L'emploi du temps chez l’homme est une des conditions fondamentales pour vivre une vie pleine. L'être humain a des difficultés à employer son temps d'une façon de plus en plus perfectionnée afin de ne pas sentir dans sa conscience l'inutilité de sa conscience, c'est à dire une perte de possibilité créative de sa conscience en fonction de sa vie matérielle. Pour que l’homme apprenne à employer son temps et à perfectionner le mode d'emploi de son temps, il lui faut devenir de plus en plus équilibré dans son mental, il lui faut devenir de plus en plus capable de supporter la tension qui existe dans son mental lorsqu'il n'est pas actif, lorsqu'il n'est pas créatif ou lorsqu'il ne remplit pas une tâche qui lui convient et qui lui semble faciliter la vie.
Mais pour que l’homme en arrive à neutraliser cette tension dans son mental, il faut qu'il développe ou qu'il apprenne à développer une sorte de foi, c'est à dire une sorte de compréhension profonde que son action, qu'elle soit ralentie ou accélérée, est toujours le produit de l'activité de son double sur son ego. Si l’homme est capable d'absorber cette tension, s'il est capable de réaliser que le temps qui doit être utilisé pour faire telle ou telle chose convient de plus en plus à sa conscience créative au fur et à mesure qu'il se conscientise, l'ego sera désengagé de la responsabilité, en apparence seulement, du mauvais emploi de son temps.
L’homme veut toujours que son temps soit rempli, il veut toujours qu'il y ait équilibre dans son temps, qu'il y ait équilibre entre sa créativité et le monde dans lequel il vit. Mais d'un l'autre côté, l’homme ne peut pas être constamment en action créative, il doit y avoir un repos en lui. Mais l'ego ne veut pas se reposer, il n'aime pas le repos et surtout, il n'aime pas le repos imposé par son double parce qu'il sent que son double peut nuire à l'équilibre éventuel de ses sens, à l'équilibre éventuel de son énergie. Et ceci est une illusion.
L'ego ne peut pas éventuellement, lorsqu'il est très conscient, perdre conscience de la perfection dans la créativité du double. Il ne peut pas perdre conscience de la réalité du double, donc il ne peut pas perdre conscience du fait que l'action du double à travers lui est une action qui est pleinement mesurée, est une action qui arrive dans un temps qui est à la mesure même de la relation qui doit exister entre lui-même et l'ego. Mais l’homme est tellement peu habitué à la coordination parfaite entre lui-même et son esprit ou son double qu'il a de la difficulté non pas nécessairement à croire, mais à s'inviter à croire que le double le servira dans un temps précis, le servira en temps et lieu, et dans un temps qui sera parfait, qui coïncidera avec les nécessités de l'ego.
Nous, les hommes, avons beaucoup de difficultés, à cause de la nature de notre expérience antérieure, à vivre une sorte de communion avec notre double. Nous avons de la difficulté à réaliser que notre double est toujours à temps, autrement dit que notre énergie créative est toujours à temps. Nous avons été trop déçus, nous avons trop manqué, trop diminué dans la perfection de l'action au cours de notre période involutive. Donc aujourd'hui, alors que l’homme se conscientise et qu'il doit prendre conscience d'un nouveau mécanisme en lui qui équilibre l'énergie de ses principes avec sa conscience, il lui est encore très difficile de voir ou de réaliser que l'action créative, que le temps de sa conscience, sera parfaitement rempli dans la mesure où l'équilibre entre le double et l'ego sera établi.
Nous avons toujours agi dans notre vie inconscience à partir des désirs de l'ego et nous avons toujours agi en fonction de ses désirs. Nous avons toujours eu ou vécu sous l'impression que c'était l'ego qui dominait l'existence ou qui dominait la vie. Lorsque nous nous conscientisons, nous nous apercevons que la situation est autre, qu'il y a une partie de l’homme dans l'invisible qui est réellement à la source de toute activité qui se passe sur le plan du mortel, et il faut éventuellement qu'il y ait équilibre entre cette source et l’homme, qu'il y ait équilibre dans la conscience de l’homme afin que l’homme ne souffre plus du mauvais emploi, en apparence, du temps.
Si l’homme n'était pas insécure dans la vie à aucun niveau, il ne souffrirait pas du temps, il ne souffrirait pas des pertes de temps, il ne les sentirait pas, elles n'existeraient pas dans sa vie. Mais l’homme a besoin de tant de choses dans la vie. La vie est tellement complexe et les éléments existentiels, les événements, sont tellement puissants et peuvent tellement facilement déranger la vie de l’homme qu'il est très difficile pour celui-ci de mettre sa vie parfaitement dans les mains de sa conscience créative, c'est-à-dire de se laisser amener dans la créativité, de se laisser amener dans le remplissage de son temps à partir de l'équilibre qui doit exister entre son énergie créative et l'ego sans avoir à se servir ou à vibrer sur le plan du corps de désir pour le faire. Et ceci est une douleur pour l’homme, c'est une souffrance pour l’homme.
Il semble que l’homme est toujours en attente de quelque chose. Et le fait d'être en attente de quelque chose tous les mois, toutes les années, pendant de longues périodes, ceci crée chez l’homme une sorte d'impuissance, une sorte de tristesse, une sorte de malaise et il tente constamment de remplir cette condition, d’éliminer ce malaise, afin d'être constamment et d'une façon permanente rempli, c’est-à-dire plein d'actions ou de conscience créative à l'intérieur de sa vie, c’est-à-dire en fonction du temps qui lui est propre et qui fait partie de l'organisation matérielle de sa conscience vis-à-vis des événements.
Mais les événements ne semblent pas donner raison à l’homme, les événements ne semblent pas faciliter la vie à l’homme et c'est pourquoi ce dernier trouve très difficile l'emploi de son temps. Il trouve aussi très difficile le fait que son énergie créative soit sous le contrôle d'une force ou d'une puissance qui n'est pas régie par lui. Autrement dit, l’homme ne sent pas qu'il a le pouvoir quand il veut, instantanément, de corriger cette conscience du temps qui le fait souffrir. Mais plus l’homme se conscientisera, plus il en arrivera à corriger cette différence qui existe entre la conscience de son ego et sa conscience créative. Mais ceci nécessitera naturellement un ajustement sur le plan de son corps de désir.
Il faudra que l’homme apprenne à ne pas paniquer, il faudra que l’homme apprenne à savoir que, s'il sait quelque chose, s'il sait que telle chose doit être faite, s'il sait que quelque chose doit être vécu, cette chose sera vécue puisqu'il le sait. Mais elle le sera dans des conditions qui seront parfaites et qui seront réalisées comme étant parfaites au fur et à mesure que l'ego pourra se désengager de l'inutilité et de la tristesse de sentir qu'il n'est pas actif, ou qu'il n'est pas créatif, ou que son temps n'est pas venu pour faire telle chose, ou qu'il y a des forces en lui qui l'empêchent d'avancer dans la vie afin de se créer l'équilibre dont il a besoin pour être bien dans sa peau.
L'emploi parfait du temps est certainement une des grandes caractéristiques de l'existentialisme humain. C'est certainement une des grandes conditions de vie sur la Terre qui rende la vie sur la Terre moins optimale, moins intéressante. Ceci parce que l’homme, en tant que mortel, en tant qu'ego, n'est pas capable de sentir la puissance inhérente de ses facultés, la capacité instantanée de son pouvoir créatif à remplir les conditions de vie nécessaires afin que lui en tant qu'ego puisse bénéficier de la vie, et vivre bien, vivre sans aucune tension.
Tant et aussi longtemps que l’homme sera dans la survie, tant et aussi longtemps qu'il sera dominé par des conditions de vie qui ne sont pas sous son contrôle, il sentira l'impossibilité de remplir son temps à la perfection, il sentira l'impossibilité de vivre dans une temporalité qui coïncide avec son ego comme avec sa conscience créative. L'élimination de la survie chez l'être humain est une des grandes conditions de la nouvelle évolution, elle fait partie de la nouvelle évolution. Elle est foncièrement nouvelle, cette condition et ne peut être rattachée d'aucune façon à la façon dont nous vivions auparavant, c'est à dire à la forme existentialiste de nos vies, de nos expériences humaines.
L'évolution de l’Homme nouveau ne peut pas être semblable ou parallèle avec l'évolution de l’homme ancien. Donc la survie chez l’Homme nouveau ne peut plus un jour exister, elle ne devra plus un jour exister parce que tant qu'elle existera, elle sera simplement un signe que l’homme n'a pas parfaitement établi de correspondance entre son énergie et son ego, de sorte que l’homme ne pourra pas sentir parfaitement qu'il a contrôlé le temps, qu'il peut vivre une vie en dehors de tensions que crée un temps qui lui semble mal rempli et qui ne semble pas être dans la mesure chronologique qu’il voudrait que ce temps soit.
L’Homme nouveau pourra facilement réaliser la connexion, la relation qui existe entre la survie et l'impression qu'il ne peut pas utiliser son temps parfaitement. Qu'est-ce-que nous voulons dire par la sensation de ne pas utiliser son temps parfaitement ?
Nous voulons dire que dans la conscience humaine de tous les jours, dans la vie de tous les jours, il semble y avoir des lacunes, des poches, des espaces où l’homme n'est pas rempli, ne se remplit pas, où l'événement semble passer autour de lui à travers lui, mais où lui ne le crée pas. L’homme semble ne pas être défini dans sa conscience, il semble ne pas être capable d'être bien instantanément dans sa conscience. Il semble qu'il y ait autour de lui des choses qui se passent sur lesquelles ou envers lesquelles il n'a pas de contrôle, qu'il ne peut pas faire un certain travail parce que l'énergie n'est pas là, ainsi de suite
Donc, pour l’homme nouveau, cette condition de vie est très pénible. Et plus l’homme sera conscient, plus il réalisera l'aspect pénible de cette condition de vie et plus il sera amené avec le temps à la corriger, à établir une conversion instantanée d'énergie entre son double et lui-même. Mais pour ceci, il faut que l’homme devienne très conscient. Il faut qu'il soit extrêmement en dehors de sa subjectivité, beaucoup et très en dehors de sa subjectivité. Il faut que l’homme soit réellement conscient de l'équilibre permanent qui existe entre lui et son énergie.
Il ne faut pas qu'il ait de doutes, parce que s'il y a en lui le moindre doute dans l'équilibre entre lui-même et son énergie, cette énergie sera obligée naturellement de corriger ce doute et l’homme, naturellement, souffrira de l'impossibilité d'utiliser sa temporalité d'une façon parfaite. Il sentira qu'il n'est pas conscient tout le temps et que la vie n'est pas à la mesure de lui-même, qu'elle n'est pas à la pointe de ses doigts, qu'il n'a pas toujours le pouvoir de dicter sur le plan matériel les conditions ou la qualité de sa vie. Et ceci pourra être une très grande souffrance pour certains individus qui cherchent de plus en plus à contrôler leur vie, leur existence.
Lorsque nous parlons de survie, nous ne parlons pas simplement de survie matérielle, nous parlons de survie à tous les niveaux. Nous parlons de cette espèce de vie qui n'est pas une vie, qui est simplement une forme d'esclavage. Et c'est cette forme d'esclavage qui empêche l’homme, qui enlève à l’homme le plaisir, la possibilité de sentir qu'il utilise son temps d'une façon parfaite constamment et de façon permanente, qu'il est constamment présent dans sa vie.
L’homme doit sentir qu'il est constamment présent dans sa vie, qu'il a dans sa vie constamment le pouvoir d'arranger, de faire évoluer, de réorganiser, autrement dit de créer. Et pour que l’homme en arrive à avoir ce pouvoir, cette puissance, cette conscience, cet équilibre, il faut qu'il en arrive éventuellement à éliminer de sa vie tout ce qui est de survie, tant sur le plan émotionnel, que sur le plan mental, que sur le plan matériel. Cette survie ne peut plus et ne doit plus exister. Tant qu'elle existera l’homme sentira que le temps n'est pas le sien, qu'il y a du contrôle dans son temps, qu'il y a des forces en lui qui contrôlent, qui gèrent son temps. Et tant qu'il sentira cela, il ne sera pas libre, il ne sera pas capable de bénéficier d'être humain, conscient et libre dans sa conscience.
Pour l'ego, vivre la conscience du temps c'est une souffrance parce que la conscience du temps reflète un mouvement qui n'est pas ajusté. Lorsqu'il y a du temps dans la conscience de l'ego, c'est que sa conscience n'est pas ajustée, les événements ne sont pas parfaits, il y a une retenue d'énergie quelque part. Pour l’homme, cette conscience du temps devient une souffrance et moins il y a harmonie dans le flot des événements, plus cette conscience du temps devient aiguë, plus elle devient pénible et plus l’homme vit une tristesse dans le fond de sa conscience. Et cette tristesse doit un jour disparaître et elle disparaîtra naturellement au fur et à mesure que l’homme se conscientisera, au fur et à mesure qu'il pourra prendre contrôle de sa vie, des événements dans sa vie, et ne plus souffrir du temps qui le faisait souffrir pendant l'involution. Mais pour que l’homme ne souffre plus du temps, il faut qu'il soit en dehors du temps. Pour qu'il soit en dehors du temps, il faut qu'il n'y ait pas en lui de conscience du temps.
Mais qu'est ce qui crée dans l’homme la conscience du temps ?
C'est le fait qu'il soit toujours en état de combat entre la chronologie des événements qui découlent de l'action du double à travers l'ego et son corps de désirs. Donc la souffrance du temps pour l’homme est le produit de la lutte entre l'ajustement de son énergie et son corps de désirs. Si son corps de désirs est très actif, naturellement il souffrira de plus en plus du temps. Moins son corps de désirs est actif, autrement dit plus il est mental dans la conscience de son énergie, moins il souffrira du temps parce qu'il saura que tout vient à temps.
Donc il n'aura pas la tension interne de sentir le manque d'équilibre entre la vie qu'il veut bien mener et qu'il veut vivre et les événements qui doivent remplir les conditions d'une telle vie. À partir de ce moment-là, il s'habituera petit à petit à prendre son temps, à ne pas être énervé, à ne pas être excité, à ne pas être tendu à l'intérieur des conditions de vie qui ne sont pas encore emmenées à une concrétion, emmenées à une finalisation. Mais ceci demande un très grand exercice, une très grande capacité d'absorber la tension qui existe entre l'énergie et le corps de désirs.
Et plus l’homme s'habitue à demeurer calme dans cet échange d'énergie entre sa conscience créative et son ego, plus il apprend à corriger cette tension du temps en lui, moins il en souffre et plus, avec le temps, il en arrive à être capable de ne plus souffrir de cette crise constante et permanente qui fait partie de la conscience existentielle et planétaire de l’homme.
L'ego a beaucoup de difficultés à voir ou à vivre la vie comme le veut son double. L'ego veut toujours vivre la vie comme lui la veut. Ceci est très bien et d'ailleurs ceci est nécessaire, mais il ne peut pas, l'ego, vivre sa vie comme il le veut tant que l'équilibre entre lui et son énergie n'a pas été établi. Et pour que l'équilibre s'établisse entre lui et son énergie, cela prend un certain temps. C'est à dire que l'ego doit apprendre à corriger l'imperfection de ses mécanismes subjectifs. C'est cette imperfection qui fait qu'il souffre de la temporalité, ce n'est pas la faute de son double.
Le double chez l’homme, l'énergie chez l’homme, elle est parfaite. Le rapport entre l'énergie et les principes égoïques de l’homme, par contre, doit être perfectionné. C'est justement dans le perfectionnement de ce rapport que nous découvrons éventuellement un équilibre qui fait en sorte que l'ego ne souffre plus du temps, parce que le mouvement de l'énergie à partir de son double coïncide parfaitement avec l'événementiel qui fait partie de l'organisation systémique de sa vie en évolution.
Donc il y a une coordination de plus en plus perfectionnée entre l'énergie et l'ego et, à partir de ce moment-là, l'ego souffre de moins en moins du temps parce que le corps de désirs est de moins en moins impliqué. Ce dernier est de moins en moins impliqué parce que le mental est devenu de plus en plus perfectionné. C'est l'absence de perfectionnement dans le mental humain qui fait que le corps de désirs à tendance à créer une tension dans l'événementiel et à reproduire cette tension dans le fait que l'énergie n'est pas toujours prête à manifester à travers l'ego sa puissance, parce que le temps de l'énergie n'est pas parfaitement intégré au temps de l'ego.
Cette condition changera lorsque l’homme aura compris que la relation entre son énergie et lui-même est une relation parfaite et qu'il doit, lui, en tant qu'être, en tant qu'ego, ne pas s'inquiéter de la perfection de cette énergie et de ce rapport. L’homme doit le savoir intrinsèquement, l'ego doit réaliser intrinsèquement que sans sa lumière il n'est rien. Donc s'il apprend à absorber, à travailler, et à intégrer cette lumière, cette énergie, dans le temps qui lui sied bien à elle, éventuellement le rapport entre lui et l'énergie sera tellement établi et tellement perfectionné que l'ego ne sentira jamais le manque de chronologie, le manque d'action, le manque de créativité dans sa conscience. Il sentira toujours sa conscience remplie parce qu'il aura établi des conditions de vie et d'échange d'énergie qui coïncideront parfaitement avec lui-même sur d'autres plans.
Donc, en tant qu'ego, en tant qu'être pensant, en tant qu'être possédant de l'émotivité, il vivra le calme, c'est-à-dire que le temps ne sera plus pour lui un problème. À partir de ce moment-là, l’homme commence à sortir de la survie. Il commence à sortir de la survie psychologique qui est directement liée à la survie matérielle, il commence à pouvoir vivre une vie qui est réellement en paix, une vie où tous ses plans sont de plus en plus perfectionnés et où lui, en tant qu'être, peut vivre à la mesure d'un échange parfait entre son énergie et ses principes.
Mais si l’homme ne se dompte pas de cette inquiétude, de cette tristesse, de ce malaise pervers qui fait partie de sa conscience et qui résulte du manque d'ajustement entre son énergie et son corps de désirs, il souffrira toujours dans sa vie du fait que le temps n'est jamais à la mesure de son vouloir, que le temps n'est jamais à la mesure de dont il a besoin, qu'il n'est jamais à la mesure de son équilibre. C'est à partir de l’homme, c'est à partir de l'ego, que doit se faire ce travail, ce n'est pas à partir de l'énergie. L'énergie, elle pénètre dans l’homme et doit s'ajuster avec l’homme en tant que récepteur. C'est à l’homme de savoir et de comprendre les mécanismes de cette énergie à partir du mental, et apprendre graduellement à se réserver au moins le droit à une vie qui n'est pas constamment sous la tension de ce manque d'harmonie entre le temps de l'ego et le temps de l'énergie.
D'ailleurs nous pouvons assurer l’homme que l'équilibre entre l'énergie de sa conscience et de son ego est directement proportionnel à l'élimination de cette tension permanente qui existe et qui a toujours existé dans la conscience humaine, celle du fait que le temps n'est jamais sous notre contrôle, que le temps n'est jamais à la mesure que nous voudrions qu'il soit. Mais les mécanismes subjectifs de la conscience humaine sont très complexes et l’homme est beaucoup plus assujetti dans la vie qu'il ne le réalise tant par l'événementiel que par sa condition psychologique. L’homme est beaucoup plus insécure dans la vie que nous pouvons l’imaginer, l’homme est beaucoup plus dans la survie qu'il ne le croit, même s'il est très bien sur le plan financier, ou même si sa vie semble aller assez bien.
S'il regarde profondément dans sa vie, il verra que, éliminant certaines possibilités réellement affreuses, il y aura toujours d'autres possibilités qui risque de créer dans sa vie un certain émoi, une certaine tension, un certain déséquilibre. Tant que l’homme sait ceci, c'est qu'il y a en lui encore de la survie, c'est qu'il manque en lui de la puissance, c'est qu'il n'est pas encore parfaitement intégré dans son énergie.
C'est pourquoi la souffrance du temps fait partie de la souffrance psychologique de l'ego, elle fait partie du déséquilibre entre l'ego et son énergie. Et elle ne sera éliminée, cette souffrance, que lorsque l'ego aura parfaitement compris qu'il y a un temps pour chaque chose et que chaque chose a son temps.
Mais l'ego dira aussi : mais pourquoi je ne peux pas vivre ma vie dans mon temps ?
La question est mal posée. Le temps de l'ego, c'est une illusion. Le temps de l'énergie, c'est la réalité. Lorsque qu'il y a équilibre entre l'énergie et l'ego, le temps de l'énergie devient le temps de l'ego, donc l'ego ne souffre plus du temps. Mais tant que l'ego vit sa vie en fonction de son temps à lui, naturellement il y aura déséquilibre entre l'énergie et l'ego parce que l'événementiel est très complexe, et c'est le double de l’homme, c'est son énergie, qui connaît l'avenir, c'est son énergie qui connaît, crée le présent et qui crée l'avenir, c'est son énergie qui crée l’homme.
Donc si l'énergie crée l’homme, si l'énergie est la source de vie de l’homme, il ne s'agit pas pour l’homme de croire que lui, en tant qu'ego, subjectivement, peut contrôler sa vie. Ce n'est pas subjectivement que l'ego contrôle sa vie, que l'ego sort de la survie, que l'ego est maître de la vie, c'est objectivement qu'il peut l'être et l'ego est objectivement dans la vie lorsqu'il est parfaitement en relation étroite et balancée dans ses énergies. Donc les mécanismes insuffisants de la subjectivité humaine, les mécanismes psychologiques de l'ego, sont responsables de l'impression qu'il a de la tristesse qu'il vit lorsque le temps n'est pas à la mesure de son corps de désirs. C'est à l'ego d'apprendre à corriger cette imperfection, à corriger ces mécanismes d'habitude et à prendre conscience que la survie est le produit de l'action de l'ego qui n'est pas capable d'ajuster sa vie à son énergie.
La survie est le produit du manque de coordination entre l'ego et le double ou son énergie. Que la survie n'est pas nécessairement une condition fixe de vie, mais qu'elle est une condition très grande de vie tant que l’homme n'a pas réellement compris qu'il doit vivre sa vie en fonction directe de son énergie et jamais en fonction des mécanismes subjectifs de l'ego qui veulent coordonner la vie ou l'événementiel selon le corps de désirs de l'ego. Ceci est la grande erreur de l’homme et elle a toujours été la grande erreur de l’homme et c'est pourquoi l’homme a toujours souffert du temps.
Mais lorsque l’homme se conscientise et qu'il commence tout de même à comprendre des choses que l’homme ancien ne comprenait pas, lorsqu'il commence à réaliser les mécanismes fonciers de la conscience humaine, il n'y a plus de raison éventuellement pour l’homme de souffrir du temps comme il en souffrait auparavant. Il n'y a plus de raison pour l’homme de s'inquiéter comme il le faisait auparavant et de sentir dans sa conscience de tous les jours une sorte de vide, une sorte d'impatience, si vous voulez, une sorte d'inquiétude que les choses ne se feront pas.
Les choses se feront, mais elle se feront lorsque l'ego sera suffisamment ajusté à son énergie. Pour que l’homme perde cette tristesse, pour que l’homme perde ce malaise du temps qui colle à lui depuis qu'il est jeune, il faut qu'il réalise éventuellement que la vitalité en lui est directement proportionnelle à sa conscience. Que la vitalité en lui est directement proportionnelle à sa capacité d'absorber son mouvement à elle.
Il faut que l’homme puisse en arriver à être capable de se plier facilement aux conditions de l'énergie sans en souffrir. Lorsque l’homme pourra se plier facilement aux conditions de l'énergie sans en souffrir, il sera parfaitement en équilibre avec elle et à partir de ce moment-là, il ne souffrira plus du temps. Mais l’homme ne veut pas se plier aux conditions de l'énergie, parce qu'il possède un ego qui tout de même est un centre de volonté, un centre d'intelligence. Ceci est très juste, mais pour que l’homme en arrive à bénéficier de l'énergie de la volonté sur le plan de l'énergie de l'intelligence, il faut qu'il en arrive d'abord sur le plan de l'émotion à pouvoir absorber les conditions souvent restreignante de l'énergie.
L'énergie dans l’homme qui se conscientise transmute son émotivité. Ce n'est pas tellement le mental que l'énergie transmute, que l'émotivité, parce que c'est l'émotivité chez l’homme, c'est sa conscience animale, sa conscience inférieure, qui réellement fait obstacle à l'organisation parfaite de l'énergie avec le mental humain Le mental humain est suffisamment développé pour pouvoir absorber l'énergie, mais l'émotion humaine, l'aspect inférieur de l’homme n'est pas prêt, n'est pas agile à absorber l'énergie, parce que cette condition de l’homme est inférieure, elle fait partie de la conscience planétaire de l’homme, elle fait partie de la conscience animale de l’homme, elle est directement reliée à son système nerveux, à sa survie, aux mécanismes de la vie réellement matérielle, physique, mortelle, tandis que le mental de l’homme est capable d'absorber des choses, des plans de conscience de l'énergie qui ne sont pas affectés par l'émotivité.
C'est pourquoi l’homme nouveau aura plus de difficulté sur le plan émotionnel à vivre l'équilibre de l'énergie parce que c'est du plan émotionnel qu'il sent la survie, qu'il souffre le temps, qu'il ne peut pas intégrer l'énergie à son mental. Donc la relation entre le corps de désirs et l'énergie est une relation qui doit être réellement réajustée parce que l'énergie ne se laissera jamais dominer par le corps de désirs de l’homme. L'énergie ne peut pas être amenée d'une façon créative vers l’homme par le corps de désirs. L’homme est impuissant sur le plan du désir à ordonner à l'énergie. Il ne s'agit pas d'ailleurs d'ordonner à l'énergie puisque l'énergie fait partie de la conscience supérieure de l’homme, donc c'est nettement une illusion. C'est pourquoi l’homme souffre du temps, et qu'il sent dans sa vie de tous les jours qu'il y a des espaces vides, des espaces qui ne sont pas remplis et qui semblent lui faire perdre son temps
L’homme semble perdre son temps parce que justement son corps de désirs est encore actif, encore trop actif. Il y a une différence entre l'actualisation du corps de désirs chez l’homme et la manifestation de sa volonté créative. Dans la manifestation de la volonté créative de l’homme, il n'y a pas de désir, il y a simplement le mouvement puissant de l'énergie à travers le mental, donc il n'y a pas de problème de temps. Mais dans l'expression du désir chez l’homme, il y a effectivement du temps parce que ce temps ne coïncide pas avec la temporalité de l'énergie, donc l’homme souffre, l’homme sent un vide, l’homme sent un manque dans l'organisation, un manque de chronologie, un manque de perfection dans ses étapes de vie, de là sa souffrance existentielle.
Si nous souffrons dans la vie, c'est parce que nous souffrons de nous-mêmes, à cause de nous-mêmes. Nous ne souffrons pas à cause de l'énergie. Nous avons l'impression que nous souffrons à cause de l'énergie, mais cette impression est fausse : nous souffrons parce que nous n'avons pas intégré l'énergie. Donc il ne s'agit pas pour l’homme de blâmer l'énergie, il s'agit pour l’homme de voir en lui les mécanismes qui font défaut, les mécanismes qui sont de vieilles habitudes qui empêchent l'énergie de se placer dans lui, en lui, dans son temps à elle, temps qui coïncidera parfaitement avec celui de l'ego lorsque l'ego sera finalement libéré du pouvoir puissant du corps de désirs.
Le corps de désirs chez l’homme est beaucoup plus puissant que l’homme se l'imagine. Il est très puissant parce qu'il fait partie de sa conscience animale, de sa conscience apeurée, impuissante, de sa conscience de survie. Il fait partie de tout ce qui chez l’homme est mortel, de tout ce qui chez l’homme est planétaire, donc le corps de désirs chez l’homme donne à l'ego l'impression qu'il peut aller de l'avant. Mais en fait, le corps de désirs chez l’homme n'est qu'une réaction naturelle, animale, à l'énergie qu'il ne peut pas dompter, qu'il ne peut pas contrôler, qu'il ne peut pas intégrer.
Lorsque l’homme aura intégré l'énergie, il n'y aura plus de conflit en lui, plus de conflit entre le visible et le matériel, entre le mental inférieur et le mental supérieur, donc il n'y aura plus dans l’homme d'expression subjective de vie colorant son existence et lui faisant ressentir qu'il n'est pas heureux. Il ne pourra pas ne pas être heureux parce que justement le corps de désirs aura été suffisamment ajusté pour que l’homme puisse finalement bénéficier de l'harmonie totale et parfaite de son énergie avec son mental.
C'est réellement dans la coordination entre l'énergie et le mental que commence la vie de l’homme, ce n'est pas entre le mental de l’homme et son corps de désirs. Mais l’homme a beaucoup de difficultés à voir la différence entre sa conscience mentale supérieure qui est agissante et créative, et son corps de désirs. La ligne de démarcation entre les deux n'est pas encore nettement définie. Pour que l’homme en arrive à voir réellement ce qui est désir et ce qui est volonté, il faut qu'il y ait épuration du corps de désirs afin qu'il y ait une plus grande manifestation de la volonté.
Donc la manifestation de la volonté est proportionnelle à l'épuration du corps de désirs, à la capacité chez l’homme de rendre parfaite son action au lieu de la rendre simplement d'une façon existentialiste, c'est-à-dire de la rendre en fonction d'un désir quelconque. Si l’homme rend son action ou crée une action en fonction d'un désir, cette action n'est plus sous le contrôle de l'énergie, elle est sous le contrôle des forces planétaires, donc automatiquement il y aura en elle de la polarité et l’homme ne pourra pas bénéficier de son action d'une façon parfaite.
C'est pourquoi, d'ailleurs, les hommes qui vivent des actions en fonction de leur corps de désirs sentent toujours une petite imperfection, sentent toujours une diminution de la valeur réelle et absolue de l'action, il n'y a jamais dans cette action de l'absolu. Donc il y a toujours dans l'action de l’homme qui part d'un corps de désirs qui vibre, une sorte de tristesse.
Tandis que lorsque l’homme vivra une action qui part de sa conscience créative libre du pouvoir du corps de désirs planétaires, l’homme pourra à ce moment-là remplir son temps. Il sentira que son temps est toujours rempli parce que le corps de désirs de l’homme ne mettra jamais son nez dans les affaires de la vie de l’homme. Et les affaires de la vie de l’homme, ou la vie de l’homme, font partie de la conscience de l’homme, font partie de son énergie, font partie de l'action du double à travers l'ego.
Donc lorsque le corps de désirs aura cessé de vibrer, l’homme commencera à ce moment-là à ne plus souffrir du temps. Et si l’homme un jour arrive à ne plus souffrir du temps, il verra combien douce est la vie, combien pleine est la vie, combien plein est le temps, combien parfait est son temps et jusqu'à quel point l'équilibre existe entre son énergie et son ego.
L’homme verra à ce moment-là qu'il n'est plus dans la survie, que cette survie ne peut plus l'atteindre parce qu'il est parfait dans son énergie. L'énergie créative de l’homme ne peut pas le laisser tomber parce qu'elle fait partie de la vie. Mais le corps de désirs de l’homme peut le laisser tomber parce que le corps de désirs de l’homme ne fait pas partie de la vie, il fait partie de l'existence, il fait partie de la conscience inférieure de l’homme qui s'inquiète des résultats, de l'avenir, de ce qui n'est pas devant lui, devant ses yeux.
L'activité du corps de désirs humains, c'est l'histoire de l’homme, c'est l'histoire de l'humanité, de l'existence, de la survie. L’homme doit un jour être capable de sentir que son temps est plein et il ne sentira ceci que lorsqu'il aura maté son désir, autrement dit lorsqu'il aura maté l'inquiétude dans la vie, et l'inquiétude dans la vie peut se projeter dans toutes les directions et affecter tous les secteurs de la vie humaine. Et tant que l’homme n'aura pas maté cette inquiétude profonde, subtile et permanente en lui, il sera dans la survie et il sera toujours prisonnier du temps. Il ne pourra pas sentir qu'il n'est pas dans le temps et souffrant du temps ou de la perfection du temps en lui.
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