Probablement, une des plus grandes souffrances de l’homme vis-à-vis de l’homme, c’est ce que nous appelons la honte. Il est bon que l’homme connaisse et comprenne les principes de la honte et ses différentes facettes, afin de se libérer éventuellement de cette tare qui diminue son énergie, affecte son psychisme et contribue éventuellement, à la détérioration émotive et mentale de l’homme qui fait face à un évènement qui a créé chez lui la honte.
Dans le fond, la honte, c’est une illusion que se crée lui-même l’ego parce qu’il est incapable de subir un affront quelconque sans pouvoir absorber l’énergie en retour qu’elle crée dans une société qui est portée, naturellement, à juger l’homme. Pouvoir dépasser la honte est probablement un des faits, des tours de force, les plus grands que l’ego puisse vivre ou connaître dans sa vie. Parce que la honte affecte catégoriquement la structure psychologique de l’ego et le force à plier devant le jugement porté par les autres vis-à-vis de lui-même, jugement qui est totalement subjectif, jugement qui souvent ne peut pas prendre en considération tous les aspects de l’évènement qui a créé ce que nous appelons la honte.
Il est très important pour un homme, pour un être humain, d’être capable de dépasser les conditions psychologiques d’un acte qui souvent, n’a rien à faire avec le bien ou le mal, mais qui répond d’une condition jugée par l’homme, jugée par l’étranger, comme étant bien ou mal.
La honte est une réaction de l’ego vis-à-vis le jugement de l’homme. Elle représente pour l’ego une expérience qui peut être difficilement dépassée parce que les valeurs de l’ego, qui sont socialement parlant conjointes aux valeurs de l’homme, ne peuvent plus être vécues en fonction de l’expérience personnelle de l’individu, mais doivent être vécues en fonction des relations sociales de l’individu avec le monde extérieur.
Il y a dans la vie de chaque individu des expériences qui doivent être vécues afin d’être amenées à une clarté, à une plus grande compréhension, dans le but d’élever la conscience de l’individu, si ce dernier est suffisamment conscient des mécanismes qui créent dans la vie de l’homme des évènements sujets éventuellement à créer de la honte.
Il est très important pour un être conscient de ne pas se laisser alourdir dans sa conscience par la honte, car cette honte n’est pas réelle. Elle n’est pas réelle dans ce sens qu’elle ne représente que la réflexion d’un consensus social vis-à-vis la qualité d’une action personnelle qui n’a rien à faire avec l’ego proprement dit, mais qui a affaire avec l’expérience que doit vivre l’ego pour l’évolution de son esprit, l’évolution de sa conscience, l’évolution de sa psychologie.
Il y a des hontes qui sont normales, dans ce sens qu’il y a des actes créés chez l’homme inconscient qui, éventuellement, créeront dans sa vie de la honte. Mais nous parlons de la honte en ce qui concerne l’homme conscient. Nous parlons de la honte vécue par l’individu qui est en voie d’évolution et qui n’est pas encore capable de parfaitement comprendre la raison d’être d’une action dans sa vie et qui, à cause de ce manque de compréhension, vivra une certaine honte parce qu’il n’a pas encore suffisante centricité et ne comprend pas encore la raison pour laquelle il doit vivre cette honte.
Il est évident que la relation entre l’ego et son esprit est une relation de transformation, une relation de fusion, une relation d’intégration. Et pour que cette intégration chez l’homme se fasse, il est nécessaire que ce dernier vive certaines expériences dans sa vie qui sont souvent honteuses parce que l’ego est mis dans une situation où le consensus social ne pourra pas facilement accepter l’action qu’il a commise à travers son esprit pour le développement éventuel d’une conscience supérieure, si ce dernier est capable de comprendre la raison de l’évènement et ne pas en souffrir sur le plan subjectif.
Il est difficile à l’ego de dépasser la honte parce que l’ego n’est pas suffisamment enraciné dans son esprit pour comprendre que la relation entre lui et son esprit est une relation individuelle, une relation d’identité et une relation absolue. Si l’ego avait la capacité naturelle de réaliser ceci, de bien le comprendre, il ne souffrirait pas de la honte : il vivrait une action, il commettrait un acte qui ne serait pas dans un certain temps, parfaitement harmonisé avec le social, mais d’un autre côté, il vivrait un acte qu’il pourrait éventuellement comprendre dans le cadre de la relation de l’intégration entre lui-même et son esprit. Donc l’ego serait capable d’absorber le choc de la honte et automatiquement grandir en esprit, c’est-à-dire grandir en centricité, grandir en intégration et diminuer le pouvoir de son émotivité et de son imagination sur son mental.
Une des grandes conditions de la fusion de l’intégration de l’énergie avec l’homme, c’est le rapport étroit entre la conscience de l’homme et sa conscience cosmique. Il est évident que dans ce processus, dans ce travail, l’homme soit testé, l’homme soit amené à des actes qui souvent, peuvent aller contre le consensus social afin de l’amener, en tant qu’ego, à développer une capacité d’intégrer une énergie sans que les mécanismes subjectifs et naturels de l’ego lui en n’empêchent.
Il est important pour l’homme, si ce dernier doit vivre une vie qui coïncide avec son énergie, de pouvoir intégrer cette énergie. Mais d’un autre côté, il est impossible à l’homme d’intégrer cette énergie tant que l’ego n’a pas subi une sorte de transformation psychologique, une sorte de transformation dans l’émotion et le mental qui puisse permettre à cette énergie de se bien canaliser dans l’homme, au-delà du pouvoir naturel de ces mécanismes de bloquer cette énergie et d’empêcher que l’ego un jour, soit totalement réuni avec son esprit.
Donc la honte peut être utilisée par l’esprit afin de faciliter l’intégration du moi, afin de permettre que l’homme devienne de plus en plus imperméable au jugement social, afin que l’homme puisse devenir suffisamment fort dans son mental et dans son émotion pour qu’il puisse, plus tard, absorber de l’énergie, absorber un taux vibratoire qui lui permettra alors de vaincre des conditions encore beaucoup plus grandes où l’ego non préparé serait incapable de vivre et de bien comprendre.
Donc il faut voir la honte comme un mécanisme créé, une condition créée par l’esprit, contre l’ego en apparence, mais pour le bénéfice de l’ego en réalité, si ce dernier est capable de comprendre que ce mécanisme existe, que ce processus est naturel à l’esprit, et que ce processus éventuellement amène l’homme à ne plus être assujetti au consensus social lorsqu’il vit ou commet un acte qui n’est pas dans l’ordre des choses, mais qui est dans l’ordre d’autres choses qui sont en général pour l’humanité soit occultes, soit voilées, ou au-delà de la compréhension primitive de l’homme naturel.
La honte, si elle est bien comprise, peut être un bienfait pour l’homme parce qu’elle lui permettra de comprendre jusqu’à quel point il est assujetti à la pensée sociale, assujetti aux conditions extérieures de lui-même, et jusqu’à quel point encore cet assujettissement peut facilement ternir sa relation avec son esprit, c’est-à-dire diminuer le pouvoir en lui de son énergie créative et éventuellement retarder son évolution.
La honte, si elle est bien comprise, si elle est bien utilisée, si elle est bien située dans sa réalité complexe, peut devenir pour l’être humain un des grands outils servant à le rattacher à lui-même, à le fondre avec sa conscience originale et à lui permettre de développer une identité qui deviendra plus tard le Gibraltar sur lequel sera fondée toute sa conscience, toute sa perception et toute son énergie créative.
Donc la honte, il faut la voir d’une façon créative, il ne faut pas la voir d’une façon subjective ou négative. Il y a des évènements vécus dans la vie qui sont plus forts que l’homme, ces évènements sont créés de toutes pièces afin de le forcer à vivre une certaine expérience, et ce n’est pas à l’ego qui vit ces évènements ou ces actes de se subjuguer à une condition de jugement social.
L’ego doit être capable de voir à travers l’acte, de voir à travers la réaction que crée le social contre lui et à dépasser la condition subjective de cette réaction, afin de pouvoir, éventuellement, développer en lui-même une certaine constante qui relie son activité égoïque avec l’énergie qui fait partie de son esprit. Sinon, l’ego ne pourra jamais apprendre à tout utiliser dans sa vie, que ce soit honte ou autre chose, pour contrôler, éventuellement, l’énergie en lui-même, pour, éventuellement, être capable de se situer parfaitement vis-à-vis de cette énergie, donc l’ego ne pourra jamais utiliser ces différentes expériences, les différents modes dont se sert l’esprit pour pénétrer dans les plans inférieurs de l’homme et créer avec lui une synthèse, une union totale et parfaite.
Que ce soit la honte ou que ce soit autre chose que vit l’ego, il doit la comprendre objectivement et non pas la subir subjectivement. Il n’y a rien dans la vie de l’homme qui ne soit pas amenable sur le plan de l’expérience à une compréhension supérieure, il n’y a rien dans la vie de l’homme qui ne soit pas amenable à un approfondissement des relations ou des lois relationnelles entre l’ego et l’esprit. Donc si nous parlons de la honte, l’homme doit apprendre à se servir de l’expérience qui lui a créé de la honte, à dépasser cette expérience, et à ne pas laisser semer dans son esprit le doute de sa valeur parce que le social autour de lui, qui est déjà très loin de lui et très loin de sa conscience, ne peut l’absorber.
Ce n’est pas au social d’absorber l’évènement de l’homme, c’est à l’homme, à l’ego, de pouvoir absorber la réaction du social. Il ne s’agit pas pour l’homme de dire : « Ah ! le social ne peut pas me comprendre, la société ne peut pas me comprendre » ; ce n’est pas à la société de comprendre l’homme, la société est encore trop primitive, il y a encore trop d’inconscience chez l’homme, mais c’est à l’individu de bien comprendre son expérience qui peut créer de la honte ou qui a créé de la honte. C’est à lui de dépasser cette honte, c’est-à-dire cette illusion qui lui est imposée pour l’évolution de sa conscience et la fusion éventuelle de l’énergie avec son ego.
Donc celui qui vit de la honte est à un point de sa vie où il lui est possible de voir la relation entre lui et un travail qui se fait sur d’autres plans. S’il est capable de voir ceci, il sera capable, peut-être, de le comprendre, et s’il le comprend, il en sera de plus en plus grand, il en sera de plus en plus favorisé, parce qu’il aura dépassé les limites psychologiques de la valeur que lui impose le social afin d’intégrer en lui une énergie qui fait partie de la relation entre lui et sa réalité.
Lorsqu’un ego se détruit, se diminue parce qu’il a honte, c’est qu’il ne comprend pas réellement la présence de son esprit en lui-même. Il n’a pas conscience de la réalité de sa conscience, il n’a pas conscience de la présence en lui de forces qui se servent de la vie pour créer en lui un lien indestructible avec elle-même. Un tel ego peut naturellement souffrir énormément de la honte, et s’il ne réussit pas à en comprendre les lois, les mécanismes, il est évident qu’il ne pourra jamais bénéficier de l’expérience. Donc cette expérience demeurera dans son esprit, dans sa mémoire et, éventuellement, elle ternira sa mémoire, elle ternira sa vie et elle lui empêchera de vivre à la mesure de sa capacité, de son pouvoir.
Autant la honte peut détruire l’ego, autant la honte peut amener l’ego à un état de conscience supérieure. Autant la honte peut diminuer l’ego dans ses valeurs subjectives, autant la honte peut créer en lui des valeurs objectives réelles d’une conscience qui transcende le consensus social d’un jugement sociétal, afin de l’amener dans une relation étroite et parfaite avec un esprit qui est, dans le fond, son essence.
Mais si l’ego est trop prisonnier de la substance de sa conscience, la honte fera de lui un être assujetti parce qu’il y aura toujours dans la vie des évènements qui seront pour lui honteux. Il y aura toujours dans la vie des évènements qui déborderont de leur lit naturel pour aller s’étendre sur les rivages tabous de l’expérience sociale. L’ego doit être suffisamment conscient pour comprendre et saisir que les évènements de sa vie sont créés à travers différents voiles pour permettre qu’il y ait de plus en plus d’intégration entre lui et son énergie.
Donc, que ce soit la honte ou que ce soit autre chose, l’ego doit être capable de vivre les évènements ou les actes de sa vie en fonction de la réalité originale de ces évènements, et non en fonction de leurs conséquences sociales, en fonction du jugement social, en fonction des valeurs temporaires qui sont émises par la société afin de maintenir un certain ordre à l’intérieur du social.
Il y a chez l’être humain des choses, des évènements, des actes qui doivent être vécus, des actes qui sont connus d’avance, des évènements qui sont sus d’avance. Et l’homme doit pouvoir passer à travers ces actes et ne pas être diminué dans sa conscience, sinon il ne bénéficie pas de la conscience créative, il ne comprend pas sa relation vitale avec l’énergie, et il vit, et il est assujetti à vivre, une vie qui n’est pas la sienne, mais une vie qui est conditionnée par le monde extérieur. Et une telle vie n’est pas réelle, une telle vie ne coïncide pas avec le bien-être de l’homme. Une telle vie fait partie de l’involution et l’homme devra vivre involutivement sa conscience.
Donc la honte est une expérience difficile pour l’ego, nous devons le reconnaître. C’est une expérience très pénible pour l’homme, nous devons le reconnaître. Mais nous devons aussi reconnaître que la honte, ou l’acte qui la crée, est inévitablement le produit de l’activité de l’esprit à travers l’homme, et cette dernière, cette honte, doit être dépassée dans sa configuration purement psychologique et comprise dans sa nature obscure, occulte, invisible. Si l’homme peut comprendre la honte, il peut comprendre en conséquence un très grand nombre d’actes créés dans la vie, et il en sortira automatiquement plus sûr, plus confiant en lui-même et moins susceptible d’être assommé par le jugement social.
L’Homme nouveau ou l’homme qui se conscientise doit apprendre à tout utiliser des expériences de sa vie, à pouvoir tout utiliser des évènements qui créent en lui une certaine souffrance. La honte est une de ses grandes souffrances parce qu’elle semble toujours être irrationnelle. Il est évident que c’est l’irrationnel qui crée la grande souffrance de l’ego lorsqu’il vit la honte. C’est l’irrationnel qui est pour l’ego la condition la plus difficile à dépasser, ce n’est pas le rationnel. L’ego peut très bien comprendre le rationnel, mais il peut très difficilement accepter l’irrationnel. Et accepter l’irrationnel, pouvoir l’intégrer, pouvoir en dépasser les conditions subjectives, les reflets qu’elles créent dans l’ego, c’est amener l’homme à une intégration parfaite avec son énergie, c’est amener l’homme à dépasser la nature planétaire de sa conscience pour se retrouver dans le centre d’une conscience universelle, cosmique, plus grande que celle que lui a donné l’involution.
Si l’ego qui se conscientise n’en arrive pas à dépasser la honte, à la comprendre, la honte, il ne pourra jamais en arriver à toucher du doigt les subtiles couches d’une conscience supérieure parce qu’il sera toujours attaché à la qualité infantile de sa psychologie, il sera toujours amené à voir sa vie en fonction de l’humanité, il ne pourra jamais la voir et la sentir en fonction de son esprit. Donc il sera toujours un être démuni lorsque viendra frapper à sa porte des évènements qui seront d’ordre irrationnel et qui dépasseront la condition psychologique de son entendement. Et c’est là, à l’intérieur de ces évènements, que l’ego ne doit pas broncher, c’est là à l’intérieur de ces évènements que l’ego doit être capable d’essuyer ce que la honte a créé sur son front. S’il n’est pas capable d’essuyer ce que cette honte a créé sur son front, il est évident qu’il n’est pas prêt à assumer la très grande responsabilité d’une conscience créative et nouvelle.
La honte, en général, affaiblit dans l’homme son émotivité, elle lui enlève de l’énergie vitale. Elle le frappe dans le centre même de son être planétaire et c’est dans le centre même de l’être planétaire que doit être infusée l’énergie de l’esprit, c’est dans le centre même de cet être que se doit situer l’esprit, c’est là que l’être a besoin du support de son énergie. Et s’il n’est pas capable de supporter le choc de la honte utilisé par l’esprit pour descendre dans le centre même de son être, comment voulez-vous que cet esprit puisse pénétrer l’homme, lui donner la force, lui donner la puissance et le pouvoir ? Si l’homme n’est pas capable d’essuyer la honte, comment voulez-vous que l’homme soit capable de vivre de l’esprit ? Si l’homme n’est pas capable d’essuyer la honte que lui crée l’humanité, comment voulez-vous que l’esprit entre en lui, que la fusion se fasse avec lui, que l’esprit lui donne son pouvoir, puisqu’il fermera la porte de la subjectivité, afin d’empêcher que pénètre en lui une conscience objective ?
Pour que l’homme bénéficie de l’esprit, il faut qu’il paie le prix demandé par l’esprit pour la résurrection de sa conscience. Pour que l’homme vive de l’esprit, il faut qu’il paye le prix de l’esprit. C’est l’esprit qui fixe le prix et non l’ego, et le prix de la honte est un très grand prix payé par l’ego. Mais s’il est capable de payer ce prix, naturellement il sera capable d’absorber l’énergie de l’esprit qui viendra en lui se fixer, après avoir été capable de dépasser la condition et la limite psychologique et subjective que crée en lui la honte.
Donc l’ego conscient, l’Homme nouveau, doit être capable de faire face à la honte sans broncher dans la condition psychologique de son ego. Il doit être capable de faire face à la honte, c’est-à-dire à la réaction sociale à un acte commis, parce qu’il a la force en lui de son esprit, au lieu de vivre de la faiblesse naturelle de l’involution de l’ego.
L’homme veut être conscient, l’homme veut passer d’un cycle à un autre, il veut avoir une conscience créative, il veut bénéficier de sa conscience créative et il voudrait que tout ceci se passe sans choc. C’est impossible, l’esprit ne peut pas pénétrer l’homme sans choc, c’est la loi de l’énergie, c’est la loi de la vibration. Donc la honte devra être comprise par l’Homme nouveau comme faisant partie de ces évènements qui créent dans l’ego un choc nécessaire à la pénétration dans l’homme de l’énergie de l’esprit.
Et si l’Homme nouveau est capable de comprendre ceci, s’il est capable de le réaliser profondément, il ne vivra plus de la souffrance de la honte, il ne connaîtra que le choc de la honte. Et le choc de la honte se situe dans une période suffisamment courte, et éventuellement, l’homme n’en souffre plus. Tandis que la souffrance de la honte, la souffrance psychologique de la honte, la mémoire de la honte peut suivre l’individu pendant des années, pendant des générations, et ne jamais s’éteindre, parce qu’il n’a pas suffisante maturité pour comprendre les lois de la vie, les lois de l’esprit et l’inconscience de l’ego.
Tous les hommes ont eu honte quelque part dans leur vie. Tous les hommes ont subi le choc de la honte, mais tous les hommes n’ont pas compris la honte. Tous n’ont pas été capables de dépasser la honte et de voir que dans cette expérience, il y a une manipulation de l’énergie vibratoire mentale et astrale de l’homme. Et, elle est là, la clé.
Il est inutile pour l’ego de s’entretenir subjectivement sur la honte parce qu’il ne peut pas bénéficier de l’évènement. Il ne peut pas bénéficier de cette souffrance, il ne peut pas bénéficier de ce choc. Et tant que l’ego ne peut pas comprendre parfaitement que la honte n’est qu’une de ces situations multiples créée par l’esprit pour l’évolution de la conscience humaine et l’intégration de l’ego avec son énergie.
La honte en soi n’est rien si elle est comprise. Par contre, elle est beaucoup si elle demeure incomprise. Et elle peut même amener l’homme à la mort. Donc il est évident que le choc de la honte doit être renversé dans sa polarité. Il doit être amené à une expression d’énergie nouvelle et non à l’affaiblissement de la conscience humaine.
Si l’ego de l’homme nouveau est capable de saisir le mécanisme de la honte et de bien intégrer ce mécanisme, il pourra traverser multiples expériences dans la vie qui feront de lui, éventuellement, un être de plus en plus solide, un être de plus en plus intouché par le caractère adverse que crée la honte, dans une société qui est encore extrêmement primitive et très assujettie aux forces astrales de la conscience planétaire.
L’ego a tendance à rationaliser les expériences de sa vie. Il n’est pas capable facilement de les intégrer sans penser subjectivement à leurs aspects psychologiques, ou psychosociaux. Et c’est là qu’il se crée dans l’homme, de la confusion, de la souffrance. C’est là que se crée dans l’homme le trouble de l’esprit.
La honte doit être vécue d’une façon qui coïncide avec la compréhension parfaite de l’évènement, c’est-à-dire avec la compréhension parfaite que l’évènement sert à créer dans l’homme un choc pour l’élévation de son taux vibratoire, l’évolution de sa conscience et le parrainement, éventuellement, de l’esprit pour l’ego.
Si la honte ne peut pas être comprise ainsi, il est évident que l’homme ne pourra jamais en bénéficier, il est évident qu’il ne pourra jamais se situer au-delà du choc qu’elle crée. Si la honte n’est pas parfaitement comprise, l’ego ne pourra pas être capable d’assujettir en lui les réactions subjectives, émotives et mentales de sa personnalité, affaiblie par un choc très grand et meurtrie souvent jusqu’au très profond de l’âme. Mais c’est justement l’âme qui doit être transmutée, c’est justement la mémoire de l’homme qui doit être transmutée.
Donc c’est pourquoi la honte est certainement un des évènements dans la vie de l’homme qui accélère le plus la pénétration dans l’ego, dans l’homme, le mortel, de l’énergie de l’esprit. Donc si nous regardons la honte du point de vue de la conscience supramentale, nous voyons qu’elle représente pour l’homme un des grands exercices de l’esprit à travers l’ego, et que cet exercice, s’il est bien compris, peut bénéficier énormément à l’homme, énormément à la conscience de l’individu.
Et si la honte est bien comprise, l’homme, éventuellement, n’en souffrira plus, parce qu’une fois que son mécanisme de fond est bien saisi par l’ego, il est inévitable, qu’éventuellement que d’autres évènements qui par le passé, auraient été vécus selon le choc de la honte, passeront totalement inaperçus, parce que l’ego ne sera plus affecté par des conditions subjectives, illusoires et réflectives de sa personnalité. Si l’ego réussit une fois à parfaitement comprendre l’illusion de la honte, il ne souffrira jamais plus dans sa vie de la honte.
Mais s’il ne comprend pas aujourd’hui la honte, elle reviendra dans d’autres temps le hanter, elle reviendra l’asservir, elle reviendra lui causer une très grande peine, une très grande souffrance, jusqu’au jour où il sera capable de dépasser la subjectivité de sa conscience et le rationalisme de sa conscience émotive et mentale. Souffrir de la honte, c’est souffrir de l’homme, c’est souffrir de la société et ce n’est pas de la société que doit souffrir l’homme, il doit souffrir de l’esprit jusqu’au jour où il ne souffre plus de l’esprit.
Mais si l’Homme nouveau souffre et continue à souffrir de la société, il est évident que l’esprit a en lui beaucoup de travail à faire, parce que doit venir le jour où la souffrance de l’homme doit être une souffrance interne et non plus une souffrance externe. Autrement dit, sa souffrance un jour doit devenir une souffrance réelle et non une souffrance illusoire.
C’est pourquoi la honte est certainement une des grandes souffrances de l’homme, mais elle est aussi certainement une des plus belles souffrances de l’homme. Et si ce dernier peut dépasser les conditions psychologiques subjectives de cette souffrance, il commence graduellement à entrer dans sa maturité, c’est-à-dire à entrer dans cette condition du mental supérieur qui permet à l’être humain de voir au-delà de la conscience primitive de l’involution, afin de se fixer dans une conscience évolutive nouvelle qui convient à son esprit, qui convient à son ego, et qui convient parfaitement à l’Homme nouveau de demain.
Donc la honte doit être résolue dans sa qualité subjective, elle doit être résolue dans son apparence, elle doit être résolue dans sa condition évènementielle liée à un consensus social. La honte doit être neutralisée sur le champ. L’homme doit être capable de la neutraliser le jour où elle se présente à lui en tant que souffrance très aigüe d’une conscience planétaire. S’il est capable de faire ceci, il vivra un changement de conscience, un changement de vision, un changement de compréhension, une élévation de son taux vibratoire. Autrement dit, il saura que demain sa conscience sera plus grande, sa paix plus grande, et sa vulnérabilité d’autant plus diminuée.
Plus un homme comprend les lois de la honte, moins il est vulnérable à l’esprit inconscient de l’homme. Plus il est capable de dépasser la subjectivité dans la honte, moins il est vulnérable à la condition humaine d’aujourd’hui, moins il est vulnérable à la souffrance qui vient vers l’homme de tous les coins de l’expérience. Mais s’il ne réussit pas, l’Homme nouveau, à dépasser la subjectivité de la honte, la coloration psychologique vécue dans la mémoire, il sera pendant très longtemps un être assujetti à l’humanité, assujetti au jugement de l’homme et assujetti à sa conscience inférieure.
Donc la honte doit être vécue d’une façon objective, elle doit être reconnue comme étant un évènement qui sert à son évolution, elle doit être reconnue comme étant un évènement qui puisse l’amener à la liberté dans l’émotion et dans le mental à cause de la fracturation qu’elle crée dans la mémoire. Et ceci est une des grandes fonctions de l’évènement de la honte. Et cette fonction est justement de créer dans la mémoire de l’homme une rupture, une scission, une brisure, afin de libérer l’ego de la conscience primitive qu’il a connu depuis très longtemps et de l’amener, petit à petit, à vivre une conscience beaucoup plus vaste, beaucoup plus large, beaucoup plus libre, beaucoup plus grande, qui est la conscience de son esprit, c’est-à-dire la capacité de réaliser intégralement sa relation avec son énergie.
L’homme qui vit la honte ou qui connaît la honte doit réaliser que ce qu’il connaît n’est vécu que dans sa tête. C’est dans sa tête que se passe la honte, ce n’est pas dans la tête des autres. C’est dans sa tête qu’est amplifiée la condition de la honte, ce n’est pas dans la tête des hommes autour de lui.
Donc la honte est un phénomène totalement personnel. Elle ronge l’individu intérieurement. Ce ne sont pas les individus à l’extérieur qui le rongent. Peut-être que par des paroles, ces individus augmentent la honte, ils ajoutent du feu dans le bûcher de la honte, mais c’est l’individu lui-même qui travaille le feu, qui le nourrit le feu, et qui ajoute, par son émotivité, ses pensées subjectives, sa mémoire, du pétrole sur la flamme.
L’individu qui vit la honte et qui n’est pas capable d’éteindre le feu de la honte n’est pas suffisamment avancé en conscience pour traverser le mur du doute, le mur de l’imperfection de sa conscience, le mur de la réalisation d’une conscience universelle et parfaitement équilibrée. Et s’il doit vivre la honte dans cette vie afin de se mesurer à sa propre réalité, afin de devenir plus grand dans sa propre réalité, il vivra la honte, parce que la honte, une fois qu’elle est dépassée, neutralise chez l’homme l’insécurité de l’ego, neutralise chez l’homme l’affaiblissement que crée naturellement la honte dans son émotion et son mental. Et la nouvelle vitalité qu’il possède est une vitalité qui est réelle et non pas basée sur des mécanismes d’habitude qui donnent à l’ego une fausse sécurité.
Donc l’ego de l’Homme nouveau qui sait dépasser la honte saura aussi entrer dans une conscience nouvelle, parce que le choc de la honte étant si grand, crée ensuite dans l’homme une sorte de soudure avec son énergie, avec son esprit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire