’il y a en lui une partie essentielle qui sait bien que cette partie ne soit pas encore capable de rendre ce qu’elle sait, à partir de ce moment-là l'homme possède dans la vie une chance de vivre, sinon il ne possède pas de chance de vivre, il n'a qu'une possibilité d'exister.

Quelque part, dans le temps, l’Homme nouveau devra se rendre à l'évidence de lui-même, c'est-à-dire qu'il devra quelque part dans le temps, prendre conscience de ses besoins fondamentaux. Et l'évidence de lui-même ne peut être évidente qu’à lui-même, elle ne peut pas être évidente à quelqu'un d’autre. Donc l'homme conscient de demain sera obligé, il n’aura pas de choix, s'il va très loin dans son évolution, que de résister d'une façon ou d'une autre aux forces qui empêchent cette évidence, qui empêchent qu’il se rende compte, quelque part, qu’il a quelque chose dans la vie à faire qui le concerne, qui le concerne très bien, qui le concerne parfaitement bien, et cette évidence ne viendra à l'homme qu'au fur et à mesure qu'il aura réalisé jusqu'à quel point il est empêché de vivre cet état de conscience par toutes sortes de mécanismes en lui qui constituent sa programmation culturelle.

Remarquez bien que lorsque nous parlons de choix créatif dans la vie de l'homme conscient, nous ne parlons pas de ce choix qui nous donne l'impression d'être créatif. Il y a effectivement des gens qui, à cause de certaines illusions dans leur conscience, on fait des choix qui ne sont pas créatifs. Ce sont des choix qui sont plutôt d'un ordre impulsif, d'un ordre qui revient à une sorte d’immaturité de leur conscience face à une sorte d'information qui dépasse encore aujourd'hui les cadres d'une compréhension profonde. 

L'homme qui crée un choix dans sa vie ne crée pas un choix en créant autour de lui le désespoir, il crée un choix dans un temps qui convient à la manifestation créative de ce choix. Donc il crée un choix dans une sorte de mouvement de conscience extrêmement patientisé, c’est-à-dire régi par une condition de vie qui s'ouvre à lui, au fur et à mesure qu'il avance, mais un choix qui, tout de même, demeure fixe dans sa conscience.

Il y a des gens qui ont tendance à aller trop vite pour être obligés demain de reculer. Dans la création d’un choix, d'une conscience perfectionnée, il n'y a pas de recul, il n'y a pas de mouvement trop vite, mais il y a un mouvement incessant, un mouvement permanent et un mouvement qui mène graduellement à l’ouverture des possibilités qui rendent ce choix concrétisable. 

Le danger dans la compréhension ou dans l'évaluation d'une instruction, qui coïncide à redonner à l’homme sa liberté créative sur le plan de la vie, est justement relié à l’impression que, souvent, certaines personnes dites conscientes ont de la valeur de leur propre vie. Que l'homme conscient est ou prenne conscience de la valeur de sa vie, ça c'est une chose, c'est une chose qui est noble, mais que l’homme conscient ne prenne pas conscience de la valeur de la vie des autres qui sont directement reliés à la sienne, parce que lui a décidé de prendre un choix, ceci n'est pas créatif. Parce qu'il ne s'agit pas de prendre un choix, ou simplement de faire mécaniquement un choix, il s'agit de créer un choix. 

Et là où il y a créativité dans un choix, il n'y a pas, de la part de l'homme qui le fait, d’inconscience qui fait en sorte que d'autres personnes autour de lui souffrent à cause de cette inconscience. Ceci est extrêmement important, ceci est extrêmement important parce que ça dénote jusqu'à quel point l’Homme nouveau sera obligé d’être extrêmement balancé dans son énergie avant de faire un choix créatif sans abimer la vie des autres autour de lui. Lorsque nous disons abîmer, nous disons abîmer dans le sens que l'homme puisse faire des choses qui ne sont pas lucides, qui ne sont pas véritablement basées sur un discernement à toute épreuve. Ceci peut être très dangereux, parce que l'homme peut engendrer chez l'autre de la souffrance qui n'est pas nécessaire, de la souffrance qui résulte de son illusion, de la souffrance qui résulte d'un manque de compréhension de ses vraies possibilités. 

C'est pourquoi si nous parlons de la création d'un choix à partir d'une conscience supramentale, à partir d’une conscience véritable, nous parlons de l'exécution, dans un certain temps, d'une forme d'énergie créative qui constitue, pour l'homme qui le fait et pour ceux qui sont autour de lui, la meilleure des solutions. Ceci ne veut pas dire que ceux qui sont autour de lui et qui ne sont pas impliqués dans le choix créatif ne souffriront pas du fait que lui le fasse, il est évident que ceux qui sont autour de nous souffriront toujours un peu du fait que nous ne voulons pas vivre une vie comme tout le monde, une vie inconsciente. Ils souffriront toujours un peu du fait qu'ils ne comprennent pas notre vie, c’est normal, mais même à l'intérieur de cette normalité, il ne s'agit pas pour l'homme conscient d’être anormal, c'est-à-dire de rendre la vie de ces êtres avec qui il a entretenu des liens plus souffrante qu'elle ne l'est déjà.

La conscience créative ne peut pas être une conscience qui trouble. Elle peut être une conscience qui choque, mais qui trouble, non. Parce que là, où il y a trouble, il y a confusion, il y a manque de compréhension, il y a manque d’équilibre dans les relations humaines. Que l’homme soit libre, qu'il soit obligé d'engendrer cette liberté afin de parfaire sa propre vie, ceci va de soi, ceci va directement dans le même sens que les lois de la vie, et que ceux qui sont autour de soi ne puissent pas comprendre parfaitement ce que nous vivons, c’est normal. Mais que nous vivions créativement de façon à engendrer le moins de souffrance dans la vie de ces gens qui ne font pas partie de notre propre vie, qui n'ont pas accès à la même information, ceci aussi va de soi. 

C'est pourquoi la création d'un choix nécessite énormément de maturité, nécessite que l'homme ait réellement tout replacé dans sa vie avant d'engendrer l'énergie nécessaire pour ce choix, que l'homme ait créé une sorte d'équilibre avant de partir dans sa propre vie. 

Il y aura certes des conditions où l'homme conscient ne pourra pas passer à côté des chocs qu’il créera ou qu’il devra créer afin de se rendre libre, afin de vivre sa propre vie. C'est normal puisque l’inconscience ne peut pas comprendre la conscience. Mais d’un autre côté, l'homme conscient devra veiller à ce que le mouvement créatif de sa conscience vers un choix qui détermine son avenir, soit fondé sur la plus grande sensibilité de son être envers ceux qui ne font pas partie de cette vie nouvelle, qui ne font pas partie de cette conscience, qui n’ont pas cette conscience et qui peut-être n'auront jamais dans cette vie cette conscience.

La création d'un choix nécessite un mouvement de rupture, nécessite un mouvement de réorganisation de notre vie, nécessite une capacité d'intégrer et d’amener ensemble tous ces aspects de notre vie qui doivent être utilisés à leur maximum. Mais là où le choix créatif ne doit pas faire interférence avec la vie des autres, dans un sens négatif, c'est là que l'homme doit être extrêmement conscient. 

Si l'homme est prêt à vivre un choix qui est réellement créatif, il saura bien faire, bien agir, afin que ce choix soit un jour concrétisé. Il prendra le temps nécessaire, il fera les efforts nécessaires. Mais si le choix n'est pas réellement créatif et qu'il est simplement le produit d'une impulsion psychologique fondée sur une sorte d'absence de conscience réelle à l'intérieur de ce choix, il verra effectivement que ce même choix créera dans sa vie, autour de lui, de la souffrance qui n'est pas nécessaire.

Que l'homme conscient souffre pour sa propre évolution, c'est une chose. Mais que l'homme conscient fasse souffrir les autres pour sa propre évolution, ce n'est pas réel. Mais d’un autre côté, comme il a été déjà dit, il est impossible, dans certaines conditions, que l'homme conscient qui évolue n'amène pas dans la vie des autres une certaine souffrance à cause des liens qui ont été créés pendant l’involution dans sa conscience. Mais si son choix créatif est fondé sur une vie interne créative réelle, sur un mouvement d'énergie réellement libre des mécanismes psychologiques de son inconscience, l'homme pourra faire ses mouvements, pourra créer son choix avec un minimum de dégâts à extérieur de lui-même. 

Et ceci, c'est le mieux qu'il puisse faire dans les conditions présentes de la jonction entre la courbe de l’involution et celle de l'évolution. Autrement dit, il ne peut pas y avoir de renouveau dans la vie sans que quelque part, dans la vie, il y ait une souffrance, il y ait une certaine tristesse de causée, à cause de la puissance de ce renouveau, à cause de la nature de ce renouveau, et à cause du fait que ce renouveau ne fait pas partie des lois anciennes de la vie de l’involution.

Mais jusqu’à quel point l'homme est le gardien de son frère est une question extrêmement valable, question qu'il faut voir d'une façon très claire. Si le frère de l'homme n'est pas réellement le frère de l’homme et qu’il est l'ennemi de l’homme, l'homme n'est pas gardien de son frère. Si le frère de l’homme est réellement l'ami de l’homme, à ce moment-là, il est facile pour l'homme conscient d'être le gardien de son frère. Remarquez que les paroles qui ont été déjà dites ou prescrites à l'humanité dans le passé n'avaient pas été des paroles parfaitement expliquées à l’humanité, de sorte que ces mêmes paroles sont devenues pour l'homme inconscient spirituel, des chaînes.

Donc l'homme est frère de son frère lorsque son frère est frère de l'homme, mais si le frère de l'homme n'est pas réellement le frère de l'homme, mais qu'il est plutôt l'ennemi de l'homme, à ce moment-là, l’homme n'est plus le gardien de son frère. Et il est libre de faire son mouvement de vie, de créer son choix créatif et à chacun la mesure de savoir jusqu'à quel point le frère de l'homme est réellement le frère de l’homme. Ceci fait partie de l'évaluation véritable des liens qui existent entre un homme et un autre. Un homme ne peut pas se berner dans l'illusion que son frère est son frère, parce que justement, il y a des liens sur le plan de l’involution qui le relient avec lui.

Pour que l'homme sente réellement que son frère est son frère, il faut que réellement cet Homme soit un homme plus réel. Un homme plus réel, c'est-à-dire un homme qui, bien qu’il soit inconscient, ait suffisamment de conscience en lui pour pouvoir réaliser que son frère, qui doit faire un choix créatif dans la vie, a le droit de faire ce choix créatif. Parce que la vie, dans le fond, appartient à chaque homme d'une façon individuelle. 

Mais si le frère de l'homme empêche ou veut empêcher l'homme conscient de faire un choix créatif dans sa vie et que l’homme conscient ne voit pas les mécanismes psychologiques de l’ego qui cherche à faire interférence avec la vitalisation de cette énergie, à ce moment-là l'homme conscient, quelque part dans le temps, ne pourra plus reconnaître que son frère est son frère. Il sera obligé simplement de voir que son frère fait partie de cette grande masse humaine des hommes qui, encore, sont reliés à l’involution, et qui sont enchaînés à des lois de l'involution qui ne font pas partie des lois de l'avenir.

Mais s'il y a dans la conscience du frère de l'homme suffisamment de conscience, suffisamment d'humanité, suffisamment d'intelligence, bien qu’il n'y ait pas de conscience supramentale, de conscience réelle évolutive, l'homme conscient prendra ceci en considération et créera tout de même son choix, mais toujours en minimisant la souffrance, en essayant de ne pas trop abîmer la vie de son frère, qui est plus frère que d'autres ne le sont vis-à-vis de l'homme conscient. 

Ce qui limite la spécification d'un choix créatif, c’est la lucidité que l'homme puisse avoir vis-à-vis de ce choix, c'est la conscience de ce choix. Pour que l'homme vive ou crée un choix qui coïncide parfaitement avec sa nature réelle, il lui faut posséder une spécificité réelle de ce choix. Il faut que l'homme sache que ce choix est inévitablement relié à son évolution, inévitablement relié à son bien-être, inévitablement relié à une forme de vie qu'il veut lui-même exécuter, afin de pouvoir vivre une vie qui soit de plus en plus réelle et de plus en plus adaptée à ses besoins fondamentaux.

Mais si l'homme ne sent pas de spécificité dans son choix créatif, c'est que ce choix n'est pas créatif, il est purement psychologique. Il y a dans ce choix des paramètres qui sont illusoires et ce n’est qu’avec le temps que ces paramètres illusoires s'effaceront pour donner naissance finalement à un choix réel, un choix qui n'est pas ambigu et qui ne naît pas d'une sorte de volupté de l’ego. Il faut réaliser que l'ego peut facilement engendrer dans l'homme une impression de choix qui n'est pas réelle, parce que l’ego est une partie de l’homme qui n'est pas encore suffisamment affranchie des voiles et des illusions de la personnalité.

Donc pour que l’homme en arrive un jour à pouvoir créer un choix, il faut qu'il ait finalement développé une conscience de plus en plus intégrale de lui-même, il faut que l'homme, effectivement, se sache. Et se sachant, il lui sera plus facile de facilement intégrer son choix à une vie réelle, et en même temps permettre que sa vie future soit directement reliée à un choix qui, inévitablement, devenait l'expression de sa conscience créative. 

Le problème de la validité ou de la spécificité du choix créatif est directement relié à une sorte d’impuissance naturelle chez l'homme à pouvoir trier le réel de l'irréel. Il semble que chez l'être humain de l'involution, le fait d'avoir vécu pendant des années dans l’irréalité, il semble que créer un choix véritable devienne de plus en plus difficile au fur et à mesure qu'il avance dans la vie, parce que, justement, au fur et à mesure qu'il avance, il s'embourbe de plus en plus dans des mécanismes d'habitude qui constituent l’infrastructure psychologique de sa personnalité, dont il ne peut pas se libérer avec facilité parce que cette infrastructure fait partie de ce qu’il considère comme étant la partie réelle de sa personnalité, lorsqu’en fait cette partie ne fait pas partie de sa personnalité réelle, c'est-à-dire de sa personne.

Le choix créatif est l'investissement de la personne de l'homme dans la vie, il est l'investissement de sa conscience réelle et autonome, il n'est pas un mécanisme permettant à l'ego personnalisé de se donner, quelque part dans la vie, un appointement quelconque qui semblerait coïncider avec le meilleur des mondes. Le meilleur des mondes doit commencer dans l'homme lui-même, l’homme lui-même doit être suffisamment assis sur sa fondation pour pouvoir ensuite contempler pour lui-même le meilleur des mondes, c’est-à-dire ce monde à l'intérieur duquel il puisse implanter un choix créé par sa conscience autonome, individualisée, et parfaitement équilibrée.

Mais l’homme de l’involution n'a pas l'expérience du choix réel, du choix créatif. Il a tellement fait de choix à toutes les sauces, qui l’ont mené dans toutes sortes de bains, qu’aujourd’hui, il lui est très, très difficile, de par sa nature antérieure, de pouvoir contempler la possibilité d'exercer le droit de faire un choix. 

Et justement, dans le mécanisme créatif du choix réel, il y a un droit, et l'homme doit prendre conscience de ce droit. Là où il n'y a pas de droit réel, il n'y a pas de choix réel. Là où il n'y a pas de droit réellement fixé dans une vitalité créative, il ne peut pas y avoir de choix qui puisse donner à l'homme une mesure profonde d'une qualité de vie qui coïncide parfaitement avec lui et qui peut lui permettre de vivre une vie dans un monde qui n'est pas des meilleurs, mais qui, créé par lui à l'intérieur de sa propre surface, à l'intérieur de son propre espace, peut devenir le meilleur d’un monde, le meilleur de son monde, à l'intérieur d'un monde qui est relativement banal.

Si le monde, aujourd’hui, est banal, c'est parce que l'homme est banal. Mais tant que l'homme ne pourra pas engendrer suffisamment de force pour neutraliser cette banalité, il ne pourra pas vivre sur la Terre et voir, sentir, percevoir, que la vie sur la planète, la vie du mortel, est une vie qui vaille la peine d'être vécue, parce que justement, elle n'a pas de limitations, dans ce sens qu'elle n’est limitée qu’à la limite de l'homme. 

Et si la limite de l'homme devient plus grande, dans ce sens que si la limite de l'homme est repoussée, autrement dit si l'homme a la capacité d'engendrer de plus en plus, il est évident que sa vie développera une caractéristique de plus en plus grande, de plus en plus vaste, et elle deviendra de par ce fait plus vivable, plus intéressante, plus créative, plus libre et plus parfaite. Plus l’Homme nouveau cesse d'être banal, moins sa vie peut être banale.

L'Homme nouveau ne peut plus supporter à un certain point la banalité de la vie. C'est à ce moment-là qu'il commence à regarder dans une direction nouvelle, qu’il commence à voir des possibilités autres qui ne sont pas standardisées à l'intérieur d’une conscience collective. La banalité de la vie est due au fait que l'homme ne réalise pas son potentiel créatif, elle est due au fait que l'homme n'est pas capable d'engendrer en lui une pulsation suffisamment puissante pour le déraciner de la conscience collective et de ses modes d’opération qui consistent à garder l'homme de plus en plus prisonnier de la vie existentielle.

Tant que l'homme n'a pas réalisé que sa vie est banale, il n'a pas réalisé la banalité de la vie. Et ceci est atroce, parce que c'est justement cette condition qui lui permettra de continuer à demeurer esclave de la conscience collective et à ne jamais pouvoir, quelque part dans le temps, se donner une vie qui est foncièrement autonome et réellement la sienne.

Mais l'homme, dans un sens inconscient ou conscient, demeure toujours le maître de sa propre vie. S'il est inconscient, il ne peut pas reconnaître cette maîtrise, s'il est conscient, il peut commencer à reconnaître cette maîtrise, et un jour, il voudra maîtriser la vie, de sorte qu’il lui sera possible de se donner une vie qui coïncide avec son bien-être. Mais si l’homme n'a pas réalisé qu'il vit une vie banale et qu’il continue à se plonger chaque jour dans cette banalité, c'est son problème. 

Personne ne peut rien pour lui, même s'il y a toutes sortes de connaissances dans le monde et que l'homme n'a pas réussi à prendre en main sa destinée, il est évident qu'il ne peut pas blâmer personne d’autre que lui-même, mais il est bon qu'il sache qu'il est tout de même responsable de sa condition. Et lorsque nous disons que l'homme est responsable de sa condition, nous disons ceci même en relation avec la très puissante influence qu’exerce sur lui la conscience collective. Il n'y a pas de limites dans l’homme, mais c’est à lui à le découvrir, c'est à lui à le savoir et s’il s’en impose une, ça fait partie de son inconscience et seul lui doit payer le prix pour cette banalité.

L'évolution de la conscience supramentale sur la Terre ouvrira des portes très grandes à une conscience nouvelle et permettra à l'homme de comprendre les mécanismes de l'évolution qui, par le passé, faisaient partie des mystères de la vie. Ceci est une chose, mais ce n'est pas parce que l’homme entre dans une ère nouvelle où il commence à prendre conscience par lui-même de la réalité de son invisibilité, de la réalité de sa conscience psychique, qu’automatiquement il en arrivera à pouvoir vivre une vie meilleure. Au contraire, parce que plus l’homme devient conscient de ses déboires et moins il est capable de faire quelque chose en relation avec ces déboires, et plus la vie peut être pour lui sensiblement pénible. 

Donc, quelque part dans le temps, l'homme conscient sera obligé de prendre en considération le fait réel de la banalité de sa vie. Et c’est à partir du moment où l'homme sera conscient de la banalité de sa vie et qu'il voudra changer, altérer, transformer, éliminer complètement cette banalité, qu’il pourra commencer lentement à percevoir l’ébauche d’un choix créatif.

Être inconscient et banal, c'est une chose, mais être conscient et banal en est une autre. Et alors que dans l'inconscience banale, il n'y a pas de porte à ouvrir, il n'y a pas de porte à réaliser, dans la conscience banale, il y a une porte à percevoir, à sentir. Et lorsque l'homme conscient commence à réaliser ceci, il s'aperçoit qu'effectivement en lui une énergie bouillonne, une énergie veut s'exprimer, une énergie veut se rendre, veut se manifester, veut se concrétiser, et c’est justement cette énergie qu'il doit maîtriser afin de pouvoir un jour éliminer de sa vie consciente le peu de banalité qui demeure à cause de son lien affectif pour les modes habituels de la conscience involutive qui font encore partie de son infrastructure, qui font encore partie de son passé, mais qui un jour ne pourront plus coexister, si vous voulez, avec une conscience qui deviendra de plus en plus explosive, de plus en plus vibrante, de plus en plus expressive d'un moi intérieur réel, fondé sur une réalité qui transcende la psychologie de l’involution.

Dans un choix réel, il n'y a jamais de perte, il ne peut pas y avoir de perte, parce que seul l’homme inconscient perd. Donc dans un choix réel, même si nous avons l'impression d'une perte, cette impression fait partie du fait que notre choix réel n'a pas été encore suffisamment ajusté, perfectionné sur le plan de notre conscience, pour que nous puissions réellement voir qu'il n'y a pas de perte possible dans un tel choix. Une personne qui fait un choix réel et qui a l'impression ou la crainte de perdre n'est pas une personne qui engendre ou qui crée un choix réel, c'est une personne qui espère, c'est une personne qui projette, c'est une personne qui voudrait que, mais qui ne veut pas réellement. Et pour mettre en action un choix réel, il faut vouloir réellement et vouloir réellement veut dire vouloir sans ambiguïté, sans games, (jeux) sans jeux d'esprit, sans astralité de la conscience humaine.

Vouloir réellement est créatif, vouloir à tout prix ce n'est pas bon. Il y a des gens dans le monde qui veulent à tout prix. C'est très dangereux vouloir à tout prix, parce que vouloir à tout prix nous donne l’impression que nous voulons réellement, vouloir à tout prix veut dire vouloir en écrasant les autres. C'est ce que beaucoup d'hommes dans le monde, qui aujourd’hui ont du succès, vivent. Ils ont voulu à tout prix la fortune, ils ont voulu à tout prix le pouvoir politique et ils ont écrasé les hommes en allant vers leur but. 

Il ne s'agit pas de vouloir à tout prix, il s'agit de vouloir réellement. Et je vous demande de voir, et de sentir, et de percevoir la différence entre les deux, parce que c'est justement cette différence qui ferait de l'homme conscient un être plus ou moins aimable. Un être conscient qui veut à tout prix peut devenir un être extrêmement détestable parce qu’il sera prisonnier d’une illusion que même l'homme inconscient ne vit pas. Tandis que l'homme conscient qui avance vers une intégration de son énergie veut réellement, c'est-à-dire qu'il est déterminé dans son mental à se frayer dans la vie un chemin qui coïncide avec le meilleur de lui-même et non pas avec le pire de lui-même, que lui croit être le meilleur.

Il ne faut pas se leurrer dans la conscience, parce que la conscience ne permet pas à l'homme qu’il se leurre. Donc si vous vous leurrez dans votre conscience, effectivement, quelque part dans le monde, dans le temps, dans la vie, vous vous frapperez le mur contre le nez, c'est-à-dire le nez contre le mur. Le mur contre le nez veut dire, la vie réelle, la vie événementielle contre votre vie personnelle. Et si vous vous frappez le mur contre le nez, vous verrez qu'effectivement il y a quelque chose dans votre vie qui ne tourne pas rond. 

Et s'il y a quelque chose dans votre vie qui ne tourne pas rond parce que vous avez voulu à tout prix, vous comprendrez alors que vous avez fait une erreur, que vous avez été pris dans une illusion, autrement dit, et que cette illusion doit d'être éliminée avant que vous puissiez aller de l'avant. Vous serez obligé de corriger ce que vous avez mal fait afin de pouvoir continuer, pour en arriver finalement à vous fixer sur un vouloir qui est réel, au lieu d’un vouloir qui est à tout prix. 

Il y a une très grande subtilité dans la différence de la conception de ces deux aspects de la volonté. L’une étant une volonté créative malsaine, et l'autre étant une volonté créative réelle, lumineuse, le produit de l'intégration de l’être de lumière, qui est l'homme, avec l’être matériel, qui est son expression sur le plan de notre planète. D'ailleurs, vouloir à tout prix est une illusion. Et non seulement est-ce une illusion, mais cela représente chez l’homme une démarche psychologique qui est foncièrement mal nourrie, c'est-à-dire nourrie par des instincts profonds dont lui n'a pas conscience, dont lui a l'impression que ces mêmes instincts relèvent de l'actualisation en lui d'une force ou d'une énergie créative, lorsqu'elle relève de force en lui qui sont hautement astralisée.

Vouloir réellement demande du temps, demande du discernement, demande de la lucidité, demande de l'amour pour l’homme, demande de la conscience intégrale. Vouloir à tout prix ne demande rien de ceci, ça demande simplement un profond désir de s'établir, de s’implanter sans que nous puissions ou nous devions prendre en considération les autres. Donc lorsque l'homme créera un choix créatif, ce choix sera permanent, il sera continu, il ne sera pas simplement un événement temporaire, un événement sujet à changer.

Un choix créatif fait partie de l'intérêt vital de l'homme, il fait partie de la continuité dans un autre mode de vie et d'expression de son énergie créative. Il est l'expression d’un mouvement plus haut dans la vie de l'être humain, et cette expression ne peut pas être conditionnée par des facteurs de vie planétaire. 

C'est pourquoi il est très important pour l’Homme nouveau de réaliser que son choix créatif, que son choix réel, ne peut pas être un choix à tout prix parce que dans le choix à tout prix, il y a chez l'homme une sorte de panique, il y a chez l'homme une sorte d’insécurité qu'il veut éliminer, il y a chez l'homme une sorte d'inquiétude qu’il veut amener à une finalité. Tandis que dans le choix créatif il n'y a pas d'insécurité à éliminer, il n'y a pas d'inquiétude à mettre de côté. Il y a simplement un autre plan de vie à exécuter, mais cette fois un plan de vie qui coïncide parfaitement avec le bien-être de l’Homme nouveau. 

Il ne faut pas que le choix créatif soit une condition dans la vie qui serve à amener l'homme à vivre de l’expérience. Lorsque nous parlons d'expérience, nous parlons de cette sorte de vie qui engendre constamment dans la vie de l'homme une déréglementation de son énergie. Dans le choix créatif, il ne doit pas y avoir de déréglementation de son énergie. L'homme doit aller vers une vie de plus en plus harmonieuse, de plus en plus ajustée, de plus en plus bénéfique. 

Donc, dans le choix créatif, il y a effectivement une qualité de vie qui coïncide avec la plus grande conscience que nous puissions avoir du mode de vie que nous voulons exercer. Mais si le choix n'est pas créatif, n'est pas réel, ces aspects, ces qualités de la vie ne seront pas présentes dans la vie de l'homme, elles ne seront pas permanentes dans la vie de l'homme. Donc ce dernier sera encore obligé de vivre de l'expérience psychologique afin d'en arriver un jour à pouvoir éliminer de sa conscience ces aspects astralisé qui ont fait de sa vie une expérience au lieu d’une aventure créative.

Dans le choix réel de la vie de l’Homme nouveau, il y a un élément qui ne peut pas être mis de côté. Et cet élément, c'est la paix, une paix véritable, une paix permanente, une paix qui coïncide avec la possibilité de l'homme sur le plan de la volonté, de l’intelligence, d'éliminer de sa vie les aspects qui dans le passé avaient fait de cette vie une suite d'expériences. Mais pour que l’homme vive un choix réel, il faut qu'il soit suffisamment avancé en maturité, suffisamment avancé en conscience pour pouvoir vivre de cet état de vie nouveau qui prendra une allure totalement différente de celle qu'il a connue dans le passé. 

C'est pourquoi, sans que l'homme souvent le réalise, bien qu'il veuille se créer un mode de vie qui coïncide avec son bien-être, bien-être qu’aujourd’hui projette l’homme, ce même homme, souvent, ne réalise pas qu’il n'est pas prêt à vivre un choix créatif de vie parce qu'il n'a pas suffisamment développé de substance intérieure pour pouvoir soutenir la sorte de paix, solitaire, créative, vibrante, d'une conscience nouvelle.

L'homme a besoin encore beaucoup d'excitation dans sa vie, il a besoin encore beaucoup d’être alimenté astralement, il a besoin encore, autrement dit, d'être distrait. Mais si l’homme se crée un plan de vie fondé sur un choix créatif, il verra que ces aspects de la vie inconsciente ne peuvent plus lui bénéficier, ne peuvent plus faire partie de sa structure de vie nouvelle. Mais pour qu'il puisse vivre cette vie nouvelle, il faut qu'il puisse vivre l'absence de ces forces, de ces influences, de ces vibrations qui ont tendance à mesmériser son esprit, qui ont tendance à jouer avec son ego, sans permettre que son ego vive d'une façon pleine de cette très grande sérénité que l'homme découvre lorsqu'il est arrivé à créer sa vie à travers un choix qui est fondamentalement le sien, c'est-à-dire un choix qui est réellement l’expression de sa conscience nouvelle. 

Et souvent, sans que nous ne le réalisions, nous ne pouvons pas créer ce choix dans un certain temps, parce que l'esprit en nous, notre réalité, sait très bien que sur le plan émotionnel, sur le plan mental, nous ne sommes pas prêts à vivre cette vie qui est l'expression de la joint-venture de l'esprit avec l’ego. Et c'est pour cette raison que souvent nous faisons des erreurs dans notre choix, c'est-à-dire que nous vivons un choix par la venue de l'expérience, et cette expérience nous permet d'ajuster nos centres, de réajuster notre tir et de nous apercevoir éventuellement que le temps, encore, n'est pas venu pour que nous puissions créer notre propre choix.

Donc il y a dans la vie de l'homme deux aspects. Un aspect interne sur lequel l'homme ne possède pas le contrôle, et un aspect externe qui fait partie de ses ambitions, de son vouloir à tout prix, de sa projection. Et le conflit ou le combat entre ces deux aspects peut créer chez l'homme une grande souffrance, peut créer chez l'homme une tension en ce qui concerne cette grande patience dans le temps.

Mais il est inévitable que l’être humain, l’Homme nouveau, ne pourra pas créer son choix réel tant qu'il n'aura pas atteint un niveau de maturité suffisante pour pouvoir intégrer sa nouvelle énergie avec des événements de vie qui puissent absorber cette énergie et donner à l'homme une façon ou un mode de vie qui coïncide parfaitement avec son bien-être.

Donc dans la création du choix, il y a un temps. Mais l'homme, avant ce temps, doit prendre conscience de ce choix qui, en lui, quelque part, existe et qui, en lui, comme une plante, doit grandir et être nourrie, jour par jour, au fur et à mesure qu’il ajuste sa conscience, qu'il ajuste ses émotions, qu’il ajuste sa mentalité, jusqu'au jour où, naturellement, la plante grandit, se manifeste et donne à l'homme une valeur de vie rayonnante. 

Donc il y a relation étroite entre maturité, volonté, intelligence, et discernement dans la création du choix réel, et ce n'est que lorsque l’homme aura développé ses facultés qu’il pourra finalement à commencer à se construire une vie qui n’est plus régimentée par la conscience collective 

 

 

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