30 mai 2023

C. 17A CRISE D’IDENTITÉ

              

Le problème d’identité chez l’homme moderne est suffisamment avancé pour créer une crise mondiale jamais enregistrée dans les annales de l’humanité. Le problème d’identité n’est pas seulement un problème personnel, c’est aussi un problème planétaire. À l’ordre planétaire, ce problème s’accentue selon le pouvoir de destruction de la civilisation. 

 

Plus la civilisation tant vers l’abîme, plus elle engendre à son tour chez l’homme une incapacité de se situer créativement vis à vis lui-même. Car les pertes de valeurs civilisatrices créent en lui, une sorte de désespoir qui le sévères de la terre, autrefois fertile de son peuple, de sa nation, pour le plonger seul, devant le chaos où lui en tant qu’homme n’a plus de raison véritable pour apprécier la vie, car elle n’est plus saine dans son ensemble, c’est-à-dire dans un cadre psychologique équilibré.

 

C’est ici que la crise d’identité s’accentue et rend l’homme esclave de toutes les pressions extérieures qu’il ne peut éviter psychologiquement, car il n’a plus d’intelligence et de volonté suffisante. Nous observons alors le drame humain. L’esclavage de l’homme par l’homme et la désintégration graduelle de la personnalité. À l’échelle individuelle, le problème est restreint à une souffrance personnel, à l’échelle mondiale, le problème n’a plus de restreinte et une guerre d’al ignition, devient avec le temps plus probable qu’une période de paix. Mais comme nous nous intéressons à l’homme en tant qu’individu, nous cherchons à définir la nature des mécanismes qui puissent le soustraire de l’immense vague de fond, qui risque de l’aspirer et l’attirer vers les abîmes d’une civilisation donc les récifs ont déjà commencé à percer la surface de la vie moderne.

 

Le problème d’identité doit être totalement résolu par l’homme avant qu’il puisse se livrer à une vie pleine et agréable. Tant que l’individu se cherche ou cherche à se situer vis à vis la société ou vis à vis d’autres hommes, au lieu de vis à vis lui-même, à l’intérieur de cette société, il est incapable de vivre de ses forces créatives et régénératives, car ses forces doivent percer la toile qui le sépare de lui-même, avant qu’il puisse s’en servir et ainsi vivre une vie à la hauteur de lui-même. La véritable individualité de l’homme découle de la lutte qu’il peut mener à l’intérieur de lui-même, pour la conquête de son vrai moi, de son véritable ego, c’est-à-dire cet ego désentaché des saletés, créées par les influences extérieures inouïes, imperceptibles à celui qui ne comprend pas et ne réalise pas la nature de l’homme. 

 

L’ego de l’homme doit être intérieurement fortifié et non extérieurement nourrit. De cette fortitude intérieure, jaillit la puissance créative et les forces régénératives dont il a de besoin pour être bien.  L’identité de l’homme, la véritable identité, est une composition parfaite de ce qu’il est, c’est-à-dire de ce qu’il perçoit et comprend par le biais du mental supérieur. Il n’y a pas pour l’homme d’autres issues puisqu’elle est cette issue, liée à l’universel en lui. Et c’est de l’universel qu’il doit apprendre à vire et non de la société. C’est ici que se situe le problème d’identité. L’homme est tellement embrouillé dans ses idées, que son identité s’estompe de plus en plus, au fur et à mesure qu’il produit de nouvelles idées, dont l’intelligence est trop imparfaite pour répondre à ses besoins profonds. Lorsque l’homme commence à vivre d’intelligence, libre des idées purement sociales, son esprit se met à fonctionner dans un mode nouveau et graduellement, la vie en lui change et son intelligence créative altère son comportement extérieur, de sorte que le problème d’identité s’estompe. 

 

Sa véritable individualité prend forme et l’homme découvre qu’il est véritablement tout ce qu’il a déjà été, tout ce qu’il a déjà senti, mais refusé de réaliser. Car l’ego préférait vivre par habitude que par intelligence et volonté pure, c’est-à-dire instantané. Le problème d’identité coïncide avec le manque d’intelligence réelle, c’est-à-dire supramentale et ce manque d’intelligence naît du manque de volonté réelle. Dès que ces deux forces dans l’homme deviennent actives, l’infériorité de l’ego disparaît et laisse place à une conscience égoïque, dont le centre est au-dessus de la conscience mentale inférieure de l’ego, libérant ce dernier du joug d’auto- revalorisation, pour engendrer en lui-même, la paix de l’homme. 

 

Tant que l’ego, seul à faire face aux multiples aspects de la vie, engendrés par l’âme pour son évolution, n’a pas saisi l’importance de se sécuriser dans l’intelligence de l’âme, la fausse sécurité qu’il pourra créer dans son esprit inconscient, se retournera contre lui, car aucun homme ne peut être heureux de façon permanente, s’il n’est pas réellement intelligent et réellement volontaire, car la vie lui enlèvera dans le temps, le faux support dont il se sera servi pour la vivre. La vie n’est l’ami de l’homme que lorsqu’il a appris à la dompter, comme on dompte l’animal sauvage et c’est au cours de cet apprentissage que l’homme apprend un des grands secrets de cette vie, c’est qu’elle désire être domptée, matée, afin de pouvoir servir l’homme au lieu que l’homme soit à son service. 

 

C’est le but de la lumière d’être aux services de l’homme, ce que nous appelons de façon convéniente l’évolution. Mais l’homme ne comprend pas ceci et ne sait pas qu’il en est ainsi, car il n’a jamais parlé avec la lumière, l’intelligence, la vie en lui. Il ne là jamais comprit. Delà sa crise perpétuelle d’identité et sa souffrance existentielle. Naturellement l’homme ne réalise pas que la vie ne se dompte pas, selon sa raison, mais se dompte selon le développement de son intelligence et de sa volonté réelle. Et ces deux principes grandissent en lui avec le temps, c’est-à-dire au cours du combat, jusqu’à ce qu’il en soit devenu le vainqueur, total et sans condition. 

 

Tant que l’homme souffre d’identité, c’est qu’il ne comprend pas quelques choses d’essentielles en lui-même, c’est qu’il n’a pas d’intelligence réelle suffisante. Seul le temps peut remédier à cette situation, mais le temps est à l’avantage de l’homme seulement lorsqu’il a commencé à réaliser le vrai visage de son ego. Et ce visage se dessine de façon marquante, que lorsqu’il souffre d’identité, qu’il cherche, mais cette souffrance doit cesser, sinon il ne peut vivre pleinement sa vie. Autant l’existence est une suite constante de perturbation, autant la vie réelle est la permanence du calme, tant sur le plan matériel, que l’éther. Mais la vie doit être parfaite sur le matériel, avant que l’homme passe à l’éther, c’est-à-dire que l’intelligence et la volonté universelle, doivent être conscientisées, canalisées par l’ego, avant que l’homme continue à vivre dans une dimension parallèle à la matière. 

 

Mais ce ne sont pas les étapes continues et infinies de la vie qui nous intéressent ici pour le moment, mais bien la vie matérielle, au sein d’une civilisation matérielle. Ce n’est pas le plan ou la densité du plan qui est l’obstacle de l’homme, mais son ego perturbé par les forces dont il ne voit pas sur lui, l’influence qui le viol de son véritable identité, de son vrai moi. Mais l’homme n’a plus d’excuse car l’homme d’aujourd’hui sait qu’il y a en lui plus qu’il ne peut réaliser. Tout le jeu est pour lui et tout le jeu est en lui. La nécessité de vivre selon les lois d’une psychologie cosmique, c’est-à-dire d’une psychologie totalement et parfaitement indépendante de l’appareil sensoriel humain deviendra de plus en plus évidente pour l’homme qui souffre d’identité. Car les événements futurs de la vie matérielle terrestre, deviendront de plus en plus insupportables pour une psychologie matérialiste et planétaire.

 

D’ici la fin de cette génération, l’homme aura besoin d’une intelligence intérieure qui ne peut lui être fourni par son intellect. Car ce dernier sera ébranlé jusque dans ses fondations, puisque le temps s’avance où viendront vers la terre, des êtres qui ne sont pas de notre race, mais supérieure à la nôtre en intelligence et en pouvoir. Seul l’intelligence cosmique intérieure, universelle de l’homme pourra résoudre cette énigme des temps modernes, que l’intellect aura refoulé orgueilleusement vers les frontières de l’inconnaissable, de l’inconnu ou de la science-fiction. 

 

Mais l’homme n’apprend que par expérience lorsqu’il n’est pas dans l’intelligence. Cette forme d’apprentissage, peut s’avérer très douloureuse pour l’homme et sa fausse identité. Mieux vaut savoir que périr dans la folie, qu’engendre de tels événements chez les races primitives. Le problème d’identité est équivalent à l’absence d’intelligence et proportionnelle au manque de lumière éclairant l’ego. 

 

Plus l’ego est dans la lumière, dans l’intelligence, moins il souffre d’identité et plus il est en puissance dans le monde, c’est-à-dire qu’il est véritablement créatif dans sa vie. Il faut s’assurer de bien comprendre ce que signifie créativité. Est créatif : tout ce qui mène l’homme et sa civilisation vers l’harmonie, même l’intelligence constructive de l’homme est soumise à ce principe fondamental de vie et d’intelligence. 

 

Si l’homme construit une science qui crée la disharmonie, cette intelligence n’est pas créative, elle ne vient pas de l’âme, mais des plans inférieurs. C’est pourquoi, l’homme dont l’intelligence est hautement constructive, n’est pas à l’abri du problème d’identité. Tant que l’homme n’aura pas dépassé le problème d’identité, il demeurera convaincu que sa nature est sujette au mode de vie que lui offre la planète. C’est-à-dire un mode de vie purement matériel, discontinue et limité par le temps, c’est-à-dire la mort.

 


L’effort que l’homme met à découvrir son identité, constitue une perte d’énergie énorme, car son mental et son émotif retardent le passage de l’énergie créative dans ses deux centres de vie. Alors que ses centres d’intelligences et d’émotions devraient être utilisées par les forces créatives, ils sont devenus le support égocentrique de l’homme, lui fournissant les énergies inférieures qui constituent le nœud du problème de son identité. Les forces créatives doivent être libres de circuler dans ses centres de l’homme, sans que son ego interfère par sa subjectivité. Car c’est la subjectivité de l’ego qui met en danger le passage de l’énergie cosmique dans l’homme, selon une vibration qui n’est pas diminuée par l’émotivité ou le mental inférieur. 

 

C’est pourquoi le problème d’identité est un problème grave, tant pour l’individu que pour la planète entière. Car ni l’homme, ni la société n’évoluent selon les lois d’harmonie que constituent les forces cosmiques. Tant que les forces d’évolution n’engendrent pas de chocs vibratoires dans l’ego, ce dernier subit son problème d’identité à l’échelle personnelle. Mais lorsque ces forces cosmiques pénètrent la conscience planétaire, en créant des chocs vibratoires à l’échelle de la planète entière, l’homme est forcé de souffrir son problème d’identité à l’échelle planétaire. Car les lois de l’homme sont renversées et son ego ne peut plus rationaliser la valeur de son devenir, car il fait face à la destruction par le feu. Seul l’homme qui a découvert son identité réelle, c’est-à-dire qu’il vit d’une intelligence réelle, qui éclaire son ego, peut survivre à une telle conflagration, sans en être affecté. Au contraire, étant dans l’intelligence des événements et les comprenant, sa vie n’en est pas affectée, car il sait très bien qu’un cycle nouveau est sur le point de naître, où les conditions de vie marqueront un âge nouveau, où les hommes libres vivront une vie libre, c’est-à-dire intelligente et créative plutôt que constructive et destructive.

 

Là où l’homme vit le plus intensément sa crise d’identité, c’est dans l’expérience de sa sexualité, car c’est là que sa nature humaine inférieure, cherche à dominer sa nature supérieure par le biais de l’émotion et des idées qu’il se construit de toutes pièces, pour se valoriser. L’homme est un tout, c’est-à-dire que les forces universelles en lui doivent harmoniser tout son être, même la sexualité doit être vécue selon ces forces. Mais l’homme ne réalise pas que même la sexualité est affectée par ces forces et dès qu’elle ne coïncide pas avec l’idée qu’il se fait d’elle, il entreprend de rationaliser sa sexualité. Alors il en souffre et il en découle un problème d’identité. 

 

De même dans le domaine de l’amour, il ne reconnaît pas l’effet des forces créatives dans sa vie et ne voit pas que son être en entier peut être transformé par les conditions que peuvent créer ces forces, pour son expérience. Ignorant de leurs présences, il souffre encore une crise d’identité que connaissent trop bien ceux qui ont connu la peine d’amour. Dans le travail, l’homme fait face au même problème, car le but, le succès qu’il s’est fixé pour se valoriser en tant qu’ego, lui échappe quelque part, au cours de son expérience, alors, encore une crise d’identité. Et toute la vie est vécue ainsi, en dehors de la réalité que seule l’intelligence réelle peut éclairer et faire comprendre. 

 

L’homme doit, s’il veut développer une personnalité conforme à son intérieur intelligent, dépasser les absurdités de la personnalité fictive, mais son émotif et son intellect, ne lui rendent pas la tâche facile. Car le principe fondamental de tout être est constamment violé au cours de son expérience, celui qui dicte que tout homme est ce qu’il doit être, pourvu qu’il se regarde et cesse de regarder les autres pour se comparer à eux. Ceci est facile à dire naturellement, lorsque nous le savons. Mais que se soit facile ou difficile à réaliser, n’est pas ici le point, puisque tout homme tel qu’il soit, peut le comprendre à l’échelle de lui-même. Ce n’est pas parce qu’une chose est facile à l’initié et difficile au profane, qu’elle n’est pas accessible aux profanes. S’il en était ainsi, il n’y aurait pas de raison d’être pour l’initié. 

 

Alors que l’homme regarde ce qui le rend insécure, inférieur, inapte et qu’il cesse de se concevoir selon son regard et qu’il commence à se voir s’écure par le biais de son intelligence réelle. Il se découvrira en tant qu’être, c’est-à-dire qu’il ne souffrira pas d’identité. C’est le début de cette découverte qui est importante et non son perfectionnement, car le temps produit la perfection, mais le temps n’attend pas l’homme, c’est plutôt l’homme qui est prisonnier du temps. La conscience du vide psychologique est la mesure même de l’homme qui ne souffre pas d’identité, de l’homme supramental. Cette conscience, mis à part le rôle de l’intelligence en elle, constitue la fondation de l’être cosmique, de l’être universel, de l’homme libéré de la crise d’identité, qui nuit à l’opération des trois principes universels, d’intelligence, de volonté et d’amour.

 

L’homme ne peut être plein de lui-même et à la fois vide. Il doit un jour ou l’autre, substituer le plein qui est illusion de forme, d’où sa crise d’identité pour le vide, c’est-à-dire l’absence de telle illusion, de telle forme. Mais l’homme remplie tel qu’il est de lui-même, craint le vide, car il ne le comprend pas. Il craint le vide, car il en est perturbé lorsqu’il se fait sentir, bien que la perturbation ne soit que le résultat du nettoyage interne de sa conscience mécanique. Seul le vide élimine à tout jamais le problème d’identité chez l’homme, car il n’y a plus de forme en lui, qu’il puisse utiliser pour se construire une fausse identité. 

 

Tant que le vide n’est pas suffisant, l’homme poursuit sans relâche un idéal quelconque, qu’il se fait ou ait déjà fait de lui-même, pour le découvrir avec les années, que la vie n’est pas ce que l’on veut qu’elle soit. Évidemment elle ne l’est pas, car nous ne la connaissons qu’à travers nos illusions. Alors, nous sommes constamment déçus de nous-mêmes et de la vie. Et pourtant ce n’est pas la faute de la vie, c’est le problème de l’homme, de son identité qui a tout gâché. L’homme vie face à face avec une idée qu’il se fait ou voudrait se faire de lui-même et cette idée n’est jamais ce qu’il voudrait qu’elle fut, car elle est construite d’émotions. 

 

La base émotive est liée à son rôle social et son rôle social est une fabrication psychologique qu’il construit selon ce que lui offre le milieu. Si le milieu est sain, la construction prend une ampleur plus conforme à ses désirs. Sinon la construction se défait petit à petit comme les mailles faibles d’une laine mal travaillée. Mais qu’advienne dans la vie de l’homme une situation non prévue et voilà que même la construction conforme aux désirs antérieurs se défait, la crise d’identité refait surface à nouveau et l’homme ne sait où mettre de la tête. Vivre de l’intelligence et de la volonté, force l’homme a dépasser les limites psychologiques de l’ego inconscient, de ses émotions et d’incorporer dans sa conscience des forces qui font de lui, un être de plus en plus s’écure. 

 

C’est-à-dire un être qui n’a plus besoin d’être absorbé par toutes sortes de problèmes qui affluent vers lui et qu’il est obligé de vivre. Puisque tous les problèmes de l’homme, relèvent de son inconscience, c’est-à-dire de son incapacité émotive de les voir face à face, il est évident que son identité fausse, en est la plus grande victime. Et l’homme n’étant pas s’écure dans sa vie, transpose constamment son problème d’identité sur ses problèmes de vie. Et croit que ce sont les problèmes qui sont à la source de ses malheurs, lorsqu’en fait, son malheur est le produit de sa fausse identité, de sa faible personnalité, de ses émotions.

 

Que l’homme reconnaisse qu’il est temps pour lui de percer la toile de son intellect et de ses émotions, d’en voir les teintes, les couleurs, car la toile telle qu’elle est, ne peut que lui causer des ennuis dans la vie. Car toute fausse identité, enlève à l’individu, des années de vie agréables pour le profit des autres, pour le profit de ses émotions. Car il est bien sûr, que l’homme ne peut être heureux que s’il vit sa vie, selon lui-même à tous les points de vue et il en est bien ainsi, lorsque les forces de l’âme en lui, le force à se trouver un point de repère autre que celui de son voisin. La crise d’identité ne peut coexister avec la conscience. Ceci est absolu et la crise d’identité doit être vaincue pour que la conscience s’installe de façon permanente chez l’homme. Et remarquez bien que la conscience, veut-dire intelligence, volonté et amour réel. 

 

Lorsque l’homme est dépouillé de la fausse intelligence, de la fausse volonté et de l’amour subjectif, également faux, il commence à vivre de son identité réelle, c’est-à-dire de la lumière en lui et de l’énergie de cette lumière, il transmute ces principes intérieurs pour un jour, changé de dimension, de plan de vie. La lutte contre sa fausse identité se fait sentir dès qu’il a pris conscience du fait que l’homme n’est vraiment lui-même que lorsqu’il a mis de côté le lui-même auquel il tient, auquel il s’accroche. Il n’y a pas deux chemins de vie, il n’y a qu’un, le réel. Le vrai et le faux ne sont pas des chemins mais des voies.

 

Le réel est un chemin unique car toutes les voies mènent à lui. La crise d’identité coïncide avec le temps de l’homme. Et lorsque l’homme sort du temps de l’homme, il entre dans le temps du surhomme. Et ce temps n’est pas soumis aux lois de l’ego, il est soumis aux lois de la lumière dans l’ego. Et ce sont les lois de la lumière qui engendrent dans l’homme l’énergie qui détruit sa fausse personnalité, sa fausse identité. Il est très important de comprendre que la crise psychologique de l’homme inconscient, provient de son absence psychologique, c’est-à-dire de son incapacité de comprendre ce qui lui arrive dans la vie. Lorsque l’homme commence à vivre de la présence psychologique, il commence à entrevoir les différentes manifestations de son énergie et à les comprendre et c’est de cette réalisation qu’il vit et qui l’amène à se libérer de la crise d’identité. 

 

On ne peut se soustraire de la crise d’identité, tant qu’on n'a pas pénétré dans cette présence psychologique qui nous fait réaliser instantanément le pourquoi de toutes influences qui tend à définir l’ego, c’est-à-dire à lui donner du matériel subjectif, dont il pourrait se servir pour colorer sa vie et l’inciter à la crise d’identité.

 

La crise d’identité est une couverture que la lumière ne peut percer, car elle est stoppée dans son mouvement par l’émotion et l’intellect Mais dès que l’homme commence à passer du mental inférieur au surmental, vers le supramental, il commence à voir qu’en fait, que tout ce qu’il fait coïncide avec ce qu’il peut faire dans un temps donné, de son évolution. Dès que son évolution s’accélère, son potentiel évolutif correspond à cette présence psychologique et c’est de cette présence, qu’il s’en dégage égocentriquement pour s’ouvrir à sa centricité, affaiblissant ainsi graduellement sa crise d’identité.

 

Tant que l’homme est insatisfait avec lui-même, c’est qu’il souffre encore de la crise d’identité. Lorsqu’il s’avance suffisamment dans le supramental, sa fausse identité ne peut plus lui nuire car elle ne pense plus envers lui-même comme par le passé, mais pour lui-même. Et c’est le fait de penser pour lui-même, qu’il fait descendre en lui une énergie qui le force à se contrecarrer, contre l’influence des autres. À partir du moment où il pense pour lui-même au lieu d’envers lui-même, la réflexion dans l’ego s’atténue et le mental se renforcit au dépend des émotions subjectives qui cultivent la fausse identité.  Toute fausse identité engendre l’isolation de l’individu.

 

L’identité réelle, c’est-à-dire la centricité, n’offre aucune résistance à l’extérieur de soi-même, puisqu’il n’a plus d’effort mais crée un mur entre soi-même et l’extérieur qui empêche ce dernier, de perturber la psychologie de l’individu. N’étant plus perturbé, il ne souffre plus d’identité. Mais l’homme n’a jamais vécu le cycle qui vient, il ne réalise pas que ce cycle est un cycle complet, c’est- à-dire que l’homme sera totalement transformé par l’énergie et non amené progressivement pendant des siècles à un plus haut niveau de conscience. 

 

C’est pourquoi ce siècle est le plus difficile de tous, le plus difficile de tous ceux qui ont précédé. Car par le passé, les grandes forces sociales culturelles, servaient à instruire l’homme, tandis que dans l’avenir, l’homme sera instruit de l’intérieur de lui-même et devra supporter seul le poids de cette instruction. Alors que l’instruction intérieure coïncide avec l’intelligence de la lumière dans l’homme, elle coïncide aussi avec la psychologie supramentale de l’homme. Lorsque l’homme s’interroge de cette intelligence, il s’aperçoit qu’elle est parfaite, mais au-dessus de son ego, libérant ainsi l’ego de toute nécessité de se trouver ou de se rechercher une identité personnelle vis à vis lui-même.

 

Le problème d’identité est une illusion de l’ego, car l’ego seul dans son interprétation de la réalité psychologique est incapable de suivre parfaitement les lignes de sa pensée et de se rapporter à l’origine de ses pensées, car il est dans l’illusion qu’il pense. Mais dès qu’il commence à comprendre cette illusion, il lui est de plus en plus facile de remonter par la pensée ouverte ou objective à l’origine de lui-même et au cours de cette démarche, réaliser que son lui-même n’est qu’une façon à son imagination d’interpréter le matériel psychologique selon un principe pré-personnel qui le désengage de la valeur émotive, de sa personnalité. 

 

Dès qu’il est désengagé de la valeur émotive de sa personnalité, il entreprend de se comprendre par rapport à son intelligence réelle, au lieu de se comprendre par rapport à son intellect qui est forcé d’accepter les conclusions émotives de sa personnalité, conclusions qui ont tendances à se conformer avec l’homme social, afin que l’ego se sente bien avec lui-même chez l’homme social. Mais l’ego ne peut être bien avec lui-même s’il se conclue selon un barème extérieur à lui-même.

 

La crise d’identité est toujours proportionnelle à l’éloignement de l’ego du centre de lui-même. Et ce centre ne peut être atteint par conclusion émotive ou intellectuelle, mais par dépassement de ses valeurs subjectives. L’ego doit se laisser pénétrer par la vibration de l’intelligence supramentale, pour voir que ce qu’il est, est naturellement ce qu’il doit être et ce qu’il devient est une extension dans le temps et un perfectionnement de ce qu’il est. Car tout homme est un être en potentiel, mais le potentiel ne peut être réalisé qu’après avoir perçu l’intelligence de la lumière en lui qui déplace l’intellect et l’éclair. 

 

La crise d’identité est l’oubli de soi même, sous les débris de la fausse personnalité et pour que l’homme sorte de l’oublie de lui-même, il doit être rappelé à sa mémoire cosmique, d’où la nécessité de communiquer avec l’intelligence réelle, cosmique et universelle en lui. Mais ce n’est pas facile de rompe la toile de la fausse identité pour entrer en communication avec une intelligence qui risque de détruire à tout jamais cette identité subjective.

 

Et voilà le problème de l’ego.

C’est pourquoi l’homme qui va vers le supramental, y va seul et il découvre seul, la vraie nature de l’identité de l’homme. Et lorsqu’il la réalise, il n’est plus le même, il ne cherche plus qui il est, car ce qu’il découvre est tout ce qu’il est. N’étant ni plus ni moins que ce qu’il découvre, il ne vit plus à l’insu de lui-même, mais du fond de lui-même. Il est bien dans sa peau et nul ne peut la porter pour lui, car lui seul la connaît et lui seul l’apprécie et lui seul la transforme en une peau de plus en plus réelle, de plus en plus vaste, de plus en plus grande. C’est-à-dire de plus en plus conforme avec lui-même, ce lui-même qui n’est pas sous le joug de la subjectivité émotive et mentale, nourrie par des valeurs extérieures à lui-même. Il commence à être libre, c’est- à-dire libre du problème de la crise d’identité.

 

Si l’homme fait une analyse de lui-même, ce n’est pas le vrai lui-même qu’il découvre, mais celui qu’il voudrait être, erreur grave, car l’homme n’est construit que du matériel qu’il veut bien laisser pénétrer en lui librement et non des idées qu’il épouse, car elles semblent bien se tailler avec le désir qu’il a de se voir de telle ou de telle façon. La vie n’est pas un tailleur d’habit pour la personnalité, mais une force qui pénètre la personnalité et l’habite à perfection, si cette dernière est suffisamment robuste et intelligente, c’est à dire si l’ego est suffisamment fort en esprit et sensible. 

 

 

De cette condition la personnalité réalise qu’elle n’a pas à se casser la tête avec le vêtement que la vie lui offrira à sa façon et d’une façon parfaite, du moment que l’ego s’engage à ce bien définir, c’est-à-dire à ce bien voir à travers la lumière qui le traverse. S’il réussit à se voir à travers cette lumière, la personnalité sera bien vêtue, car l’ego aura canalisé de bons tissus, servant à l’envelopper. 

 

La crise d’identité perturbe l’ego et diminue la personnalité. Lorsqu’elle est passée, l’ego est calme et la personnalité radiante, car les deux compères sont enfin réunis dans une seule et même tunique. La réalité psychologique de l’être, réalité qui ne vit que de l’intérieur et se diffuse créativement vers l’extérieur. Tant que l’homme de la terre continuera à pervertir sa réalité, il engendrera sa propre souffrance, car la souffrance est l’interférence de l’ego aux chocs vibratoires de la lumière de l’âme qui crée les événements pour l’édification de l’ego ou pour son évolution. Si l’ego comprend bien sa place dans la vie, la lumière lui rend la vie facile, sinon elle lui rend la vie difficile, car la vie inconsciente est anti-lumière. 

 

Pour que la vie soit bien vécue, il faut que l’homme se détache de sa petitesse et se lie parfaitement à la nature universelle de lui-même, de son intelligence, de sa volonté, afin de pouvoir un jour vivre de l’amour qu’il crée et harmonise. Mais tant qu’il doute de lui-même, c’est qu’il traîne les pieds dans le fond de son problème existentiel, la crise d’identité.

 

Et un jour l’homme devra réaliser que la crise d’identité à l’échelle planétaire, est la souche de la grande inquiétude, de la grande tristesse, de la grande et de la terrifiante révélation. Les temps sont marqués et l’homme doit se connaître ou mourir. Ce n’est pas l’homme en tant qu’ego inconscient qui dictera l’évolution de sa vie demain, mais l’esprit de l’ego qui imprimera dans la mémoire de celui-ci, la loi de la lumière et cette loi sera la loi de l’homme nouveau, du surhomme. Fini à jamais la crise d’identité.

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