Regardons un peu le phénomène de la gêne.
Qu'est-ce que c'est la gêne ? Qu'est-ce que ça fait dans votre vie, la gêne ?
Il y en a parmi vous qui diront : moi, je ne suis pas gêné. Mais si vous regardez de près votre comportement humain dans la vie, vous verrez que quelque part dans la vie, vous vivez la gêne. Peut-être que vous ne vivez pas la gêne quand vous faites l’amour avec votre femme, mais peut-être que vous vivez la gêne quand vous devez affronter quelqu'un que vous ne connaissez pas, quand vous devez parler à votre patron.
Quelque part dans la vie de l'homme, il y a de la gêne, quelque part dans la vie de l'homme, la gêne, selon son expérience, vient en surface parce que la gêne fait partie de la périphérie psychologique de l’ego. C'est impossible qu'un homme inconscient ne connaisse pas quelque part dans sa vie de la gêne. Et lorsque l'homme vit ou connaît de la gêne, instantanément, il est coupé de son énergie créative, il est coupé de sa réalité, il est coupé de lui-même, il vit en périphérie, autrement dit il subit un état d'esprit qui n'est pas réel et qui diminue sa radiation vibratoire, qui diminue son pouvoir d'intelligence, qui diminue son pouvoir exécutif de volonté.
Donc la gêne, c'est un état d'esprit qui doit être, chez l'homme nouveau, amené à un changement, à un perfectionnement, si celui-ci veut un jour se sentir tout partout en lui-même. Lorsque nous sommes gênés, il y a une partie de nous qui fait en sorte que nous ne nous sentons pas tout partout en nous-mêmes. Nous n'occupons pas tout notre espace, il y a un peu de notre espace qui coule, il y a un peu de notre espace qui n'est pas sous notre contrôle, il y a un peu de notre espace qui subit l’influence extérieure.
Donc que la gêne soit créée par l'influence extérieure ou que la gêne soit créée par un état psychologique interne, il y a en nous alors, une fuite d'énergie. Et de la gêne, c'est une fuite d'énergie que l'homme nouveau sera obligé un jour de bloquer, de neutraliser, afin de pouvoir se sentir maître partout en lui-même. Lorsque vous vivez de la gêne, c'est toujours vous qui la souffrez et c’est toujours l'autre qui en bénéficie.
À partir du moment où l'homme vit cette gêne dans quelque expérience que ce soit de la vie, il ne vit pas son expérience d'une façon totale. Il y a en lui un vide, il y a en lui un glissement qui se crée, donc il y a en lui une perte de contrôle de son énergie. Donc il ne peut pas créer parfaitement et totalement l’impression de son intelligence, il ne peut pas créer parfaitement l’impression de son intelligence.
L'intelligence créative est une force qui crée de l'impression dans l’expérience humaine, une impression qui sert à donner à l'homme un appui psychique vis-à-vis de l'événementiel qui sert à soutenir l'homme. Et lorsque l'homme vit de la gêne, il vit une absence de soutien de la part de son énergie. Et ceci est créé par des facteurs internes à sa propre psychologie qui résultent ou qui sont le produit conséquentiels du conditionnement psychosocial, du conditionnement racial, du conditionnement religieux, du conditionnement spirituel. Donc la gêne est le produit d'un certain conditionnement et l'homme conscient doit un jour en arriver à maîtriser les conséquences de ce conditionnement afin de pouvoir se projeter dans le monde d'une façon qui reflète ou qui réfléchit parfaitement sa force intérieure.
Dans la gêne, il y a une perte de force intérieure, il y a un glissement de terrain, il y a une perte de conscience subliminale et l'homme, lui en souffre, et il ne devrait pas en souffrir parce que ce glissement est une illusion totale. Lorsque vous êtes gêné, vous perdez un peu de vos facultés. Vous perdez de votre acuité, votre conscience devient ambigüe, donc vous devenez psychiquement déséquilibré et c'est toujours le contexte, extérieur à vous, qui en bénéficie.
La gêne reflète un manque d'équilibre entre l'émotion et le mental, c'est pourquoi j'appelle ça une fuite. Vous vous rappelez certainement l'expérience où vous demandez à quelqu'un de vous allumer une cigarette, la personne vous allume et avant d'attendre que vous la remerciez, c'est elle qui vous dit merci.
Donc la gêne vient d'une sorte de timidité dans l’ego, dans l'homme, et cette timidité crée le débalancement entre son mental et son émotivité. Et si l'homme est timide, c'est parce qu’il n'est pas parfaitement dans sa conscience, il n'est pas parfaitement dans tout son espace. Il n'est pas, autrement dit, totalement chez lui, il y a une partie de lui qui est là et une autre partie de lui qui ne l’est pas.
Chez certains êtres, la gêne est tellement avancée qu'elle déséquilibre toute leur vie. Ils sont incapables de bien et de parfaitement fonctionner dans un environnement social, ils sont incapables de bénéficier de leur énergie créative. À ce stage avancé de la gêne, il est temps que l'homme fasse quelque chose parce qu’il peut facilement décontenancer toute sa vie et s’empêcher un jour de se sentir réussi.
Dans le fond ce qui crée la gêne chez l'homme, c’est qu’il y a quelque part en lui un petit coin qui lui fait réaliser qu’il n'est pas parfaitement réussi. Il faut qu'un homme se sente réussi, il faut qu'un homme se sente pleinement réussi. À ce moment-là, la gêne n'existe plus dans aucune situation de vie, à aucun niveau social, pour aucune raison. Se sentir réussi, veut dire se sentir parfaitement bien dans sa peau.
Donc la gêne peut devenir pour l’être humain, une mesure ou un moyen de mesurer jusqu'à quel point il est égal à lui-même. Il est facile de ne pas sentir la gêne vis-à-vis des personnes qui nous sont, entre parenthèses, psychologiquement inférieures. Mais il est plus difficile de ne pas sentir la gêne vis-à-vis de ces personnes qui, psychologiquement, nous sont ou nous apparaissent comme étant supérieures. Et elle est là l’illusion, parce que dans la conscience humaine, le concept de supériorité ou d'infériorité n'existe pas.
Un homme devrait être capable de rencontrer n'importe qui dans le monde et ne pas sentir cette gêne. À partir de ce moment-là, il serait parfaitement dans sa conscience, donc à partir de ce moment-là, même si cette personne possédait psychologiquement un statut social élevé, cette personne serait suffisamment créative pour l'amener à un autre niveau de réalisation. Cette personne pourrait créer sur lui une impression créative qui ferait de leur liaison une expérience nouvelle pour cette autre personne qui serait soi-disant supérieurement sur le plan social, placée vis-à-vis de celui qui est sans gêne.
Donc la gêne est une situation dans l'homme qui doit être éventuellement corrigée parce qu’elle empêche l’individu de manifester créativement ce qu'il doit, dans le cadre d’une condition sociale qui peut être altérée, transformée, élevée en vibration. La gêne est une situation, chez l’être humain, qui fera en sorte que son potentiel créatif sera diminué à cause d'une émotivité qui déloge dans l’être humain une part de son intelligence ou qui neutralise une part de cette intelligence, au profit d’autres forces à l'extérieur de lui-même. Il ne s’agit pas pour l'homme d'être sans gêne, comme certains le sont psychologiquement, autrement dit, il ne s'agit pas pour l'homme conscient de ne pas avoir d’allure. Il s'agit pour l'homme conscient d'être centré dans son mental.
La gêne est une sorte d'allergie psychique, une sorte d'allergie que l'on peut difficilement neutraliser, dont on ne comprend pas trop les mécanismes. Elle semble se manifester ici et là, à notre insu, donc c'est avec l'évolution de la conscience humaine, le développement de la centricité mentale de l'homme, que la gêne sous tous ses aspects, graduellement disparaît. Plus l'homme devient centrique dans le mental, plus l'homme devient présent dans son esprit, moins la gêne peut interférer avec la manifestation créative de son intelligence.
La gêne représente pour l’être humain une interférence vibratoire dans le mouvement régulier de sa conscience. Elle empêche l’être humain d'être totalement en possession de ses moyens, de ses facultés. C'est une sorte d'état psychologique qui crée dans l'homme de la confusion sur le plan de l'émotivité et cette interférence fait partie du manque d’ajustement dans l'énergie de l'homme.
Pour que l'homme ajuste cette situation, pour que l'homme, l’élimine, cette situation, il faut d'abord qu'il en prenne conscience, mais non seulement en prendre conscience, travailler contre la conscience de la gêne. Autrement dit, même dans le phénomène de la gêne, il y a un acte de volonté, il y a un acte de présence d'esprit, il y a un contrôle intérieur que l'homme doit exercer afin de neutraliser et de repousser cette activité gênante de sa personne.
La gêne atrophie la capacité créative de l'individu, elle empêche l'homme de pouvoir être bien dans ce qu’il fait, dans ce qu’il dit. Parce qu’elle lui enlève de la sûreté et cette sûreté qu’elle lui enlève, c'est déjà une sûreté ou une sécurité qu'il ne possède pas. Si l'homme avait de la sécurité, de la sûreté, la gêne ne pourrait pas la lui enlever. Donc dans le fond, la gêne est un phénomène d'insécurité, phénomène d'insécurité à toutes les sauces, dépendant de la personnalité.
Mais si l'homme se conscientise, le seuil de son insécurité graduellement diminue. Il devient de moins en moins affectable par la gêne et graduellement cette gêne disparaît de sa conscience et il se sent beaucoup plus à l'aise dans son être, dans son moi et dans la manifestation de son énergie créative. Mais ceci implique qu'il devienne créativement intelligent. Plus l'homme devient créativement intelligent, plus la gêne est repoussée.
Autrement dit, plus l'homme entre dans son intelligence, plus la gêne est repoussée. Mais il faut que cette intelligence soit réelle et non pas simplement une intelligence philosophique, occulte, ésotérique. Il faut que cette intelligence soit réellement profonde, il faut qu'elle soit le produit de l'activité de son énergie créative. Elle ne peut pas être factice cette intelligence, si elle doit neutraliser, repousser ce phénomène gênant.
La gêne empêche l'homme de pouvoir faire ressortir de lui-même des aspects cachés de sa conscience créative. La gêne agit un peu comme un tapis, elle empêche que prennent naissance certaines pousses, certaines plantes, qui font partie de son intelligence créative, donc elle diminue la manifestation variée de sa conscience. De là, elle a tendance à ternir sa personnalité. Une personnalité qui est gênée est une personnalité ternie, il n'y a pas de variations, il n'y a pas de coloris dans l'homme, il n'y a pas de jeu de lumière. Donc lorsque nous parlons de la gêne, nous ne parlons pas simplement de la gêne pour ces gens qui sont évidemment gênés, nous parlons du phénomène de la gêne dans un sens très, très vaste, où tous les hommes, quelque part dans leur expérience, vivent de la gêne.
L'homme ne devrait pas connaître la gêne, il devrait être près de lui-même chaque fois qu'il exprime sa conscience créative. Donc ce n'est pas simplement pour ceux qui souffrent d'une façon évidente de la gêne que nous parlons, nous parlons pour tous les hommes. Parce que tous les hommes, quelque part dans leur vie, connaissent un peu de ce phénomène. Et le peu qu’ils connaissent de ce phénomène trahit la consistance créative de leur intelligence, trahit la présence véritable de leur esprit, donc à un niveau ou à un autre empêche que se manifeste dans leur vie toute la coloration possible que peut faire vibrer en eux leur propre lumière. Il est très important pour un être humain d'être coloré, de posséder du brillant, de posséder de la manifestation à travers son être. Il est important pour l'homme de pouvoir se sentir toujours à la mesure de lui-même.
Donc le phénomène de la gêne est un phénomène que nous considérons universel dans l'homme, tant que ce dernier n'a pas atteint un niveau de conscience suffisamment centré pour que puisse se manifester d’une façon libre et sans gêne cette énergie créative qui peut créer en lui des reflets de toutes les sortes, permettant donc à l'homme, à l'individu, de briller dans le monde, c'est-à-dire de rendre dans le monde une énergie créative à travers une personnalité qui soit très, très dégagée ou de plus en plus dégagée, jusqu'à ce que cette personnalité un jour en arrive à être totalement de la personne ou de la personnification de son énergie.
Donc le grand problème de la gêne, c'est justement qu’elle empêche que l'énergie créative de l'homme soit personnifiée, totalement rendue, autrement dit, totalement exprimée. Ça fait partie des lois de la conscience de totalement s'exprimer, la conscience doit s'exprimer. Donc s'il y a dans la personnalité des mécanismes qui empêchent cette personnification de l’énergie de la conscience, il faut que l'homme qui évolue en prenne conscience, le réalise, voie jusqu'à quel point ces interférences internes font de lui un être qui n'est pas absolument présent, lors de la manifestation de son énergie.
C'est à cause des mécanismes de réflexion dans l'homme que la gêne puisse ou peut exister, c'est parce que l'homme réfléchit trop, il est trop un miroir. Et le phénomène du miroir dans l'homme crée naturellement de la gêne, parce qu’éventuellement, sans qu’il s’en rende compte, ce miroir devient trop actif. Et devenant trop actif, l'homme empêche par lui-même que son énergie créative se manifeste d'une façon fluide, simple, créative, instantanée. Donc à cause de la gêne, l'homme ne peut pas avoir une juste, et belle, et grande, et réelle appréciation de sa conscience. Si on nous demandait.
Quel est le plus grand problème de la gêne chez l'homme ?
C’est qu’il empêche l'homme d'avoir une perception juste, grande, réelle de sa conscience. L'homme ne peut pas goûter de sa conscience, la gêne l'empêche. Et c’est pourquoi la gêne est définitivement une pellicule qui voile la conscience de l'homme, qui cache sa manifestation, et qui garde en retrait toute cette énergie merveilleuse qui est dans l'homme et qui doit un jour se manifester lorsque ce dernier a pris conscience que la gêne en lui, à quelque niveau que ce soit, dans quelque circonstance que ce soit, nuit à son évolution. Donc si elle nuit à son évolution, elle nuit à sa vie, et si elle nuit à sa vie, elle empêche l'homme d’être parfaitement bien dans sa peau, tout le temps, toujours, n’importe où, devant n'importe qui, mais toujours avec esprit.
Un homme qui connaît trop la gêne est un homme à qui les forces intérieures volent de la substance, et ces forces intérieures font partie du conditionnement psychologique de l'homme. Donc l'homme, dans la gêne, il est violé de ses droits d'être. Il est violé dans ses droits d'être, il ne peut pas être, autrement dit, il ne peut pas totalement se manifester.
Donc la gêne est un viol de la conscience humaine et elle empêche l’être humain de se rendre à l’évidence qu’il est effectivement un être créatif. Et si je dis un être créatif, je dis un être supérieur dans la conscience, parce qu’un être créatif est un être supérieur dans la conscience. Et si un homme ne peut pas sentir dans sa vie une supériorité dans la conscience, c’est-à-dire un état d'esprit présent dans la conscience, comment voulez-vous que cet homme puisse apprécier sa personne ? Comment voulez-vous qu'un tel homme puisse aimer sa personne ? Donc comment voulez-vous qu'il puisse être libre des complexes de toutes sortes qui s'occupent à diminuer constamment sa personne?
Là où il n'y a plus de gêne dans la vie de l'homme, il n'y a plus de complexe dans la vie de l'homme. Parce que même s'il n'y a pas de relation directe entre la gêne et les complexes, il y a une relation indirecte entre la gêne et les complexes. Parce que la gêne représente un glissement, une fuite d'énergie qui est utilisée quelque part dans l'homme pour empêcher que sa conscience soit totalement stabilisée, et c’est ce qui en retour crée les complexes dans la personnalité. Donc même s'il n'y a pas de relation étroite entre la gêne et les complexes, autrement dit, entre la gêne et les impuissances psychologiques de l'homme, il y a tout de même une relation entre les deux.
Montrez-moi une personne complexée et je vous montrerai une personne qui vit de la gêne à un niveau suffisamment avancé. Et comme tous les hommes ont plus ou moins des complexes, tous les hommes ont plus ou moins de la gêne, même si la gêne n'est pas dans leur cas une situation évidente.
Donc pour l'Homme nouveau, de réaliser une relation entre la gêne et ses complexes, c'est-à-dire entre la gêne et un état d'esprit qui n'est pas parfaitement stabilisé dans une mentation créative, c’est extrêmement important. C'est extrêmement important parce que justement, cette gêne peut lui donner l'énergie négative nécessaire pour s'empêcher d'être libre de ses complexes, c'est-à-dire de ces sortes d’infériorité, parce que la gêne sert à créer dans l'homme certaines sortes d’infériorité. Son énergie est utilisée à la création de ces infériorités et lorsqu’un homme sent en lui de l'infériorité, il ne sent pas de la supériorité dans la conscience créative.
Autrement dit, il n'est pas au-dessus, c'est dans ce sens que j’emploie le mot supérieur, il n'est pas au-dessus de ces forces psychologiques internes qui ont tendance à le ramener plus bas ou très bas sur le plan de la conscience. Donc c'est extrêmement important pour l’être humain de voir, de réaliser là où il est gêné dans la vie et de travailler à neutraliser ces forces psychiques en lui qui varient selon chaque individu et qui ont pour cause ou pour origine différents aspects du conditionnement psychosocial.
La gêne éteint dans l'homme l'appétit pour sa conscience, la gêne éteint dans l'homme l'appétit pour sa conscience. Il existe dans l'homme conscient un appétit pour sa conscience, c’est-à-dire qu'il existe dans ce même homme une tension énergétique qui fait qu’il a tendance à toujours vouloir manifester de la conscience. Il est bien dans de la conscience, il est bien dans de l'énergie créative mentale supérieure, donc la gêne éteint cet appétit, elle bloque cet appétit. Donc ce n'est pas anormal que l'homme qui vit de la gêne ne puisse pas toujours goûter de sa conscience, parce que c'est justement cette gêne qui le bloque de ce goûter, autrement dit qui lui empêche de réaliser qu'il est conscient.
La gêne n'est pas simplement un mécanisme psychologique d’ordre émotionnel. La gêne est une énergie, elle est une vibration qui a et qui produit des correspondances ou des conséquences psychologiques. Mais elle est une vibration, donc elle est une interférence. La gêne c’est de l’interférence dans l'homme qui crée conséquentiellement des marques psychologiques sur le mur de son ego, mais dans le fond elle est une interférence.
Donc la gêne, c'est occulte. La gêne ce n'est pas de prime abord psychologique, c'est occulte, c’est une retenue d'énergie. Et l'homme ne peut empêcher, ne peut se débarrasser de cette retenue d'énergie que lorsqu'il entre dans son énergie, que lorsqu’il commence à vivre de son énergie, que lorsque ses centres s'ouvrent, autrement dit que lorsqu'il est capable de subir, et de vivre, et de travailler avec son énergie. C'est ça de la conscience, c'est ça de la descente d'énergie, c'est ça de la manifestation d'énergie.
Donc si la gêne bloque de la conscience dans l'homme, si l'homme vit de certaines interférences, il doit savoir pourquoi ces interférences, quelles en sont les illusions de ces interférences, et travailler à l'élimination de ses illusions qui prendront naturellement des aspects psychologiques. Parce qu’elles doivent prendre des aspects psychologiques pour que l'homme, sur le plan égoïque, puisse en souffrir.
Mais si l'homme commence à réaliser que la gêne est un phénomène occulte en lui, c'est-à-dire un phénomène qui est le produit de la manipulation subtile de ses vibrations, à ce moment-là il pourra commencer à imposer sa volonté dans la phénoménalisation de la gêne. Il pourra commencer, autrement dit, à faire descendre son énergie créative sur un plan où, en général, la gêne neutralise le rendement parfait de cette énergie.
Donc nous voyons, dans le phénomène de la gêne, une relation étroite entre la volonté créative de l'homme et l'expérience événementielle psychologique qui crée cette gêne. Et si l'homme est suffisamment conscient de la phénoménologie de cette gêne, s’il réalise qu’elle est effectivement occulte, c’est-à-dire qu’elle fait partie de l'activité de certaines énergies sur des territoires ou des plans occultes de sa conscience, il pourra éventuellement en arriver à faire descendre une volonté créative suffisamment puissante pour mettre de côté ces forces, empêcher que ces forces viennent intervenir dans l'écoulement naturel de son énergie créative.
Donc il cessera de vivre ces fuites d'énergie et il sera de plus en plus compact, de plus en dense, de plus en plus centré, de plus en plus lui-même tout le temps. Il y a des gens qui sont gênés et qui vont créer, pour compenser à la gêne, des actions qui vont les sécuriser. Et ils ont l‘impression alors qu'ils ne sont plus gênés ou qu'ils ne manifestent plus de gêne.
Remarquez très bien que les gens qui vous rencontrent vous sentent, vous perçoivent, et plus ces gens sont conscients, plus ils vous savent, plus ils vous perçoivent. Donc si vous êtes gêné, que vous compensez votre gêne, vous manifesterez des erreurs psychologiques qui deviendront évidentes à des gens conscients. Donc automatiquement, votre gêne compensée, au lieu de vous servir, vous amènera à vivre des relations humaines plus froides que chaudes.
Il y a des gens qui sont gênés, et pour neutraliser, ou pour avoir l'impression de neutraliser la gêne, deviennent ou manifestent des actions grossières. Ce n'est pas en étant grossier que vous allez éliminer en vous la gêne. Autrement dit, il ne s’agit pas d’éliminer la gêne par compensation, il s'agit d’éliminer la gêne par volonté. Si vous éliminez la gêne par compensation, elle demeurera toujours et elle fera toujours surface.
Et si la compensation devient trop grossière, vous perdrez des amis, vous brûlerez vos relations humaines, parce que l'homme, surtout l'Homme conscient, voit de plus en plus vibratoirement le déséquilibre dans la conscience de l’autre. Donc il s'agit, pour éliminer la gêne, de commencer à faire vibrer son énergie sur le plan de la volonté pour contrôler l'événementiel qui, naturellement ou par habitude, crée cette gêne.
Vous pouvez excuser la gêne, mais il n'y a aucune excuse pour la gêne. Vous l’excusez la gêne, parce que vous ne pouvez pas l’éliminer, c'est comme si elle fait partie de vous. Mais il n’y a aucune excuse pour la gêne, parce que la gêne ne fait pas partie de vous réellement, elle fait partie de la périphérie psychologique de votre ego. Donc elle est illusoire dans sa totalité, il n'y a aucune place dans votre être pour elle. L'homme qui vit la moindre infériorisation de sa conscience ou dans sa conscience à cause de la gêne ne peut pas goûter de sa conscience.
Donc vous ne pouvez pas vous donner d’excuse pour la gêne, vous ne pouvez même pas accepter la moindre gêne dans votre conscience. Puisque toute acceptation de cette moindre gêne est une acceptation au même niveau de votre état psychologique qui n’est pas réel. Donc si l'Homme conscient, l'Homme nouveau, doit en arriver un jour à la supériorisation de sa conscience, au lieu de vivre en fonction de l'infériorisation de sa conscience, il doit réaliser que la gêne ne peut pas faire partie de lui, ne peut pas prendre aucune partie de son énergie, ne peut pas l’infirmer à aucun niveau.
Et si elle le fait, c'est à lui de travailler dessus, c’est à lui d'éliminer de sa conscience égoïque ce mécanisme qui empêche ce même homme d'être bien dans sa peau, parfaitement et tout le temps, devant n'importe qui et envers n’importe qui mais toujours avec esprit, c'est-à-dire respect.
Il faut comprendre que la gêne est un phénomène psychosocial, il faut comprendre qu’elle naît de notre contact égoïque avec une certaine culture. Il y a des cultures où la gêne n’existe pas comme telle. Mais dans le monde occidental, dans le monde qui a été très affecté par la spiritualité de la psychologie religieuse de la chrétienté, la gêne est très présente. Et très souvent elle est présente à notre détriment, parce que ces autres races qui ne sont pas affectées par la gêne telles que nous le sommes, exercent sur nous une sorte d’influence, une sorte de présence qui nous met mal à l'aise vis-à-vis elle et qui, sur le plan matériel, très souvent diminue notre compétition créative.
Regardez par exemple le phénomène du juif en relation avec le canadien-français. Le phénomène de l'arabe en relation avec le canadien-français. Ces peuples ne vivent pas de la gêne telle que nous, donc sur le plan commercial, sur le plan de la compétition mercantile, ce sont des êtres qui, si nous sommes gênés, peuvent facilement bénéficier de cette faille dans la conscience égoïque. Il est évident que l'élimination de la gêne vient aussi avec le développement de la maturité. Mais lorsque nous parlons de la maturité de l'Homme conscient, nous parlons déjà d'un état mental qui n'a rien à faire avec la maturité subjective de l’ego emprisonné dans une conscience collective, nous parlons d'une autre maturité. Nous parlons d'une maturité universelle où la gêne ne peut pas avoir de place. Une fois que l'homme est arrivé à un certain niveau de conscience, il lui est très, très facile de regarder microscopiquement les manifestations de sa conscience. Il lui est facile de voir de très près les différentes formes d'équilibre qui se produisent en lui lorsqu’il est en manifestation.
Donc l'homme qui se conscientise pourra facilement voir, dénicher en lui, ces manifestations de gêne. Il pourra les reconnaître. Il pourra sentir le malaise qui existe dans cette gêne, et à partir de cette perception, il lui sera plus facile de travailler à ajuster son comportement psychique, de sorte qu’avec le temps, il lui sera de plus en plus facile d'être constamment lucide dans la manifestation de son énergie créative. Il ne perdra jamais le pied, il sera toujours soutenu par son énergie, il sera toujours dans son énergie, donc il y aura toujours en lui une présence vibratoire créative.
Lorsque l'homme perd la gêne d'une façon permanente, il est déjà dans un stage de conscience supérieure, mais remarquez bien que je dis : lorsque l'homme perd la gêne d'une façon permanente, permanent veut dire permanent, veut dire qu’il n'y a plus de possibilités en lui de vivre cette gêne. À ce moment-là, il est dans une conscience qui est permanente, une conscience qui le soutient tout le temps et dont il ne peut être en dehors.
À partir de ce moment-là, l'homme sent qu’il ne vit plus dans la périphérie psychologique de son ego, mais qu’il vit plutôt dans le centre de lui-même. Et l’absence de gêne crée en lui une présence d'esprit qui lui servira le jour, la nuit, et qui lui permettra, dans sa vie, de toujours être à la mesure de sa conscience.
Si nous disons que la gêne est occulte, nous voulons faire comprendre que c’est à l'homme de briser en lui les forces occultes qui le forcent à vivre une diminution ou une infériorisation de son intelligence. Si la gêne est occulte, l'homme doit comprendre qu'il y a en lui des mécanismes qui doivent être fracassés par sa volonté. Si elle est occulte, il doit un jour réaliser qu’il doit avoir au-dessus d’elle le pouvoir. Et si vous voulez facilement tester si vous avez de la gêne ou jusqu'à quel point vous pouvez avoir sur elle le pouvoir, regardez sa manifestation dans le cadre de votre intimité sexuelle où la nature animale et la nature mentale de l'homme, souvent, sont en conflit, à cause des mécanismes réflectifs de l’ego.
S'il y a de la réflexion psychologique dans votre vie sexuelle, dans votre vie intime, il y aura de la gêne. Et s'il y a de la gêne là, il peut y en avoir ailleurs, parce que lorsqu’il n’y a plus de gêne, il n'y en a plus nulle part, mais s’il y en a quelque part, il peut y en avoir ailleurs. Donc votre vie intime est certainement une bonne façon pour vous de voir s'il y en a un peu de gêne. Et s’il y a un peu de gêne, il y en a beaucoup de gêne, parce qu'un peu de gêne, c'est toujours beaucoup de gêne, autrement dit, c'est toujours trop de gêne. Et vous ne pouvez pas vivre, vous ne pouvez pas bénéficier de votre conscience à travers les différents plans de sa manifestation si vous vivez cette sorte d’interférence.
La gêne chez l'homme peut être tellement occulte, qu’il peut même en arriver à la rationaliser afin qu'elle puisse demeurer active à l'intérieur de sa conscience humaine. Elle peut être tellement occulte, cette gêne, que l'homme peut se donner toutes sortes de raisons pour en appuyer l'activité. La gêne sera toujours un conflit entre l’énergie créative et l’ego, elle représente un conflit entre ces deux aspects de l'homme, un aspect qui est cosmique et l'autre qui est planétaire, et c'est l'homme qui doit un jour résoudre ce conflit.
C'est l'homme qui doit un jour faire descendre cette énergie, c'est-à-dire cette volonté, afin de neutraliser l’extravagance psychologique qui est la gêne. Nous ne pouvons pas dire à l'Homme conscient ou à l'Homme nouveau : ah, tu peux être gêné un peu, ce n'est pas grave, parce que la gêne, c'est toujours grave. Si l'homme savait combien grave elle est, il serait surpris. Elle est tellement grave qu'elle l’empêche d'être lui-même.
Autrement dit, elle empêche que son énergie se manifeste en toute régularité, elle empêche que sa conscience soit parfaitement équilibrée, donc elle empêche que l'homme soit, sur le plan matériel, une manifestation précise, directe, juste, de sa conscience créative. Mais il faut faire attention, de ne pas remplacer par compensation la gêne par l'absence de gêne, qui devient de la grossièreté.
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