Il y a des hommes et des femmes dans le monde qui sont, depuis leur naissance, des êtres perdants, des êtres qui sont incapables de transformer leur vie, de changer leur vie, de guérir leur vie. Ce sont des êtres qui sont impuissants intérieurement parce qu’ils n’ont pas compris le sens de la vie. Ces êtres sont malheureux, profondément malheureux, parce qu’il leur est impossible de se réaliser eux-mêmes, de réaliser leurs possibilités et d’entraîner dans leur vie d’autres êtres avec eux, afin de créer autour d’eux une humanité plus sciente, une humanité plus puissante, une humanité plus créative.
Ces êtres sont malheureux parce qu’ils n’ont pas compris le sens de la vie. Ils n’ont pas compris, que dans l’homme, existent toutes les possibilités malgré les déconfitures de la vie, malgré les déconfitures du karma imposé au cours de l’incarnation. Ce sont des hommes qui manquent suffisamment de maturité pour s’empêcher de voir et de réaliser qu’au-delà de la montagne existe une vallée où l’homme peut vivre en paix et évoluer selon son énergie créative, selon sa conscience et selon son pouvoir interne.
Pourquoi existe-t-il des hommes qui sont perdants ? Pourquoi existe-t-il des hommes qui ne sont pas capables de se réaliser ? Pourquoi existe-t-il des hommes qui sont impuissants, viscéralement impuissants, naturellement incapables de transposer une fausse réalité dans une réalité saine, dans une réalité qui convienne à leur psychisme ?
La raison est simple, c’est que les hommes ont été mentis. Le monde a menti à l’homme, le monde n’a cessé de mentir à l’homme. Et l’homme, aujourd’hui, l’individu solitaire, épuisé, souffrant, est incapable de réaliser la profondeur du mensonge qui lui a été imposé. Il est incapable de réaliser jusqu’à quel point le mensonge a terni sa volonté, affecté son intelligence et totalement empêché que se manifeste en lui une lueur d’intelligence créative, une lucidité d’intelligence qui appartient à tous les hommes, qui fait partie de tous les hommes, parce que dans tous les hommes il y a de l’esprit plus puissant que de la mémoire.
L’homme est perdant dans la vie parce que personne ne lui a dit qu’il n’est pas naturel de perdre, personne ne lui a dit qu’il n’est pas naturel d’être en-dessous de soi. Personne ne lui a dit qu’il n’est pas naturel d’être pauvre. Personne ne lui a dit qu’il n’est pas naturel d’être manipulé par les forces extérieures à lui-même. C’est pourquoi l’homme, beaucoup d’hommes, trop d’hommes sur la Terre, aujourd’hui, sont perdants.
Et pourtant, il est su, beaucoup le savent, certains le savent, nous le savons, qu’il est possible à l’homme de générer en lui suffisante volonté, suffisante intelligence, pour développer un discernement et une lucidité qui puissent les amener, éventuellement, à conquérir la vie, à cesser d’être perdants et à recoordonner leurs énergies afin de se créer une vie nouvelle. Mais l’homme pour ceci, doit comprendre une chose fondamentale, c’est que si la vie ne lui a pas créé une condition naturelle où il puisse évoluer, créer, transformer, élever sa conscience, il faut que lui-même le fasse, il faut que lui-même se mette à la tâche de concrétiser le rêve interne de tous les hommes, celui d’être bien dans sa peau.
Il existe chez ceux qui sont perdants une trace, une trace que nous retrouvons dans toutes leurs figures. Et cette race, c’est la trace qui démontre qu’ils ont la capacité de pleurer sur eux-mêmes, c’est la trace qui démontre qu’ils ont la capacité de recevoir des autres de la sympathie. Ce sont ces traces qui défigurent l’homme et qui empêchent l’être humain de transformer son énergie intérieure, de devenir un volcan, de devenir une force créative à toute épreuve, qui peut avec le temps, seulement le temps, l’amener à contrôler sa vie et à exterminer de sa vie les forces subtiles qui l’emprisonnent, qui l’empoisonnent et qui le retiennent dans son souffle vital.
La vie, ce n’est pas une mystique, la vie ce n’est pas un secret, la vie ce n’est pas quelque chose de mystérieux, dans le sens que ce n’est pas une chose que seulement certains êtres comprennent. La vie, c’est un fluide, c’est une énergie qui passe dans tous les hommes mais qui est bloquée chez la plupart des hommes, parce que les Hommes n’ont pas compris le message de la vie, ils n’ont pas compris la loi de la vie, ils n’ont pas compris la raison de la vie qui est simplement celle qui indique que tout homme doit générer dans la vie une force afin que son talent s’exprime dans le monde, afin que sa conscience se manifeste dans le monde, afin que l’expression de son vouloir, de son intelligence, s’imprime dans le monde.
Il ne s’agit pas, pour comprendre la vie, d’en faire une philosophie, il ne s’agit pas d’en étudier les aspects. Il s’agit plutôt de la rendre réelle au fur et à mesure que nous devenons de plus en plus réels. L’équation de la vie, c’est ceci : l’homme doit la rendre réelle. Tout homme sait en lui-même, un peu, de la réalité de la vie. Mais tous les hommes ne savent pas comment rendre ce qu’ils savent un petit peu à l’échelle de la totalité de leur expression, à l’échelle de la totalité de leur personnalité, à l’échelle de la totalité de leur conscience.
Les hommes, l’ego de l’homme, l’ego du mortel, se cache, s’apitoie, se pense, se plie sous le poids énorme d’une vie imposée, d’une vie qui n’est pas créative, d’une vie qui a été, comme un puzzle, amenée ensemble par les évènements, mais en-dehors du contrôle de l’homme et à l’insu de la volonté et de l’intelligence de l’homme. Voilà le problème des perdants. Ce sont des hommes qui n’ont pas réussi à comprendre que la vie, dans toute sa simplicité, possède son pouvoir, que la vie dans toute sa simplicité est le pouvoir de l’homme. Et dès que la vie devient complexe, dès que la vie devient trop complexe, trop organisée, trop pensée, trop habituée, l’homme perd de la fidélité à lui-même, il perd de la conversion avec cette énergie, il perd de la conscience de cette vie, il se perd automatiquement dans ces allures fantomatiques de l’ego qui est perdant, et qui n’est jamais capable de sentir dans la vie, au fur et à mesure qu’il avance, qu’il y a en lui quelque chose de réel, de fondamental, d’intouchable et d’imperturbable.
Nous faisons remarquer que chez les êtres qui sont perdants, nous pouvons découvrir un faux visage, un visage à l’intérieur duquel ou derrière lequel il n’y a pas de caractère. Il y a peut-être du talent, mais il n’y a pas de caractère. Et qu’est-ce que c’est le caractère ?
C’est l’essence de l’homme, c’est l’essence créative de l’homme diminuée, si vous voulez, dans sa totalité d’expression, diminuée dans sa perfection, diminuée dans toutes ses composantes, mais tout de même essentielle à sa survie, essentielle à sa réalité, essentielle à sa mémoire comme à sa projection dans le temps. Mais le caractère de l’homme doit être transformé, il doit être purifié, il doit être purifié comme le métal que nous trouvons dans le sol, il doit être purifié afin que tous les éléments corrosifs, tous les éléments neutres, tous les éléments qui ne servent pas soient éliminés, dans le but éventuellement que ce caractère s’exprime dans toute sa composante, dans toute sa contenance, dans toute sa gloire, dans toute sa coloration. A ce moment-là, l’homme ne peut plus être perdant.
Mais le caractère de l’homme est affaibli par les évènements, il est coloré par les évènements, il est souvent infirmé par les évènements. Et l’homme ne sait pas que même si son caractère quand il est inconscient, est infirmé par les évènements, qu’il est quand même relié à la source de lui-même et qu’il peut toujours, un jour ou l’autre, renaître, revenir en surface, reprendre le contrôle de la vie afin d’exprimer dans le monde une conscience humaine ennoblie par l’intelligence et la volonté, exprimée à travers ce caractère qui est foncièrement l’essence de l’homme colorée par la mémoire et l’expérience antérieure.
Il y a des êtres qui sont perdants dans la vie parce qu’ils ne possèdent pas la clé a la confiance en soi. Il y a en eux, physiquement ou psychiquement, des territoires qui ont été assiégés par les évènements de la vie, qui ont été assiégés par les troubles de la vie, qui ont été assiégés par les peines de la vie et qui souvent, ont été assiégés par les difformités physiques du corps matériel.
Mais qu’est-ce que l’homme ne peut pas dans la vie ? Qu’est-ce que l’homme ne peut pas transformer dans la vie ? Qu’est-ce que l’homme ne peut pas créer dans la vie ?
Absolument rien, absolument rien, s’il est conscient de la nature profonde de son essence, de la qualité naturelle de son caractère et de l’inévitabilité du rapport entre son essence et son caractère. Il est évident que le caractère de ceux qui sont perdants dans la vie manque de définition, qu’il manque de précision, de sorte que l’individu n’est pas capable de sentir la pulsation en lui, il n’est pas capable de sentir l’ouverture en lui, il n’est pas capable de sentir le tunnel qui mène à l’extérieur du tunnel.
L’homme qui est né perdant n’est pas capable de se sentir en-dehors du tunnel, il ne voit même pas l’ouverture du tunnel, et ce sont ces hommes qui sont perdants. Et dans tous les hommes, il y a un tunnel et il y a dans tous les hommes, aussi, une ouverture au bout du tunnel. Il y a une lumière au bout du tunnel, et l’homme qui ne réussit pas à s’avancer suffisamment dans le tunnel, qui se laisse abattre à l’intérieur de ces ténèbres, qui ne se donne pas la chance de pousser plus loin dans son infirmité naturelle, ne sachant pas qu’il existe cette lumière au-delà, au bout du tunnel, cet homme, il est perdu, il est perdu pour la vie, même s’il est riche. Il est perdu pour la vie même s’il est un grand intellectuel, il est perdu pour la vie même s’il réussit à ne pas s’éteindre dans les tendres années de son existence. Parce que dans l’homme, il y a un esprit, il y a de l’esprit, l’homme est esprit et l’esprit de l’homme est au bout du tunnel.
Et la lumière que l’homme voit au bout du tunnel, c’est la lumière de son esprit, ce n’est pas la lumière de ses fantasmes, ce n’est pas la lumière de ses illusions, ce n’est pas la lumière de ses désirs. Et trop d’hommes se font prendre dans la lumière de leurs fantasmes, de sorte qu’ils réalisent au cours de leur pèlerinage à travers ce tunnel qu’une lumière se change pour une autre, et qu’une autre lumière se change pour une autre, et que ce processus semble interminable. Et semblant interminable, ce processus les affaiblit, ce processus leur enlève leur force vitale, ce processus leur enlève leur capacité d’aller plus loin. Et un jour, quelque part dans le temps, vient un autre évènement qui les abat, qui leur enlève le souffle, qui leur enlève la capacité de réaliser qu’encore un petit peu plus loin, il y a cette lumière en-dehors du tunnel, c’est-à-dire cette science interne profonde qui n’est pas mesurable par la parole, qui n’est pas descriptible par la parole, mais qui fait partie de l’intelligence pure et de la volonté pure de l’homme, c’est-à-dire du pouvoir de l’esprit à travers l’ego.
Voilà pourquoi les hommes, sur la Terre, sont perdants. Ils ne sont pas perdants parce que la vie n’est pas bonne pour eux, ils ne sont pas perdants parce que la vie ne les a pas bien graciés, ils sont perdants parce qu’ils n’ont pas compris les lois de la vie. Il n’y a aucun homme sur la planète, aujourd’hui, qui est perdant absolument. Tous les hommes sont perdants relativement et tous les hommes, selon l’évolution de leur esprit, en arrivent, un jour, dans le temps, après deux fois, trois fois, quatre fois de retour sur la Terre, ils en arrivent à dépasser cet état de perdition pour en arriver à la fin à une conscience créative, à une conscience de l’ego, à une conscience de l’énergie dans l’homme, à une conscience supramentale, c’est-à-dire à une conscience qui est à la fois le produit de l’activité de l’esprit à travers l’ego.
L’homme qui est perdant, est un homme qui n’a pas encore suffisante maturité, c’est un homme qui n’a pas encore suffisamment souffert pour comprendre les illusions dans le tunnel. C’est un homme qui s’est assis dans le tunnel avant de savoir qu’il y avait quelques pas plus loin, quelques mètres plus loin, quelques kilomètres même, plus loin, une ouverture, une lumière, c’est-à-dire une réalité qui leur convenait, qui faisait partie de leur réalité. Donc les hommes dans le monde qui sont perdants sont des hommes qui doivent être réalisés comme étant des êtres qui manquent de définition, des êtres qui ne sont pas capables de se donner une définition, donc des êtres qui doivent vivre encore, qui doivent expérimenter encore l’état de conscience expérimentale qui est donnée et qui a été donnée pendant très longtemps à l’homme de la Terre.
L’homme, un jour, doit sortir de cet état de perdition. L’homme, un jour, ne doit plus être perdant. Et pour qu’il cesse d’être perdant, il faut qu’il commence petit à petit à gagner. Je ne dis pas à gagner le gros lot, je dis petit à petit à gagner le petit lot. Et petit à petit, agrandir son lot, de sorte qu’un jour, l’homme, l’individu conscient, volontaire, dans son intelligence, réel dans sa personnalité, réalise dans sa vie, pourra réaliser encore une fois, qu’il n’est pas nécessaire à l’homme d’être perdant, et que s’il est perdant, c’est qu’il n’a pas suffisamment évolué, il n’a pas suffisamment goûté au philtre amer de l’inconscience, il n’a pas suffisamment goûté au philtre amer de l’expérience née d’une conscience expérimentale imposée à un ego encore agenouillé devant l’existence.
Les hommes vont au théâtre, ils voient des films, ils voient la trame de l’existence humaine, décrite de toutes les façons possibles et imaginables, à travers les pages, à travers les écrans, dans le monde entier. Et pourtant, l’homme est incapable de saisir l’essence de ces messages. Il est incapable de saisir les nuances exprimées à travers la littérature, à travers les arts, qui dans le fond, servent à exposer devant l’homme la faiblesse de l’humanité. Ils retournent chez eux, ils discutent, ils font de la philosophie, ils font de la psychologie, ils deviennent littéraires, intellectuels devant les faits artistiquement présentés. Pourquoi ?
Parce que l’homme ne réalise pas que dans tout ce qu’il voit, dans tout ce qu’il touche, dans tout ce qu’il connaît par expérience, il y a un brin de vérité, c’est-à-dire qu’il y a un brin de réalité qui peut être traduit en fonction de sa propre expérience. Et il n’est pas suffisamment intelligent, il n’est pas suffisamment sensible pour prendre ce brin de réalité et le faire exploser en lui, se l’imposer, se le voir rendu créatif.
L’homme est un être qui manque de réalisme, l’être humain est un être qui manque de réalité, c’est pourquoi il est perdant, c’est pourquoi il aime aller voir les films, les flics, lire des livres, pour voir ce qui se passe dans le monde et participer artistiquement à ce qui se passe dans le monde, mais il n’a pas la volonté de s’intégrer ce qui se passe en lui, il n’a pas la volonté d’extirper de lui-même ce qui le rend viscéralement incapable de se rendre humain, de se rendre total, de n’avoir plus besoin de voir du cinéma ou de lire des livres. L’homme est incapable de se rendre autonome, voilà pourquoi il est perdant.
Tous ceux qui sont perdants sont des hommes qui manquent d’autonomie, ce sont des hommes qui manquent de puissance, ce sont des hommes qui manquent de réalité, ce sont des hommes qui se mentent. Ils se mentent de toutes les façons et ils quémandent dans le monde de l’aide, ils vont chercher dans le monde de la pitié, ils vont chercher dans les assiettes de la société des brins de paille afin de se donner un peu l’espoir que peut-être demain, la vie changera.
La vie ne change pas, c’est l’homme qui doit la changer. La vie s’éternise, c’est l’homme qui doit la temporaliser, c’est l’homme qui doit donner à la vie son rythme, ce n’est pas la vie qui doit donner à l’homme son rythme. Mais pour comprendre ceci, il faut avoir souffert la vie, il faut avoir vécu dans le tunnel, il faut avoir été piétiné dans le tunnel par le souffle de la vie qui passe et qui par sa pression, écrase et pousse l’homme contre les parois. Il faut avoir connu le cyclone, il faut avoir connu la vie dans son intégralité pour réellement la comprendre d’une façon parfaite. Mais les hommes, eux qui vivent la vie, ne la comprennent pas dans leur intégralité, parce qu’ils se laissent colorer par la vie, ils se laissent dorloter par la vie, ils laissent la vie nuancer leur intelligence, nuancer leur volonté. La vie est une putain tant que l’homme n’a pas réussi à la contrôler, la vie est un fantasme tant que l’homme n’a pas appris à la contrôler, la vie n’est pas réelle tant que l’homme n’est pas réel.
Nous ne sommes plus au moyen-âge, nous ne sommes plus à la période des Grecs et des Romains qui faisaient des fétiches des dieux, qui faisaient des hommes, des esclaves. Nous sommes à la fin du XXème siècle. Nous sommes à une époque où l’homme est prêt à envoyer dans le ciel des êtres. Il est prêt à envoyer dans le ciel des technologies, il est prêt à conquérir le cosmos matériel. Mais si l’homme ne réussit pas à conquérir le cosmos intérieur, comment voulez-vous qu’il puisse dans le cosmos matériel, bien vivre, bien utiliser le matériel de sa création mentale.
C’est là que l’homme devient dangereux, c’est là que même la science devient dangereuse, c’est là que toutes les idées de l’homme, bien qu’elles soient bien fondées en esprit, sont mal colorées à cause de l’imperfection de sa mémoire, mal colorées à cause de l’imperfection de son comportement psychologique, mal colorées à cause des failles et des crevasses dans son psychisme dénaturé par une conscience qu’il n’a jamais comprise, par une conscience qui a toujours été depuis des milliers d’années, ensevelie sous les cendres amères d’une force, d’une influence qui ne venait pas de lui, mais qui venait de l’extérieur de lui, ou qui venait de ces forces en lui qu’il n’a pas encore appris à mater, à dompter et à totalement contrôler. Voilà pourquoi l’homme est un être perdant. Il est perdant parce qu’il ne sait pas qu’il est, dans le fond, en potentiel, un vainqueur. Il est perdant parce qu’il ne sait pas, dans le fond, qu’il est un héros olympique. Il est perdant parce qu’il ne sait pas mesurer sa force, il est perdant parce qu’il ne sait pas qu’il est UN. Il se réalise plutôt en tant qu’être animal intelligent, mais il ne sait pas qu’il est homme.
Si l’homme savait qu’il est homme, il transformerait la Terre, il transformerait lui-même et il transformerait sa civilisation. Il ne serait pas un être aguerri, il ne serait pas un être abruti, il ne serait pas un être appauvri, il serait UN. Donc il serait surhomme parce que l’homme qui se réalise n’est plus un homme de l’ancienne civilisation, il devient un homme de la nouvelle évolution, il devient un homme d’une nouvelle civilisation, il devient celui qui est le maître de la vie.
Croyez-vous que la vie, un jour, donnera aux perdants le mini loto, ou le super loto ? Croyez-vous que la vie, un jour, ira contre ses propres lois ? Croyez-vous que la vie, un jour, fera du perdant un riche ? Croyez-vous que la vie, un jour, fera du perdant un être, un homme, un homme de la race ?
Jamais, parce que la vie, la vie, c’est une énergie, c’est simplement une énergie et cette énergie doit être transformée par l’homme, elle doit être transmutée par l’homme, et seul l’homme lui-même, de par ses propres efforts, de par sa propre conscience, de par sa propre volonté, de sa propre intelligence, peut transformer la vie, la transmuter la vie, afin que lui-même devienne transmuté et qu’il devienne un jour un homme réel.
Tant que l’homme sera perdant, c’est qu’il n’aura pas compris ceci, il n’aura pas compris que la vie n’est pas l’amie de l’homme, que l’homme doit faire de la vie, un jour, son amie. Et il fera, un jour de la vie, son amie, lorsqu’il aura été capable d’extirper de la vie tous ses aspects, tous ses voiles, tous ses mensonges, toutes ses influences, toutes ses conditions, toutes ses condamnations, lorsqu’il aura extirpé de la vie ce matériel maudit. C’est à partir de ce moment-là que la vie deviendra l’amie de l’homme, parce que la vie n’aura plus de choix, elle n’aura plus de choix, parce que l’homme sera à ce moment-là en vie, c’est-à-dire qu’il sera totalement réel. Et étant totalement réel, il pourra voir à travers la vie, il pourra voir à travers les fantasmes, et il ne pourra plus être abasourdi par elle, endormi, hypnotisé par elle, il ne pourra pas être limité par elle.
À partir de ce moment-là, l’homme ne sera plus perdant, l’homme sera réel, il aura la capacité d’être réel, il aura la capacité d’aller chercher dans son intelligence, dans son esprit, toutes les réponses. Il aura la capacité et le pouvoir, d’aller chercher dans son intelligence et dans son esprit toutes les réponses, que dans le passé, la vie ne pouvait pas lui donner, parce que dans ce temps-là il était perdant, c’est-à-dire qu’il était assujetti à elle et il devait être assujetti à elle, un peu comme l’esclave dans le cirque romain était assujetti aux pieds du gladiateur. Donc, la vie c’est un combat et l’homme, un jour, doit vaincre. L’homme, un jour, doit terminer la lutte et il doit, un jour, mettre fin à la lutte. Et tant que l’homme n’aura pas mis fin à la lutte, il sera perdant dans la vie. Et certains hommes, certaines femmes seront plus perdantes que d’autres parce qu’ils auront été plus défavorisés que d’autres.
Nous ne disons pas que l’homme qui vient sur le globe, par incarnation, n’est pas le produit de son expérience antérieure. Il y a de l’équilibre dans la vie. Aujourd’hui, si l’homme fait telle chose, demain il devra supporter le poids de son action, c’est normal, c’est naturel, ça fait partie des lois cosmiques de la vie. Mais lorsque l’homme commence à comprendre le jeu, lorsqu’il commence à comprendre l’essence de la vie, il peut mettre fin à cette dette. Et c’est lorsqu’il met fin à cette dette karmique que l’homme cesse d’être perdant et qu’il commence à s’enrichir dans la vie, à s’enrichir dans le sens de son esprit, à s’enrichir dans le sens de son psychisme, à s’enrichir dans le sens de toute l’expression interne de sa volonté et de son intelligence.
Il n’y a pas de place dans le monde pour les pauvres. S’il y a des pauvres, c’est que les pauvres se sont donné une place. Il n’y a pas de place dans le monde pour ceux qui souffrent. S’il y a des êtres qui souffrent, c’est qu’ils se sont donnés une place dans le monde où la souffrance fait partie de leur nourriture. Il y a de la place sur la terre pour les hommes créatifs, intelligents. Il y aura de la place, demain, au cours des siècles, pour les hommes qui auront conquis la loi de la vie, qui auront compris la loi de la vie et qui auront exprimé à travers leur conscience nouvelle les lois de la nouvelle vie, celle où l’homme n’est plus perdant, celle où l’homme est capable de s’affirmer, consciemment, volontairement et avec intelligence, d’une façon absolue et d’une façon totalement irréductible, parce que son expression, à ce moment-là, sera l’expression de son esprit et non plus l’expression de son ego endormi, hypnotisé et perdant.
Notre personnalité est totalement affaiblie, nous portons sur notre corps des bandages, nous portons sur notre corps des linges qui cachent nos blessures. Pourquoi ?
Parce que nous n’avons pas encore réussi à passer à travers les épines de la vie sans être atterré par elle. Nous avons cru que dans le champ de la vie où les épines se dressent contre nos corps, qu’éventuellement si nous perdons trop de sang, nous mourrons. L’homme ne meurt pas, l’homme meurt parce qu’il n’a pas encore réalisé le rêve de l’homme, il n’a pas encore réalisé le pouvoir de l’homme, il n’a pas encore réalisé la puissance de l’homme, comme le fut réalisé dans le passé, par certains initiés, dont le Nazaréen et d’autres qui sont cachés à l’œil de l’Histoire.
L’homme est perdant dans la vie parce qu’il n’a pas le contrôle de la vie. Et un jour, ceux qui iront vers la nouvelle évolution, ceux qui entreront dans la nouvelle époque, ceux qui se découvriront et ceux qui découvriront la Terre, devront réaliser qu’il n’y a pas dans l’homme de limite, qu’il n’y a dans l’homme que des limites psychologiques, qu’il n’y a dans l’homme que des limites qu’il s’impose émotivement et intellectuellement.
Et tant que l’homme n’aura pas réalisé ceci, il n’aura pas compris la nature de son être, il n’aura pas compris la nature de sa vie, et donc il ne comprendra pas la nature de la vie et il demeurera toujours et pour toujours un être appauvri, un être perdant, un être qui ne pourra jamais rien faire dans la vie sans avoir l’inquiétude de l’insuccès, sans avoir l’inquiétude de la perte, sans avoir l’inquiétude de la pauvreté qui le guette, au-delà ou au bout d’une certaine action qui n’est pas parfaitement composée par une volonté et une intelligence intouchables, par une volonté et une intelligence à toute épreuve, non colorées par la personnalité et non diminuées par une mémoire qui n’est pas encore affranchie du passé.
Il est grand temps que l’homme, l’individu, s’élève dans le monde, que l’individu s’élève sur la Terre, que l’individu se réalise dans le monde, que l’individu prenne conscience de lui-même dans le monde parce que, si l’homme ne s’ennoblit pas, si l’homme ne prend pas conscience de lui-même, comment voulez-vous que les masses, que les gouvernements, que toute la Terre entière évolue, change, se transforme, s’embellisse, ce sera impossible parce que l’homme de la Terre aujourd’hui est un perdant.
L’homme est un perdant sur le plan individuel, il est un perdant sur le plan collectif, la société dans sa totalité est perdante. La preuve : la souffrance humaine. Mais tout doit être vu, régénéré, à partir de l’individu. Non pas à partir des politiques sociales, mais à partir de l’individu. C’est de l’individu que vient tout, c’est de l’individu, c’est sur l’individu que repose toute la société. Ce n’est pas la société qui repose sur elle-même, c’est sur l’individu que repose la société. Et l’homme devra retourner, éventuellement, à une individualité réelle, à une identité réelle, s’il ne veut pas être perdant.
Il n’y a pas de risque à prendre lorsque nous prenons conscience des lois de la vie, il n’y a pas de risque à prendre lorsque nous devenons conscients du problème de l’homme, il n’y a pas de risque à prendre lorsque nous savons, quelque part en nous-mêmes, que la vie un jour, doit être assujettie à notre volonté et à notre intelligence. Nous n’avons pas de risque à prendre parce que nous sommes des hommes, nous sommes faits de la vie, nous sommes faits de l’esprit de la vie. Si nous n’avons pas aujourd’hui de succès, si nous ne sommes pas capables aujourd’hui de nous réaliser, c’est parce que nous avons mal compris la vie. Nous avons mal compris la vie parce que dans le passé, nous avons été mal éduqués. Et nous avons été mal éduqués parce que nous avons une trop grande mémoire. Et nous avons une trop grande mémoire, parce que nous avons depuis très longtemps accumulé des expériences dont nous n’avons pas été capables de nous libérer.
C’est pourquoi, aujourd’hui, nous sommes perdants. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous ne sommes pas capables d’être un peu comme des enfants, nus dans le soleil de notre propre esprit. Nous avons besoin de toutes sortes de haillons, nous avons besoin de toutes sortes de masques, nous avons besoin de toutes sortes de défigurations, pour nous donner non pas l’esprit, mais l’idée que nous sommes des êtres intelligents.
L’homme doit être capable de déchirer, d’éventrer la vie. Il doit être capable d’aller chercher dans ses profondeurs, l’essence, la pulsation qui fait partie de lui. Il ne peut pas se permettre de se conter des histoires, de se raconter des histoires, et de se ré-raconter des histoires. Il doit mettre fin à son insécurité perpétuelle, à son doute perpétuel qui engendre en lui de plus en plus de souffrance, de plus en plus d’inquiétude. L’homme est un être intégral. L’homme est un être qui possède tous les outils nécessaires pour transmuter la vie, pour transmuter les forces en lui et établir en-dehors de lui des conditions d’existence et de vie qui conviennent à son caractère, à son tempérament.
L’homme n’a jamais pris mesure de lui-même parce qu’il ne s’est jamais défini par lui-même. Il a toujours été défini par des êtres qui n’étaient pas eux-mêmes des hommes. L’homme n’a jamais été défini par lui-même parce qu’il n’a jamais été capable de se surprendre de la profondeur et de la grandeur de son intelligence créative, de la grandeur et de la puissance de sa volonté. L’homme a toujours été dicté de l’extérieur, il a toujours vécu de la volonté des autres, il a toujours, donc, été dominé. Il a toujours été amené à comprendre à travers l’intelligence des autres, donc il n’a jamais été capable d’utiliser sa propre intelligence.
Donc aujourd’hui, l’homme est tellement infirmé, il est tellement habitué à être perdant, que lorsque nous lui disons qu’il est perdant parce qu'il ne réalise pas qu’il peut être vainqueur, il est tout surpris, il trouve ceci absolument intéressant, il trouve ceci absolument époustouflant, il trouve ceci un peu loin de sa propre réalité. Et pourtant, ça fait partie de sa réalité, ça fait partie de la réalité au bout du tunnel de l’homme, ça fait partie de la réalité de tous les hommes de la Terre.
S’il y a des hommes et des femmes qui m’entendent et qui se sentent perdants, qui se savent perdants, qu’ils s’arrêtent un instant et qu’ils réalisent pourquoi ils sont perdants. Qu’ils prennent la mesure de la condition qui fait d’eux des êtres perdants et qu’avec cette mesure, ils vivent chaque jour, qu’ils la regardent chaque jour, qu’ils la transposent chaque jour dans toute son irréalité, et qu’ils voient jusqu’à quel point cette mesure convient à leur existentialité. Et ils verront qu’effectivement, il y a en eux quelque chose de neuf, quelque chose de nouveau, quelque chose de réel qui dans le fait n’est pas neuf, n’est pas nouveau, mais qui est depuis toujours réel, mais qui n’a jamais été réalisé.
Et ceci, c’est le brin de conscience dans chaque être humain, c’est le brin de vitalité dans chaque homme, c’est quelque chose qui appartient à tous les hommes et que l’humanité, que les gouvernements, que les sociétés, ne pourront jamais arracher à l’homme, parce que l’homme est, dans le fond, un immortel. Il est immortel en potentiel et il sera un jour immortel en réalité. Mais ce n’est pas de l’immortalité de l’homme qu’il faut aujourd’hui s’occuper. Il faut s’occuper de ces hommes qui traînent dans les rues du monde, dans les bidonvilles du monde, dans les salles opaques et puantes du monde. Ce sont ces hommes qui doivent savoir, comprendre, qu’il y a dans chaque être humain une clé, qu’il y a dans chaque être humain un soleil, qu’il y a au bout de chaque tunnel une lumière, et que cette lumière appartient à la volonté et à l’intelligence de l’homme.
Elle fait partie de cette volonté et de cette intelligence, elle est son esprit, et l’homme qui refuse de tendre le doigt, d’extensionner son doigt vers sa propre lumière, effectivement il demeurera perdant, et il sera bon et il sera naturel qu’il demeure perdant, et il ne pourra pas, demain, s’attendre à ce que d’autres hommes qui ne seront plus perdants, perdent leur temps avec eux, parce que déjà, ces hommes seront trop avancés dans le temps, ces hommes, demain, seront déjà trop avancés pour daigner perdre leur temps à même regarder en arrière pour voir ou épier une humanité ou des individus encore alourdis par leur propre manque de volonté.
Si l’homme qui est perdant continue à attendre après le Loto Québec, il risque d’attendre très longtemps, parce que la vie ne fonctionne pas ainsi. Et même si, pour une raison qui est cachée à l’homme, il gagne la Loto Québec, même la loterie fera de lui un riche perdant. Donc, que l’homme soit pauvre perdant ou qu’il soit riche perdant, il est perdant. Et tant qu’il sera perdant, il n’y aura pas en lui de conscience et il continuera à vivre selon les mythes de la conscience humaine, selon les mythes de la psychologie de l’homme, selon les mythes de la tradition.
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